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les charges dans sa province monastique île Brescia, h P. Théodore fut appelé à Rome par le cardinal Antoine Barberini, capucin, frère d’Urbain VIII, qui le choisissait pour son confesseur et son théologien ; il fit aussi partie de la Visite apostolique. En 1633, le chapitre général de son ordre le nommait définiteur général et. quelques années plus tard, chargé d’ans et de mérites, il mourait, dans le couvent de son pays, au mois de décembre 1637. Un chapitre général précédent lui avait imposé l’obligation de continuer et d’achever l’œuvre de son confrère le P. Pierre Trigoso, que la mort avait interrompue en 1593 ; mais comme il le dit lui-même, de fréquentes infirmités, de nombreux voyages et des prédications dans des villes assez éloignées, venant s’ajouter à ses leçons de professeur, l’avaient retardé dans son travail. Ce ne fut donc qu’en 1633 qu’il publia son ouvrage De almae ac sanctissimæ Trinilatis mysterio in seraph. I). Bonavenluram cardinalem ordinis minorum, paraphrases, commentaria et dispu.talion.es, quitus prseter diligentem tcxlus et verborum expositionem, divinarum litterarum loris, sanctorum Patrum assortis, perpétua fere cum 1). Thomas, assensu seraphica doclrina illustratur et sustinetur. Additw in fine ex eisdemseraphico et angelico doctoribus de modis dicendi in lioe divino mysterio tractalus, in-fol., Home, 1633. Lo traité annoncé sur le titre se trouve ù la fin du volume avec une pagination différente. Une ligne ajoutée à la fin avertit le lecteur que le quatrième Index pro concionibus sera publié sans retard. L’âge et les infirmités ne permirent pas au P. Théodore de continuer cette œuvre de vulgarisation de la doctrine séraphique, reprise ensuite par d’autres de ses confrères. C’est d’autant plus regrettable que, tout en étant inférieur au P. Trigoso, il s’y montre un bonaventuriste distingue, suivant le jugement des derniers éditeurs des œuvres du docteur séraphique. Léonard Cazzando, dans sa Libraria Bresciana, écrit que le I’. Foresti publia aussi plusieurs discours ; rien toutefois ne justilie celle assertion.

(. ; il i Scena lelleraria degli scritlori bergamaschi Bergame, 1664 ; Denys de (.eues et Bernard de Bologne, Bibliolheca scriplorum ord. min. capuccinorum ; Wadding et Sbaralea, Scriptores ord. minorum ; V’aldimir de Bergame / cappucliai bergamaschi, Milan, 1883.

P. Éikiiakii d’Alençon.

I. FORME.

I. Sens propre. II. Sens analogique. I. Sens propre. I. forme, quatrième espèce in prédh imest ni mué. Pris au sens propre, le mot forme s’entend premièrement de l’apparence extérieure résultant de la disposition des parties quantitatives. Dans la métaphysique aristotélicienne, c’est la quatrième espèce du prédieament qualité, figura vel /urina. Cf. S. Thomas. Siim. Ilieal.. l> II’, q. XLIX, a. 2. A proprement parler, la figure s’entend des dispositions quantitatives naturelles et géométriques ; la forme, des dispositions artificielles ; mais il n’y a pas h— différence spécifique entre les deux significations. 1 cmploic-t-on souvent un tenue pour l’autre. Complutenses, De qualilale, disp. XV, q. vi : Peiner, Summa prælcclionum philosophiæ scholaslicæ, Prato, 15, t. i, p. : v.V2. 310.

En foi iip ne peut s’appliquer ni à Dieu.

I f I ii ut., iv, 2 1, ni aux anges, esprits purs : mais bien

aux hommes, en raison de leur aspect extérieur,

h., XXIII, I."), de leur beauté apparente ; cf. dans

xiv, 27 : Sap., viii, 2 ; Ps. xuv. 2 ;

h., xxiii, 12, 23 ; Dan., i, l ; et métaphoriquement

loi. Rom., ii, 20. Rapprocher de cette expression,

-, . I I or., vii, 31. Cf. Rom., xii. 2 ;

I’.. I I. Lorsque saint l’aul. dans le i

que île II Ipitrc aux Philippicns, ri, 6, 7,

p. ni’ili la forme d< Dieu, le mot [orme prend un tout

autre sens. Il équivaut au mot nature. Voir F. Prat, La théologie de saint Paul, Paris 1908, t. i, p. 442. 445-451. Cf. Lightfoot, Epistle lo (lie Philippians, lUédit., 1891, p. 127-142.

II. FORME, CADSE FORMELLE. Voir CAUSE, t. II,

col. 2021, 2033. — 1° Cause formelle extrinsèque ou cause exemplaire. — La forme peut être extrinsèque à l’être dont elle est la cause ; c’est alors la forme exemplaire, l’idée, le type d’après lequel est réalisé cet être. Dieu est non seulement cause efficiente et finale, mais encore cause formelle exemplaire de tous les êtres. Telle est la thèse catholique, théologiquement certaine, et qui a été développée à l’art. Création, col. 2155-216 : ?. Cf. S. Thomas, Sum. theol., I » , q. xv. Comme le Verbe de Dieu exprime en lui-même tout ce qui est l’objet de l’intelligence divine, il est dit forme exemplaire de toutes choses. Voir Logos. Cf. S. Thomas, Sum. theol., L, q. ni, a. 8, ad 2, lm ; In Evangelium Joannis, c. i, lect. ii, 3.

Dieu est l’archétype de lotîtes choses ; en dehors de Dieu, et dépendainnient de lui, on peut trouver beaucoup d’autres types, véritables causes exemplaires secondes. Le modèle dont se sert le peintre est cause exemplaire par rapport au tableau qui sortira des mains de l’artiste. L’emploi du mot forme en ce sens est assez fréquent dans l’Écriture sainte et la théologie. Cf. Boni., v, 14 ; vi, 17 ; Phil., iii, 17 ; II Thés., iii, 9 ; II Tim., i, 13. Dans tous ces textes, l’apôtre saint Paul emploie toujours le mot totco :, qui rend bien l’idée de cause formelle exemplaire. Ajoutons que toute cause efficiente devient exemplaire par rapport à l’effet produit par elle, en vertu de l’axiome : Omne agens agit sibi simile. Voir Cause, t. ii, col. 2032. 2° Cau.se formelle intrinsèque. — La forme peut être un élément intrinsèque, constitutif de la nature même des êtres. C’est alors l’évépYEta d’Arislote, la réalisation du possible, l’ivteli-/&ioL, qui s’oppose à la matière et s’unit à elle pour achever l’être. D’une façon très générale, c’est l’acte perfectionnant la puissance.

1. Si la forme possède une existence propre, indépendante de la matière, par exemple, les anges ou l’âme humaine, elle est dite forme subsistante on immatérielle ou spirituelle. Sum. theol., I » , q. l, a. 1, 2. Il s’agit ici d’une forme spirituelle au sens strict du mot. Voir Feu de l’enfer, l. v, col. 2200. Toute forme, spirituelle est par le fait même douée d’intelligence et de volonté, parce que savoir et vouloir sont les opérations propres de l’esprit. Conl. génies, 1. I, c xuv, 4. Si la forme ne peut exister en dehors du sujet, si, par conséquent, elle a toute sa raison d’être dans l’être même du composé qui résulte de son union avec la matière, elle est dile forme non subsistante, par exemple, les âmes des animaux et toutes les autres formes inférieures, substantielles ou accidentelles.

2. Parmi les formes subsistantes, les unes sont informantes, les autres non. La forme subsistante informante est celle qui communique ou peut communiquer a la matière, a laquelle elle est apte a s’unir, son existence propre ; exemple : l’âme humaine. La foi me subsistante non informante est cille dont la nature exige une existence séparée de la matière ; exemple : lange. Si, par suite de l’application de sa vertu à un objet matériel, la tonne subsistante non Informante’trouve accidentellement unie a cil objet matériel, elle

est dite simplement assistante. Les auges, relativement aux corps qu’ils ont pu prendre dans telle ou

telle manifestation de leur activité, ont été « les formes purement assistante » ’, lame humaine, au contraire,

relativement a son propre COrpS, est une foi me informante.

routes les foi mis non subsistantes sont donc informante !  ; il leur est. en effet, impossible d’cxisler sans le sujet dont elles dépendent, et dont rlles sonl