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FLORENCE (CONCILE DE


Isidore de Russie ou de Kiev, il fut élevé par l’empereur sur le siège de Kiev pour attirer au concile et à l’union la Russie. Déjà Jean VIII l’avait envoyé comme ambassadeur à Bâle et c’est à même fin qu’il l’envoya à Moscou. Comme Bessarion, c’était un lettré, un humaniste ; c’était, en outre, un homme d’action. Pendant tout le concile, il fut l’intermédiaire constant entre le pape et l’empereur ; il fut aussi, parmi les grecs, un des ouvriers les plus habiles de la réconciliation. Après le retour de ceux-ci à Byzancc, il devint conseiller habituel de l’empereur, le chef du parti opposé à Marc d’Éphèse et le grand promoteur de l’union qui, grâce à lui et par lui, fut enfin solennellement proclamée à Sainte-Sophie en 1452. Il alla mourir à Rome après avoir héroïquement défendu, le 30 mai 1453, la pointe du Serai.

Questions traitées.

Par la bulle du 2 janvier 1438,

Eugène IV ordonnait au cardinal Albergati d’aller à Ferrare pour présider le concile, qui aurait à s’occuper de trois choses : l’union, la réforme de l’Église et le rétablissement de la paix parmi les peuples chrétiens. C’étaient les trois points déjà soumisau conciledeBâle. En réalité, à Ferrera, on ne s’occupa que du premier. Comme le pape l’avait ordonné, le concile s’ouvrit, le 8 janvier 1438, par une cérémonie religieuse et la I rc session eut lieu le 10 du même mois. La période de Ferrare devait compter seize sessions. Malgré cette première ouverture solennelle, on peut dire cependant que le concile ne commença véritablement qu’à l’arrivée des grecs et aux cérémonies qui eurent lieu à cette occasion, le 9 avril 1438. Durant les trois premiers mois

innée, les Pères ne s’occupèrent que de préparer le travail du concile et de régler certaines affaires de procédure. Le 10 janvier, on lut le décret de translation du synode de Bâle à Ferrare, on déclara nul tout ce que pourraient faire les Pères, sauf dans la question bussite, enfin on déclara que toutes les peines fulminées contre les Pères de Ferrare par ceux de Bâle étaient et seraient déclarées nulles, sans valeur légale. C’est sur ces entrefaites que, le 24 janvier, en même temps qu’il entrait à Ferrare, Eugène IV fut suspendu par la faction de Bâle dans la xxxi session. Le gant était ainsi jeté par les évêques schismatiques ; c’était,

tte heure, sans conséquence aucune. Les 8 et 10 janvier, le pape put, sans trop s’occuper de ce qui se

lit à Bâle, tenir deux congrégations pour régler les questions de préséance et le mode de délibération. On décida de partager tous les membres du synode

en trois classes (.slulus) : les cardinaux, les archevêques

abbés et prélats ; les docteurs et autres

théologiens. Pour qu’une décision fût valable, elle

devall recueillir les deux tiers des voix de chaque

Enfin, le 15 février, eut lieu, sous la présidence

même du pape, la IIe session officielle, qui compta

inte-douze évêques. Les Pères de Bftle furent

.mil unies, privés de leurs bénéfices et inhabiles

acquérir d’autres. Les magistrats de la ville peine et Bâle sérail mise

en interdit si, dans les trente jours, ils n’avaient pas us le concile et renvoyé les Pères chez eux Dé

felise ét ; iil faite à qui que e, lut d’aller a Bâle OU

d’< nvoyer des si cours aux révoltés. Ceux ci, en se k>u mettant, pourraient obtenir leur pardon.

1 alors que li grecs arrivèrent à Venise. Au

dire de Syropulo, . grand dignitaire de l’Église gn I qui

tout gagné s Mari d Éphèsi. di i a moment il y aurait « il. parmi les Orientaux, de graves dissensions, non

ment au sujet de l’opportunité de l’union pro . mais même pour le choix de la ville OÙ le

incite. Sut ce dernier point, le renseignement de opulos ne paraît pas exact, si i dit vrai m le premier i..i question dé Perrare av. ni été tranchée de avant le dépari des grées de 1 ! acceptée d’un

commun accord. Malheureusement, les discussions portaient sur le projet même qu’on venait sensément réaliser et là était la grave difficulté. On peut dire qu’avant d’avoir ouvert la discussion, chacun avait pris position dans un sens ou dans l’autre et toute la tactique des antiunionistes va désormais consister à faire de l’obstruction.

Cette manœuvre se fit jour d’abord sur la question protocolaire. Si l’arrivée de l’empereur, le 4 mars, se passa sans incident, il n’en alla pas de même de celle du patriarche, le 7. Tout unioniste qu’était Joseph, il ne voulait pas se prêter pour lui et le haut clergé au baisement de la mule. Il fut donc décidé qu’il baiserait la joue du pape, les autres évêques la main et que le reste des ecclésiastiques le saluerait de loin. C’était probablement de la part du patriarche une concession à son entourage. Ce point réglé, d’autres difficultés surgirent. Et d’abord, l’argent. Le pape avait envoyé des sommes importantes à Venise. Il en fallut de nouvelles pour satisfaire les grecs. Non seulement ils furent logés et nourris, mais ils exigèrent de l’argent. Finalement on leur en donna. Après quoi, l’empereur demanda que les princes d’Occident assistassent au concile. C’était, dans la situation politique du moment, pure impossibilité. Cependant, pour le contenter, Eugène IV convoqua, par lettres et par l’envoi de légats, les princes temporels. Enfin, il fallut trancher la question cérémonielle et le rang des préséances, ce qui ne fut pas chose aisée. Après de longs pourparlers, on décida que le concile se tiendrait dans la cathédrale Saint-Georges. Les latins auraient le côté de l’évangile, les grecs le côté de I’épître. L’empereur aurait voulu avoir le pas sur le pape, ce qui lui fut refusé ; mais on lui établit un siège un peu plus bas que celui du pape, du côté des grecs. Au-dessous de son trône on plaça celui du despote Démétrius, puis le siège du patriarche en tout semblable à celui d’Eugène IV, mais un peu moins élevé ; en lin plus loin, les sièges des métropolitains, des évêques, etc. Du côté latin, la disposition était en tout semblable. Le pape, primitivement, aurait voulu siéger seul et au milieu des deux groupes. Par conciliation, il laissa transporter son trône du côté des latins, mais exigea qu’il fût plus haut que tous les autres. Au dessous du trône pontifical, à égale hauteur de celui de Jean VIII. on plaça le siège de l’empereur d’Occident qui resta vide, Sigismond étant mort le o décembre

précédent ; puis, plus lias et par ordre. les sièges des cardinaux, des archevêques, des évêques. Après ces laborieux pourparlers, le concile s’ouvril le 9 avril, sous la présidence du pape et en présence de tout le clergé grec et latin. Seul manquait a cette cérémonie le patriarche Joseph déjà très malade. Mais il lit lire une déclaration par laquelle il reconnaissait le concile. Le pape, de son côté, lit donner lecture de la huile en grec et en lai in annonçant l’arrivée des grecs et la célébration du concile.

Apres cette pompeuse cérémonie, les choses en us tenait là Jusqu’au 6 octobre. Les grecs ne voulaient

rien commencer avant l’arrivée des princes temporels

qui ne donnaient aucun signe de vie. axant aussi

l’arrivée des Pères de Bâle. Autant dire qu’on cherchait tous les moyens de temporiser. Tandis que l’empereur passait son temps a la chasse, le cardinal Ces.i iini essayait de rapprocher grecs et latins en leur offrant des dîners. Eugène I s’impatientait, Finale

ment. après de longs délais on s’entendit pour nommer une commission mi greeqOC nu latine, < » ii l’on s’occuperait à discuter les ponds controversés. A savoir : la procession du Saint Lspiil, les a/ ies, le pu

loue, la primauté du pape. Deux seuls commissaires

de ehaqtti COté devaient prendre la parole en ces

réunions ; les antres devaient simplement assister