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FLACIUS ILLYRICUS

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iUam spiriiualem irrumpunt, scquc utroquc gladio instar Anlichristi accingunt, cum nec unurnquidem suum recte adminisirare norint. De tels sentiments, exprimés en 1562, ne purent que se renforcer et s’aigrir jusqu’à sa mort ; mais Flacius tint bon malgré tout et poursuivit son rôle ingrat.

Écrits divers.

Parmi les nombreux écrits de

Flacius, quelques-uns ne sont que des recueils, dont il suffira d’indiquer le titre : 1. Carmina velusla quæ déplorant inscitiam Evangelii cum præfalione Flacii Illtjrici, Wittenberg, 1548 ; 2. Sylvula carminum de religione, 1553 ; 3. Sylva carminum in noslri œvi corrupttlas, 1553 ; 4. Varia doctorum piorumque virorum de corrupto Ecclesiæ statu, 1556.

Contre le pape et l’Église.

1. A une date

inconnue, Flacius publia un fascicule de huit feuilles, Erklerung der schendlichen Siinde dcrjenigen, die durch der Concilium, Intérim und Adiaphora vom Christo

um Antichrist fallen, aus diesen prophelischen Gemelde

des drillen Eliàseliger Gedechlniss D. M. Lutheri genomen, au sujet de l’ignoble caricature où le pape était représenté à cheval sur un pourceau et bénissant des excréments. On y lit ce passage : « Cette estampe n’est pas, comme on voudrait trop le faire croire, l’œuvre et la fantaisie d’un vieux fou plein de malice ; elle a été inspirée par une sagesse toute divine et spirituelle. Car aucune ordure ne fait monter au nez une odeur plus nauséabonde que le papisme ; c’est la plus effroyable ordure du diable ; il empeste Dieu et les saints anges. Aussi le sarcasme amer de cette image et de mon discours sont-ils incapables d’exprimer, comme il le faudrait, l’horrible impiété, l’ordure spirituelle de ces mameluks qui, tandis que j’écris ces lignes, avec leur papauté, leur concile, leur Intérim, leurs compromis et tout ce qui émane de cette race empestée, nous entraînent loin de Notre-Seigneur .Jésus-Christ et nous mènent droit à l’Antéchrist et au diable. » Cf. Jansscn, L’Allemagne et la Réforme, trad. franc., Paris, 1877-1899, t. iii, p. 690. C’est la trop souvent le ton des diatribes de Flacius. 2. En 1545, il débutait par l’un des plus violents pamphlets, Contra papatum romanum, dont la préface commence par ces mots : Saianacissimus papa ; 3. Notée de falsa papistarum religione, Magdebourg, 1549 ; 4. Historia cerlaminum de primatu papæ, 1554 ; 5. une satire, Anlilogiu papæ, Iîâlc, 1555 ; talogus testium veritads, qui aide noslram œlalem pontificii romano ejusque erroribus rcclamurunl, Bâle, 1556. C’est un recueil, accompagné de réflexions et ervations, de toul ce que l’histoire pouvait ollrir de plus défavorable à l’Église romaine, cl comme la préface dis Centuries. Flacius s’efforçait d’y prouver qu’en dépit des ténèbres qui avaient ^i longtemps obscurci la vérité chrétienne pendant ne du papisme impie, il s’était trouvé dans Ions les siècles des témoins fidèles qui avaient pris la défi use de l’orthodoxie, jusqu’au jour où, grâce m n angile, la vérité avait de nouveau

resplendi dans le monde. Ce livre est entre toutes

tes mains, le peuple même le lit avidement, observait

|. dans li dédicace de la réfutation qu’il en

ft. Caialogus testium veritatis, Dillingen, 1565. 7. Pro

leslalio concionatorum aliquot Aug. confessionit adver ntum Tridenllnum, 1563 ; x. De $ectis, dlssen tionibu » et confusionibus doclrinte… pontifleiorum,

I ; 9. M issu latina, quæ <>lun unir Romanam

m usa fuit, Strasbourg, 1. « >. » >7. Flacius avait publié

d’un vieux manuscrit, pour en

e romaine ; elle fut exploitée pendant

quelque temps comme contraire ; i bt croyance et <

i.i pratique des catholiques ; mais on ne devait p ; is

tarder à se convaincre qu’elle étall loin de favoriser

le nouvel Évangile, puisqu’elle témoignait plutôt en

faveur de la présence réelle et de la confession auriculaire ; aussi chercha-t-on à en supprimer tous les exemplaires, mais sans y parvenir ; le cardinal Bona l’a réimprimée dans ses œuvres liturgiques. 10. Sous ce titre : Ethnica jesuitarum doctrina, sur les deux principaux articles de la foi chrétienne, la rémission et l’absolution des péchés et le mystère de la prédestination, Flacius écrivit un pamphlet contre le catéchisme de Canisius, sans indication du lieu d’impression, mais daté, à la fin, de l’an 1564 ; il y prê ; e aux jésuites en général et à Canisius en articulier une doctrine qu’il peut bien qualifier de païenne, mais qui n’était nullement la leur, car il l’inventa avec la mauvaise foi la plus évidente. Cf. Preger, Flacius Illgricus, Erlangen, 1859-1861, t. ii, p. 563, 564 ; Janssen, L’Allemagne et la Réforme, trad. franc., t. iv, p. 416. Fond et forme, ces ouvrages de Flacius alimentèrent les diatribes protestantes contre « l’Antéchrist de Rome, la prostituée de Babylone et toute l’engeance idolâtre du papisme. » La vérité est que le fond est aussi détestable que la forme.

Contre les protestants.

Sous le nom de zwingliens,

d’intérimistes, d’adiaphoristes, de synergistes, etc., il n’est guère de personnage protestant dont Flacius n’ait passionnément combattu les opinions, chaque fois qu’il les jugeait opposées à ses vues ou à la pure doctrine de Luther ; il s’en est pris aux calvinistes comme aux luthériens.. Il a notamment réprouvé la cène calviniste et le Katechismus Iteidelberger des calvinistes Olevian et Ursinus, paru à Heidelberg, en 1563, avec l’approbation de l’électeur palatin, Frédéric III, qui l’imposa d’autorité dans ses États. Cf. Wolten, Der Heidelberger Catechismus in seincr ursprunglichen Geslalt, ncbsl der Geschichte seines Textes im lahrc 1563, Bonn, 1864 ; Niepmann, Der Heidelberger Catechismus von 15f>3, Elberfeld, 1866. Nous avons déjà signalé quelques-unes de ses œuvres polémiques. 1. Flacii Illyrici omnia scripia latina contra adiaphoristicas fraudes édita, Magdebourg, 1550 ; 2. Wieder den Evangelislen der Ileiliger Chorrocks, Dr. Geiz Major, 1552 ; 3. Confessionis Andréa’. Osiandri de justifieatione refutaiio, Francfortsur-le-Mein, 1552 ; 4. Refutaiio proposilorum Pfefflngerii de libero arbilrio, 1558.

5° Œuvres doctrinales. — Relativement à la doctrine luthérienne, telle qu’il la comprenait et qu’il l’expliqua à rencontre de tous cens qui proposèrent des points de vue nouveaux, F.acius a écrit : 1. De voce et rc fidei, 1547 ; dans le Corpus reformalorum, t. vu ; 2. De manducatione corporis Christi, 1564 : ’A. De non scrulando generalionis Filii Dei modo, 1 60 ; I. De peccati originalis mil veleris Adami appellationibns el essenlia, 1567 ; 5. De csseiitiu imaginis Dei et diaboli, Bâle, 1569 ; 6. De occasionibus vi’andi nions m essentia justitiæ originalis, Haie, 1569 ;

7. Defensio doctrina de originali justitia et infuslitia, 1570. Il y défend les principes de Luther sur la Justification par la foi seule sans les œuvres, el’formule, d’après la doctrine de son maître, ce qu’il croit êtn la vraie nature du péché originel. D’autre

part, il a laissé deux ouvrages sur l’Écriture sainte :

8. Cl/mis Sa i plu ru 1 suera-, scu de sirninne sm rariini

litterarum, Bâle, 1567 ; 9, Glossa compendiaria m Novum Testamentum, Bflle, l.">7ti. La Clavis comprend deux volumes, dont le premier, sous forme de dictionnaire, est une explication des principales façons de

i de la Bible, et dont le second contient plusieurs traités sur les régies à observer dans l’explication du texte sacré. Flacius, cela va s ; ms dire, repoussi principes de l’Église catholique, d’après lesquels

ture n’est p ; is la régie unique de la fol et doit lin entendue d’après l’interprétation qu’en ont

donnée l< l’eus OU qu’elle en donne elle même. Il