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FLACIUS ILLYRIGUS

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des vols manifestes pour réunir les sommes et les. manuscrits nécessaires, Flacius trouva près de ses j amis la collaboration et dans sa volonté l’énergie de, commencer et de poursuivre inlassablement les fameuses Centuries de Magdebourg. En attendant : que pût paraître la première, il fit imprimer à Baie, en 1556, le Catalogus testium verilatis.

4° A léna (1557-1561). — En 1557, Flacius fut nommé professeur et surintendant à léna. Les ducs de Saxe avaient voulu faire de cette ville un centre universitaire, destiné à devenir la citadelle du pur luthéranisme, par opposition aux universités de Wittenberg et de Leipzig, devenues trop suspectes. En même temps que lui furent nommés ses amis Judex, Wigand et Musæus. Il ne pouvait que se réjouir de cette bonne fortune qui lui assurait un théâtre nouveau pour son action incessante. Mais, là comme ailleurs, son humeur batailleuse, sa susceptibilité et son intransigeance doctrinales devaient soulever des luttes vives et passionnées.

Il v avait à léna, depuis 1548, le professeur Strigel, qui avait sans doute mené le bon combat contre les inlérimisles, les adiaphoristes, les majoristes, les osiandristes et les zwingliens, à Eisenach et à Worms par exemple, mais qui n’en était pas moins le disciple et l’ami de Mélanchthon. Plus libre que son maître pour faire connaître le fond de sa pensée, il avait soutenu la nécessité d’une coopération active de la part de la volonté humaine dans l’œuvre de la conversion. Tel n’était pas l’enseignement de Luther ni celui de Flacius. C’était la dispute du synergisme qui allait se joindre à celle de l’adiaphorisme. Un éclat ne pouvait manquer de se produire.

Déjà un professeur de Leipzig, Jean Pfefïinger, un autre mélanchthonien, traité de renégat par Flacius pour avoir collaboré à la rédaction de V Intérim, soutenait, depuis 1550, que la volonté de l’homme doit nécessairement coopérer à sa conversion. Le principe du salut par la foi seule était ainsi battu i eelie. Dans son enseignement à léna, Flacius reprit la question. Comparant la volonté à un bloc de marbre ou a un morceau de bois, il la déclarait aussi morte à tout mouvement spirituel, aussi incapable de tout l>on sentiment qu’une pierre ou qu’une bûche, étrangère par conséquent à la conversion, qui appartient exclusivement à l’acte souverain de la toute-puissance divine. En 1558, il avait écrit contre Pfefflngcr une réfutation, Hrfiitatio propnsilorum Pfefflngerii de libère arbitrio. Mais il rêvait de [aire interdire absolument l’enseignement du synergisme. us ce but, il obtint des ducs de Saxe qu’ils demanderaient à Strigel la réfutation écrite de toutes les opinions nouvelles qui s’écarl aient du pur hlthénie. Strigel composa la réfutation demandée non telle que la désirait Flacius, car il n’admettait nullement la théorie Malienne du bloc et de I, bûche, Block und Klotzlehre, pas plus que celle d’après laquelle, selon Flacius, le péché originel est ubstance même de l’homme. Aussi fut-il accusé [isme et par suite d’hél érodoxic. luthérienne. Dans le Confutaiionsbuch, qu’Us publièrent à Wcimar, , n 1558, k amis de llacius, Sloessc I, Mus. eus et

Merlin, montraient que le synergisme est une opinion

impie des adiaphorist es. Ce livre, que Jean-Frédéric de Saxe Voulût imposer sous des peines s.

comme le formulaire déflnitii de la foi, condamnait comme hérétiques tous ceux qui ne pensaient pas

Comme FlaciU ! C’était UO nouveau mol if de discordes. Striai l’attaqua aussitôt et ameuta les étudiants ; M fut aloi j’ti en prison, mais il fui relâché quelques mois après, grâce au chancelier Brttek, et put repnndre sa chaire. Ce n’était pas le compte de Flacius, qui réclama et obtint une di scu s si o n publique entre

Strigel et lui ; cette discussion eut lieu à Weimar, en août 1560, et dura huit jours. Flacius se vanta bien plus tard d’y avoir eu gain de cause ; mais pressé par Strigel, il fut obligé de déclarer que le péché originel est la substance même de l’homme ; ce qui lui valut d’être accusé à son tour de manichéisme. Dès lors son étoile pâlit à léna. L’autorité civile n’hésita pas à déposer tout pasteur ou prédicateur qui soutenait l’opinion de Flacius. Ce fut une nouvelle occasion de troubles et de discordes. Flacius soutint alors la liberté et l’indépendance du ministère ecclésiastique vis-à-vis du pouvoir temporel. Mais l’électeur de Saxe brisa dans son germe cette tentative de théocratie, en revendiquant l’autorité supérieure dans les affaires ecclésiastiques, et signifia qu’il repoussait toute espèce d’inquisition. Il fit juger Flacius, à la fin de 1560, dans un consistoire, dont faisait partie précisément Pfeffmger. Finalement il le destitua ainsi que ses amis. A cette nouvelle, Wittenberg se réjouit, des enfants y parcoururent les rues en chantant des couplets satiriques contre Flacius.

5° En exil (1562-1567). — Flacius commença alors une vie errante, mais nullement inoccupée. Il se retira à Ratisbonne chez son ami Gallus, un chaud partisan de la bûche et du bloc. Il vit une vengeance du ciel dans le fait que, parmi ses ennemis, l’un, l’électeur de Saxe, avait été mis au ban de l’empire, et que l’autre, le chancelier Brùck, était mort sur l’échafaud. Il n’en continua pas moins à travailler. Il visita les protestants de l’Alsace autrichienne. En 1566, il fut appelé à Anvers avec quelques-uns de ses amis pour y organiser le culte réformé ; la même année, il publiait le De translationc imperii romani cul Germanos ; en 1567, la Confessio ministrorum Jesu Christi in ecclesia Antwerpensi, la Clavis Scripturee sacrée, De peccati originalis ont veteris Adami appellationibus et essrntia. La liberté du culte ayant été retirée aux protestants des Pays-lias, force lui fut de quitter Anvers.

Mais où aller’.’Sa polémique virulente lui avait aliéné les deux princes du parti les plus puissants, les électeurs de Saxe et du Palalinat, qui lui firent interdire l’accès de la plus grande partie de l’Allemagne protestante. Il se relira à Francforl-sur-le-Mein. Mais sa Clavis Scripturse sacrée suscita de nouvelles polémiques et accentua encore les divisions, non pas simplement à cause des nombreux plagiats qu’il 5 avait faits, mais à cause de son opinion suite péché originel. S’appuyanl sur Luther, qui avait dit : Tout est péché dans l’homme, sa naissance, sa nature, tout son être, il prétendit une fois de plus ( pie le péché originel avait radicalement changé cl perverti la substance de l’homme : d’où le nii.ii de subslaniialistes donné à ses partisans, à Gallus cl Musa-us entre autres, par opposilion à ceux qui faisaient porter les conséquences du péché originel

non sur la substance de l’homme, mais sur Icsaccident s,

d’où leur nom d’accitfenta{ufc5(Wigand, Andrese, etc.).

(.’était de nouveau souiller le vent et déchaîner la tempête ; niais c’était aussi s’attirer des déboires. Cause (le tant de bruils et d’agital ions, Llacius parut

un hôte compromettant ; les autorités de Francfort

le prièrent de quitter la ville.

(’, " A Slntxlioiiri/ (1567-1571). Il tTOUVa Un asile

à Strasbourg, mais à la condition de s’y tenir coi et de ne point BUSCiter de nouveaux troubles. Il tint parole pendanl quatre ans ; mais il n’en fit pas moins

Imprimer à Bâle, en lôii’. » , le De euentia imaginit Dtt

cl (imbiili, el le Dr orrasiombin OltalUti UTOrti

ementia juttiliK originalis, ci, en 1570, la Defensio

(l(iilnn ; r <lr nnijinuli juslilm ri injUltitla, ainsi que la

(, ii, ^n comptadiarla m Namun Tettamenlam. m. os

en 1671, il fut iclanc. pal Andréa— qui llll soutenir