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GISMONDI — GLANVILLE


Laval, puis à Poyanne. Il est envoyé en Syrie pour apprendre les langues orientales en 1881-1883, et enseigne la théologie dogmatique à Beyrouth, qu’il quitte en 1885, pour revenir un an à Manrèse. Il fait ensuite un nouveau séjour à Beyrouth, où il continue l'étude des langues orientales ; redevient professeur de théologie dogmatique en 1888. A la fin de cette année, il rentre à Rome, où il enseigne, à l’université grégorienne, les langues orientales, et, à partir de 1890, l'Écriture sainte. En 1904, il cesse d’enseigner l'Écriture sainte. Consulteur de l’Index en 1902, puis examinateur apostolique pour le clergé romain, il devient enfin consulteur de la Commission biblique, reviseur îles livres. En 1910, il est nommé professeur de langues orientales à l’Institut biblique et meurt, le 7 février 1912. lia publié : Lingum hebraicæ grammatica, Rome ; 2e édit., Disciplina linguse hebraicæ tironibus accommodala, Rome, 1907 ; Linguæ syriacæ grammatica et chreslomatiu cum glossario, 4e édit., Rome, 1913 ; Ebed-Jesu Sobensis carmina selecla ex libro Paradisus Eden, textus syriacus et versio latina ; S. Grcgorii Theologi liber carminum iambicorum, versio syriaca ecodice Londinensi Musai Britannici (édit. commencée par le P. I. Bollig, S. J.) ; Maris, Amri et Slibæ de patriarchis nestorianorum commentiiria, e codicc Vuticano cum versionc latina, Rome, 1896-1897.

A. Michel.

1. GIUSTIN1ANI Benoît, jésuite italien, né à Gènes vers 1550, admis au noviciat de la Compagnie de Jésus à Rome en 1567, enseigna d’abord la rhétorique au Collège romain, puis la théologie à Toulouse, à Messine et à Rome, et fut pendant plus de vingt ans recteur de la Pônitencerie du Vatican. Sur l’ordre de Clément VIII, il accompagna le cardinal Cajctan pendant sa légation de Pologne en qualité de théologien. Célèbre surtout comme exégète par ses commentaires des Épîtres de saint Paul et des Épîtres catholiques : In omnes B. Pauli apostoli Episiolas explanationes, 2 in-fol., Rome, 1612, 1613 ; In omnes eatholicas Epistolas explanationes, in-fol., Lyon, 1621, il a laissé quelques ouvrages de controverse et de théologie : Ascanii Torrii, theologi romani, pro libertate ccclesiaslica ad Gallo-Francos apologia, Rome, 1607 ; Ducento e più calumne opposte da Gio. Marsilio ail' lit. ec. cardinale Bellarmino, confutate dal D. Ollaviu dc’Franceschi theologo Mèssinese, Macerata, 1607 ; Risposta al Parère di Marcanlonio Cappella sopra le conlroversic Ira il sommo ponte [icee la republica di Venczia, Rome, 1697 ; Dispulalio de matrimonio injidelium. Le P. Giustiniani était doué d’un remarquable talent oratoire. A la mort d’Innocent IX, c’est lui qui fut chargé, par un commun assentiment, de prononcer l’oraison funèbre du pontife devant le collège des cardinaux. Il mourut saintement à Rome le 19 décembre 1622.

Sommervogel, Bibliothèque de la C'° de Jésus, t. iii, col. 1439-1491 ; Hurter, Nomenclator, 3 8 édit., 1911, t. ii, col. 234.

P. Bernard.

2. GIUSTINIANI Horace naquit le 28 février 1585 dans l'île de Chlo, que ses parents administraient pour le compte de la république de Gènes. Envoyé à Rome encore enfant, il s’y donna à l'étude et à la piété. A vingt-cinq ans, suivant en cela l’exemple de son frère Julien, il entra à l’Oratoire et continua ses études, tout en se livrant à la prédication ; ses sermons étaient l’emplis d’exemples empruntés a l’histoire, qu’il recueillait au courant de ses lectures. Le P. Giustinianifutun des plus actifs promoteurs du culte de saint Philippe de Néri, placé sur les autels par Urbain VIII (6 août 1623). Sa vertu et sa science attirèrent sur lui les regards du cardinal François Barberini, neveu du pape susdit, et en 1632 il le nomma custode de la bibliothèque Vaticane à laquelle il était lui-même préposé. Ces fonctions

lui permirent de retrouver et de publier les Actes du concile de Florence. Il était encore consulteur de la Propagande, du Saint-Oiïîce et faisait partie de la Visite apostolique. Le cardinal Barberini, titulaire de la célèbre abbaye de Farfa, lui en avait déjà confié le gouvernement et il obtint encore pour lui de son oncle le siège de Montalto (10 septembre 1640). Ne se contentant pas du titre et des revenus, le nouvel évêque se rendit dans son diocèse et se fit le pasteur du troupeau confié à son zèle ; la construction du palais épiscopal fut le gage de la paix heureusement rétablie par lui entre le clergé et la commune. Comme le climat lui était contraire, Innocent X, dont la famille était alliée aux Giustiniani, le transféra au siège de Nocera en Ombrie, le 16 janvier 1645, et le 6 mars suivant il le créait cardinal du titre de Saint-Onuphre. Cette promotion lui fit interrompre la visite pastorale de son nouveau diocèse, et, ne pouvant le diriger lui-même, il se démit l’année suivante. Nommé bibliothécaire de la sainte Église, il s’occupa activement du précieux dépôt soumis à sa vigilance ; il le fit mieux ordonner et établir des catalogues, prenant part au travail et contribuant généreusement aux frais. Grand-pénitencier, il se montra admirable de patience et de bénignité, ne permettant jamais qu’une supplique demeurât sans réponse. Indulgent et pieux, savant et prudent, on le nommait tout bas comme le pape futur, quand la mort vint détruire les espérances que l’on fondait sur lui. Après avoir reçu les derniers sacrements en pleine connaissance, il se fit déposer sur le pavé de sa chambre et c’est ainsi qu’il mourut le 25 juillet 1649. Pour sépulture il n’en avait demandé d’autre que la tombe commune des prêtres de l’Oratoire en l'église de SainteMarie de la Vallicella. Les Acta sacri œcumenici concilii Florentini ab Horalio Jusliniano, bibliolhecæ Valicanæ custode primario, collecta, disposita et notis illuslrala, in-fol., Rome, 1638, furent reproduits dans les collections générales des conciles. La bibliothèque Vallicelliana de Rome, ancienne bibliothèque des oratoriens, conserve plusieurs manuscrits de Giustiniani ; l’un a pour titre : Varia de collcclionibus summorum ponlificum ; les autres, donnés comme autographes par le catalogue, sont les suivants : Notula de invenlione corporum sanctorum Sardiniic ; Adnolationes philosophiez et iheologicæ ; De juslilia et jure Iraclalus ; Scrmoncs morales ; Collcctio resolutionum morulium et canonicarum. Ces Adnolationes sont peut-être celles qu’on lui attribue sur la Somme de saint Thomas. On dit aussi qu’il en écrivit d’autres sur un Traclalus de angelis, composé en grec par Démétrius de Cydon, ainsi que des traités sur la primauté de saint Pierre et les sacrements des grecs.

La Vie du cardinal Giustiniani se trouve dans le manuscrit de son confrère Paul Aringhi, te vitee detli dei Padri c fratelli délia congregazione deW Oratorio, t. i, n. 5, Bibl. Vallicelliana, O. 58 ; Ciacconio-OUloini, Vite et res gestæ pontifîeum roman, et S. R. E. cardinalium, Rome, 1077, t. IV, col. 675 ; Hurter, Nomenclator, 1907, t. iii, col. 1107-1108. P. Edouard d’Alençon.

    1. GLANVILLE (Barthélémy de) était##


GLANVILLE (Barthélémy de) était, rapporte Wadding, un docte frère mineur qui vivait dans la seconde moitié du xiv 8 siècle. Qu’il y ait eu à cette date un franciscain appartenant à la famille, normande d’origine, des barons de Glanville, comtes de Sufîolk. nous pouvons le concéder à l’annaliste et aux auteurs sur lesquels il s’appuie, mais que ce Barthélémy puisse être identifié avec le frère Bartholonueus Anglicus, auteur du De proprielatibus rerum, il est impossible de l’admettre. Celui-ci, en effet, vivait cent ans plus tôt et son livre était écrit et fort répandu dans la seconde moitié du xiiie siècle. Salimbene de Parme, dont les Chroniques datent de 1283, renvoie, à propos des éléphants de Frédéric II, au livre de Barthélémy d’Angle-