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données comme ayant été trouvées parmi les œuvres de sainte Thérèse. Dans son Hisl. reformat. S. Theresiæ, t. ii, 1. VI, c. viii, n. 5, le carme François de SainteMarie reconnut que ces méditations n'étaient point de sainte Thérèse. D’autre part, le P. Rey, qui avait connu le P. Girardel et qui a laissé des mémoires sur sa vie, affirme péremptoirement que ces méditations sont bien de lui et non pas de sainte Thérèse. Le style d’ailleurs le montre assez. On attribue encore au P. Girardel un certain nombre d'écrits ascétiques, dont les titres sont rapportés par Echard. Il avait aussi entrepris sur la Somme de saint Thomas un grand travail. Nous ne savons au juste de quoi il s’agissait. Rien n’en parut

Echard, Scriptores ordinis prsedicalorum, Paris, 17191721, t. ii, p. 477 ; Année dominicaine, Amiens, février 1679, p. 216 ; nouvelle édit., Lyon, février 1884, p. 215-228.

R. Coulon.

    1. GIRARDIN Jean-Baptiste##


GIRARDIN Jean-Baptiste, théologien, prêtre du diocèse de Besançon, mort le 13 octobre 1783 à Malilencourt-Saint-Pancras, où il était curé. Il a publié : Réflexions physiques en forme de commentaires sur le. chapitre vin du livre des Proverbes depuis le verset 22 jusqu’au verset 31, in-12, Paris, 1758 ; pour faire suite à cet ouvrage, il fit paraître : L’incrédule désabusé par la considération de l’univers contre les spinosisles et les épicuriens, 2 in-12, Épinal, 1766. On lui attribue en outre : Lettre d’un gentilhomme à un docteur de ses amis pour savoir s’il est obligé de se confesser au temps de Pâques à son curé ou d’obtenir de lui la permission de s’adresser à un autre confesseur, avec la réponse du docteur, in-12, Épinal, 1762.

Quérard, La France littéraire, t. iii, p. 369 ; Hurter, Nomenclator, 1912, t. v, col. 302.

B. Heurtebize.

    1. GSRDBALDI Sébastien##


GSRDBALDI Sébastien, théologien de la congrégation des barnabites, naquit à Porto Maurizio en 1654. Ordonné prêtre, il s’adonna à l’enseignement et se rendit célèbre dans les divers collèges de sa famille religieuse, à Milan, à Macerata, à Bologne, et à Rome. Ici, il fut nommé pénitencier et s’acquit une grande renommée par sa connaissance approfondie de la casuistique. Sa mort eut lieu au mois de mars 1720.

Voici la liste de ses écrits : 1° De seplem Ecclesise sacramentis, Bologne, 1706 ; l’ouvrage entier esL divisé en dix traités ; c’est une vaste encyclopédie de théologie morale touchant les sacrements ; l’auteur y traite un grand nombre de questions particulières qu’il est difficile de trouver dans les manuels de théologie morale ; 2° De principiis moralitatis actuum humanorum deccmve præceptis decalogi, Bologne, 1760 ; cet ouvrage contient de savantes dissertations sur les actes humains, le péché, les lois et les préceptes du décalogue ; 3° Juris naturalis, contractuum et censurarum discussio, Bologne, 1717 ; on y trouve quatre traités sur la justice et le droit général, la restitution, les contrats, les censures et les peines ecclésiastiques. Ces ouvrages ont paru en trois volumes sous ce titre général : Universel moralis theologia fuxla sacros canones, Venise, 1735. Ils ont été réédités en 5 in-fol. parle prêtre vénitien Antoine Giandolini : Sebastiani Giribaldi Opéra moralia, additis in nuperrima hac edilione, pluribus suis signanter locis distribuas, ex edictis, decrelis, seu institutionibus, atquc bullis Bcnedicti XIV, Bologne, 1756, 1758, 1760, 1762.

Pezzi, Scriplorum ex clericis regularibus congregationis divi Paati catalogus per eorwndem cognomina alpliabetico ordine digestus (inédit aux archives des barnabites à Rome).

A. Palmieri.

GIRY François naquit à Paris le 15 septembre 1635. Louis Giry, son père, avocat général près les chambres d’amortissement et les francs-fiefs, était un littérateur distingué, célèbre par ses traductions, et

DICT. DE ÏI1LOL CATIIOL.

membre du petit cénacle d’où sortit l’Académie française, dont il fut un des premiers membres. Avec un tel père l'éducation de François ne pouvait manquer d'être soignée ; elle fut également chrétienne, et le désir de servir Dieu l’emporta dans le cœur de notre adolescent sur celui de se faire une situation avantageuse. A dixsept ans, il quittait furtivement sa famille pour entrer au noviciat des minimes à Chaillot. Son père se munit d’un ordre du parlement et fit ramener le fugitif à la maison, espérant le faire changer de résolution. François fut inébranlable et finit par emporter le consentement paternel ; il put revêtir l’habit religieux le 19 novembre 1652 et il prononça ses vœux le 30 novembre de l’année suivante. Sous la sage direction du pieux P. Barré, le fondateur des écoles charitables du SaintEnfant Jésus, notre jeune religieux fit de rapides progrès dans la vertu et la science ; celle-ci se manifesta dans ses leçons comme professeur et dans deux soutenances publiques, la première à Amiens et la seconde à Avignon, en présence du chapitre de son ordre et sous la présidence du cardinal-légat ; celle-là lui valut le poste de confiance de maître des novices, qu’il ne quitta que pour exercer les premières charges dans sa province. Le P. Barré, qui avait apprécié les mérites de son ancien élève, le désigna avant de mourir, 31 mai 1686, pour le remplacer comme directeur des écoles charitables. Ce soin occupa une bonne part des deux dernières années de sa vie, car il mourut saintement le 20 novembre 1688. Une preuve de son zèle éclairé, dans la direction des filles spirituelles que lui avait léguées son confrère, se trouve dans un petit opuscule intitulé : Méditations pour les sœurs maîtresses charitables du Saint-Enfant Jésus, in-12, Paris, 1687. Son nom comme auteur est plus connu par ses publications hagiographiques ; une des premières fut sa Disscrtalio chronologica qua commuais et anliqua sententia de anno nalali et œiale S. Francisci de Paula defendiliir, in-8°, Paris, 1680. Il travaillait déjà, pendant les loisirs que lui laissaient ses devoirs, à la préparation de son œuvre magistrale, dont le titre un peu long indique suffisamment l’importance : Les vies des saints dont on fait l’office dans le cours de l’année, … composées d’après Lipoman, Surius, Ribadeneira et quelques autres auteurs par le R. P. Simon Martin, … nouvellement recherchées dans leurs sources, corrigées sur les actes originaux, qui ont depuis paru au public, et mises dans la pureté de notre langue. Avec des discours sur les mystères de NoireSeigneur et de la sacrée Vierge, … grand nombre de vies nouvelles, … le Martyrologe romain traduit en français… et un Martyrologe des saints de France, 2 in-fo !., Paris, 1683. Il ne cessa jusqu'à la fin de sa vie de revoir et de corriger cette œuvre et de l’augmenter pour une nouvelle édition, 3 in-fol., 1687 ; elle parut encore après sa mort, Paris, 1715, 1719, et elle sert toujours de base aux recueils hagiographiques. On a vite fait de dire que ce travail manque de critique. Pour le juger impartialement, il faut se reporter à l'époque où vivait l’auteur, car on ne saurait vraiment prétendre qu’il fût arrivé à un point que recherche encore la saine critique. Il déclare lui-même avoir élagué bon nombre de fables, tout en cherchant à garder un juste milieu, car il aimait mieux passer pour trop crédule que de s’associer à ceux qui ont peur du surnaturel. Il revit donc l’ouvrage de son confrère, le P. Simon Martin, le corrigeant au point de vue de la langue, refondant certaines légendes, en ajoutant d’autres et le complétant par la biographie des personnages contemporains morts en réputation de vertu éminente. Quelques-unes de ces esquisses biographiques ont été imprimées séparément. Le Journal des savants, rendant compte de la Vie du P. Giry par le P. Claude Baiïron, Paris, 1691, écrivait qu’après avoir enseigné la théologie de saint Thomas. « il se dévoua à la théologie mystique, et prit la plume pour

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