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HIPPOLYTE (SAINT) — HIRSCHER


i, 4, dans Texte und Untersuchungen, t. xxiii, fasc. 2, p. 31 : la chair céleste à laquelle l’humanité régénérée souhaite d’unir sa propre chair. In Canl., iii, 4, ibid., p. 66 ; c’est le sacrifice nouveau offert aujourd’hui parmi toutes les nations, et dont l’avènement de l’Antéchrist amènera la suppression. In Daniel., édit. de Berlin, t. ia, p. 280 ; cf. De Antichristo, t.i b, p. 27.

Les doctrines eschatologiques d’Hippolyte sont également un curieux mélange des idées anciennes qui persévéraient dans l’Église et de conceptions plus nouvelles. La crise montaniste avait sauvé l’idée, toujours subsistante depuis les origines, de l’imminence des derniers temps ; le millénarisme, d’autre part, tel qu’y avaient adhéré Irénée et Justin, avait encore bien des partisans. A rencontre, des esprits avertis comme Caius rejetaient rigoureusement tout cet illuminisme et leurs négations n’allaient pas sans porter quelque atteinte à l’inspiration de l’Apocalypse. Hippolyte essaya une voie moyenne entre le mysticisme d’Irénée, dont il procède, et l’agnosticisme qui se révélait dans Caius. Sans être très éloignée, la fin des temps n’est pas encore imminente. C’est à quoi tendent les démonstrations du Commentaire sur Daniel et du traité De V Antéchrist.

Quand les temps seront accomplis, se manifestera définitivement le jugement de Dieu. Alors les saints entreront en possession du royaume de Dieu. Ce dernier n’est point conçu d’après les idées millénaristes et Hippolyte interprète à rencontre des conceptions d’Irénée le fameux passage de l’Apocalypse, xx, 2-5, qui a donné naissance à toutes ces théories. Les mille ans dont il est question sont un chiffre symbolique qui marque seulement la splendeur du règne éternel promis aux justes. Capita contra Caium, èàit. de Berlin, t. i b, p. 246-247. Le dernier jugement mettra immédiatement les justes en possession du règne éternel. In Daniel., t. i a, p. 222. En attendant cette grande manifestation de la justice divine, les âmes de tousles morts, bons et méchants, sont enfermées dans l’qcSinç, dont le traité Contre les Grecs ou De la cause de l’univers, -spi Tfj ; ioù ;  : avTÔ ; ouata ;, contient une assez longue description. Deux demeures y sont déterminées, l’une pour les justes, l’autre pour les pécheurs. Celle des justes est à droite ; c’est le sein d’Abraham, où ils vivent dans la jouissance des biens visibles et l’attente des biens éternels. A gauche est la demeure des pécheurs, séparée de l’autre par un infranchissable abîme. Elle est située aux abords de la géhenne ; ils peuvent apercevoir les flammes qui doivent les torturer un jour dans leur corps. C’est le commencement de leur expiation. Au jour marqué par Dieu aura lieu la résurrection générale, les corps des justes seront revêtus d’immortalité et de gloire, ceux des pécheurs renaîtront avec toutes leurs maladies et leurs misères pour le châtiment. Adv. Grsecos, édit. de Lagarde, p. 68-73. On voit ce qui manque encore à l’eschatologie d’Hippolyte pour être définitive. Sur ce point, comme sur d’autres, l’évolution de la théologie est commencée ; elle est encore loin d’être achevée. Disciple d’Irénée, formé par les écrits des apologistes, il résume le passé dont il a rejeté plus d’un héritage, il prépare un avenir qui n’est encore qu’en espérance. C’est la signification principale de son œuvre, pour autant que nous pouvons la restituer. Est-ce à dire que de nouvelles découvertes ne viendront pas un jour changer la physionomie, encore trop incertaine.de ce grand docteur romain ?

Sur la doctrine d’Hippolyte, voir surtout A. d’Alès, La théologie de saint Hippolyte, Paris, 1906, et la très remarquable synthèse de Bonwetsch, dans Realencyclopàdie fur protestantische Théologie und Kirche, t. viii, p. 132-135 ; Duchesne, Les origines chrétiennes (autographie), t. ii, p. 284-296, 303-320.

E. Amann.

HIQU/EUS. Voir Hickey, col. 2358-2359.

    1. HIRSCHER’Jean-Baptiste##


HIRSCHER’Jean-Baptiste, théologien de l’école catholique de Tubingue, naquit le 20 janvier 1788, à Altergarten (Wurtemberg), d’une famille de cultivateurs. Après deux années d’études théologiques à Fribourg-en-Brisgau (1807-1809), il fut ordonné prêtre en 1810. En 1812, il devint répétiteur au séminaire d’Ellwangen, où il eut Mœhler comme élève. En 1817, il obtint la chaire de théologie morale et de pastorale à l’université de Tubingue, et il y enseigna pendant vingt ans. En 1837, il passa à Fribourg-en-Brisgau, où il eut la chaire de morale jusqu’en 1863. Il était devenu chanoine du chapitre en 1839 et doyen en 1850. Comme sa doctrine était discutée, il refusa d’être coadjuteur des évêques de Fribourg et de Rottenbourg. Il mourut à Fribourg, le 4 septembre 1865. C’était un prêtre d’une conscience sûre, d’une piété ardente, mais d’une intelligence parfois aventurée. Son esprit se complaisait dans lesconsidérations pratiques plutôt que dans les spéculations théoriques. Ses débuts comme publiciste ne furent pas heureux. Sa brochure : Missæ genuinam nolionem erueree jusque celebrani.’se rectam melhodunt monstrare lentavit J.-B. Hirscher. Accedunt duæ formula ; missales linijua vernacula exaratæ, Tubingue, 1821, contenait des doctrines nouvelles et proposait des réformes. La messe y était envisagée comme un acte public de la communauté ; aussi l’auteur demandait-il la suppression des messes privées, la communion sous les deux espèces et l’emploi de la langue vulgaire au lieu du latin. Deux messes, rédigées en allemand, illustraient la théorie par un programme pratique. La brochure fut condamnée par la S. C. de l’Index, le 20 janvier 1823. Une version allemande, faite par Diepold, parut en 1838. Le converti Hurter et I le baron von Rinck, son ami, reprochèrent plus tard à Hirscher de ne pas s’être soumis à cette condamnation. Dans une lettre, du 5 janvier 1845, à Hurter, il répondit qu’il avait écrit à Rome qu’il croyait à la doctrine catholique du concile de Trente sur l’eucharistie, et que ses écrits postérieurs étaient corrects au sujet de la messe. Hurter et de Rynck ne trouvèrent pas la justification suffisante. H. Hurter, Fried. von Hurter und seine Zeil, 1876, t. ii, p. 70-73. Hirscher réussit mieux dans ses ouvrages sur la prédication et le catéchisme. Il voulait ramener la prédication à l’explication de l’Évangile, que les fidèles liront et que les prêtres commenteront en chaire. Les homélies remplaceront utilement les thèmes abstraits de la morale naturelle qui manquent d’efficacité, et elles ne dureront qu’un quart d’heure : Ueber das Verhàllniss des Evangeliums zu den theologischen Scholastik der neueslen Zeit im katholischen Deutschland. Zugleich als Beitrag zur Katechetik, Tubingue, 1823. Autres ouvrages, visant à la pratique pastorale : Die kalholische Lehre vont Ablasse mit besonderer Bileksicht auf ihre pratische Bedeulung, Tubingue, 1826 ; 2e édit., 1830 ; 3e, 1835 ; 4e, 1844 ; 6e, 1855 ; trad. franc., Paris 1855 : Ansichlen von dem Jubilâum und unmassgeblische Andeutungen zu einerzweckmassigen Feyerdesselben, Tubingue, 1826 ; 2° édit., 1830 ; Belrachtungen liber sâmmlliche Evangelien der Fasten mit Einschluss der Leidengeschichtr, Fur Seelsorqer und jeden gebildelen Chrisien, Tubingue, 1829 ; 2’édit., 1830 ; 3e, 1832 ; 4e, 1839 ; 7e, 1843 ; " 8% 1848 ; Katechetik, oder : Der Beruf des Seelsorgcrs die ihm anverlraunle Jugend im Christenthum zu unterrichlen und zu erziehen nach seinem ganzem Umfange dargeslelll. Zugleich tin Beitrag zur Théorie eines christkatholischen Kalechismus, Tuhm£uc, 1831 ; 2e édit., 1832.3e, 1834 ; 4e augmentée et retouchée, 1840. Il y critiquait la manière dont se faisait alors le catéchisme.