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HILAIRE (SAINT’2398

p. 432-469, 745-758 ; Histoire littéraire de la France (1733), t. i 6, p. 139-194 ; A. de Bi oglie. L’Église etl’empire romain an IV siècle, Paris, 1868, II » part., t. i, p. 355, 408 sq., 429sq. ; t. ii, p. 475 sq., IIIe part, t. i, p. 14 sq. ; domF. Chamard, Origines de l’Église de Poitiers, Poitiers, 1874, 1. I ; chan. Auber, Histoire générale, religieuse et littéraire du Poitou, Poitiers, 1885, I. III.

Biographies et monographies : Ad. Viehhauser, Hilarius Pickwiensis geschildert in seinem Kampfe gegen den Arianismus, Klagenfurt, 1860 ; J. H. ReinUens, Hilarius von Poitiers, Schaffhausen, 1864 ; E. Dormagen, Saint Hilaire de Poitiers et l’arianisme, Saint-Cloud, 1864 ; V. Hansen, Vie de saint Hilaire, évéque de Poitiers et docteur de l’Église, Luxembourg, 1875 ; J. G. Cazenove, St Hilary of Poitiers and St. Martin of Tours, Londres, 1883 ; P. Barbier, Vie de saint Hilaire, évênue de Poitiers, docteur et père de l’Église, Paris, 1887 ; E. Watson, The Life and writings of St. Hilary of Poitiers, dans A sélect l’brary of Nicene and post-Nicene Fathers, 2’série, Oxford, 1899, t. ix, Introduction, c. i ; A. Largent, Saint Hilaire, Paris, 1902 ; G. Girard, Saint Hilaire, Angers, 1905. — Articles biographiques : J. G. Cazenove, dans Smith, Diclionary of Christian biography, Londres, 1882, t. iii, p. 54-66 ; B. Fechtrup. dans Kirchenlexikon, Fribourg-en-Brisgau, t. v, col. 2046-2052 ; F. Loofs, dans Realencyklopudie tiïr j>rotestanlisehe Théologie und Kirchc, Leipzig, 1900, t. viii, p. 57-67. Voir, en outre, U. Chevalier, Répertoire… Bio-bibliographie, Paris, 1905, t. i, col. 2147 sq.

II. Écrits.

Bien que l’activité littéraire de saint Hilaire ait été inférieure à celle des grands docteurs latins qui sont venus après lui, elle reste cependant notable et multiple en ses manifestations. L’ordre chronologique ressortant suiïisamment de la no’ice biographique, nous grouperons ses écrits d’après leur importance relative, du point de vue théologique.

I. écrits dogmatiques.

1° De Trinilate libri duodecim, P. L., t. x, col. 25-472. — Ouvrage capital du saint docteur, contenant une exposition et une défense méthodiques de la doctrine catholique sur les trois personnes divines, et plus spécialement sur la consubstantialité du Père et du Fils. Le titre primitif semble avoir été : De fîde. Coustant, Præf lio, 2-4, cri. 9 sq. L’ensemble de l’ouvrage remonte sûrement au temps de l’exil, 1. X, 4, col. 346 : loquemur enimexsutes per lios libros. Toutefois, comrm au début du 1. IV, col. 97, il est question de livres antérieurs, écrits il y a déjà un certain temps, jam pridem, il est possible que les trois premiers livres, au moins le IIe et le IIIe, aient été composés avant la venue d’Hilaire en Orient. L’hypothèse est d’autant plus plausible qu’il n’y est pas fait mention de I’ôuooôœio ;. Par là s’expliqueraient diverses particularités relevées par Watson, op. cit., Introd., c. i, p. xxxv, par exemple, que le 1. Ve soit appelé second, 1. V, 3, col. 131, et que le 1. IIIe soit en partie reproduit dans le IX e. L’auteur a su d’ailleurs ramener le tout à l’unité de plan, 1. 1, 20-36, col. 39-48 ; cꝟ. 1. VIII, 2, col. 237.

Le traité comprend douze livres, dont le I er forme introduction. Après avoir raconté comment il a été amené à la foi catholique, le saint docteur énonce son dessein : défendre, à l’aide des divines Écritures, cette m "nie foi contre les hérésies courantes, surtout le safcellianisme et l’arianisme. Dans le IIe et le III e livres, il établit d’une façon succincte la réalité et la vraie notion des trois personnes, Père, Fils et Saint-Esprit, en partant de la -formule baptismale, Matth., xxviii, 19, puis la distinction personnelle et l’unité de nature du Père et du Fils, en s’appuyant particulièrement sur Y Ego in Paire, et Pater in me est. Joa, xiv, 10. Avec le IVe livre commence une démonstration plus complète de la doctrine catholique sur la seconde personne ; l’arianisme est pris directement à partie, bien qu’Hilaire ait toujours soin de mettre en relief la distinction réelle du Père et du Fils. Après avoir rapporté le symbole d’Arius et rétabli, à rencontre des fausses interprétations, le vrai sens du

terme ôjiooJa : o ;, il prouve d’abord la divinité de Jésus-Christ par l’Ancien Testament : théophanies et textes prophétiques, 1. IV ; passages où le Fils nous apparaît associé au Père dans des œuvres et des prérogatives divines, 1. V. Il établit ensuite par les écrits du Nouveau Testament la consubstantialité des deux personnes en traitant successivement de deux points étroitement liés entre eux, mais susceptibles d’argum -nts distincts : la filiation naturelle du Christ et sa divinité ; la première appuyée par les témoignages multiples que le Fils s’est rendus à lui-m ?me ou que d’autres lui ont rendus, 1. VI ; la seconde manifestée par divers indices : nom de Dieu donné au Christ, propriété dont jouit tout fils naturel d’avoir la m’me nature que son père, puissance divine que révèlent les œuvres du Sauveur, unité absolue et ressemblance parfaite avec le Père, 1. VII. La démonstration est complétée, au livre suivant, 1. VIII, par l’éclaircissement du texte : Ut omnes imam suit, sicut tu, Pater, in me, et ego in le, Joa., xvii, 21, dont les ariens abusaient pour éluder la force de l’Ego et Palcr unum sumus, Joa., x, 30 ; complétée aussi par différents passages du Nouveau Testament d’où ressort l’unité de substance entre le Père et le Fils, par exemple, - ceux qui attribuent à l’un et à l’autre les mîmes relations à l’égard du Saint-Esprit. Les quatre derniers livres sont une confirmation indirecte par l’explication des textes objectés : 1. IX, textes évangéliques où Notre-Seigneur déclinerait lui-même le titre de Dieu ou des attributs divins, tels que l’omniscience, Marc, ix, 18 ; xiii, 32. et professerait sa totale dépendance et son infériorité de nature par rapport au Père, Joa., xi, 9, et xiv, 28 ; 1. X, textes attribuant au Christ des sentiments inadmissibles dans une personne divine, crainte et tristesse, douleur, anxiété et faiblesse, Matth., xxvi, 38-39 ; xxvii, 46 ; Luc, xxiii, 46 ; 1. XI, textes relatifs au Sauveur ressuscité et maintenant en lui la subordination et l’infériorité par rapport au Père ; 1. XII texte des Proverbes, viii, 22 : Dominus creavil me, auquel se rattachaient les formules captieuses d’Arius : Erat quando non erai ; Non fuit antequam nasceretur, etc. Le saint docteur termine cet ouvrage remarquable en résumant une dernière fois la doctrine catholique sur les trois personnes de la Trinité.

2° De synodis, P. L., t. x, col. 475-546, parfois rattaché au précédent, comme XIIIe livre, dans les anciens manuscrits. Coustant, Præj., 1, col. 471. En réalité, c’est un écrit distinct, composé après le tremblement de terre du 24 août 358, qui détruisit presque entièrement la ville de Nicomédie, et avant le choix définitif des deux endroits qui devaient lui être substitués pour la grande réunion d’évêques occidentaux et orientaux que l’empereur Constance avait décrétée, De synodis, 8, col. 483 ; par conséquent, sur la fin de 358, au plus tard au début de 359. Envoyé sous forme de lettre aux évêques des provinces de Germanie, de Gaule et de Bretagne, cet écrit visait aussi, dans la pensée de son auteur, les homéousiens ; car, si le prélat exilé se proposait de renseigner ses collègues d’Occident sur la foi des Orientaux, il désirait en même temps poursuivre son œuvre de conciliation en faisant connaître les préjugés et les malentendus qui pouvaient exister de part et d’autre. De la, indépendamment du préambule, 1-8, deux parties dans cette lettre : l’une historique, 9-65, l’autre dogmatique, 66-91. Dans la première, qui s’adresse directement aux évêques occi lentaux, Hilaire rapporte la seconde formule ou « blasphème » de Sirmium, puis les douze anathèmes lancés contre cette formule par les homéousiens au synode d’Ancyre, enfin il passe en revue les divers symboles émis, depuis le concile de Nicée, par les eusébiens ou leurs continuateurs, aux conciles d’Ani tioche in encœnits, de Sardique ou Philippopolis, de