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GIBERT — GILBERT


ou tout au~moins annulables par l’autorité compétente, civile ou ecclésiastique ; Mémoires concernant l'Écriture sainte, la théologie scholaslique et l’histoire de l'Église, pour servir aux conférences ecclésiastiques, in-i'2, Luxembourg, 1710 ; Institutions ecclésiastiques et bénéficiâtes suivant les principes du droit commun et les usages de France, in-4°, Paris, 1720 ; 2° édit., 2 in-4°, ibid., 1736 ; Dissertations sur l’autorité du second ordre dans' le synode diocésain, in-4°, Rouen, 1722 ; Usages de l'Église gallicane concernant les censures et irrégularités, in-4°, Paris, 1724 ; on trouve aussi des exemplaires avec la date de 1750 ; Consultations canoniques sur les sacrements en général et en particulier, 12 in-12, Paris, 1725 ; Tradition ou histoire de l'Église sur le sacrement 'de mariage, 3 in-4°, Paris, 1725 ; il y démontre, dit 1 lurter, que le mariage a été de tout temps soumis à la juridiction de l'Église ; Corpus juris canonici per régulas naturali ordine digestas usuque temperatas, ex eodem jure et conciliis, Patfibus atque aliunde desumptas exposili, 3 in-fol., Cologne, 1735 ; Genève, 1756 ; Lyon, 1737. Gibert se proposait, dit-on, de traduire cet ouvrage en français, quand il fut surpris par la mort : Les tendances gallicanes, dont il cherche à se départir, se retrouvent cependant dans cet ouvrage important et par la manière nouvelle employée par l’auteur et par la vaste érudition juridique qui remplit ces pages. Après sa mort parurent les Conférences de ledit de 1695 (sur la juridiction ecclésiastique) avec les ordonnances précédentes et postérieures sur la même matière, 2 in-12, Paris, 1757. Gibert enrichit de notes et de la vie de l’auteur l'édition du Traité de l’abus de Charles Févret, Paris, 1736, et celle de la Theoria et praxis juris canonici de Jean Cabassut, Lyon, 1738, bien qu’il s’y éloigne des sentiments de l’auteur. On trouve aussi une editio novissima du Jus ecclesiasticum universum de van Espen, bien postérieure à sa condamnation (26 avril 1734), annolationibus Joannis Pétri Giberli nuperrime aucla et illuslrala, Venise, 1769 et 1781-1782. Il existe un Éloge de Gibert par l’abbé Goujet, Paris, 1736 ; et on trouve un Abrégé de sa vie dans la Lettre à M. Gibert, professeur de rhétorique au collège Mazarin du P. Bougerel, Paris, 1737.

P. Bougerel, Mémoires sur les' hommes illustres de Provence, Paris, 1752 ; Mémoires de Nicéron, t. xl : Michaud, Biographie universelle, t. xvii, p. 317 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1910, t. iv, col. 1285-1287, où l’on trouve de nombreux renvois au Journal des savants et aux Mémoires de Trévoux de l'époque.

P. Edouard Alençon.

    1. GIBIEUF Guillaume##


GIBIEUF Guillaume, né à Bourges à la fin du xvie siècle, fut un des premiers membres de l’Oratoire où il entra en 1612, quittant la maison de Sorbonne, ce qui occasionna la levée de boucliers du fameux Edmond Richer contre la nouvelle congrégation. Homme de tête et de grand bon sens, il fut le bras droit du P. de Bérulle, spécialement pour les affaires des carmélites de France dont, après la mort du fondateur de l’Oratoire, il resta l’un des supérieurs. Il publia en 1630 un traité : De liberlale Dei et creaturæ, qui fut vivement attaqué par les jésuites Th. Raynaud et Annat, et où, a-t-on écrit, il se montre précurseur du jansénisme. Mais s’il semble bien, en effet, que ses idées sur la liberté se rapprochent de celles qu’allait soutenir Jansénius dans l’A ugusl inus, jamais Gibieuf ne donna son adhésion à une doctrine condamnée par l'Église, et comme dit Hurter, sincère doctrinam calholicam amavil, et, erroribus Jansenii damnatis, eas i i corde reprobavit. En 1644, il écrivit une circulaire aux carmélites pour les prémunir contre les erreurs « le Port-Royal et leur interdire la lecture des ouvrages de la sixte. En 1637, il publia un ouvrage sur les Grandeurs de la sainte Vierge, « qui passa plus paisiblement, » comme dit Batterel. Un dernier ouvrage, Catéchèse

de la vie parfaite, composé pour les carmélites, ne fut publié qu’en 1653. Le P. Gibieuf était ami de Descartes et de Mersenne. Premier supérieur du séminaire archiépiscopal de Saint-Magloire, il y mourut le 6 juin 1650.

Cloyseault, t. i, p. 138 ; Batterel, Mémoires, t. i, p. 233 : Ingold, Supplément ù la bibliographie oralorienne ; P. Féret, La faculté de théologie de Paris et ses docteurs les plus célèbres. Époque moderne, Paris, 1907, t. v, p. 324-330.

A. Ingold. GIBONAIS (Jean Artur de la), jurisconsulte, né à Saint-Malo. le 16 février 1049, mort à Paris en janvier 1728. Il commença par l'étude de la théologie qu’il abandonna bientôt pour celle du droit. Au moment de sa mort, il était doyen de la chambre des comptes de Bretagne. Il publia : De l’usure, interest et profit qu’on tire du presl, ou l’ancienne doctrine sur le presl usuraire opposée aux nouvelles opinions, in-12, Paris, 1710 : ouvrage contre un écrit de René de la Bigottière, président aux enquêtes du parlement de Bretagne qui avait paru trop favorable à l’usure. On doit encore à Jean de la Gibonais : Maximes pour conserver l’union dans les compagnies, in-8°, Nantes, 1714 ; Recueil des édits, ordonnances et règlements concernant les fondions ordinaires de la chambre des comptes de Bretagne, tiré des titres originaux estant au dépôt de ladite chambre, divisé en quatre parties et mis en ordre suivant la nature des matières, in-fol., Nantes, 1721 ; Succession chronologique des ducs de Bretagne avec quelques observations et actes principaux, in-fol., Nantes, 1723.

De Kerdanet, Notices chronologiques sur les théologiens, jurisconsultes… de la Bretagne, in-8°, Brest, 1818, p. 223 ; Ropartz, Études sur quelques ouvrages rares et peu connus du XVIIe siècle, écrits par des Bretons ou imprimés en Bretagne, in-8°, Nantes, 1878, p. 217 ; dans la Revue de Bretagne et de Vendée, 1863, t. i, p. 417 ; Levot, dans Revue celtique, 1871, t. I, p. 447 ; R. Kerviler, Répertoire général de biobibliographie bretonne, in-8°, Rennes, 1880, t. i, p. 300 ; Quérard, La France littéraire, t. iv, p. 426.

B. Heurtebize. GIL Christophe, jésuite portugais, né à Braga en 1555, admis dans la Compagnie de Jésus le 10 novembre 1569. Professeur de théologie à l’université de Coïmbre, puis à Évora, il se fit remarquer par la profondeur de ses aperçus et la rigueur de sa méthode. Porté de préférence, par la nature de son esprit et le caractère de son éducation première, vers les questions d’ordre spéculatif, il a laissé un important ouvrage sur l’essence et l’unité de Dieu, très répandu dans les écoles au début du xviie siècle : Commentalionum theologicarum de sacra doclrina et essentia atque unilale Dei libri duo, Lyon, 1500 ; Cologne, 1610 ; 1619 ; 1641. Nommé censeur des livres à Rome, le P. Gil intervint dans les discussions religieuses soulevées par les décrets de la république de Venise relatifs aux biens d'Église et écrivit une défense du monitoire de Paul V : Scritlo in difesa de procedimenti di papa Paolo V contro i Decreli délia republica di Vcnezia sopra i béni acquistati dalle religiosi. Le P. Christophe Gil mourut à Salamanque le 7 janvier 1608.

P. Franco, Imagem da Virtuâ em o novic. de Coimbra, p. 459-469 ; Sommervogel, Bibliothèque de la C'° de Jésus, t. iii, col. 14Il sq.

P. Bernard.

    1. GILBERT Jacques##


1. GILBERT Jacques, professeur de théologie à l’université de Douai, est surtout connu par son attachement au parti janséniste et par le rôle qu’il a joué dans la fameuse Fourberie de Douai. Né à Arras, il lit toutes ses études sur les bancs de l’université douaisienne. Il était curé de Beaumetz-en-Cambrésis, lorsqu’eut lieu à Paris l’Assemblée de 1682, et quand furent moclamés les quatre articles. Le roi voulut forcer les