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HEXAMERON


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Les deux principaux fondements du concordisme ne résistent pas à un examen attentif. D’abord, le lerme ijôm n’est employé nulle part dans l’Ancien Testament avec le sens précis d’un long espace de temps, puisqu’on ne le trouve que dans des formules adverbiales ou comme synonyme de tempsMais eût-il imême ce sens ailleurs, on ne peut le lui donner dans le récit de la création, où il est dit que chæun des six jours est formé d’un soir et d’un matin. Les trois premiers eux-mêmes, qui ont précédé l’apparition du soleil, sont fixés parla succession régulière des ténèbres et de la lumière. Les six jours sont donc bien des jours de 24 heures, réglés par la succession du jour et de la

nuit. Quant au 7e, le jour du repos divin, s’il n’a eu ni soir ni matin, on ne peut en conclure qu’il est une longue période qui dure encore. Ce jour a. dans la perspective de l’auteur, la même durée que les précédents, puisque, avec ces jours de travail de Dieu, il forme le type complet de la semaine humaine, qui comprend six jours de travail et un de repos d’égale durée. Si l’auteur sacré n’a pas répété, au 7e jour, la formule : « Et il y eut un soir et il y eut un matin, » c’est qu’il n’a pas, comme nous l’avons constaté plus haut, appliqué rigoureusement à chaque jour son schème littéraire, et qu’en particulier il s’en est départi à peu près complètement pour le 7e jour. Quant à l’accord avec les sciences naturelles, il n’existe pas réellement, et il ne peut même exister, puisque le i er chapitre de la Genèse ne contient pas un enseignement scienrifique. La comparaison de ce chapitre avec les sciences n’a abouti, au cours des âges, qu’à fournir des systèmes de conciliation successifs et divergents, et le concordisme scientifique des derniers temps est aussi caduc que les interprétations des Pères de l’Église, des exégètes et des théologiens du moyen âge. Il n’y a pas eu de périodes géologiques nettement séparées ; l’ordre de succession des êtres, tel que les sciences l’établissent, n’est pas celui que Moïse a dressé ; la terre n’a pas été créée avant les astres, puisque son mouvement rotatoire dépend du soleil, et les étoiles n’ont pas été formées à une époque spéciale. Le concordisme a donc manqué son but, et il n’a pas réussi à établir entre la Genèse et les sciences l’accord qu’il cherchait. Aussi a-t-il perdu beaucoup de sa vogue, surtout depuis que Léon XIII a déclaré, dans l’encyclique Providenlissimus Deus du 18 novembre 1893. que les auteurs sacrés n’ont pas pour but d’enseigner les choses de la nature et qu’ils en parlent conformément aux apparences. Denzinger-Bannwart, Enchindion, n. 1947. G. Guttler a réfuté le concordisme. Naturforschung und Bibel in ihrer Slellung zur Schôpfung, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1877, p. 91-101 ; cf. N. Peters, Bibel und Nalurwissenschafl, Paderborn. 1906 ; H. Schell, Das Siebenlagewerk und die moderne Nalurwissenschafl, dans Aufwarls, t. i, p. 513 sq.

2. Systèmes qui font abstraction de la science et veulent expliquer le récit mosaïque par lui-même. — a) L’allégorisme. — Les partisans de l’allégorisme ont repris l’idée de la création simultanée, émise autrefois par saint Augustin. Dans le 1 er verset de la Genèse, Moïse affirme que Dieu est le créateur du ciel et de la terre, mais il reprend, dans un long tableau idéal, les diverses œuvres de la création et il les distribue dans le cadre imaginaire des six jours de la semaine, qui sont des -jours de 24 heures. Son exposé esc donc une pure allégorie, imaginée dans le but de présenter l’acte créateur comme le type de la semaine humaine, et les jours ne sont que six parties logiques de la création. Cette explication a été présentée par Michelis, Natur und Offenbarung, Munster, 1855, t. i ; par Baltzer, Die biblische Schôpfungsgeschichte, Leipzig, 1867, 1872 ; par H. Reusch, dans la 3e et la 4e édition de son livre ; Bibel und Natur, Fribourg-en-Brisgau, 1870 ; Bonn, 1876 ; par Stoppani, Sulla cosmogonia mosaiea. 1887 ; par le P. Semeria, La cosmogonie mosa que, dans la Revue biblique, 1893, p. 487-501 ; 1894, p. 182-199. Le tort de ce système est de présenter le chapitre i er de la Genèse comme une pure allégorie, sans souci de la vérité historique du récit. De fait, il n’y a, dans ce chapitre, aucune trace d’allégorie ; tout y est simple et clair, et l’auteur veut montrer que Dieu a réellement créé toutes les œuvres dont il parle ; seul, le groupement en six jours de 24 heures peut être idéaliste.

Abandonnant l’allégorie vulgaire, le P. Lempl a imaginé ce qu’il appelle une allégorie mystique et prophétique. Elle consiste à comparer métaphysiquernent les longues époques de la création à des jours de