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HERSENT— HERTZIG

’mentes et claires, à Troyes, à Dijon, à Angers, à Langres et à Paris. Au retour d’un voyage à Rome et à Lorette, qu’il avait fait sans permission en 1624, il abandonna, l’année suivante, sa congrégation, contre laquelle il écrivit : Avis touchant les prêtres de l’Oratoire, par un prêtre qui a demeuré quelque temps avec eux, in-12, 1625 ; et Articles concernant la congrégation de l’Oratoire en France, aux illustrissimes et révérendissimes cardinaux, archevêques et évêques de l’Assemblée du clergé, in-4° et in-8°, 1626 ; réimprimé en 1670 ; écrit que l’auteur désavoue, peu après, pour se libérer de l’interdit jeté sur lui par l’archevêque de Paris pour un autre sujet, par un autre libelle " Jugement sur la congrégation de l’Oratoire de Jésus, par un prêtre qui en est sorti depuis quelque temps, in-12, Paris, 1626. Quelques mois avant, il avait fait imprimer : In D. Dyonisii Areopagitæ de myslica theologia apparatus, interpretalio, nolæ, commentarii et paraphrasis, in-8°, Paris, 1626. L’année suivante, il publiait : Éloge funèbre de très haute et très puissante princesse Madame Gabrielle de Bourbon, fille naturelle du roi Henri I V, légitimée de France, duchesse de La Valette, première femme de Jean-Louis de Nogaret, duc d’Épernon (trois discours prononcés à la cathédrale de Metz), in-8°, Paris, 1627, ce qui lui valut apparemment d’être nommé chancelier de l’église de Metz et lui donna l’occasion de faire paraître un traité De la souveraineté du roi à Metz, pays messin, et autres villes et pays circonvoisins qui étaient de l’ancien royaume d’Auslrasie ou Lorraine, contre les prétentions de l’Empire, de l’Espagne et de la Lorraine, et contre les maximes des habitants de Metz qui ne tiennent le roi que pour leur prolecteur, in-8°, Paris, 1632. Il semble qu’à ce moment Charles Hersent fut rentré à l’Oratoire, car il prend le titre de révérend père, mais le P. de Condren, supérieur général de cette congrégation, l’invita en 1634 à en sortir de nouveau, à cause de ses trop fréquentes invectives contre les ordres religieux. Le P. Batterel croit que le titre de révérend père ne prouve rien, et qu’il n’y eut, sous le P. de Condren, qu’un projet de rentrera l’Oratoire, projet qui ne fut pas réalisé. Le bruit ayant été répandu que Richelieu voulait créer à son profit un patriarcat en France et ainsi acheminer ce pays vers le schisme, Charles Hersent fit paraître : Optali Galli de cavendo schismate liber paræneticus, in-8°, Paris, 1640. Cette courte brochure, écrite avec vigueur, fut saisie et condamnée, le 23 mars 1640, à être brûlée par la main du bourreau. Quelques jours plus tard, le 28 mars, les évêques de la province de Paris la condamnèrent. Seize prélats, réunis à Paris, souscrivirent cette condamnation, Cf. H. Reusch, Der Index der rerbolenen, Bo ii, 1885, t. ii, p. 362, et quatre théologiens crurent devoir combattre le libelle de Charles Hersent : Rigault, Apolrcpiicus adversus inanem Optali Galli de cavendo schismate panvnelicum ; Isaac Habert, De consensu hierarchiæ et monarchies ; deMarca, dans Concordia sacerdotii et imperii ; le jésuite Rabardeau, Oplalus Gallus benigna manu sectus, 1641. Une rétractation de ce libelle se lit dans le ms. fran ais 1 7623, de la Bibliothèque nationale, fol. 201-22 1 : Optali Galli libellis de pienitenlia ad i ! l strissimos Ecclesin* gallicanie primates, archiepiscopos et episcopos. Il demande pardon de sa faute, qu’il rejette sur le démon, son instigateur, et il réf te six erreurs qu’il a commises. Des Notée ad Optali Galli libell m se lisent, fol. 2 ; 8-238. Étant retourné à Rome, Hersent, en 1645, présenta au pape Innocent X un mémoire sur la bulle d’Urbain VIII contre Jansénius : Super bulla Urbani VIII adversus Jansenium animadversiones quædam, reproduit dans le Journal de Saint-Amour, IIIe partie, c. vii, p. 222. En 1650, ayant été invité à prêcher à SaintLouis-des-Français, il se plut a faire entrer dans l’éloge du saint

les questions controversées de la grâce. Il fit imprimer cet éloge : L’empire de Dieu dans les s-Unls, ou bien l’éloge de saint Louis de France, etc., in-4°, 1651. A la suite de ce discours, il fut, à bon droit, accusé de jansénisme et cité au tribunal de l’Inquisition ; il refusa de comparaître et se réfugia à l’hôtel de l’ambassadeur de France. Il échappa ainsi à une arrestation, mais il ne put éviter d’être condamné par contumace et excommunié. Rentré en France, il fit imprimer ce panégyrique avec une apologie de sa conduite, qu’il n’hésita pas à dédier à Innocent X. Hersent se retira ensuite près du marquis d’Asserac, au château de Largoue en Bretagne, où il mourut. Outre les ouvrages déjà mentionnés, Charles Hersent publia : Discours sur la prise de La Rochelle, in-8°, Paris, 1629 ; La Pastorale sainte, ou paraphrase du Cantique des cantiques selon la lettre et selon le sens allégorique ou mystique, in-8°, Paris, 1635 ; Le sicré monument dédié à la mémoire du très puissant et très invincible monarque Louis le Juste, composé en trois discours prononcés à SaintGermain-V Auxerrois, Saint-Gervais et SaintJacques-laBoucherie, in-8°, Paris, 1643 ; De la fréquente communion et du légitime usage de la pénitence, ou observations sur le livre de M. Arnauld, in-4°, Paris, 1644 ; Le scandale de Jésus-Christ dans le monde, in-8°, Paris, 1644.

L Batterel, Mémoire* domestiques nour servir à l’histoire de l’Oratoire, édit. Ingold, Paris, 1902, t. i, p. 362-383 : R. Simon, Lettres critiques, lettres xx-xxviii, t. i : Moréri, Dictionnaire historique, t. v b, p. 644 ; Mémo rcs clironologiques et dogmatiques pour servir à l’h’stoire ecclésiastique depuis 1000 jusqu’en 1716, in-12, s. 1., 1720, t. ii, p. 140224 ; fdom Gerberon], Histoire du jansénisme, in-12, Amster dam, 1700, t. i, p. 332 ; Dictionnaire des livres jansénistes, in-12, Anvers, p. 221 ; P. René Rapin, Mémoires sur l’É jlise et la société, la cour, la ville et le iansénisme, in-8°, Paris, 1865, t. i, p. 123, 167-170, 322-324 ; P. Féret, La faculté de théologie de Paris et ses docteurs les plus] célèbres. Époque moderne, Paris, 1907, t. v, p. 343-352.

B. HEURTEBIZE.

    1. HERTZIG François##


HERTZIG François, controversiste et moraliste, né à Mugliz, en Moravie, le 27 janvier 1674, admis au noviciat de la Compagnie de Jésus le 9 octobre 1693, enseigna les humanités et la philosophie, puis la théologie et l’Écriture sainte. Il écrivit de nombreux ouvrages, d’une solide doctrine, qui ont trait à la théologie morale ou pastorale, surtout à la controverse, et qui ont rendu son nom très populaire en Allemagne au xviiie siècle. Son Manuale parochi, seu methodus compendiosa munus parochi aposlolicum rite obeundi Augsbourg, 1716, 1717, 1720, 1721 ; Venise, 1723, etc., fut le manuel classique du clergé allemand et polonais de même que son Manuale confessarii, 2 in-8°, Augsbourg, 1717, 1720, 1724 ; Venise, 1723, etc. Ses ouvrages de controverse embrassent toutes les erreurs en cours à cette époque : protestantisme, jansénisme, quesnellisme, doctrines de Bœhme, de Schwenkefeld : Calvinus Cornelii Jansenii Iprensis episcopi S. Scripturæ, pontifleibus, conciliis, et sanctis Palribus, pnvsertim Augustino e diametro oppositus, Breslau, 1716 ; Proposilioncs Qucsnellii per bullam Unigenilus justissime damnatw, Breslau, 1717 ; Brunsbcrg, 1722 ; Proposilioncs Jansenii et Quesnellii, Breslau, 1718 ; Hærcsis bonorum, ut se vocant, christianorum a Jacobo Bcehm inventa, Breslau, 1718 ; Hæresis Schwenk/elica eliam nunc per quosdam Silesiæ ducatus inferioris serpens, Breslau, 1719. Le meilleur de son œuvre se trouve condensé dans un traité devenu rare, mais dont les éditions furent nombreuses dans tout le cours du xviiie siècle, le Manuale conlrovcrsislicum seu methodus compendiosa veritatem fidei catholicee contra errores oppositos nervose propugnandi, Breslau, 1718. On a encore du P. Hertziguu traité ascétique sur la n rt : Scientia sanctorum nosse mori, Tarnopol, 1731, et des Medilaliones devo-