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HERMAS — HERMÈS


doit-il faire dans le cas où sa femme persévère dans le péché ? Il doit la quitter et rester seul, car s’il contractait alors un nouveau mariage, il commettrait lui-même un adultère. Mand., iv, 1, 4-6, p. 392-391. — 3. Si l’épouse adultère, après avoir été renvoyée, a fait pénitence, non pas souvent mais une fois, [j.r èjcî tzoXxi 8é"toTç yàp BoûXotç xoCÎ 0so3 [Aexâvoia àaxiv uaa, l’époux doit la reprendre, sans quoi il commettrait une faute c grave. Mand., iv, 1, 7-8, p. 394. — 4. Mêmes solutions pour la femme, quand c’est l’époux qui tombe dans l’adultère. Ibid. — 5. Si l’un des deux époux vient à mourir, le survivant pèche-t-il en se remariant ? Non, mais il acquerrait plus d’honneur et de gloire auprès de Dieu, en restant dans le veuvage. Mand., iv, 4, 1-2, p. 378-400.

Les subintroductæ.

Dans la Similitude ix, 10,

6, p. 518, Hermas reçoit du Pasteur l’ordre de rester près de la tour pour attendre l’arrivée du maître ; il est confié à la garde des vierges. Mais, la nuit approchant, il voudrait se retirer ; et les vierges de lui dire : U.E0 r^û’j -/.O’.u.Ylôrjarj & ; àBsXço ;, xal oùy^ toç àvrjp. Sim., ix, 11, 3, p. 520. Elles affirment qu’elles l’aiment, et l’une d’elles l’embrasse. Est-ce une allusion à la coutume des femmes vivant avec les clercs sous le nom de sorores, subintroductæ, àoE^cpai, àya^Ta !, auvsiaazToi ? Hefele l’a cru, Opéra Patrum apost., 4e éclit., Tubingue, 1855, p. xcvi ; mais ni Gaâb, Der Hirt des Hermas, Bàle, 1866, p. 56-59, ni Zahn, Der Hirt des Hermas, Gotha, 1868, p. 179-181, ne sont de cet avis. Harnack trouve suspect l’emploi de ces termes xoiu, T)0TÎa7), àya7rôiij.£v, -/.aTaç’.ÀEtv, sans regarder comme vraisemblable l’introduction de cette coutume avant le iiie siècle. Funk, à son tour, Opéra Patrum apost., p. 518-519, rote, sans nier que le Pasteur y fasse allusion, estime que l’usage des subintroductæ s’est introduit au iie siècle, et il appuie son opinion sur le langage tenu par Tertullien, De jejuniis, 17 ; De virginibus velandis, 14, et par saint Cyprien, De habita virginum, 19 ; Epist., iv, 2. Il se peut fort bien, quoiqu’on n’en puisse pas donner une preuve positive, que le langage du Pasteur ait favorisé cette coutume, qui ne devait pas tarder à montrer ce qu’elle renfermai ! de choquant et de dangereux pour les mœurs et à provoquer, dès la fin du iiie siècle et au commencement du ive, son interdiction catégorique. Cf. concile d’Ancyre, c. 19 ; concile de Nicée, c. 3, dans Lauchert, Die Kanones der wichtigsten altchr. Concilien, Leipzig, 1896, p. 34, 38. Pour le concile d’Elvire. c. 27. voir t. iv, col. 2388.

I, Éditions. — Lefèvre d’Étaples, Liber Irium virorum et irium spiriiualiiim virginum, Paris, 1513 ; Cotelier, Paires œvi apostolici, Paris, 1672 ; Leclerc, Paires œvi apostolici, Anvers, 1698 ; Galland, Bibliolheca veterum Patrum, Venise, 1765-1767 ; Migne, P. G., t. n ; Hefele, Opéra Patrum apost., 4e édlt., Tubingue, 1855 ; Tischendorf, Hermæ Pastor græce, Leipzig, 1856 ; Anger et Dindort, Hermæ Pastor græce, Leipzig, 1856 ; Dressel, Patrum apost. opéra, Leipzig, 1857 ; Hilgenfeld a publié la version latine dite Vulgate, Hermæ Pastor, Leipzig, 1873 ; 2e édit. à part, et le texte grec dans Novum a Testamentum extra canonem receptum, Leipzig, 1866 ; Hermæ Pastor græce, Leipzig, 1881 ; 3e édit., 1887 ; Hollenberg, Pastor Hermæ, Berlin, 1868 ; Gebhardt, Harnack et Zahn, Patrum apost. opéra, Leipzig, 1877 ; 2’édit., 1894 ; Funk, Opéra Patrum apost., Tubingue, 1881 ; 2e édit., 1901 ; A. Lelong, Le Pasteur d’Hermas, Paris, 1912 (texte grec, trad. française et introd.) ; Ant. d’Abbadie a publié une traduction latine de la version éthiopienne d’Hermas, Hermæ Pastor, dans les A bhandlungen fur die Kunde des Morgenlandes, 1860, t. u.

H. Travaux. — Outre les prolégomènes et les notes qui accompagnent la plupart des éditions, on peut consulter : Weinrich, Disquisitio in doctrinam moralem ab Ilerma in Pastore propositam, 1804 ; Jachmann, Der Hirt des Hermas, Kœnigsberg, 1835 ; Gaâb, Der Hirt des Hermas, Bâle, 1866 ; Zahn. Der Hirt des Hermas, Gotha, 1868 ; Freppel, Les

Pères apostoliques, Paris, 1859 ; 4e édit., 1885, p. 257-322 ; Lipsius, Der Hirt des Hermas und Montanismus in Rom, dans Zeitschri/t fur wissenschaftliche Théologie, 1865, t. viii, p. 266-308 ; 1866, t. IX, p. 27-81 ; Heyne, Quo tempore Hermæ Pastor scriptus sit, Kœnigsberg, 1872 ; Donaldson, The apostolical Fathers, 2e édit., Londres, 1874, p. 351-382 ; Behm, Ueber der Verfasser des Schri/t welche den Tiiel « Hirt » fuhrt, Bostock, 1876 ; Ledrain, Deux apocryphes du IIe siècle, avec une étude sur la date du Pasteur d’Hermas, Paris, 1871 ; Nirschl, Der Hirt des Hermas, Passau, 1879 ; E. Benan, L’Église chrétienne, 3e édit., Paris, 1879, p. 401425 ; M. du Colombien, Le Pasteur d’Hermas, Paris, 188(1 ; Brull, Der Hirt des Hermas, Fribourg-en-Brisgau, 1882 ; Duchesne, Les origines chrétiennes, édit. lith., Paris, 1886 ; Link, Cliristi Person und Werk im Hirlen des Hermas, Marbourg, 1886 ; Die Einheit des Pastor Hermas, Marbourg, 1888 ; A. Bibagnac, La christologie du Pasteur d’Hermas, Paris, 1887 ; Huckstædt, Der Lehresbegriff des Hirlen, Anklam, 1888 ; Baumgartner, Die Einheit des Hermas Buchs, Fribourg-en-Brisgau, 1889 ; Taylor, The wiiness o) Hermas to the four Gospels, Londres, 1892 ; Spitta, Studicn zum Hirlen des Hermas, Goettingue, 1896 ; Fessier, Instiluliones palrologiæ, édit. Jungmann, Inspruck, 1890, t. i, p. 178 sq. ; Bardenhewer, Les Pères de l’Église, trad. franc., Paris, 1898, t. i, p. 84-98 ; Geschichte der altkirchlichen Litleratur, Fribourg-en-Brisgau, 1902, t. i, p. 557-578 ; J. Bénazech, Le prophétisme chrétien depuis les origines jusqu’au Pasteur d’Hermas, Cahors, 1901 ; P. Batiffol, Les origines de la pénitence, Hermas et le problème moral au lle siècle, Paris, 1902 (ou Revue biblique, 1901, t. x, p. 327351) ; Wenel, dans Hennecke, Neii/es(amen(Zic/ie.Apocr{/p/ien, 1904, p. 277-279 ; Kirchenlexikon, t. v, col. 1839-1844 ; Dictionarg of Christian biography, t. ii, col. 912-921 ; Bichardson, Bibliographical synopsis, Buffalo, 1887, p. 30-36 ; Realencyclopâdie fur prolestantische Théologie und Kirche, t. vii, p. 714-718 ; The catholik eneyelopedia, New York, t. vii, p. 268-271 ; Chevalier, Répertoire. Bio-bibliographie, t. i, col. 2132 ; D. Volter, Die Vi’sionen des Hermas, etc., Berlin, 1900 ; B. Heurtier, Le dogme de la Trinité dans l’Épître de saint Clément de Rome et le Pasteur d’Hermas, Lyon, 1900 ; J. Béville, La valeur du témoignage historique du Pasteur d’Hermas, Paris, 1900 ; Mgr Duchesne, Histoire ancienne de l’Église, Paris, 1906, t. i, p. 225-235 ; K. Lake, The Shepherd of Hermas and Christian life in Rome in the second century, dans Hariuard Iheological review, 1911, t. iv, p. 25-46 ; K. O. Macmillan, The Shepherd of Hermas, apocalypse or allegory ? dans The Princeton Iheological review, 1911, t. ix, p. 61-94 ; G. Bardy, Le Pasteur d’Hermas et les livres hérétiques, dans la iïeuiie biblique, 1911, p. 391-407 ; Baumeister, Die Elhik des Pastor Hermæ, Fribourg-en-Brisgau, 1912 ; A. d’Alès, L’édit de Calliste. Étude sur les origines de la pénite nce chrét. Paris, 1914, p. 52-113 ; A propos du Pasteur d’Hermas, dans les Études, 1912, t. cxxxii, p. 79-94 ; C. H. Turner, The’Shepherd of Hermas and the problem of ist texl, dans Journal of théol. studies, 1920, t. xxi, p. 193-209.

G. Bareille.

    1. HERMES I##


HERMES I. Biographie. II. Doctrine. III. Condamnation.

I. Biographie.

Le philosophe et théologien Georges Hermès naquit en "Westphalie à Dreyerwalde sur le Rhin, le 22 avril 1775. Après de premières études à Rheine au collège des franciscains (1787-1792 il fit sa philosophie et ses humanités au gymnase de Munster (1792-1794). Les doctrines de Kant et de Fichte passionnaient alors les esprits. Hermès céda à l’engouement général et sa foi subit une crise très grave. Les cours de théologie qu’il suivit à l’Académie de Munster de 1794 à 1798, loin d’arrêter ses doutes, ne firent que les accroître. Cependant il ne s’abandonna point tout à fait à l’incrédulité. Content d’un attachement provisoire à la foi de l’Église, il résolut d’étudier à fond la religion catholique afin de se démontrer qu’elle répond à toutes les exigences de la raison. Il fut ordonné prêtre en 1799. Avant cette date et pour donner suite à son projet, il accepta la charge de professeur au collège de Munster. Là il mena de front l’étude de la théologie et de la philosophie, il lut assidûment les écrits de Kant et de Fichte et il réussit à se convaincre de l’inanité de leurs objections et de