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IIERMANT — HERMAS


l’ordre des temps ; le catalogue de toutes les maisons et convins de France, le nom des fondateurs et fondatrices et les années de leur fondation, in -SP, Rouen, 1C97 ; 4 In 12, Rouen, 1710 ; Histoire des religions ou ordres militaires de i Église ri des ordres de chevalerie, in-12, Rouen, 1698, 1725 ; cf. Acta erudilorum, SuppLmentum, Leip. ig. t. iii, p. 532585 ; Histoire du diocèse de Bayeux, I re partie, contenant l’histoire des éviques, avec celle des saints, des doyens, et des hommes illustres de l’église cathédrale ou du diocèse, in- 1°, Cæa, 1705 ; les deux autres parties que devaient comprendre cette histoire n’ont pas été imprimées ; cf. Mémoires de Tiévoux, 1706, p. 1117-11.2 ; Histoire des hérésies et des autres erreurs qui ont troublé l’Église et de ceux qui en ont été les auteurs, avec un traité qui résout plusieurs questions générales louchant l’hérésie, traduit du latin d’Alphonse de Castro, 3 in-12, Rouen, 1712 ; dans la 3e édition, 4 in-12, Rouen, 1717, un volume a été ajouté pour l’histoire du schisme d’Angleterre, et a pour titre : Religion anglicane ; cf. Mémoires de Trévoux. En outre Jean Hermant, à la demande de M. de Pibrac, vicaire général du diocèse de Bayeux, fit imprimer : Homélies sur les évangiles de tous les dimanches de l’année pour le soulagement de ceux qui sont chargés de la conduite et de l’instruction des âmes, 2 in-12, Rouen, 1705 ; Sermons sur les mystères avec plusieurs panégyriques des saints, 2 in-12, Rouen, 1716.

Moréii, Dictionnaire historique, t. v b, p. 630 ; Quérard, La France littéraire, t. iv, p. 91 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 191 ii, t. iv, col. 1196-1198.

B. Heurtebize.

    1. HERMAPHRODITE##


HERMAPHRODITE. On nomme ainsi, en histoire naturelle, un être qui réunit en soi les deux sexes ; plusieurs plantes sont dans ce cas. Au sens humain, voici comment le définit J. Antonelli, Medicina pasloralis, t. i, n. 150 sq. : Hermaphrodita, stricto sensu, dicitur qui simul habet organa essentialia generationis maris et /émince bene cvolula. En ce sens, ajoute-t-il, veri hermaphroditæ, ita intellccli, in specie humana minime exstant. Vcrum quidem est in specie humana aliquando inventum fuisse hermaphrodilismum complétant ; cit hoc tanlurn in partibus exterioribus corporis apparebat, intus vero rcliqua organa deeranl ; quapropter hermaphrodilismus tantum appareils crat et non realis. L’étude de ces phénomènes rentre de soi dans la tératologie humaine. Toutefois, comme la discipline ecclésiastique s’est plus d’une fois occupée de cette question, il peut être utile d’en traiter au moins brièvement. Les anciens, dont on peut voir de nombreuses citations dans les auteurs, par exemple, dans la Bibliotheca canonica de Fcrraris, croyaient à l’existence de vrais hermaphrodites, mais surtout dans les pays lointains comme la Floride, sur laquelle couraient les récits les plus invraisemblables. Cependant, la science même que l’on nomme la tératologie ne s’expliquerait pas si quelques êtres anormaux et dont l’existence a été bien contrôlée n’avaient pas quelquefois apparu. L’apparition de ces êtres anormaux suffît à expliquer que la discipline s’en soit occupée. Ce qu’elle a considéré, ce sont moins les êtres dans leur constitution intime que dans leurs apparences. Ces apparences justifiaient une réglementation pratique.

Ferraris donne lui-même, à côté de sa crédulité, le vrai sens des lois sur l’hermaphrodKisme : il ne le définit pas par ses caractères intimes, mais par l’extérieur : Hermaphrodiii, seu androgyni sic dicuntur eo quod in ipsis ulerquc sexus apparcat. Bibliotheca canonica, au mot Hermaphroditus, n. 1. Des hermaphrodites apparents ont été constatés à notre époque, c’est-à-dire des êtres humains chez qui apparaissent à la fois des caractéristiques de l’un et de l’autre sexe, non pas toutes les caractéristiques, mais quelques-unes. Qu’il s’agisse de ce qu’Antonelli nomme undrogynia et dont les méde cins relatent plusieurs exemples récents, par exemple, deux cas connus en 1869 ; ou gynandria, dont deux furent aussi constatés en 1864 et 1865 ; ou hermaphrodilismus neuler, et dont le savant Orfila, entre autres, a étudié un phénomène célèbre, sans compter beaucoup d’autres exemples que l’on rencontre ici ou là, l’hermaphroditisme apparent, celui seul dont s’occupe la discipline ecclésiastique, a existé et il existe encore.

Au point de vue canonique, l’hermaphrodite est considéré comme irrégulier en vue de l’ordination. Monacelli, Formularium, part. III, tit. i, form. 36, n. 30. Cf. Wernz, Jus decrctalium, t. n (1906), n. 80, n. 2 : judicio medicorum definiendum est quis sit verus ordinandi sexus. Quod si medici in javorem sexus virilis certain ferunt sententiam, non obstante exslrinseca quadam apparentia in contrarium hujusmodi hermaphroditus sallem capax valid.e ordinalionis est dicendus, licet lanquam monstruosus inter IRREGULARES recenseri soleat… — S’il s’agit de mariage, il faut s’en remettre à l’avis des médecins, et le mariage pourrait même parfois être frappé de nullité pour impuissance. Voir la cause introduite devant la S. C. du Concile, le 22 décembre 1898, dans An dicta eccledaslica, 1899, p. 239 sq. — Quant à la profession religieuse, on peut lire en particulier dans Schulte et Richter, Canones et décréta concilii Tridentini, dans les notes et décisions de la S. C. du Concile à la suite du c. xvii, sess. XXV, De regularibus, n. 4, toute une dissertation rédigée et la solution de la S. C. touchant un cas précis et concret et de laquelle résulte que l’hermaphroditisme peut entraîner la nullité de la profession. Dubium professionis, 22 novembre 1721, Schulte et Richter, op. cit., p. 421-422. — Le Code : juri ; ca o : ici ne s occupe pa. de ; hermaphrodites.

La question de la réalité et des caractères de l’hermaphroditisme est avant tout une question médicale sur laquelle il faut interroger les ouvrages des médecins comme Debierre, Brouardel, Béclard, P. Garnier, L. Guinard, etc. Quant à la législation canonique, consulter les commentateurs des Décrétales sur le titre De corpore vitiatis, Décrétales, 1. I, tit. xx, par exemple, Schmalzgruber, Sanchez, Pignatelli, 1. 1 v, consult. xxxi v, et une longue dissertation avec citations abondantes de canonistes dans Monacelli, Formularium, part. III, tit. i, form. 36, n. 24-31 ; Ferraris, Bibliotheca canonica, au mot Hermaphroditus.

A. Villien.

    1. HERMAS##


HERMAS. — ISa personne. II. Son ouvrage. III. Sa doctrine.

I. Sa personne.

Autobiographie.

On ne

sait de l’auteur du Pasteur que ce qu’il a dit de lui-même dans son ouvrage. Et voici les quelques renseignements qu’il donne. Son nom est Hermas ; c’est ainsi qu’il se désigne à plusieurs reprises. Vis., i, 1, 4 ; 2, 2 ; 4, 3 ; ii, 2, 2. Esclave de naissance, vendu à Rome à une femme nommée Rhoda, il dut être affranchi par elle. Marié, père de famille, mais commerçant peu scrupuleux, il réussit à s’enrichir ; car, porté au mensonge et à la dissimulation, il avoue n’avoir jamais dit la vérité. Mand., iii, 3, 3. La fortune jeta le désordre dans sa famille ; lui-même devint un grand pécheur, Mand., iv, 2, 3 ; sa femme fut une mauvaise langue et ses fils tournèrent mal au point de renier leur foi et de dénoncer leurs parents. Vis., n, 2, 2. Il perdit sa fortune, Vis., i, 3, 1 ; ii, 3, 2 ; iii, 6, 7, et il ne lui resta plus qu’un champ à cultiver sur la route de Rome à Cumes. Vis., iii, 1, 2 ; iv, 1, 2. Il était donc chrétien ainsi que toute sa famille, mais ils avaient tous péché et devaient faire pénitence pour se relever ; et c’est ce qu’ils firent. Comment donc fut-il amené à écrire le Pasteur ?

Un jour, comme il longeait le Tibre, il aperçut Rhoda, qu’il aimait comme une sœur, se baignant dans le fleuve ; il lui tendit la main pour l’aider à sortir de l’eau, non sans se dire à lui-même : « Que je serais