Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 6.2.djvu/515

Cette page n’a pas encore été corrigée
2261
2262
HÉRINCX — HERMANN


buta, 4 in-fol., Anvers, 1660-1663. Le P. Hérincx était alors ministre provincial, et comme tel Il se rendait à Rome l’année suivante, pour assister au chapitre général de son ordre. Sa réputation de théologien était si bien établie qu’il fut invité à diriger une soutenance publique devant le chapitre, et il dédiait alors à dom de Gardenas les Thèses ex universa theologia… quas propugnabil fr. Guilielmus Van Sichen, in-4°, Rome, 1664. Sa théologie, dans laquelle il avait soutenu le probabilisme en s’appuyant sur les grands docteurs, saint Thomas, saint Bonaventure, saint Antonin, Scot, demandait à être revue et rendue conforme aux décrets d’Alexandre VII, publiés en 1665 et 1666 ; le P. Guillaume van Goorlæken en fut chargé par le chapitre de sa province. Il s’en acquitta de concert avec l’auteur, et la seconde édition, ab auctore recognita, fut imprimée à Anvers, 1672-1675. On en trouve des exemplaires avec la date de 1680 et l’auteur y est qualifié d’évêque d’Ypres, dignité qui lui avait été conférée en 1677. Consacré le 24 octobre, il se rendit aussitôt dans son diocèse et commença à le visiter, mais il mourut avant de s’être entièrement acquitté de ce devoir de sa charge, le 17 août 1678. Une 3e édition de sa théologie parut après sa mort, Anvers, 1702-1704. On trouve encore une courte lettre d’Hérincx, adressée à un apostat de son ordre, Pierre Valois, publiée par celui-ci dans son livre, Causa Valesiana epistolis ternis prælibata, in8°, Londres, 1684. Le P. Hérincx se distingue entre tous les théologiens par sa concision et sa clarté. Il fut scotiste par devoir, comme tous les écrivains franciscains de cette époque, mais il le fut modestement, ne combattant les opinions thomistes qu’avec respect pour le docteur angélique et ne se séparant qu’à regret de saint Bonaventure. Une onction toute particulière se fait jour dans ses pages, car, disait-il, l’enseignement théologique ne doit pas se borner à la recherche de la vérité, mais Il doit encore servir à la sanctification de celui qui étudie pour travailler à ce’.le de son prochain.

Servals Dirks, Histoire littéraire et bibliographie des frères mineurs de l’observance en Belgique, Anvers, 1886, p. 256-260 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1910, t. iv, col. 48-49.

P. Edouard d’Aïençon.

    1. HERLUISSON Pierre-Grégoire##


HERLUISSON Pierre-Grégoire, théologien janséniste, né à Troyes le 4 novembre 1759, mort près de cette ville, à Saint-Martin-desVignes, le 19 janvier 1811. Ayant terminé ses études grâce à la protection de Mgr Glaude de Barrai, évoque de Troyes, il fut ordonné prêtre à l’âge de vingt-trois ans. Quelques années plus tard, à la suite de discussions sur les doctrines jansénistes et sur le bréviaire, il s’abstint, et jusqu’à sa mort, de toute fonction sacerdotale. Il fut professeur à l’école militaire de Brienne, bibliothécaire de l’école centrale de l’Aube et de la ville de Troyes. Parmi les divers écrits de Herluisson, nous avons à mentionner : La théologie réconciliée avec le patriotisme ou lettres théologiques sur la puissance royale et sur l’origine de cette puissance, in-12, Troyes, 1790 ; 2 in-12, Paris, 1791 : l’auteur veut établir que les nations ont le droit de se choisir le gouvernement qui leur convient ; Le fanatisme du libertinage confondu, ou Lettres sur le célibat des ministres de l’Église, in-8°, Paris, 1792, réponse à une adresse contre le célibat des prêtres, que Dubourg, curé de Saint-Benoît-sur-Seine, avait remise à l’Assemblée nationale. Professeur de rhétorique, Herluisson prononça le 2 septembre 1807 un discours sur Le fanatisme envisagé au point de vue religieux et philosophique. Il est aussi l’auteur d’un ouvrage De la religion révélée ou de la nécessité des caractères °A de l’authenticité de la révélation, in-8°, Paris, 1813, publié par Th.-P. Boulage.

L. Séché, Les derniers jansénistes, in-S°, Paris, 1891, t. il, p. 160 ; Quérard, La France littéraire, t. iv, p. 89 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1912, t. v a, col. 582.

B. Heurtebïze.

    1. HERMANN Amand##


1. HERMANN Amand, franciscain originaire de Silésie, enseigna la théologie dans son ordre. Il s’appliqua surtout, avec une science peu commune des Écritures et des Pères, à ramener l’enseignement théologique et philosophique à l’esprit de Duns Scot. On a de lui : Sol triplex in universo, id est, universie philosophise cursus Auguslini, Bernardi et Scoli menti conformatus, in-fol., Soulzbach, 1676 ; Elhica sacra scholastica speculativo-practica seu traclatus et dispulaiiones morales de virtutibus theologicis etmoralibus, admenlemJoannts Duns Scoti, 2 in-fol., Wurzbourg, 1698. Ses Tractatus theologici ad mentem subtilis doctoris parurent à Cologne, 1690-1694, in-fol. Hermann mourut le 26 novembre 1700.

Hurter, Nomenclator, 1910, t. iv, col. 337 ; Greiderer, Germania franciscana, 1. IV, p. 309, 346.

J. Besse.

    1. HERMANN Ambroise-Célestin##


2. HERMANN Ambroise-Célestin, bénédictin, abbé du monastère de Saint-Trutpert, dans l’ancien diocèse de Constance, vivait dans la première partie du xviiie siècle. Il a publié : Theologia selecla secundum Scoli principia scholastica de Deo ut uno et trino, de angelis, de incarnatione Verbi, de gratia, justificatione et merito, 3 in-4°, Augsbourg, 1720 ; Idsea exacta de bono principe divisa in V partes, scilicet de cura religionis, de cura regni, de religione conlroverslicci bono principi necessaria, de jure belli et obligatione subdilorum, de lege œterna, jure naturali et genlium, in-8°, Fribourg-en-Brisgau, 1740.

Ziegelbauer, Hisloria rei lilerariæ ord. S. Benedicti, t. iv, p. 122-265 ; [dom François], Bibliothèque générale des écrivains de l’ordre de Saint-Benoit, t. i, p. 479 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1910, t. iv, sol. 1340.

B. Heurtebïze.

    1. HERMANN Georges##


3. HERMANN Georges, théologien allemand, né à Schwandorf, dans le Palatinat, le 6 janvier 1693, admis au noviciat de la Compagnie de Jésus le 29 septembre 1710, enseigna d’abord la grammaire et les humanités, puis la philosophie et la théologie à l’université d’Ingolstadt. Il porta son attention sur certaines questions soulevées par les tenants de l’atomisme contre la philosophie aristotélicienne, entre autres sur le problème de réduction des formes et celui de la diversité des espèces. Dans ses deux traités : Régula fideliler indicans diversitalemrerum specificam, Munich, 1725, et Lapis offensionis atomisticæ, Ingolstadt, 1730, on reconnaît la marque d’un esprit pénétrant, mesuré et parfaitement maître de son sujet. Ses travaux théologiques reçurent également, des discussions alors en cours, leur orientation. Le P. Hermann a laissé deux traités excellents sur la science et sur la volonté divines : De Deosciente disputatio theologica, Ingolstadt, 1737 ; Tractatus de Deo volenle, ibid, 1659. Devenu maître des novices, recteur de Dillingen, d’Ingolstadt et de Munich, provincial de Germanis, il consacra ses efforts à ranimer et à renouveler les études’supérieures dans les maisons confiées à ses soins. Les mesures prises par lui dans ce but et les considérations émises sur l’esprit et les méthodes de ces études marquent une date dans l’histoire de la pédagogie. Elles sont du 4 août 1755. Le P. Pachtlerles a publiées sous ce titre : Ordinationcs circa sludia literarum lam snperiorum quam inferiorum, dans les Monumenta Germanise piedagogica, Berlin, 1890, t. ix, p. 435 sq. Le P. Hermann mourut à Ratisbonne le 12 novembre 1766.

Somniervogel, Bibliothèque de la C’8 de Jésus, t. IV col. 302 sq. ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., Inspruck, 1912 t. v, col. 21 ; Mederer, Annales Academiæ Ingolstadtensis Ingolstadt, 1782, t. iii, p. 208. p Bernard.