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HENRI — HENRI VIII

Jls’,

t. clxxxii, col. 434-437 ; Geoffroy d’Auxerre, Sancli Bernardi vita, c. vi-vn ; Epistola qusedam sancti Bcrnardi miracula recensens, P. L., t. clxxxv, col. 312-315, 410-416 ; Alain d’Auxerre, Sancti Bernardi vita, c. xxvi-xxvii, 1’. /.., I. cxxxxv, col. 514-516 (reproduit, en grande partie, la Vie du saint par Geoffroy d’Auxerre) ; l’auteur de ï’Exordium magnum cisterciense, dist. II, c. xvii, P. L., t. cxxxxv, col, L025, 427-428 ; Albéric des Trois-Fontaines, Chronic, an. 1148, dans les Monumenta Germaniæ hislorica, Scriptores, Hanovre, 1874, t. xxiii, p. 839-840 ; Matthieu <l< Paris, Hisi. Angl, an. 1151, dans P. L., t. clxxxix, col. 723724 ; Guillaume de Puy-Laurens, Ilistoria albigensium, c. i, cf. c. viii, dans Recueil des historiens des Gaules et de la France, Paris, 1833, t. xix, p. 195-196, 200.

II. Travaux.

Mabillon, Sancti Bernardi opéra omnia, Prœfatio generalis, § 6, P. L., t. clxxxii, col. 47-52 ; Hecker, Dissertatio de petrobruisianis et henricianis tanquam testibus veritatis, Leipzig, 1728 ; J. Fuesslin, Neue und unparlheische Kelzergeschichte der mittlern Zeit, Francfort, 1770, t. i, p. 211-234 ; Pastoret, Histoire littéraire de la France, Paris, 1814, t. xiii, p. 91-94 ; C. U. Hahn, Geschichte der Ketzir un Mittelalter, Stuttgart, 1845, t. i, p. 438-458 ; A. Sevestre, Dictionnaire de palrologie, Paris » 1854, t. iii, p. 75-76 ; N. Peyrat, Les réformateurs de la France et de l’Italie au XIIe siècle, Paris, 1860, p. 77-78, 92-115, 376-389 ; L. Bourgain, La chaire française au XIIe siècle d’après les manuscrits, Paris, 1879, p. 157-161 ; Knôpfler, Kirchenlexikon, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1888, t. v, col. 1714-1716 ; H. C. Lea, A history of the Inquisition of middle âges, Londres, 1888, t. i, p. 69-72 ; trad. S. Reinach, Paris, 1903, t. i, p. 78-82 ;

I. von Dôllinger, Beitrdge zur Sektengeschichte des Mittelalters, Munich, 1890, t. i, p. 75-97 ; E. Vacandard, Les origines de l’hérésie albigeoise, dans la Revue des questions historiques, Paris, 1894, t. lv, p. 65-83 ; Vie de saint Bernard, Paris, 1895, t. ii, p. 217-234 ; Hauck, Realencijklopàdie, 3e édit., 1899, t. vii, p. 606-607 ; G. Bonet-Maury, Les précurseurs de la Réforme et de la liberté de conscience dans les pays latins du XIIe au XVe siècle, Paris, 1904, p. 32-35 ; T. de Cauzons, Histoire de l’Inquisition en France, Paris, 1909, t. i, p. 244-248.

F. Vernet.

2. HENRI VIII (1491-1547), roi d’Angleterre, fils et successeur d’Henri VII. — I. Le fils soumis de l’Église.

II. Autour du divorce. III. Le chef suprême de l’Église d’Angleterre.

I. Le fils soumis de l’Église. — Henri VIII a toujours eu un goût prononcé pour les questions théologiques. On a dit que son père le destinait à l’archevêché de Cantorbér, mais on n’en peut donner aucune preuve ; si ce projet a jamais existé, la mort du prince Arthur vint le mettre à néant en 1502, en faisant d’Henri l’héritier de la couronne. Il est certain toutefois qu’il était très précoce, et qu’il reçut une éducation très soignée dès son bas âge. Érasme le remarqua lorsqu’il n’avait que neuf ans. et lui adressa un poème latin pour répondre à une letlre très bien tournée où le prince lui demandait quelque chose de sa plume. Et plus tard Érasme témoignait qu’il avait étudié saint Thomas, Scot et les autres théologiens scolasliques.

Lorsqu’il monta sur le trône en 1509, il était tout prêt à exécuter les dernières recommandations de son père, qui l’adjurait d’être fidèle au pape, et en fait il entretint des relations d’amitié avec Jules II, qui lui envoya la rose d’or, et plus tard avec Léon X, qui récompensa ses bons offices en créant Wolsey cardinal en 1515. Ce fut à la demande du même pontife qu’il lii brûler publiquement les livres de Luther (1521), et Wolsey l’engagea à entrer en lice pour réfuter le traité De captivitate babylonica Ecclesiæ, où l’hérésiarque attaquait l’autorité du pape et tout le système de la théologie scolastique, et ne gardait que trois sacrements. La réponse d’Henri VIII parut en juillet 1521 sous ce titre : Asscrlio seplem sacra menlorum adversus Martinum Lulherum, édita ah inviclissimo Angliïe et Francise rege, et domino Iliberniæ, Ilvnrico ejus nominis octauo. Luther y est réfuté point par point, dans un latin élégant, et le raisonnement est bien conduit, quoiqu’un peu faible parfois. Henri est-il vrai ment l’auteur de ce livre ? La question a été traitée, t. v, col. 2558. Nous dirons seulement qu’Érasme le croyait, tout en pensant qu’il avait été aidé considérablement, et le dernier éditeur de cet ouvrage. L. Donovan, dont le travail a paru à New York en 1908, est arrivé à la même conclusion après un examen approfondi du pour et du contre. Quoi qu’il en soit, le livre fut présenté à Léon X le 2 octobre de la même année, et le pape accordait aussitôt une indulgence de dix ans et dix quarantaines à tous ceux qui le liraient. Le jour suivant était publiée la bulle qui conférait au roi d’Angleterre le titre de défenseur île la foi. Henri aurait voulu que le titre de Roi très chrétien lui fût donné, au préjudice du roi de France, et Jules II avait déjà consenti in petto à sa requête lors du concile de Pise, mais Léon X, avec lequel Louis XII s’était réconcilié, ne voulut pas exécuter l’acte de son prédécesseur, et l’autre titre fut trouvé. Clément VII le confirma plus tard. Il est intéressant de remarquer que ce titre n’était pas héréditaire, mais Henri le conserva après sa séparation de Rome, et il fut déclaré prérogative de la couronne d’Angleterre par un acte du parlement en 1543.

Luther répondit avec sa richesse habituelle de langage ; le roi, piqué au vif, chercha à faire supprimer la brochure par l’électeur de Saxe, mais n’en reçut qu’une fin de non-recevoir. Dédaignant d’écrire lui-même, il mit en œuvre les théologiens qu’il avait à son service, en Allemagne, le franciscain Mnener, en Angleterre, Fisher et Thomas Moore, et même Érasme, qui se décida à sortir de son prudent silence, et publia son opuscule De libero arbilrio (1524), où il attaque le point central du luthéranisme. Mais bientôt l’hérésiarque fournit à son adversaire une nouvelle occasion d’exercer son activité théologique. Christian II de Danemark lui avait dit que le roi d’Angleterre devenai favorable au protestantisme. La nouvelle était fausse mais ce fut assez pour que Luther écrivît à son ennemi une humble lettre où il offrait de rétracter tout ce qu’il avait dit contre lui. Malheureusement il s’avisa de dire que Y Assert io n’était pas l’œuvre d’Henri, et d’appeler Wolsey un monstre détesté de Dieu et des hommes. Le roi irrité composa (1526) un opuscule où il reproduisait en s’en moquant la lettre de Luther, tout en l’accusant d’avoir causé la révolte des paysans, et de vivre dans le péché avec une religieuse, puis il attaquait ses erreurs avec plus de force que dans le livre précédent, surtout la justification par la foi seule et la négation du libre arbitre. Luther répondit avec colère, mais Henri ne continua pas la discussion ; il se contenta de faire représenter l’hérésiarque et sa femme sur la scène par des bouffons. Mais déjà un projet se formait dans l’esprit du roi, qui allait bientôt le faire recourir à son adversaire.

11. Autour du divorce. — La passion d’Henri VIII pour Anne Boleyn changea l’orientation de sa vie. La jeune fille ne voulait pas se contenter d’être la maîtresse du roi ; elle aspirait à partager son trône, et le seul moyen d’en arriver là était de faire déclarer invalide le mariage d’Henri avec Catherine d’Aragon. On a dit que ce moyen avait été suggéré au roi par Wolsey, mais on n’en a pas de preuves péremptoires. Quoi qu’il en soit, le souverain se sentit pris de scrupules à la pensée que Catherine avait été la femme de son frère. Il est vrai que Jules II avait accordé une dispense de l’empêchement d’affinité, mais le pape pouvait-il dispenser de ce qui est de droit divin ? Alors on joua la comédie. Wolsey, en vertu de son autorité de légat, cita Henri devant un tribunal composé de lui-même et de l’archevêque de Cantorbéry, Warhani, aux fins de prouver que son mariage avec Catherine d’Aragon était valide. Le tribunal ne siégea qu’une fois, sans prononcer de sentence ; Henri signifia à la