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HELYOT

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duites ; les vies de leurs fondateurs, avec des figures qui représentent tous les différents habillements de ces ordres et de ces congrégations, 8 in-4°. Paris, 1714-1719. L’auteur n’eut pas la satisfaction de voir la fin de l’impression de ce grand travail, car il rendit son âme à Dieu, au couvent de Picpus, le 5 janvier 1716, âgé seulement de cinquante-six ans. Le Journal des sçavans, en annonçant cette mort, assurait que la publication de l’ouvrage n’en souffrirait aucun dommage, car l’auteur avait laissé les quatre derniers volumes « écrits de sa main » . Ce n’est donc pas, comme on l’a dit et redit, le P. Maximilien Bullot qui acheva le travail : tout au plus fut-il chargé de surveiller l’édition par son provincial, le P. Louis. On trouve des exemplaires de l’Histoire portant la date de 1721 ; faut-il y voir une réédition ou une supercherie ? L’abbé Badiche penche pour cette seconde opinion. Une véritable réédition, également en 8 in-4°, parut à Paris en 1792. Avec des modifications peu heureuses l’ouvrage a été réimprimé sous le titre d’Histoire complète et costumes de tous les ordres monastiques religieux et militaires, et des congrégations de l’un et l’autre sexe, par le R. P. Hélyot, avec une notice sur ce savant, des annotations et un complément fort étendu par V. Philippon de La Madelaine, ouvrage contenant plus de 6<>o portraits en pied dessinés par A. Henrg, 8 in-4°, Paris, 1838. L’abbé Marie-Léandre Badiche, du clergé de Paris, refondit l’ouvrage du P. Hélyot, disposant les notices par ordre alphabétique et les complétant par d’autres articles, pour lui donner place dans V Encyclopédie théologique de l’abbé Migne (Pe série, t. xx-xxiir), Paris, 1847-1859. Le ive volume, renfermant des notices sur les congrégations modernes, n’est pas l’œuvre de l’abbé Badiche. De mauvaises planches, placées à la fin de chaque tome, remplacent bien imparfaitement les belles gravures de l’édition originale et une bonne réédition continuée et augmentée du travail d’Hélyot eût été bien préférable à ce Dictionnaire des ordres religieux. Une traduction italienne. Storia degli ordini monaslici. religiosie militari…, due au P. Joseph-François Fontana de Milan, clerc régulier de la Mère-de-Dieu, 8 in-4°, parut à Lucques, 1737, sans les gravures, que l’éditeur trouvait trop coûteuses et déclarait tout bonnement inutiles, vu la description exacte de chaque costume. Il en existe aussi une traduction allemande : P. Hippolyt Helyols ausfuhrliche Geschichle aller geistlichen und welllichen KIoster und Rilterorden fur beiderlei Geschlecht, 8 in-4°, Leipzig, 1753. L’ouvrage du P. Hélyot fait en partie le fond d’une Histoire du clergé séculier, des congrégations des chanoines et des clercs et des ordres religieux de l’un et l’autre sexe, qui ont été établis jusqu’à présent, avec des figures qui représentent les différents habillemends de ces ordres et congrégations. Nouvelle édition tirée du R. P. Bonanni, de M. Ilerman, de Schoonebcck, etc., 4 in-8°, Amsterdam, 1716. Il a aussi été utilisé par tous ceux qui depuis son époque se sont occupés de l’histoire des ordres religieux et de lours costumes, car, sans être sans défaut, il est ce qui existe de plus complet sur ce sujet ; beaucoup cependant se sont servis de lui sans le nommer, comme, par exemple, Wietz et Bohmann, dans leur abrégé historique des congrégations, publié en allemand à Prague, 1821, et traduit en polonais, Rys historuczng zgromadzen zakonnych, 3 in-8°, Varsovie, 1848-1849, par le P. Benjamin Szymanski, provincial des frères mineurs capucins de Pologne (tl873, évêque de Poldachie). On a pu critiquer le P. Hélyot, on ne l’a pas encore surpassé, ni même égalé.

Journal des savants, aux endroits cités, puis février et mars 1715, p. 150 et 213 ; septembre et octobre 1716, p. 322 et 375 ; juillet et août 1719, p. 73 et 160 ; Mémoires de Trévoux, aux années 1715, 1716, 1719-1721 ; Moréri, Dicfonnaire historique ; Michaud, Biographie universelle ;

DIC-. DE THÉOL. CATH.

Badiche, loc. cit. ; Ilurtcr, Nomenclator, Inspruck, 1910, t. iv, col. 903-904.’P. Édouaru d’Alençon.

    1. HEMATITES##


HEMATITES. Parmi les hérétiques du iie siècle qui tiraient leur nom des dogmes qu’ils professaient, Clément d’Alexandrie signale les docètes et les hématites, <.'> ; ïj Tûv ?o-/.[T<3v xai aliiaitTûv. Strom., VII, 17, P. G., t. ix, col. 553. Quels étaient ces hématites, dont ni saint Irénée, ni Tertullien, ni l’auteur des Philosophoumena ne parlent, et dont saint Augustin, qui a résumé les hérésiologies de saint Épiphane et de saint Philastrius, ne parle pas davantage ? Faut-il y voir ces chrétiens téméraires qui se présentaient spontanément aux juges et affrontaient la mort, oubliant qu’en temps de persécution, le Sauveur a conseillé la fuite pour ne pas se prêter à la perpétration d’un mal. et que Clément d’Alexandrie a blâmés ? Strom., IV, 10, P. G., t. viii, col. 1285-1288. Cela n’est guère probable. On en est réduit aux conjectures ; et voici celle que propose Le Nourry, De lib. Strom., diss. II, c. xiii, a. 3, P. G., t. ix, col. 1246. D’après Pline Hisl. nal.. 16, 20, hœmalides est magnesi sanguine coloris, sanguinemque reddens, si leretur, sed et crocum. Les hématites ne seraient autres que certains gnostiques visés par Clément d’Alexandrie, dans un passage où il affirme que certains hommes, qui n’avaient de chrétien que le nom, ojy rjuirepoi, ixôvou to3 ôvo’jxaTOç xocv-ovoi, affrontaient la mort, par haine du démiurge, pour avoir le titre de martyr, Strom., VI, 4, P. G., t. viii, col. 1229 ; mais il leur refuse tout droit à ce titre, même s’ils étaient condamnés à mort par une ! sentence publique : to-jtou ; iÇàyav éocuTOÙ ? àiAOCptûptoç XÉyoa sv, y.av Sr|<j.0Œi’a xoXâfojvxat. Ibid.

Clément d’Alexandrie, Strom., VII, 17, P. G., t. ix, col. 553 ; Le Nourry, Dissertaliones de omnibus démentis Alexandrini operibus, diss. II, c. xiii, a. 3, P. G., t. ix, col. 1246.

G. Bareille.

    1. HEMELMAN Georges##


HEMELMAN Georges, théologien espagnol, né à Malaga, admis au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1589. Il enseigna pendant de longues années avec un remarquable succès la philosophie et la théologie, et entreprit un immense commentaire de la Somme de saint Thomas, qui l’occupa toute sa vie. Le I er volume seul put paraître Dispulala theologica in /"" partem S. Thomæ, in-fol., Grenade, 1037. La plupart des questions traitées relèvent de la haute métaphysique, suivant les tendances de l’esprit théologique qui régnait alors en Espagne. La partie la plus intéressante renferme un traité fort substantiel, riche d’aperçus originaux et profonds, sur la providence divine. Le P. llemelman publia en outre les t. iv et v des Commentarii in Summum théologie S Thomæ, du P. Jacques Granado, 2 in-fol., Grenade, 1638, dont l’impression ne fut complètement achevée qu’après sa mort. Oi » lui doit aussi la publication des Consilia scu opuscula moralia du P. Th. Sanchez, ibid., 1634. Il mourut à Grenade le 4 juin 1637, après avoir gouverné avec une éminente sagesse les collèges de Grenade et de Séville, puis la province d’Aragon, où il s’appliqua à faire fleurir les études, spécialement les sciences sacrées.

Sommcrvogel, Bibliothèque de la C 1 " de Jésus, t. iv, col. 263 sq. ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., Inspruck, 1907. t. iii, col. 655 sq.

P. Bernard.

    1. HEMM Jean-Baptiste##


HEMM Jean-Baptiste, bénédictin, mort le 14 sep tembre 1719. Après avoir enseigné la philosophie à l’université de Salzbourg, il fut, en 1694, élu abbé du monastère de Saint-Emmeran de Batisbonne, ou il avait fait profession. Il publia les ouvrages suivants : De visione Dei, in-4°, Ratisbonne, 1676 ; De SS. Trinitate, in-12, Stadtamhoꝟ. 1677 ; De incarnatione, i : i-8°,

VI.

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