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IIALLIER — HAMEL

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condamnait les cinq propositions. A cette occasion il composa de nombreux mémoires qui sont restés inédits. lien fut de même d’ouvrages plus importants qui se rapportent à ses préoccupations ordinaires, en particulier un De primatu Pétri et un De jure parochorum. Enfin en 1657, il fut nommé évêque de Cavaillon, après avoir été depuis longtemps proposé pour l’épiscopat et même pour le chapeau de cardinal. Il mourut le 2 juillet 1659, à l’âge de 74 ans.

P. Féret, La faculté de théologie de Paris. Époque moderne, Paris, 1904, t. iii, p. 160-164 ; 1906, t. iv, p. 310-306 ; H. Reusch, Der Index der verbotenen Bûcher, Bonn, 1885, t. ii, 1 » . 38, 491 ; C. Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. i, col.1060 ; t. VI, col. 826-827 ; Gallia christiana, 1. 1, col. 937 ; jlurter, Nomenclator, Inspruck, 1907, t. iii, col. 1184-1185.

A. Humbert.

H ALLOIX Pierre, jésuite belge, né à Liège le 27 décembre 1571, admis au noviciat le 10 novembre 1592, se distingua de bonne heure par ses travaux d’érudition et de critique surtout dans le domaine de la patrologie. Il publia en 1622 la Vie de saint Justin le Philosophe avec un recueil de documents biographiques et des notes relatives à ses écrits et à sa doctrine : Vita el documenta S. Justini philosophi et martyris, in-8°, Douai, 1C22, reproduite par les bollandistes dans Acta sanctorum, aprilis t. il, p. 108 sq. Grabe a utilisé les notes du P. Halloix dans son édition de la première Apologie de saint Justin, Oxford, 1700. Le P. Halloix avait entrepris la publication de monographies critiques sur les écrivains les plus illustres des premiers siècles de l’Église d’Orient. Un premier volume parut en 1638 : lllustrium Ecclesiæ orienlalis scriplorum qui sanctitati juxla et eruditione primo Christi sœculo florucrunt, in-fol., Douai, 1638, avec notes et documents. La Vie de saint ! >enys l’Aréopagite a été reproduite dans l’édition des Œuvres de saint Denys par le P. Balth. Cordier. Le second volume comprenant les écrivains du iie siècle parut en 1636. Du troisième volume, qui ne put être achevé, il ne parut qu’une partie : Origenes defensus, in-fol., Liège, 1648, où l’auteur s’attache avec plus de zèle que de critique à établir l’orthodoxie des doctrines d’Origène et à mettre en relief la sainteté de sa vie. L’ouvrage fut prohibé par décret de la S. C. de l’Index, le 12 mai 1655, donec corrigatur. Le P. Garnier, dans sa dissertation sur le Ve synode tenu contre les pélagiens, a repris, après Noris, l’examen de la thèse de Halloix et des objections qu’elle soulève : Marii Mercatoris Opéra, Paris, 1673, c. v. On a encore du P. Halloix divers ouvrages biographiques, entre autres une Vie de saint Camille de Lellis, une Anthologie poétique grecque et latine avec une étude des synonymes, une édition remaniée des Commentaires de Tr. Ribeira sur l’Apocalypse. Le Commentarius in evangelia quadragesimse, Paris, 1658, qui lui a été parfois attribué, n’est pas de lui. Le P. Halloix mourut à Liège le 30 juillet 1656, usé par ses veilles, par ses étonnantes macérations et ses travaux.

Sommervogel, Bibliothèque de la C ie de Jésus, t. iv, col. 52-55 ; Hurter, Nomenclator, 3e édil., Inspruck, 190 7 1. m. col. 1699 sq. ; Antiquilates Ecclesiæ Orienlalis, hoc est Epislolx J. Morini et ad illum scrii>t£e, Londres, 1082, p. 170 sq.

P. Bernard.

    1. HAMEL (Jean-Baptiste du)##


HAMEL (Jean-Baptiste du), philosophe et théologien français, né à Vire le Il juin 1624, mort à Paris le 6 août 1706. Avant même d’entrer à l’Oratoire (le 2-1 décembre 1643), il avait composé, étant professeur de mathématiques au collège bayeusien de Maître( iervais à Paris, des Elementa astronomica, suivis d’une trigonométrie, qu’il fit imprimer, in-16, Paris, 1642, « une vanité de jeune homme » , comme il avoua plus tard ; mais, ajoute Batterel, « peu de gens de cet âge pourraient avoir la même vanité. » Après son

institution (noviciat), il professa la philosophie au collège d’Angers jusqu’en 1652, puis la « positive » à la maison de Paris ; mais peu après, en 1653, il quitta l’Oratoire pour devenir curé de Neuilly-sur-Marne, puis, en 1663, chancelier de Bayeux et en 1666 premier secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, charge à laquelle il renonça en 1697 pour mourir saintement en 1706. Fontenelle, qui lui succéda, termine ainsi son éloge : « Il faudrait maintenant le représenter comme homme et peindre ses mœurs, mais ce serait le panégyrique d’un saint, et nous ne sommes pas dignes de toucher à cette partie de son éloge qui devrait être faite à la face des autels, et non dans une académie. »

Parmi ses nombreux ouvrages, les suivants doivent être mentionnés ici : Philosophia moralis christiana, in-8°, Angers, 1652 (c’est une partie de son cours publié à son insu par un de ses élèves) : De consensu veteris et novæ philosophiæ ubi Platonis, Aristolelis, Epicuri, Carlesii aliorumque placila de principiis rerum exculiuntw…, Paris, 1663 ; Rouen, 1667, 1675 ; Oxford, 1669 (ce que le titre promet y est pleinement exécuté, dit Batterel) ; De corporum ajjcctionibus lum manijestis lum occultis libri duo, seu promotæ per expérimenta philosophiæ spécimen, in-12, Paris, 1670, 1673 ; De mente humana libri quatuor in quibus juncliones animi, vires… pertraclantur, in-12, Paris, 1672, 1677 ; De corpore animalo libri quatuor, seu prcmolæ per expérimenta philosophiæ spécimen altcrum, in-12, Paris, 1673. Les ouvrages de philosophie et d’astronomie de du Hamel furent réimprimés, 4 in-4°, Nuremberg, 1687. Colbert engagea du Hamel à composer pour son fds un cours complet de philosophie, que l’abbé Colbert, qui mourut archevêque de Rouen, dictait au collège de Bourgogne, afin d’appartenir à la Sorbonne, et qu’il fit imprimer : Philosophia velus et nova ad usum scholæ accommodala, 4 in-12, Paris, 1678, 1682, 1684, 1700 ; 2 in-4°, Nuremberg, 1684 ; 5 in-12, Paris, 1705 (sous un autre titre) ; 6 in-12, Venise, 1730 (il y trouva le secret, jusqu’alors inconnu, de réunir en un même goût d’étude les jésuites et l’Oratoire par l’usage que les uns et les autres firent de son livre, Batterel) : Theologia spcculatrix et practica juxta SS. Palrum dogmata pertraclata et ad usum scholæ accommodala, 7 in-8°, Paris, 1690-1691 ; 2 in-fol., Venise, 1734 ; un abrégé en parut sous le titre : Theologiæ clericorum seminariis accommodalæ summarium, 5 in-12, Paris, 1694 ; Instituliones biblicæ seu Scripturæ S. prolegomena una cum seleelis annotalionibus in Pentateuchum, in-12, Paris, 1698 ; Annotationes scleclæ in difjlciliora Scripturæ loca… (sur les livres historiques de l’Ancien Testament et sur Job), in-12, Paris, 1699 ; Liber Psalmorum cum seleelis annotationibus in loca difpciliora, Rouen, 1701 ; Salomonis libri 1res…, item libri Sapienliæ el Ecclesiaslicus cum seleelis annotationibus, in-12, Rouen, 1703, et enfin une édition de la Bible entière, toujours cum seleelis annotalionibus, qui parut l’année de sa mort, et fut encore réimprimée à Madrid en 1767 et à Venise en 1774.

Fontenelle, Histoire du renouvellement de l’Académie royale des sciences et les éloges historiques etc., in-12, Paris, 1708, t. ii, p. 191-225 (l’Éloge de du Hamel est reproduit dans le Journal des savants, février 1707, supplément, t. xxxv, p. 395-406) ; Nicéron, Mémoires, t. i, p. 265-274 ; Mémoires de Trévoux, janvier 1706, t. ii, p. 61 ; juin 1703, t. iii, p. 413 ; Moi in-La vallée, Essai de bibliographie viroisc, Cæn, 1869, p. 40 sq. ; Batterel, Mémoires, t. iii, p. 142-154 ; Ingold, Essai de bibliographie oratorienne, Paris, 1880, p. 41-44 ; A. Vialard, Le premier secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, J.-B. du Hamel, in-8°, Paris, 1884 ; Dictionnaire de la Bible de Vigouroux, t. ii, col. 1513-1514 ; The calholic encyclopedia, NewYork, 1909, t. v, p. 187 ; Hurter, Nomenclator, 1910, t. iv, col. 657-661.