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GRANDE-BRETAGNE ET IRLANDE

de sorte que nous n’avons pas à entrer dans les détails. Le dernier évêque écossais fut le cardinal Beaton, archevêque de Glasgow, qui mourut à Paris en 1603 ; déjà les catholiques d’Ecosse avaient été mis sous la juridiction de l’archiprètre d’Angleterre (1598). Le premier vicaire apostolique anglais étendit sa juridiction sur l’Ecosse, mais ce pays fut bientôt mis sous la juridiction de préfets apostoliques, de 1629 à 1694. En 1694, Innocent XII nomma un vicaire apostolique, et en 1727, Benoît XIII divisa le pays en deux vicariats qui furent portés à trois par Léon XII en 1827. A cette époque, le nombre des catholiques était d’environ 70 000, et ce nombre s’accrut rapidement à la suite de l’Acte d’émancipation de 1829, qui s’appliqua à l’Ecosse aussi bien qu’à l’Angleterre.

2° Depuis le rétablissement de la hiérarchie jusqu’à nos jours (1914). — En 1878, Léon XIII rétablit la hiérarchie ecclésiastique en Ecosse. Il y a maintenant dans ce pays deux archevêchés, celui de St. Andrews et Edimbourg, avec quatre évêchés sufïragants, et celui de Glasgow, qui n’a pas de suffragants. Voici les statistiques que nous avons pu nous procurer (1913-1914) :

persécution commença en Irlande. L’archevêque de Cashel et l’évêque de Mayo furent torturés, et le pays ravagé en grande partie. Mais à cette époque les Irlandais avaient des chefs qui les excitaient à la révolte, et ils étaient capables de traiter d’égal à égal avec le pouvoir royal. Sous Jacques I er, la persécution devint plus violente. Le clergé reçut l’ordre de sortir du pays ; on poursuivit les prêtres qui restaient, et il y eut de ; martyrs. L’Acte de suprématie fut remis en vigueur, et dans l’Ulster, les propriétaires furent chassés et leurs biens livres à des protestants anglais et à des presbytériens écossais, Ce système continua sous Charles I er et sous le gouvernement qui lui succéda, Cromwell s’empara de l’Irlande, et y établit ce système des Landlords dont le pays soulîre encore. Les catholiques respirèrent un peu sous Charles II, bien que les injustices dont ils avaient été victimes fussent loin d’être réparées ; le court règne de Jacques II ne put rien changer à leur uiuation.

GuillaumelII fit de belles promesses aux catholiques, mais le parlement irlandais refusa de les ratifier, et fit au contraire de nouvelles lois pénales. Les catholiques

DIOCÈSES

PRÊ1

séculiers

RES

réguliers

ÉGLISES

ET

CHAPELLES

ÉCOLES PRIMAIRES

ÉLÈVES

POPULATION CATHOLIQUE

St. Andrews et Én’ii-BOURG

Argjll

Dunkeld

Total’1

80 47 29 38 31 246

13

28

17

2

46

93 63

45

37

56

133

50 19

32 15 26 97

11 868 2 085

2 004 5 218

3 245 58 940

63 000

12 000 12 500 33 000 18 469 380 000

471

106

427

239

83 360

518 969

Le nombre approximatif des catholiques en Ecosse est de 518 969. Comme on le voit, près des quatre cinquièmes de cette population appartient au diocèse de Glasgow, et il faut ajouter que 90 ou 95 pour cent de ces catholiques sont irlandais ou d’origine irlandaise.

L’organisation de l’Église en Ecosse est la mémo qu’en Angleterre ; nous n’avons pas, par conséquent, à répéter ce que nous avons dit au paragraphe précédent. Il y a en Ecosse deux séminaires pour la formation du clergé, l’un à Blairs, près d’Aberdeen, l’autre à Kilpatrick, près de Glasgow. De plus, il y a un collège écossais à Rome, et un autre à Valladolid ; un certain nombre de séminaristes écossais reçoivent leur formation en France dans divers séminaires, aux frais des t fondations écossaises » .

111. Irlande. — 1° Dci>uis la Réformation jusqu’à l’émancipation des catholiques. - — La hiérarchie n’a jamais été éteinte en Irlande. En 1541, Henri VII 1 parvint à rassembler un parlement à Dublin composé d’AngloIrlandais et d’Irlandais qui lui donna le titre de roi et imposa à l’Irlande l’Acte de suprématie qui reconnaissait le rci comme chef de l’Église. Mais ni le clergé, ni le peuple ne se soumirent, et Henri ne put que supprimer les monastères comme il l’avait fait en Angleterre. Plusieurs membres de ces communautés payèrent leur fidélité de leur vie, les autres fuient expulsés et demeurèrent sans ressources. Edouard VI ne réussit pas mieux à faire l’Irlande protestante, et à la fin du règne de Marie le pays tout entier était encore catholique.

Elisabeth tout d’abord n’appliqua ni l’Acte de suprématie, ni l’Acte de conformité, mais après son excommunication par saint Pie V, elle devint furieuse, et la

furent exclus du parlement, du barreau, de l’armée et de la marine, de toutes les charges civiles, et des conseils municipaux. Ils ne pouvaient ni avoir d’écoles en Irlande, ni fréquenter celles de l’étranger, ni hériter d’aucune terre, ni prendre une propriété à bail ; il leur était interdit d’avoir des armes, et de posséder un cheval valant plus de 125 francs. Ils ne pouvaient épouser des protestants ; si le fils d’un catholique devenait protestant, il héritait de toute la propriété. Tous les religieux devaient quitter le royaume, aussi bien que les évêques et les vicaires généraux ; quant au clergé inférieur, il pouvait rester, à condition d’être enregistré, et il était défendu d’avoir des clochers ou des cloches aux églises. Tels sont les principaux points de ce code pénal qui a pesé sur l’Irlande pendant de longues années sans pouvoir en faire un pays protestant.

Cependant le parlement irlandais, qui jusqu’alors avait toujours cédé devant le parlement anglais, au point de se laisser enlever le droit de légiférer pour l’Irlande, commença à montrer un certain esprit d’indépendance. Un parti nationaliste protestant se forma, auquel les catholiques prêtèrent leur concours, et le résultat fut que les lois pénales furent moins stricte ment appliquées. En 1774, un serment d’allégeance remplaça le serment de suprématie ; en 1778, les catholiques furent autorisés à prendre des terres à bail ; en 1782, ils reçurent la permission d’avoir des écoles, avec l’autorisation de l’évêque protestant, et d’assister à la messe sans être obligés de dénoncer le prêtre ; les évêques catholiques furent autorisés à rester dans le royaume, et on cessa de récompenser les enfants des catholiques quand ils devenaient protestants. En 1792, ils purent avoir des écoles sans l’autorisation de l’évêque