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1692
GRAFF — GRANCOLAS


chaire de théologie dogmatique à Kaschau. C’était l’époque où Jacques Facciolati menait vigoureusement la lutte contre la philosophie spéculative et répandait parmi la jeunesse universitaire ses théories spécieuses sur l’enseignement de la philosophie purement historique. Le P. Gabriel Grafl fut chargé de réfuter le. sophismes du dangereux novateur. Il publia dans ce but son Problema philosophicum orbis literali judicio proposilum, édité aux frais de l’université de Kaschau, 1731, ouvrage d’une sobre érudition, mais qui met bien en relief, à la lumière des principes, la nécessité d’une doctrine philosophique, et pratiquement de la doctrine aristotélicienne, l’n appendice résume méthodiquement tout ce qui pouvait avoir trait alors à l’histoire du philosophe de Stagire et à la critique de son œuvre. Le P. Grafî a laissé en outre dans son Thésaurus Ecclesiæ Christi per jiibihrum infidèles dispensari solilus, Kaschau, 1735, une série de thèses sur le péché, la grâce et le mérite. Après avoir été recteur des collèges de Tyrnau et de Bude, il fut nommé censeur des livres et directeur de l’imprimerie universitaire de Kaschau et mourut dans cette ville, le 21 avril 1759, en grande réputation de sainteté.

Sommervogel, Bibliothèque de lu C’e de Jésus, t. iii, col. 1058 ; Hurtcr, Nomenclator, 3>' édit., Inspruck, 1907, t. iii, col. 739.

P. Bernard.

    1. GRAFFIIS (Jacques de)##


GRAFFIIS (Jacques de), bénédictin, d’une noble famille de Capoue, né vers 1548, mort à Naples le 19 octobre 1620. Entré dans l’ordre de saint Benoit, il fit profession à Saint-Sévérin de Naples le 3 avril 1572. Docteur in utroque jure, il fut censeur des livres et grand-pénitencier du diocèse de Naples. Il fut en outre pendant quelques années maître des novices à Saint-Georges-Ie-Grand de Venise. Jacques de Grafliis refusa toujours les dignités ecclésiastiques : il dut toutefois accepter le titre d’abbé titulaire que Paul V, qui l’estimait pour sa vertu et sa doctrine, lui avait accordé. Il publia les ouvrages suivants : Decisionum aurearurn easuum conseienliæ pars I in IV libros divisa, in-4°, Venise, 1591 ; une édition locupletata et auela fut publiée en 1593 ; Decisionum aurearurn pars II, tribus libris distincta, in-4°, Venise, 1595 ; autre édition aucta, purgata et cmendala, en 1611 ; Appendix lam primi quam secundi tomi Decisionum aurearurn in qua non solum mutin in prsedictis tomis contenta exactius et diligenlius explicantur ; sed eliam alia plurima de psenitentia, et easuum reservatione, de indulgenliis, de cxcommunicatione, d de electione, regimine animarum, confessariis ac pœnitentibus admodum ulilia et necessaria adducuntur, in-4°, Bologne, 1603 ; Addilamenta ad primum et secundam partem Decisionum aurearurn, in quibus præter ea quie alias venlilata et discussa fucre graviter, nonnulla eliam nunc recenter prioribus auclarii vice apposita et quædam pariter plane nova pertractata accesseru.nl, in-4°, Venise, 1610 ; Consiliorum sive responsorum easuum conscicnliw t. i libris quinque juxla Decrelalium numerum et ordinem dislributorum, 2 in-4°, Venise, 1610 ; Practica quinque easuum summo ponlifici reservalorum juxla dccrclum démentis VIII et eliam reservalorum episcopis et archiepiscopis Ilaliæ, et ctiam interprclalio undecim easuum prseledis rcgularibus reservalorum, mA", Naples, 1609 ; De arbitrariis confessariorum quæ atlinent ad casum conseienliæ libri duo, in-4°, Naples, 1613. Jacques de Grafliis publia en outre : Sermones spiriluales lotius anni, in-4°, Venise, 1595. Tous ces ouvrages eurent plusieurs éditions. Parmi les manuscrits qu’il laissait se trouvait un traité De potestate papse que PaulVordonna de déposer à la bibliothèque Vaticane.

Armcllini, Bibliotheca benedictino-casinensis, in-fol., Assise, 1731, part. II, p. 4 ; Ziegelbaucr, Ilisloria rei literariie untinis S. Denedicti, t. iv, p. 136, ICI, 249 ; [dom François],

Bibliothèque générale des écrivains de l’ordre de saint Benoit, t. i, p. 112 ; Ilurter, Nomenelator, 1907, t. iii, col. 600-601.

B. Heurtebize.

    1. GRANADO Jacques##


GRANADO Jacques, théologien espagnol, né à Cadix en 1574, admis au noviciat de la Compagnie de Jésus à Montilla en 1589. Professeur de philosophie au collège de Saint-Herménégilde à Séville, il exerça une grande influence sur les esprits par la largeur de ses conceptions et la sagesse de ses conclusions. On lui confia bientôt après la chaire de théologie et il ne tarda pas à attirer sur lui l’attention des théologiens de son temps par son traité magistral sur l’immaculée conception de Marie : De immaculata B. V. Dei Genitrieis M. conceplione, sive de singulari illius immunilide ab originali peccato per Jesu Christi filii ejus cumulatissimam redemptionem, Séville, 1617. Le grand ouvrage qui a fondé sa réputation est son commentaire de la Somme de saint Thomas, remarquable par la profondeur de la doctrine et la lucidité de la méthode : Commentarii in Summum theologiæ S. Thomæ, 8 in-fol., dont les trois premiers parurent à Séville, 1623-1629, et les cinq autres à Grenade, 1633. Le dernier tome ci m tient une table des matières et des textes scripturaires fort précieux pour les recherches. Les trois premiers volumes ont été réimprimés à Pont-à-Mousson en 1624. Devenu recteur de Séville, le P. Granado fut nommé procureur général de sa province à Rome, qualificateur du Saint-Office et mourut recteur de Grenade le 5 janvier 1632, avant d’avoir pu mener à bonne fin l’impression de ses commentaires. Son oraison funèbre prononcée par le P. Georges Hemelman se trouve en tête du volume : In IIP" partem, Grenade, 1633. La sainteté de sa vie excita partout l’admiration ; sa mortification rappelle celle des grands pénitents. Séville garda longtemps le souvenir de son héroïque charité lors des débordements du Guadalquivir. Ce fut le P. Jacques Granado qui introduisit à Séville l’usage de célébrer, par une octave solennelle, la fête du Corpus Christi. Alegambe, dans sa Bibliothèque, p. 366, le juge digne d’être mis au nombre des hommes les plus éminents de la Compagnie.

Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. iii, col. 1666 sq. ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., Inspruck, 1907, t. iii, col. 664 sq. ; Nieremberg, Firrnamento religioso, p. 616627 ; François de Soto, A la piadosa memoria del vénérable P. Diego Granado, Séville, 1632 ; Hemelman, Panegyricus funebris in obitum P. Granati, en tête du t. iv des Commentarii de Granado ; Cordara, Historia Socielatis Jesu, part. IV, p. 650.

P. Bernard.

    1. GRANCOLAS Jean##


GRANCOLAS Jean, théologien et liturgiste, né vers 1660, mort subitement à Paris le 1 er août 1732. Docteur en Sorbonne en 1685, il devint chapelain du duc d’Orléans, frère de Louis XIV, dont il prononça l’oraison funèbre publiée à Paris, in-4°, 1701. Il fit ensuite partie du clergé de l’église Saint-Benoît de Paris. Très versé dans l’étude de l’antiquité chrétienne, il est l’auteur de nombreux ouvrages qui, pour la plupart, malgré la rudesse du style, et un défaut d’ordre réel, sont encore fort recherchés par les érudits. Grancolas a publié : Traité de l’antiquité des cérémonies des sacrements, in-12, Paris, 1692 ; De l’inlinclion ou de la coutume de tremper le pain consacré dans le viii, in-12, Paris, 1692 ; Le quiétisme contraire à la doctrine des sacrements, avec l’histoire cllaréjutedionde cette hérésie, in-12, Paris, 1693 ; à cet écrit il faut joindre : Lettre de M. Grancolas, docteur en théologie de la faculté de Paris, pour se justifier du reproche injuste que lui fait un auteur d’avoir dit le pape Innocent XI suspect de quiétisme, Journal des savants, mai 1720, p. 506 ; Instructions sur la religion tirées de l’Écriture sainte, in-12, Paris, 1693 ; La science des confesseurs, ou la manière d’administrer le sacrement de pénitence, in-12, Paris, 1696 ; Histoire de la commu-