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GRACE - GRADES THÉOLOGIQUES

IUSS

vier, La grâce (Conférences de Notre-Dame de Paris), Paris, 1910 : Manzoni, Compendium théologies dogmaticæ, Turin, 191 1. t. m ; David, De objecta formait actus salularis, Bonn, 1913 ; Wagner, Doctrina de gratin sufficienti, Graz, 1911 ; Pègues, Commentaire français littéral de la Somme théologique, Toulouse, 1907 sq. (en voie de publication) : ont paru t. i-viii, jusqu’à la q. lxxxix de la Ia-IIæ.

.1. Van der Meersch.

GRADENIGO (GRADONICUS) Jean-Jérôme, né à Venise, le 19 février 1708, fit son éducation chez les jésuites de Ferrare. A dix-neuf ans, il disait adieu au inonde, où la noblesse de sa naissance lui assurait un brillant avenir, pour entrer chez les théatins, dont il revêtit l’habit, le 29 juillet 1727. Il y compléta ses études sacerdotales et s’acquit vite une réputation de zèle et de science, qui le fit appeler, en 1734, par son compatriote, le cardinal Quirini, évêque de Brescia, comme professeur au séminaire. Ses vacances étaient employées au ministère dans les campagnes environnantes, il se reposait de l’enseignement et des travaux scientifiques par la prédication et de longues séances au confessionnal. Sa famille religieuse le nomma visiteur, et par trois fois le choisit comme procureur général. Cette charge l’amenait à Rome, où il se faisait avantageusement connaître, si bien que Benoît XIV chercha à l’y retenir, en lui proposant un poste de consultcur dans les Congrégations romaines. Comme il se jugeait inutile à la cour pontificale, il déclina toutes les offres et rentra à Brescia. Il venait d’arriver à Rome pour la troisième fois, en qualité de procureur, quand il apprit que le sénat de Venise l’avait proposé au pape pour l’archevêché d’Udine. Clément XIII voulut le consacrer lui-même, le 2 février 1766. JeanJérôme se rendit sans retard à son poste, où il succédait à un parent, qui avait marqué son passage par l’érection d’une somptueuse bibliothèque, qu’il se plut à enrichir de livres, de manuscrits et d’objets antiques. Pour lui, il attacha son nom à la construction d’un nouveau séminaire et à la fondation d’un hôpital qu’il institua son héritier. Il reste un monument de son zèle épiscopal dans les deux volumes intitulés : Cure paslorali di Gian Gerolamo Gradenigo de’chierici regolari, veseovo di Udinc, 2 in-4o, Udine, 1776 ; le i cr contient ses discours et le ii° ses mandements. Il venait de publier sa dernière lettre pastorale, quand Pie VI lui écrivait, le 8 avril 1786 : Dum igitur in débitas (ibi laudes gratulationesque effundimur, non possumus non identidem exclamarc : utinam tales tuique similes episcopos, his prœsertim lemporibus, in Ecclesia haberemus quamplurimos. Cet éloge était la récompense d’une vie entièrement consacrée aux devoirs de son état ; elle s’acheva, le 30 juin de la même année, et le pieux et savant évêque fut enseveli dans sa cathédrale.

Il laissait de nombreux ouvrages dont voici les principaux : Letlera istorico-critica sopra tre punti eoncernenli la questione del probabilismo c probabiliorismo, in-4o, Brescia, 1750 ; De nova S. Gregorii Magni editione Venetiis procuranda dissertatio epistolaris, qui parut pour la seconde fois, secundis curis retractaia et aucla, Rome, 1753, à la suite de son autre ouvrage, S. Gregorius Magnus pontifex maximus a criminationibus Casimiri Oudin vindicatus ; elle fut encore insérée dans le t. xvi de cette édition de Venise, 1768-1776, des œuvres de saint Grégoire. On a encore de lui : Brixia sacra. I’onlificum Brixianorum séries commentario hislorico illuslrata…, accessit codicum mss. elenchus in arehivo Brixiensis cathedralis asservalorum, in-4o, Brescia, 1755 ; Raggionamento islorico-critico intorno alla lettera.tu.ra greco-ilaliana, in-8o, Brescia, 1759, qui renferme aussi une lettre au cardinal Quirini, intorno agi’Italiani che dal secolo xi in/ïn verso cdla fine del secolo xiv seppero di greco, lettre qui avait déjà paru à Venise, en 1744, à la suite d’un article du Giornale de’letlerali de Florence ; Tiara et purpura venela ab

anno 1379 ad annum 1759, in-4o, Brescia, 1761 ; la première partie de cet ouvrage, consacré aux papes et aux cardinaux vénitiens, est du cardinal Quirini, les deux dernières de Gradenigo ; De siclo argenleo Brixiæ anno 1744 reperto in eu civitatis parle quam ducentos anle annos Hebrœi incolabant, in-8o, Venise, 1765 ; Rome, 1766. Plusieurs de ces ouvrages historiques ont aussi trouvé place dans des collections d’opuscules dont nous omettons l’indication.

Antoine François Vezzozi, Scriltori de’cherici regolari detti theatini, Rome, 1780, part. I, p. 410-421 ; Joseph Cappelletti, Le Chiese d’Italia, Venise, 1851, t. viii, p. 858 ; Hurter, Nomenelatnr, Inspruck, 1912, t. v, col. 428-429. P. Edouard d’Alençon.

GRADES THÉOLOGIQUES. On donne ce nom à des titres honorifiques décernés au nom et de par l’autorité de l’Église, à ceux qui ont fait preuve, devant un jury spécial, d’une certaine science. Ces titres confèrent parfois certains droits ecclésiastiques.

Les grades actuels sont le baccalauréat, la licence, le doctorat ou la maîtrise.

Ces grades sont d’origine relativement récente et leurs plus anciennes traces ne semblent pas remonter au delà de l’époque d’Irnérius et de la restauration des études juridiques à Bologne à la fin du xie et au commencement du xii" 1 siècle. C’est le titre de docteur qui est le plus ancien. Encore, à cette époque, était-il un qualificatif de fonction plutôt qu’un qualificatif de science : on disait doctor, comme on disait magisler ou dominus, pour désigner celui qui enseignait réellement, effectivement, qui instruisait des élèves. Pendant longtemps le titre de docteur est le seul grade connu. Voir Docteur, t. iv, col. 1501 sq.

Le baccalauréat n’est pas, à l’origine, un titre scientifique ; le nom de baccalarius, bachelier, apparaît au ix c siècle pour désigner le possesseur d’une baccalaria, parcelle de terre soumise au vasselage ; plus tard, les baccalarii sont de jeunes soldats qui aspirent à devenir bannerets. Par analogie, sans doute, on donna le même titre de baccalarii ou baccalaurei aux jeunes étudiants, et ici, spécialement aux étudiants de théologie ou de droit canonique qui avaient suffisamment avancé leurs études pour pouvoir aspirer au doctorat. On en distinguait communément, mais à Paris surtout, deux catégories, les baccedaurei cursores et les baccalaurei formait. Les conditions d’accès étaient, au moyen âge, assez variables : il fallait, en tout cas, un certain nombre d’années d’études et de cours, de six à huit ans. Après avoir entendu, le temps requis, les leçons d’un maître, le candidat passait un examen dont le succès lui permettait de faire sa determinalio, discussion de thèse qui avait lieu en carême. Le minimum d’études requis entre l’immatriculation de l’élève et la delerminatio était d’environ deux ans. La determinalio honorablement subie, le candidat recevait la prima laurea, le droit de porter 4a cappa ronde et de faire lui-même des leçons. Ces leçons consistaient soit à répéter aux étudiants moins bien doués ou d’instruction inférieure les leçons du maître, soit à expliquer les livres dont le maître ne s’occupait pas. En théologie, on commençait par être baccalaureus biblicus, faisant des leçons sur l’Écriture sainte, puis on devenait baccalaureus sententiarius en expliquant les libri Sententiarum de Pierre Lombard. Ceux qui en étaient encore à ce premier degré du baccalauréat étaient dits baccalaurei cursores ou currcnles, parce qu’ils continuaient de courir comme leurs cadets aux leçons des maîtres. Ils devenaient baccalaurei formait quand ils expliquaient le 1. III des Sentences. Les statuts de l’université de Paris obligeaient le bachelier à répondre au moins une fois, entre le premier cours et les leçons sur les Sentences, à l’examen de la tentative sous la direction d’un maître. Plus tard, on réserva le titre de bachelier formé à ceux