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GRACE

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justifies eux-mêmes ; cette influence précède toujours et accompagne et suit leurs bonnes actions ; sans cette influence ces œuvres ne peuvent en aucune façon être agréables à Dieu, ni méritoires. »

Le concile enseigne en cet endroit que c’est par l’influence du Christ que les justes accomplissent leurs bonnes actions, observent la loi et méritent la vie éternelle. Cette influence est ce qui rend leurs œuvres salutaires et méritoires. En quoi se réalise cette influence ? Il semble qu’il s’agit ici d’une grâce opérant constamment et résidant habituellement en l’homme, à la manière d’une source de vie, c’est-à-dire de la grâce sanctifiante et des vertus et des dons connexes avec elle ; de ces liabitus se vérifie ce qui est dit dans le texte cité : toujours cette influence précède et accompagne et suit les bonnes actions.

On peut admettre aussi que le concile entend parler de la grâce considérée en général, comprenant l’ensemble des dons habituels et actuels dont le juste a besoin pour vivre persévéramment de la vie chrétienne. Mais on ne peut absolument pas trouver dans ce texte l’assertion qu’une grâce actuelle excitante est requise à chaque œuvre salutaire de l’homme justifié. Le concile affirmerait-il jamais que ce secours spécial suit toujours chaque bonne action ? Que pourrait-il signifier par là ?

Au cours de notre article nous avons indiqué, au sujet des diverses questions et des opinions, les principaux auteurs à consulter. Nous n’en dresserons pas ici la liste complète, mais nous exposerons une vue d’ensemble sur la bibliographie du sujet, pour que chaque lecteur puisse en acquérir facilement une connaissance détaillée.

1° La doctrine des Pères concernant la grâce n’est, pour l’époque antérieure au Ve siècle, que fragmentairement exposée : Habcrt, Théologies gra’corum Patruni vindicatx circa universam materiam gratia’, Wurzbourg, 1863 ; Schwane, Histoire des dogmes, trad. Degcrt, Paris, 1904, voir la table au mot Grâce ; Tixeront, Histoire des dogmes, t. i, Théologie anténicéenne, Paris, 1905 ; t. ri, De suint Athunase à saint Augustin, Paris, 1909 : voir les tables au mot Grâce. — Ouvrages spéciaux : Kœrber, S. Irenœus de gratin sanctificante, Wurzbourg, 1865 ; Scholl, Die Lettre des heiligen Basilius von der Gnade, Fribourg-en-Brisgau, 1881 ; Hummer, Des ht. Gregor von Nazianz Lettre von der Gnade, Kempten, 1890 ; Weigl, Die Heilslehre des ht. Cgrill von Alexandricn, Mayence, 1905 ; Mahé, La sanctification d’après saint Cyrille d’Alexandrie, dans la Revue d’histoire ecclésiastique (Louvain), 1909, t. x, p. 30, 469. Voir aussi dans ce dictionnaire les articles consacrés à chacun des Pères.

Saint Augustin a exercé une influence prépondérante sur l’expression de la doctrine catholique ; ses écrits au sujet de la grâce se trouvent indiqués â l’art. Augustin, t. i, col. 2313, sa doctrine, col. 2375 sq., la bibliographie qui la concerne, col. 2460 ; il faut y ajouter : Jacquin, La question de la prédestination aux Ve et VIe siècles, dans la Revue d’histoire ecclésiastique (Louvain), 1901, t. v, p. 265, 725 ; Weinand, Die Gollesidee, der Grundzug der Weltanschauung des ht. Auguslinus, Paderborn, 1910, p. 114. Sur les conciles au sujet du pélagianisme : Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, Paris, 1908, t. ii, p. 168. La doctrine des Pères après saint Augustin est brièvement indiquée par Tixeront, op. cit., t. iii, La fin de l’âge patristique, Paris, 1912, p. 274 sq. ; voir aussi la table au mot Grâce. — Sur la doctrine des Pères concernant la distribution de la grâce : Capéran, Le problème dit salut îles infidèles, Essai historique, Paris, 1912. Saint Anselme a un ouvrage intitulé : De concordia prfescientiæ, prœdeslinalionis et gratta tum libero arbitrio, P. L t, ; ivni col. 507. Voir Anselme, t. i, col. 1340. Saint Bernard a un Tractatus de gratia et libero arbitrio. P. L., t. clxxxii, col. 1001 sq. Voir Bernard, t. ii, col. 753, 776 sq.

2° Pierre Lombard dans son Sententiarum libri IV (Louvain, 1546), 1. II, dist. XXVI-XXVIII, donne un court traité De gratia. Les scolastiques, qui ont commenté l’œuvre du Maître, ont, au même endroit, développé la doctrine susdite.

Saint Thomas l’expose aussi dans la Summa theologica, T-’If’.q. cix-cxrv ; c’est au même endroit que les commentateurs ont placé l’examen des questions concernant la grâce. Capréolus mérite une mention spéciale, parce qu’il

indique les opinions des scolastiques antérieurs et, s’il y a lieu, défend contre elles la doctrine de saint Thomas : Johannis Capreoli Defensiones theologiæ divi Thomæ, édit. Paban et Pègucs, Toulouse, 1900 sq., voir t. iv, p. 255-316.

Parmi les travaux faits sur les scolastiques antérieurs au concile de Trente et concernant la grâce nous nous contenterons de signaler : Ileim, Das Wesen der Gnade… bei Alexander Ilalesius, Leipzig, 1907 ; Dummermuth, 5. Thomas et doctrina prxmotionis phgsicæ, Paris, 1886 ; Frins, .S’. Thomæ doctrina de cooperatione Dei, Paris, 1892 ; Jeiler, S. Bonaventuræ prineipia de concursu generali, Quaracehi, 1897 ; Ude, Doctrina Capreoli de in/luxii Dei in actus voluntatis humanæ, Graz, 1905 (voir sur ce livre une note de mon traité De gredia divina, n. 327) ; Krogh-Tonning, Der letzte der Scholusliker, Fribourg-en-Brisgau, 1904.

3° Le concile de Trente dans sa session VIe (13 janvier 1547) a publié le très important décret sur la justification : voir Hefner, Die Entstehungsgeschichte des Trienter Rechtfertigungsdekretes, Paderborn, 1909, avec la bibliographie qui y est donnée ; Ehses, Concilii Tridentini Actorum pars altéra, Fribourg-en-Brisgau, 1911 ; parmi les théologiens qui ont écrit après ce décret : Soto, De natura et gratia, Paris, 1549 ; Tapper, Opéra, Cologne, 1588, t. I, a. 7, p. 181 ; t. il, a. 8-11, p. 1-139 ; sur la doctrine de Baius, voir Baius, t. ii, col. 63.

4° Sur l’histoire de la controverse De auxiliis : Schneeniann, Controversiarum de divina’gratin : liberique arbitrii concordia initia et progressas, Fribourg-en-Brisgau, 1881 ; de Bégnon, Banez et Molina, Paris, 1883 ; de Scorraille, Suarez, Paris, 1912, t. i, p. 402 sq. Voir Banez, t. ii, col. 145.

5° C’est surtout après que cette controverse s’est élevée que le traité de la grâce a été développé par les théologiens : on trouvera leurs écrits cités, dans ce dictionnaire, aux articles qui leur sont consacrés. Nous signalerons les œuvres principales, sans distinction d’écoles, en tenant compte, autant que possible, de l’ordre chronologique de leur apparition : Molina, Concordia, Paris, 1876 ; Bellarmin, De controversiis, Prague, 1721, t. iv ; Auctarium Bellarminianum, édit. Le Bachelet, Paris, 1913 ; Alvarez, De auxiliis divina’gratia-, Lyon, 1611 ; Vasquez, Commentaria ac disputaiiones in Summam S. Thotnw, Anvers, 1621, t. n ; Suarez, Opéra omnia, Paris, 1857-1858, t. vu-xi ; Jean Gonzalez de Albeda, Commentaria in D"’part. Sum. theol., Naples, 1637 ; de Bipalda, De ente supernaturali, Paris, 1870 ; Gonet, Clypeus theologiæ thomisticæ, Cologne, 1677 ; Goudin, De gratia Dei, Louvain, 1874 ; Salmanticenses, Cursus theologicus, t. v, De gratia, etc., Lyon, 1679 ; Grandi, Cursus theologicus, Ferrare, 1692, t. i ; Casinius, Quid est homo, édit. Scheeben, Mayence, 1862 ; Tournély, De gratia Christi, Paris, 1725 ; Gotti, Theologia scholastico-dogmatica, Venise, 1750, t. ii, tr. VI ; Billuart, Summa sanctiThomæ Itodientis academiurum moribus accommodata, Paris, s. d., t. m ; Wirceburgenscs (Kilber), Theologia, Paris, 1853, t. iv ; S. Alphonse de Liguori, De modo quo gratia operattir, De magno orationis medio, dans les Opéra dogmatica, édit. Waltcr, Borne, 1903, t. i, p. 517 ; t. il, p. 629 ; Buzi, L. Berti librorum XXXVII de theologicis disciplinis synopsis, Wurzbourg, 1770.

6° Ouvrages récents : Scheeben, Natur und Gnade, Mayence, 1861 ; Die Herrlichkeit der gbltlichen Gnade, Fribourg-en-Brisgau, 1862 ; Mazzella, De gratia Cltristi, 3e édit., Borne, 1892 ; Palmieri, De gratia actuali, Gulpen, 1885 ; Ilurtcr, Theologiadogmaticæ compendium, 9 édit., Inspruck, 1896, t. m ; Satolli, De gratia, Borne, 1886 ; Heinricli-Gutbcrlcl, Dogmatische Théologie, Mayence, 1897, t. vin ; Terrien, La grâce et la gloire, 2 in-12, Paris, 1897 ; Pesch, Prælectiones dogmaticæ, 3° édit., Fribourg-en-Brisgau, 1907, t. v ; Pignataro, De gratia Cltristi (lithogr.). Borne, 1900 ; Froget, De l’habitation du Saint-Esprit, 2e édit., Paris, 1900 ; Schiffini, De gratia divina, Fribourg-en-Brisgau, 1901 ; Lahousse, De gratia divina, Bruges, 1902 ; L. Hubert, Thèses de gratia sanctificante, Paris, 1902 ; de Bæts, Quæsliones de operationibus divinis, Louvain, 1903 ; Guillermin, La grâce suffisante, dans la Revue thomiste, 1901-1903, t. ix-xi ; Hermann, Tractatus de divina gratia, Borne, 1904 ; Pohle, Lehrbuch der Dogmatik, 5e édit., Paderborn, 1912, t. il ; Del Val, Sacra theologia dogmatica, Madrid, 1906, t. n ; Del Prado, De gratia et libero arbitrio, Fribourg (Suisse), 1907 ; Gaucher, Le signe infaillible de l’état de grâce, Le Perreux, 1907 ; Van Noort, De gratia Christi, Amsterdam, 1908 ; Tabarelli, De gratia Christi, Borne, 1908 ; Billot, De gratia Christi, 2e édit., Borne, 1912 ; Waffelært, Méditations théologiques, Bruges, 1910 ; Van der Meersch, De divina gratia, Bruges, 1910 ; de Bæts, De gratia Christi, Gand, 1910 ; Jan-