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GORDON — GOSSELIN


Paul V comme nonce apostolique en Irlande ; mais dénoncé et découvert au cours de ses voyages, il fut appréhendé et jeté en prison en Ecosse où il travaillait à propager la foi catholique et à relever le courage des fidèles. Enfin libéré grâce à l’intervention de la cour de France, il revint à Paris où il mourut le 16 avril 1620, après avoir mis la dernière main à son grand ouvrage de controverse : Controversiaram epitome in qua de guæslionibus theologicis hac nostra setate controvcrsis disputatur. Le i" volume, publié à Paris en 1612, a pour objet les notes de la véritable Eglise et l’obligation de conscience qui s’impose à l’homme de rechercher la vérité et de l’embrasser une fois connue. Le t. i, paru en 1018, traite presque exclusivement de la sainte eucharistie contre les calvinistes. Le t. iii, publié à Paris en 1620 et dédié par reconnaissance à Paul V, discute quelques points particuliers de dogme et d’histoire ecclésiastique. Cf. L. Allatius, De Ecclesiæ orientatis et occidentalis consensione, Cologne, 1648, col. 1642 sq.

Sommervogel, Bibliothèque de la C u de Jésus, t. iii, col. 1610-1613 ; Hurter, Nomenda/or, 3 1, édit., t.m, col. 460 sq.

P. Bernard.

    1. GORDON Lesmoir Jacques##


2. GORDON Lesmoir Jacques, théologien écossais, né dans le comté d’Aberdeen, entré au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1573, à Paris, où il avait achevé ses études universitaires. Professeur de théologie morale, il publia une Theologia moralis universel, 2 in-fol., Paris, 1634, qui dénote une rare lucidité d’esprit, un sens précis des réalités et une science profonde soutenue et éclairée encore par l’expérience d’une longue vie et par une grande habitude des Ames. Le P. Gordon n’oubliait point ses compatriotes. Dans les discussions théologiques qui occupaient alors et passionnaient les esprits en Angleterrre, il intervint à son tour par un solide traité d’apologétique qui eut un certain retentissement : De catholica veritate dialriba, Paris, 1623, dédié au prince de Galles. Il est également l’auteur d’une Histoire universelle en 3 infol. , plusieurs fois réimprimée, et d’une série de commentaires sur la Bible dont Richelieu avait accepté la dédicace. Après avoir rempli la charge de recteur à Toulouse et à Bordeaux, le P. Jacques Gordon fut choisi comme confesseur par Louis XIII et mourut à la maison professe de Paris le 17 novembre 1641.

Sommervogel, Bibliothèque de la C le de Jésus, t. iii, col. 1011-1614 ; Ilurter, Notncnclator, 3e édit., t. iii, col. 1032 ; Will. Forbes-Leith, Narrationes o/ Scoitish Calholicas, Londres, 1889, p. 232 sq., 243 sq., etc.

P. Bernard.

GORITZ (François-Antoine de) était entré chez les frères mineurs capucins de la province de Styrie le 1 1 février 1730. Ses mérites le firent successivement arriver aux diverses charges de lecteur, gardien, déliniteur et provincial. Le P. François-Antoine consacrait à l’étude tout le temps que lui laissaient ses diverses fonctions et il composa des ouvrages de théologie, d’histoire tant sacrée que profane, et une exposition de la règle franciscaine, sans toutefois rien publier de ses travaux. Quand Pie VI, se rendant à Vienne (1782), passa par Goritz, le bon vieillard alla se jeter à ses pieds et il aimait à rappeler avec quelle bonté le pape l’avait aidé à se relever. Il mourut dans sa patrie au mois de mars 1784. Parmi ses manuscrits il en était un que l’on désirait voir imprimé : c’était un abrégé de théologie canonique et morale sous forme de tableaux synoptiques. Le soin en fut confié à un compatriote de l’auteur, le P. Jérôme de Goritz, qui revit l’ouvrage, le compléta par une citation plus précise des autorités invoquées et le publia, en le dédiant à Pie VI, sous ce titre : Epitome theologiæ canonico-moralis omnes seorsim in bis ceniis triginta tribus lubulis dure, distincte ac breviler malerias practicas exhibais, confessariorum,

examinatorum, neenon examinandorum usibus accommodata, in-4°, Rome, 1796. L’ouvrage fut accueilli avec faveur et les éditions se succédèrent rapidement ; nous pouvons citer : Venise, 1805 ; 3e, 1822 ; 4e, 1832 ; Naples, 1833 ; Sienne, 1837 ; Bassano, 1838 ; Paris-Lyon, 1821, 1825, 1829, 1841, 1845.

Jean-Marie de Ratisbonne, Appendix ad bibliothecam scriplorum capuccinorum, Rome, 1852 ; Hurter, Notncnclator, Inspruck, 1912, t. y, col. 544.

P. Edouard d’Alençon.

    1. GORMAZ Jean-Baptiste##


GORMAZ Jean-Baptiste, théologien espagnol, né à Miedes le 24 juin 1650, admis au noviciat de la Compagnie de Jésus le 17 juillet 1668, professa les humanités au collège de Gandie, puis la philosophie à Calatayud. Chargé de l’enseignement de la théologie dogmatique à Valence, il fut bientôt appelé à l’université grégorienne où l’avait précédé sa haute réputation de théologien érudit et sage, ami des solutions positives, frappées au coin du bon sens. Ce sont les qualités qui distinguent, entre toutes, ses grands ouvrages : 1° Trætatus de pœnilenlia, 2 in-8°, Rome, 1697 ; 2° Trætatus de Deo, de beatiludine, de actibus humanis, de virtutibus theologicis in génère et in specic, de fide, spe et charitale theologica, Augsbourg, 1707 ; 3° Trætatus de justitia et jure, de sanctissimo incarnalionis mysterio, de særamentis in génère, et in specic de sacramento baptismi, de confirmatione, de venerabili cucharistia, de pœnilenlia virtute et de pœnilenlia sacramento, Augsbourg, 1709. Rappelé dans sa province où ses remarquables dons d’administrateur trouvaient un vaste champ d’action, il gouverna successivement les collèges de Huesca, de Calatayud, de Saragosse, puis la province d’Aragon où il s’elTorça de promouvoir à un degré intense le goût des hautes études théologiques. Le P. J.-B. Gormaz mourut à Saragosse le 9 mars 1708.

Mémoires de Trévoux, 1708, p. 1191-1204 ; Journal des savants, 1708, p. 524 sq. ; Sommervogel, Bibliothèque de la C 1 " de Jésus, t. iii, col. 1617 ; Hurter, Nomenclator, 1910, t. iv, col. 674.

P. Bernard.

    1. GOSSELIN Jean-Edme-Auguste##


GOSSELIN Jean-Edme-Auguste, né à Rouen, paroisse Saint-Jean, le 28 septembre 1787, suivit ses parents à Paris où ils étaient venus s’établir, et y fit ses études classiques. Entré en philosophie au séminaire Saint-Sulpice le 10 décembre 1806, il se fit remarquer par ses talents, sa régularité et sa piété. Tonsuré le 20 décembre 1800, il reçut le sous-diaconat le 22 décembre 1810. Les sulpiciens ayant été expulsés du séminaire par Napoléon en 1811, M. Gosselin fut choisi pour occuper la chaire de dogme : il y resta deux ans jusqu’à ce que la faiblesse de sa santé l’obligeât de quitter. C’est durant cet intervalle qu’il reçut le diaconat et la prêtrise. Il ne voulut point recevoir cette dernière ordination des mains du cardinal Maury, mais il s’adressa à M. André, ancien évêque de Quimper, qui la lui donna dans l’église paroissiale de Saint-Cloud le 22 février 1812. Les sulpiciens étant rentrés en 1814, et le nombre des élèves s’étant accru au point de ne pouvoir tous tenir dans le séminaire de la rue du Pot-de-Fer, on fut obligé de transporter à Issy le cours de philosophie et la Solitude. M. Gosselin admis dans la Compagnie fut chargé dans cette nouvelle maison de remplir les fonctions de directeur et en même temps de donner aux solitaires quelques leçons particulières de théologie. En 1818, ces derniers ayant été placés dans un local séparé, il n’eut plus que la charge de directeur du séminaire d’Issy, où, depuis 1816 jusqu’à 1830, des théologiens furent réunis aux philosophes. La révolution de 1830 ayant diminué le nombre des étudiants ecclésiastiques qui venaient de province à Paris et le nouveau séminaire de la place Saint-Sulpice, quoique non encore achevé, étant assez vaste pour