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GONZALEZ DE ALBELDA — GONZALEZ DE SANTALLA


que ceci : que la ;  ; râce n’est accordée à l’homme qu’en proportion du besoin personnel qu’il en peut avoir et son efficacité est toujours en rapport avec le sujet ; de sorte que l’on peut dire avec raison que la même grâce ne saurait avoir la même efficacité en deux sujets distincts, parce que le tempérament, la tentation, etc., ne sont pas les mêmes dans les deux. D’ailleurs, toute la disp. LVII est consacrée à l’exposé de la notion de la grâce efficace et Gonzalez s’y montre fidèle aux enseignements de l’école thomiste. Pour la concordance de sa doctrine avec celle de toute l’école, voir Massoulié, In D. Thoma sui interprète, t. il, diss. III, q. vi. D’autre part, Liévin de Meyer (Eleutherius), dans son Hisloriæ controversiarum, s’appuyant sur un passage qu’il interprète mal de Gonzalez, part. I, q. xix, a. 8, disp. LIX, sect. ii, n. 15, prétendait qu’il était opposé à la notion de la predétermination physique, telle qu’elle est admise par les thomistes. Serry, op. cit., col. 767-768, rétablit le vrai sens de la doctrine de Gonzalez.

Echard, Scriptores ordinis prædicalorum, Paris, 17191721, t. ii, p. 427 ; Serry, Hist. congreg. de auxiliis, Venise, 1740, col. 609, 767-768 ; Hurter, Nomenclator literariu.t, Inspruck, 1907, t. iii, col. 657.

R. Coulon.

    1. GONZALEZ DE’LÉON Juan##


2. GONZALEZ DE’LÉON Juan, dominicain espagnol, régent du collège Saint-Thomas d’Aquin du couvent de la Minerve, à Rome. Il laissa manuscrite une relation des controverses de son temps, qui parut après sa mort, à Liège, en 1708, sous ce titre : Conlroversiæ inter defensorcs liberlalis et prædicctlorcs gratiæ de auxiliis divins’gratiæ, tam excitantis quam adjuvantis, tam operanlis quam cooperantis, tam su/ficientis quam effieacis, et de extremis hæreticorum erroribus circa camdem, Romæ anno 1635 et 1636 publicæ catholicorum utililali exposilæ. In quibus nec unum exlal v.’rbum, quod non vel summorum ponlificum et sacrorum eonciliorum definitionibus, vel sanetorum Patrum præcipue Augustini, Prosperi, Fulgentii, Anselmi, Hilarii et D. Thomæ aucloritatibus julciatur, roboretur. approbetur, in-4°, Liège, 1708. L’auteur déclare avoir fait toutes les recherches désirables sur ce qui s’est passé dans les congrégations De auxiliis tenues sous Clément VIII et Paul V : Novi, vidi et expendi, quomodo se gesserint arguenlese respondenles consideravi, etc. Étant régent de la Minerve, il fit soutenir au mois de mai 1638, par P. Raymond Capisucchi, plus tard maître du sacré palais et cardinal († 1696), une thèse ainsi énoncée : Verilales principes ex universa theologia ma/jni Thomæ Aquinalis angelici docloris Ecclesiæ publiée disputandas proponit Pr. Raijm. Capisuccus, in-fol., Rome, 1638.

Echard, Scriptores ordinis prædieatorum, Paris, 17191721, t. ii, p. 486 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1907, t. iii, col. 670.

R. Coulon.

    1. GONZALEZ DE SANTALLA Thyrse##


3. GONZALEZ DE SANTALLA Thyrse, jésuite espagnol, né à Arganza, dans la province de Léon, le 18 janvier 1624, admis au noviciat de la Compagnie de Jésus le 3 mars 1643, enseigna d’abord la grammaire et la philosophie, puis la théologie à Salainanque (1655-1665), avec un éclatant succès justifié par la lucidité de son exposition, la force pénétrante de son argumentation et un don de parole chaleureuse et incisive qui souleva plus d’une fois l’enthousiasme de l’auditoire. Adonné ensuite au ministère des missions (1665-1670) et à la théologie ascétique, il édita les Senlimenlos y avisos espirituales du P. Louis de la Puente, Madrid, 1671 ; le Tesoro escondido en las enfermedades du même auteur, Madrid, 1672. Nommé professeur de théologie à l’université de Salamanque en 1676, il porta de préférence son enseignement sur les questions controversées entre néo-thomistes et

jésuites, sans négliger pourtant les grandes discussions dogmatiques ouvertes par les écrits jansénistes ou les problèmes spéciaux d’apologétique posés en Espagne par la conversion des musulmans à la foi catholique. En 1680, commence la publication de ses grands ouvrages théologiques : 1° Sclcelarum dispulationum ex universa theologia lomus primus, Madrid, 1680, ouvrage qui traite exclusivement des thèses et positions du néo-thomisme sur l’essence et les attributs, la science nécessaire, l’éternité et la puissance de Dieu, la vision. Un traité intégral est réservé à la volonté divine, et un autre à la science des futurs contingents et tout particulièrement à la science moyenne avec un essai-fort ingénieusement conçu et lumineusement exposé dans sa concise précision sur l’accord de la liberté humaine avec l’infaillibilité de la science et de la prédestination divines et avec l’efficacité des motions de la grâce. Le P. Thyrse Gonzalez se mit par ce traité au premier rang des adversaires du néo-thomisme. Les volumes suivants parurent simultanément à Madrid en 1686 ; ils se bornent, comme le premier, à un choix de questions d’ordre métaphysique controversées dans l’école sur la Trinité, la prédestination, etc. Le t. iv contient un choix fort intéressant de controverses sur l’état de I pure nature et sur les thèses jansénistes concernant

l’ignorance invincible du droit naturel. La théorie

des théologiens de Louvain sur l’efficacité de la grâce dans l’état de nature déchue est également soumise j à une pénétrante et incisive critique qui embrasse à ce propos tout le système théologique et les procédés de combat des Lovaniens. 2° Manuduclio ad conversionem Mahumclanorum, 2 in-8°, Madrid, 1687 ; Dillingen, 1688. La I" partie, plusieurs fois réimprimée à part, Dillingen, 1691 ; Lille, 1696 ; Madrid, 1097 ; Naples, 1702, etc., est une démonstration serrée et méthodique de la vérité de la religion catholique. Elle a été utilisée contre les protestants. La IIe est une critique complète de la religion musulmane. Cf. Acta crudilor., 1697, p. 272-281 ; A. Mai, Scriplorum veterum nova collcctioe Valicanis codicibus édita, Rome, 1831, t. v, p. 77. 3° Traclatus théologiens de certitudinis gradu quem infra /idem nunc habet sententia pia de immaculalæ B. Virginis conceptione, Dillingen, 1690 ; 4° De infallibililate romani ponlificis in definicndis fîdei et morum conlroversiis extra concilium générale cl non exspectalo Ecclesiæ consensu contra récentes hujus injallibilitatis impugnalores, Rome, 1089. Rédigé contre les propositions de l’Assemblée du clergé de France en 1082, ce traité, fort complet et d’une haute importance, fut imprimé par ordre d’Innocent XI qui mourut avant la publication de l’ouvrage. Son successeur Alexandre VIII, l’ayant fait examiner de nouveau, craignit de s’attirer de graves ennuis avec la cour de France et donna ordre de supprimer tous les exemplaires. Très peu échappèrent à la destruction. Un extrait de ce grand ouvrage parut à Barcelone, en 1091, sous le même fifre. 5° Fundamentum theologix moralis, id est, traclatus theologicus de recto usu opinionum probabilium, Rome, 1694 ; trois éditions à Rome la même année ; neuf autres éditions à Anvers, Naples, Dillingen, Paris, Cologne, etc., presque aussitôt épuisées. Rarement ouvrage eut un pareil retentissement. Il excita au sein même de la Compagnie de Jésus, dont le P. Thyrse Gonzalez était alors général, la plus vive opposition, car il combattait directement la doctrine du probabilisme presque universellement admise jusqu’alors et très vaillamment défendue par les thélogiens de la Compagnie. Commencé en 1671 et achevé en 1676, l’ouvrage était depuis près de vingt ans soumis à l’approbation des supérieurs sans avoir obtenu l’imprimatur. Nommé général de la Compagnie de Jésus le 6 juillet 1687,