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1195 EUCHARISTIE D’APRÈS LES MONUMENTS DE L’ANTIQUITÉ CHRÉTIENNE 1196

ioni aopra i cimileri de sanii marliri ed onlirlii crisliani

di Roma, Rome, 1720, p. 208, pl. 9, n. 36. L’enfant à qui le Sauveur pr(?sente les éléments eucharistiques a reçu la communion avant sa mort ; il en a ressenti l’effet salutaire : il est entré au paradis. De là, l’image de la colombe et de l’orante. On a mis en doute l’identification du personnage principal. Marucchi^ dans Nuovo bultet., 1898, t. iv. p. 101 ; Kaufmann, Handbuch, p. 439 sq. Comme il n’est pas possible d’y voir une personnification de l'Église ni une identification avec l’enfant orant, l’explication du D' Fiihrer, sans être absolument sûre, reste toujours la plus probable. Vu le caractère chrétien de la fresque absolument garanti par ailleurs, on ne saurait non plus se ranger à l’avis du D' Achelis, qui voudrait y voir une peinture gnostique. Zeitschrifl fiir neutestamentliche Wissenschaft und die Lileratur des Urchrisicntums, 1900, p. 210-218.

II. MOXUMEWS ÉPiGRAriiiQVE^. — Les textes qui parlent clairement de l’eucharistie sont rares. Citons les suivants, avec les passages qui nous intéressent :

1° Le monument d’Abercius, de la seconde moitié du IIe siècle, dont le texte complet se trouve plus haut, t. I, col. 57 :

…Ttt’ij’t ; 7 ; âvT-/) Sa TtpoTiyE, y.a’i T : apÉ6-/)y.s -rpoqiTiV Ttâvf/] y%>s aTtb TtriY ?, ;, 7rav[jLeY£0T|, y.aOapov, Sv ÈopàÇato Ttapôévoç àyvr|, xa To-jTov ipio(i>-/.z ot’Xot ; àVQsiv Sià Travrôç, olvov /priCTÔv iyo-jran, xépacrixa ccooOaa (J.st' àpxo’J.

2° Le marbre d’Autun ou de Pectorius, qui, dans la partie que nous donnons ici, remonte au moins au IIIe siècle :

'lyO’jo ; o(ûpavi’o’j 6c)i’ov yâvoç, riTopt acjxvoj

/pr|(TS, >.aê(o(v 7C-iiy)))v « [j.rvpoTOV èv PpoTSoiç

6e<T7 : eCTt'(dv û6âT(a))v. Tr, -/ t7r’i, (fils, GâÀTiEo 'h’JyX’ri"')

jSaai àcvâoiç TtXouToSÔTO’J 'yo’fir]Z Sa)T-?ipoi ; àyitov jjis).tr|Séa X’i|xêav(e Ppûacv),

ïabii Ti'.vàwv c/Oùv k’y_wv 7ta), â[jiaiç.

'Iy_6'JÏ y_o(pTaî') àpa, AtÀai’o), ôi<yKoxx Twrsp.

Voir Pectorius et Leclercq, dans le Diclion. d’archéol. chrél., t. i, col. 3195 sq.. et planche.

3° L'épitaphe damasienne du clerc romain Tarsicius, mort pendant la persécution. Le pape le compare au protomartyr ; puis, il continue : TARSICIUM SANCTUM CHRISTI SACRAMENTA GERENTEM 1 CUM MALE SANA MANUS PREWIERET VULGARE PROFANIS I IPSE ANIMAM POTIUS VOLUIT DlMITTERE C/ESUS | PRODERE QUAM CANIBUS RABIDIS CAELESTIA M E MB R A. Voir hm, Damasi epigrammata, heipzig, 1894, p. 21, 22, n. 14, et ailleurs.

4° L’inscription en mosaïque que l'évêque Alexandre de Tipasa, en Maurétanie, fit mettre dans une basilique érigée très probab ement avant l’année 428, à ses saints prédécesseurs :

HIC UBI TAM CLARIS LAUDANTUR MŒNIA TECTIS

UNDIQ(uf) VISENDI STUDIO CRHISTIANA (sic)

[AETAS CIRCUMFUSA VENU

LIMINAQUE SANCTA PEDIBUS CONTINGERE

[LAETA

OMNIS SACRA CANENS SACRAMENTO MANUS

[PORRIGERE GAUDENS.

Cf. Leclercq, dans le Diclion. d’archéol. chrél., t. i, col. 686, 687 ; De Rossi, BuUeL, 1894, p. 91.

5 » L'épitaphe fragmentaire d’un certain Marinus, de Vienne, en Dauphiné : HOC lveET IN TUMULO SACRA QUI MYSTI||CA SEMPER DIVISIT POPULIS PIETATE Il HONORE DECORUS || QUEM NEMUS AELYSIUM MARINUM || CONCLAMAT OMNE. Cf. Le Blant, Inscripl. chrél., t. ii, p. 90, n. 421, pl. 299 ;

Leclercq, danse Diclion. d’archéol. cltrêl., i. iii, co. 168 6° L’inscription du calice de saint Rémi de Reims, publiée par Le Blant, Inscripl. chrél., t.i, p.445, n. 336 : INIECTO AETERNUS, QUEM FUDIT, VULNERE CHRISTUS : REMIGIUS REDDIT DOMINO SUA VOTA SACERDOS.

7° Deux ou trois autres monuments seront mentionnés plus loin.

II. Leur valeur.

I. ^ir poixt de vue dog.i/aTIQVE. — 1° Nalure de l’eucharistie. — Le Maître l’a appelée une vraie nourriture et un vrai breuvage. Abercius et Pectorius disent que c’est une nourriture, Tpo-fri, ppàj<nv, qu’il faut manger, ïrs') : i, ou qu’on reçoit à manger, TrasÉoojxï InbUu. Elle figure sous cette double forme dans la Fraclio panis, dans plusieurs représentations de la multiphcation des pains et de la conversion du viii, etc.

Mais elle constitue une nourriture à part : elle est une et elle reste toujours la même ; elle se renouvelle partout de la même façon, et elle est servie à des m"lliers d’hommes dans les différents pays du monde. A ce sujet, les monuments sont d’accord avec les Pères. Qu’on compare également les plus anciennes fresques entre elles ou l'épitaphe d’Autun avec celle d’Abercius. Ce dernier, qui a voyagé en Orient et en Occident, en Italie et en Mésopotamie, trouve partout la même nourriture composée des mêmes éléments : le grand Poisson que la Vierge sainte, l'Église, offre sans cesse aux « amis » . Voir le commentaire de De Rossi, Inscriptiones christianse, t. ii a, p. xii sq.

Aux yeux des fidèles, l’eucharistie était une nourriture sainte et mj’stérieuse qu’ils cachaient aux païens et qui tombait sous la discipline de l’arcane. Preuves : les épitaphes d’Abercius et de Pectorius et le symbolisme des représentations. Elle a une origine divine. Le monument d’Autun nous affirme qu’elle vient du Seigneur. Dans les scènes symboliques, c’est lui qui opère la multiplication des pains et le changement du viii, grâce au pouvoir des miracles qu’il possède. A la catacombe d’Alexandrie, une inscription appelle ceux qui prennent part au repas symbolique : TAC EYAOriAS T0Y3(Y II eceiONTCC.

La nature du sacrement ressort encore des effets qu’on lui attribue et de sa juxtaposition avec le sacrement du baptême. Voir plus loin. Dans les épitaphes de Tarsicius et d’Alexandrie on lit même le terme de sacramentum. Cependant, il doit être pris moins dans le sens technique reçu depuis que dans le sens de chose sacrée, d’objet saint et mystérieux, tel que TertuUien, A/iuersus Marcionem, iv, 34, P. L., t. ii, col. 442, le connaissait déjà.

Eléments.

D’après Abercius, c’est le pain et

le vin mélangé avec l’eau qui forment les éléments Des pains, et, très visible à travers l’osier des corbeilles, un verre rempli.'i moitié de vin figurent dans la crjqite de Lucine. Notons, en passant, que la " compénétration » du panier et du Poisson dont parlent De Rossi et d’autres, n’existe pas en réalité. Nuovo bulleltino, 1897, t. iii, p. 131, 132. Des pains placés sur un calice figurent sur une épitaphe, du iiie siècle, au Latran, Perret, Les catacombes, t. v, pl. 57, n. 8, et sur le marbre d’une certaine Fructosa pubi'é par Boldetti, op. cit., p. 208 ; ailleurs, les deux éléments sont un peu cachés par le symbo’isme, par exemple, sur une fresque des Saints-Pierre -et-Marcellin, où Jésus est assis entre trois amphores et un panier dont la forme rappelle Varca domestica eucharistique et sur la cassette de Milan. Nuovo bulleltino, 1900, t. vi, p. 90 sq., pi. i ; Leclercq, dans le Diclion. d’archéol. chrél., t. ii, col. 1 807, 1808, flg. 1985. Parfois on se contente d’y faire figurer le pain seul, par exemple, sur une brique de Priscille reproduite par Wilpert, Frac/io panis p. 83, fig. 10, ou bien on y joint le Poisson symbolique qui