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ESTIUS

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book oj Eslher, Aiulover, 1885 ; (Ettli, Die (/eschiclitlichen llmjio(jraphen, IMuiiicli, 1889, p. 227-254 ; W. F. Adency, Ezra, Neli., Eslher, Londres, 1893 ; G. Rawlinson, Ezra, Neh., Eslher, Londres, 1880 ; 2’^ édit., 1897 ; Wildeboer, Die fiinf Meiiillol, Tubingue, Frif )Ourg-cn-Brisgau et Leipzig, 1898, ]). I(19 sq. ; Siegfried, Esra, Neh., Ester, Gœttinguc, 1901 ; G. Jalm, Das Biich Eslcr næh (1er LXX hergestellt, ïiherselzl, und kritisch erlaulerl, Lcyde, 1901 ; T. W. Dawies, Ezra, Neh., Eslher, 1906 ; " A. W. Streane, T/ic book oj Eslher, Cambridge, 1907.

J. A. Nikes, De F.stherce libre, Rome. 1856, 1. 1 ; A. II. Sayce, Inlroiluction tr> tlie bpoks ot Ezra, Xelirniinh nnd Eslher, ï.onilres, 1885 ; F. Vigouroux, Manuel biblique. 12e édit., Paris, 190(5, t. ii, p. 201-21r> ; dans In Dictionnaire de la Bible, t. II, col. I’t73-li)81 ; R. Corncly, Inirnduclio.tpeciaJis, Paris, 1897, t. i, 1, p. 417-430 ; S. R. Driver, Inlrodiielion io ihe lilerc.Uirc o/ Ihe Old Testament, Edimbourg, 1897, p. 478-487 ; trjd. allemande de Rothstein, Einieilitng in die Lilleraliir des.-illen Tesinments, Roilin, 1896, p. 514524 ; G. Wildeboer, Die I.illeratur des.4. T.. 2’édit., Gœttinsi ; e, 1905, p.444-452 ; C. H. Cornill, £i ; W<’(/unr/i ;)(fnsA.r., Tubingue, 1905, p. 138-1 "1 ; H. I-. Strack, Einlciliwg in das A. T., ’Munich, 1906, p. 156-158 : F. Gigot, Spécial introduction, NewYork, Cincinnati, Chicago, 1906, t. I, p. 355363 ; L. Gautier, Introduction à VA. T.. Lausanne, 1906, t. II, p. 235-259 ; Kirchenlexikon, 2’édit., Fribourg-en-Brisgau, 188(), t. iv, ccl. 920-930 ; Encarlùpa’dia biblica, Londres, 1901, t. ii, col. 1400-1407 ; Diclionanj o/ Ihe Bible, Fdimbourg, 1898, t. i, p. 773-776 : ’2 he catholic encijclopedia, New-^ ork, 1909, t. v, p. 549-551.

L. Bigot.

ESTiUS. — L Vie. H. Enseignement et écrits. III. Apprcciation.

. I. Vie. — Guillaume Estius, excgète, tliéologien et hngiograplie, naquit en 1542 à Gorcuni, sur la Meuse, dans la Hollande méridionale. Il était de famille noble, mais il se glorifiait beaucoup plus de son étroite parente avec un des martyrs de Gorcum. Sa mère, en effet. Marie Piecke, était la sœur de Nicolas Piecke, gardien du couvent des frères mineurs, l’un des dix-neuf athlètes qui, en 1572, donnèrent leur vie pour défendre la primauté du pape et la réalité de la présence de Jésus-Christ dans l’eucharistie.

Le jeune Estius commença ses études latines et grecques à LTtrecht, dans le couvent des hiéronymites, puis il suivit les cours de philosophie à Louvain, à la pédagogie du Faueon. En 15C1. il devint maître es arts et entra en théologie. Parmi ses professeurs, Josse Ravesteyn, Jean Hessels et Michel de Bay, plus connu sous le nom de Baius, le premier seul était iileincment orthodoxe. Estius était, de plus, pensionnaire ou boursier au collège du Pape, fondé par Adrien VI, qui avait Baius à sa tête. On conçoit, dès lors, que le jeune théologien ail eu quelejue peine à se garder des idées de ses maîtres. Avant d’être docteur, Estius enseigna la philosophie pendant dix ans au collège du Faucon. En 1574, il cntr ; i au conseil de l’université ; puis il professa la théologie au Collège royal que Philippe II venait de fonder à Louvain. Enfin, le 22 novembre 1580, il devint docteur en théologie : ses études avaient duré vingt ans.

Deux ans après, le, nouveau docteur fut nommépar le roi d’Espagne professeur à la faculté de théologie de Douai et, en même temps, directeur du séminaire du Roi. Il occupa d’abord la chaire de controverse-, puis il fut chargé de commenter le Maître des.Sentences. Pierre Lombard était encore à cette époque l’auteur favori des maîtres et des étudiants ;, il fut, en 1594, remplacé comme auteur classique par saint Thomas. Estius parcourut deux fois le cycle de ses commentaires ; puis il exjjliqua jusqu’à sa mort les Épîtres des apôtres. Deux fois aussi, il fut choisi comme recteur de l’université (1592 et 1602). A Douai, les attributions du recteur étaient à peu près

universelles et celui qui était investi de cette dignité jouissait d’une autorité jjresque sans limites : il était le chef de toute l’administration universitaire. En 1595, Estius devint iirévôt du chapitre de Saint-Pierre et, en cette qualité, chancelier de l’université. Sa fonction était de garantir ofliciellement la pureté de l’enseignement catholique et de conférer aux étudiants, au nom de l’Église, les grades dont les différentes facultés les avaient jugés dignes. Estius resta chancelier jus({u’à sa mort. Kn 1613, il fut présenté par l’évêque d’Arras pour le siège épiscopal d’Ypres, à la mort de Jean de Vischer. Il ne fut pas choisi, peut-être à cause de son grand âge. En cette même année, l’éminent professeur tomba gravement malade et mourut le 20 septembre, à l’âge de soixante et onze ans.

Ses vertus étaient aussi remarquables que sa science était profonde, et tous ses contenqjorains en font foi. Sa piété, sa charité et son zèle étaient tels que ses collègues, ses élèves et ses amis le considéraient comme un saint. Son tombeau, dans l’église Saint-Pierre, fut longtemps en vénération. En un mot, il réalisa, parfaitement la devise de sa famille : Sol i Dec r/loria, et mérita les éloges de son collègue André Ho’ius, qui rédigea en ces termes son épitaphe :

Ter dénis spartam geminam, haud inglorius, annis, Doctor uti et præses regius, cxcohii.

Doctrina » ingeniique mei monumonta relinquo, L’nde mihi, invita morte, perennct honos.

Aujourd’hui, rien à Douai ne rappelle la mémoire autrefois si respectée du grand exégète. Son caiice est conservé comme une relique au séminaire académique de l’université catholique de Lille.

II. Enseignement et écrits.

L’iiniversilé.


L’université de Douai était fondée depuis vingt ans (1562), lorscque Estius y fut envoyé comme professeur ; sou arrivée donna aux éludes sacrées un renouveau d’activité et de succès. L’A/ ; n « Maler douaisienne avait été, avant tout, dès le commencement, une grande école de théologie. Sans doute, elle possédait cjuatre autres facultés, celles de droit civil, de droit canonique, de médecine et des arts, et elle eut, dès l’abord, six cents élèves, mais la science sacrée attira toujours chez elle le plus grand nombre des étudiants. Déjà l’un de ses fondateurs, l’évêque d’Arras, François Richardot, et le zélé professeur Mathieu Galenus avaient donné un grand éclat aux études scripturaires et théologiques ; mais Estius et une pléiade de collaborateurs dévoués l’augmentèrent considérablement : l’université parvint alors à son apogée. Tous ces maîtres sont dignes d’être comptés parmi cette brillante phalange de docteurs et d’cxégètes qui illustra l’Église après le concile de Trente.

Guillaume Estius rencontra dans les chaires de la faculté trois de ceux qui avaient fait partie de la fameuse promotion doctorale de 1571, et que Valère André, ancien élève de Douai, appelle le quadrige doiiaisien : Ciijns qiiadrigæ siimmam eriidilionem scripta typis edila testantiir. Si le grand Allen, l’un de ces docteurs, persécuté pour la justice, avait été forcé de quitter Douai en 1578 pour transférer son collège anglais à Reims, les trois autres, Thomas Stapleton, Jean du Buisson (Riibiis) et ÎMathias Bossemius, illustrèrent longtemps encore le collège Ihéologique. Ajoutons à ce groupe déjà si brillant Barthélémy Peeters (Pelri) qu’Estius amenait avec lui de Louvain. et jikis tard Josse Rythovius, .Tosse Hlcylens et Georges Colveneere, qui, après avoir été ses élèves, devinrent ses collègues. Avec François Sylvius, qui les suivit de près, tous ces maîtres restent dans l’histoire les plus illustres représentants de l’école théologiquc de Douai.