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ESPRIT-SAINT

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8, col. 141 ; parce qu’il est consubstaiitiel au Père, et 1 au Fils, ibid., 10, eol. 144 ; Oral., xxxiv, 10, col. 252 ; parce qu’il a les attributs de Dieu. Il est incréé, éternel, Oral., XLi, 7, col. 4.37 ; immense, tout-puissant. ! Carm., i, 30, v. 22, 23, P. G., t. xxxvii, col. 509. Il est divin, Osîov 7r/ô-jjj.a, il est l’égal de Dieu, ôaoieii :, ibid., I, 3, V. 3, col. 408 ; il est Dieu, ez6 ;. lbid., , 4. Il est saint, ou, pour mieux dire, la sainteté même, une saintelé qui n’a point de degrés, et qui exclut tout commencement. Oral., xxv, 16, P. G., t. xxxv, roi. 1221. Il est bon, puisqu’il découle d’une bonté essentielle, é’/ llvî0(jia è ? àyaSoio ŒoC Osô :, Carm., i, 1, V. 35, P. G., t. xxxvii, col. 401. I.c Saint-Esprit participe donc à la nature divine. Oral., xxv, 15, P. G., ’t. xxxv, col. 1220 ; xli, 9, t. xxxvî, co !. 441. Toutes les fois qu’il parle de la Trinité, saint Grégoire de Nazianze ne se lasse pas de proclamer l’unité numéricjue de la substance divine et la distinction réelle des trois hypostases divines. Un seul Dieu en trois splendeurs gouverne l’univers. Carm., i, 3, 43, col. 411. Une seule nature est constituée en trois personnes. Ibid., 71, col. 413. La Trinité dérive de l’unité et l’unité résulte de la Trinité. Ibid., 60, col. 413. Chacune des trois personnes divines est Dieu. Ibid., 75, col. 413. Les trois personnes ne sont qu’une seule force, une seule pensée, une seule gloire, une seule royauté. Ibid., 87, 88, col. 415 ; Carm., ii, 29, col. 524. En trois lumières il n’y a qu’une seule lumière, un seul Dieu. Oral., xxxi, 3, col. 136. Les trois personnes en Dieu sont distinctes par le nombre, mais unies par la divinité. Orat., xxxiv, 16, col. 236.

Le culte qu’on rend au Saint-Esprit dans l’Église est aussi pour saint Grégoire de Nazianze un témoignage en faveur de sa divinité. Le Saint-Esprit nous déifie dans le baptême. Nous devons donc l’adorer ; et si nous l’adorons, comment n’est-il pas Dieu ? Ibid., 28, col. 165. Si le Saint-Esprit n’était pas Dieu, le baptême serait inutile, invalide. Oral., xxxvii, 18, col. 304. Nous devons donc adorer le Saint-Esprit avec le Père et le Fils comme une seule divinité, une seule puissance. Oral., V, 22, P. G., t. xxxv, col. 22 ; xx, col. 1072 ; xxxi, 32, t. xxxvi, col. 172. Ceux qui ne veulent pas reconnaître le Saint-Esprit comme Dieu sont des apostats, Carm., i, 1, 36, col. 401 ; l’Église les a rejetés de son sein. EpisL, ii, P. G., t. xxxvii, col. 196. La personnalité du Saint-Esprit est nettement formulée dans le passage suivant, qui expose admirablement la doctrine catholique de la Trinité : « Une seule divinité et puissance qu’on trouve unie en trois choses, non d’essence et dénature différentes, non augmentées par quelque addition, non amoindries par que’que soustraction, égales sous tous les rapports, les mêmes dans tous les sens…, l’union infinie de trois infinis ; Dieu, si on le considère chacun en soi, en tant que Père, Fils et Saint-Esprit, de sorte que chacun conserve son caractère personnel. Dieu tous trois, quand on les considère ensemble. » Oral., xi., 41, ccl. 417. Le Saint-Esprit a toujours été en Dieu, dès le commencement, et il a été comme le troisième terme de la Trinité. Oral., xxxi, 4, col. 137. De même que le Fils n’est pas » le Père » , bien qu’il soit ce qui est le Père, ainsi le Saint-Esprit n’est pas le Fils, bien qu’il soit ce qui est le Fils. Ces trois termes ne font qu’un seul être, si on considère leur divinité, et cet être unique est en trois, si on tient compte des propriétés personnelles. Ibid., 9, col. 144. La foi catholique se tient à égale distance de l’hérésie sabellienne, qui confond les personnes en Dieu, et de l’hérésie arienne, qui sépare l’indivisible nature divine. Ibid., 30, co !. 162. Les vrais chrétiens distinguent les propriétés personnelles sans détruire l’unité divine. Oral., xx, 5, col. 1072, Ils adorent un seul Dieu en trois personnes distinctes. Ibid., 6, 7, col. 1072, 1073.

5. Dans l’exposé de la théologie du Saint-Esprit, saint Grégoire de Nysse marche sur les traces de son frère saint Basile, dont il a été le disciple. Mais il donne à cette théologie l’empreinte de son génie philosophique : il établit la théorie rationnelle des mystères, il y ajoute une spéculation théologique originale, à laquelle on reproche un platonisme exagéré. P. de Régnon, op. cit., t. iii, p. 3’7 ; Tixeront, op. cit., p. 86. Son originalité consiste à chercher, dans la nature même de Dieu, la raison d’être du Saint-Esprit. Si l’Écriture sainte atteste la divinité du Saint-Esprit, la vie intime de la divinité nous apprend que Dieu ne saurait exister sans son Esprit. La théologie donc de saint Grégoire de Nysse marque un réel progrés sur celle de ses devanciers, en tant qu’elle déduit l’existence du Saint-Esprit de la vie intérieure de l’être divin, qui n’aurait sa plénitude absolue, s’il n’y avait en lui que le Père et le Fils. Voir Nesmiélov, Le syslème doymalique de saint Grégoire de Kijsse (en russe), Kazan, 1887, p. 282.

Dans son livre De Spirihi Sanclo aduersus pneumalomachos macedonianos, P. G., t. xlv, col. 1301-1334, Grégoire de Nysse réfute les macédoniens, qui gaspillaient leur temps à chercher dans le plus profond de la mer la perle précieuse cachée sur leur sein. De eo quod s il ad imagincm Dei, P. G., t. xliv, col. 1340. Dans les douze livres Conlra Eunomium, P. G., t. xlv, col. 243-1122, il aborde plusieurs fois les questions dogmatiques relatives au Saint-Esprit, mais toute son attention se concentre sur le Verbe. La lutte entre les orthodoxes et les pneumatomaques, déclare-t-il, consiste à savoir si le Saint-Esprit est une créature ou s’il est Dieu, s’il est incréé, comme l’Église l’a toujours cru et enseigné. Conlra Eunomium, 1. I, col. 305. L’Église professe donc ouvertement la foi à la divinité du Saint-Esprit ; elle affirme que le Saint-Esprit n’est pas créé, parce qu’il est la bonté par essence, parce qu’il gouverne les créatures, exerce son autorité sur elles, ouvre à la science de Dieu les intelligences créées. De fide ad Simplicium, P. G., t. xlv, col. 141-144. Le dogme, proposé par l’Église aux fidèles, nous oblige à croire que, hors la distinction des hypostases, tout est possédé en commun par les trois personnes divines, essence, puissance, bonté, gloire. Conlra Eunomium, 1. 11, co !. 559. Les eunomiens donc, qui repoussent l’enseignement de l’Église sur le Saint-Esprit, sont des adeptes de la synagogue. Ibid., I. I, col. 305.

Mais où l’Église a-t-elle puisé sa croyance à la divinité du Saint-Esprit" ? Dans la sainte Écriture, répond avec assurance Grégoire de Nysse. La sainte Écriture reconnaît formellement, contre les Juifs, que le Verbe et le Saint-Esprit participent à la toute-puissance essentielle de Dieu, à son action créatrice, à son immensité. Oral, cal., 4, P. G., t. xlv, col. 20. Toute l’Écriture inspirée par Dieu atteste que le Saint-Esprit est Dieu. Conlra Eunomium, I. II, col. 553. Elle attribue au Saint-Esprit l’incorruptibilité, la bonté essentielle, la sagesse infinie. Ibid., 1. II, col. 559. Saint Grégoire rappelle les attributs divins que la sainte Écriture reconnaît au Saint-Esprit. L’Esprit de Dieu est saint par nature, xara y-jij : ’/, comme le Père et le Fils. Il vivifie, il est incorruptible, immuable, éternel, juste, sage, droit, bon, puissant ; il gouverne, il distribue les dons de la grâce ; il existe partout, il se trouve en tout ; il remplit l’univers, il règne dans le ciel, il est répandu dans les puissances d’en haut ; il remplit les êtres, chacun selon sa capacité, et néanmoins il est toujours pleinement en lui-même ; il demeure avec les saints, sans se séparer de la sainte Trinité. Il pénètre les secrets de Dieu, il reçoit toujours du Fils, il est envoyé par le Fils, auquel il est joint de toute éternité. Il glorifie, mais sa gloire est en