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    1. ESPAGNE (ÉGLISE D’)##


ESPAGNE (ÉGLISE D’), ÉTAT RELIGIEUX

582

Les sœurs de SaintJean-de-Dieu ont des maisons :

A

POUR

Al’MIVBHE

Madrid

FoUes

700

Madrid

Petites orphelines

70

Barcelone

Folles

650

Malaga Santa Aqueda

50 300

Palencia

100

Paniplona’—

100

1. Établissement

sub

entionné par la Députation pro

vinciale de la Navarre.

Ces assistées sont soignées par 447 sœurs réparties dans les sept établissements.

A -Madrid seulement les sœurs de la charité, réparties en 27 maisons, et au nombre de plus de 700, assistent des milliers d’indigents.

Les Hermanitus de lus uncianos desamparados (petites sœurs des vieillards abandonnés) espagnoles avaient (en 1908), dans les diverses provinces d’Esjiagne, 128 maisons et hospitalisaient 4 641 personnes.

Les petites sœurs des pauvres (françaises) ont (en Espagne et Portugal) 52 maisons, 5 500 sœurs, 45 000 assistés. Les Teniarias trinitarias ont à Madrid, Barcelone, Scville, Santander et Villanueva de Santander 600 hospitalisés.

Les Ilennanas Carmelitas de lu Caridad ont :

    1. PROVINCES##


PROVINCES.

NOMBRE de

NO.MBRE de

NOMBRE Piiosri NOMliRE d’assistées

MAISONS

ST’.'RS.

TAI.tSÉES.

raiin-’C.

j.licante…

2

M)

164

917

Barcelone…

l’i

u ; s

554

238

Cadiz

4

39

20

497

Caria gena… Costellon…

1 1

10 15

75 2

Geron : i….

6

37

388

Lerida….

5

37

3

67

l-ogron’i.. Madrid…

2 1

17 24

1 14

32

Tarragona.. Valence….

4 3

51

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l(i 76

Vizcaya….

1

4

9

Signalons comme une œuvre très originale d’apostolat proprement dit et d’apostolat social, celle que poursuit dans une région particulièrement déshéritée, celle des Hurdes, Mgr.Jarrin, évoque de Plascncia.

Séverine Aznar, El catolicisnto social en Espaïui ; P. Antonio Vicent, Socialismo ii Anariiuismo, 1893 ; Angel Marvaud, La question sociale en Espagne, Paris, 1910 ; I.a paz social, revue mensuelle publiée ; ’i Madrid depuis 1907, dirigée par Scverino Aziiar jusqu’i’i janvier 1910 (compris), puis par Enrique Rcig ; Jievisla social hispano americana, Barcelone, 1910, 9’année ; lievista calôlica de cuestiones sociales, Madrid, 1910, 16’année ; Anales del Instituto nacional de Prévision, Madrid, n. 1, juin 1009 ; n. 2, octobre 1909 ; n. 3, janvier 1910 ; El pueblo nbrcro, periodico quincenal. Valence, 1910, 7’année ; Miguel Sastrc, I^as huelgas. Valence, 1908 (et une série d’études du même auteur sur les grèves de Barcelone) ; Rivas Moreno, I.a miitualidad y los a*n/ariado5, Valence, 1900 ; Enrique Rcig, /Vcsen/c f/ poroenir economico de la Iglesia cspm’wla ; Mgr Lopez Pelæz, El presupiiesto del clero, Madrid, lOtO ; Gabriel Palau, S. J., trad. fr. par Louis Lebesson et Paul.lury. l.e catholique (Faction ; llistoria de [la /undacion del [Monte-I’io (/ miilita-Udad del clero de la diocesis de.’/rt’irid-.l/ca7n, Madrid, 1908 ; Cronlca del Congreso nacional de Jlurdanofilns relebrado en l’iiisencia quin 1908), Plascnciii. Pondant quelque temps a pani une revue spécialement consacrée il l.as Jlurdes (1903-1908), Plasencia :.Favicr Vales Failde, Un soriolàgo purpurado, Madrid, 1909 (celle brochure, consacrée nu cardinal Sancha, contient de très précieux renseignements

sur le mouvement catholique social en Espagne et sur l’esprit populaire et apostolique du clergé). Sur ce caractère populaire, voir encore Gauguin, Un mol d’Espagne. dans la Revue du clergé français, 1° novembre 1898. L’Action populaire a publié (Actes sociaux, n. 38) sous le titre de Ac(es épiscopaux, Espagne, des extraits fort intéressants au point de vue social. Fermin Hernandez Iguesias, La beneficencia en Espaiïa, 2 vol., Madrid, 1876, en particulier, t. II, p. 789 sq.

VI. L’Église d’Espagne et l’Église universelle. — Si la doctrine catholique est toujours et partout semblable à elle-même, les nations qui la professent ont, chacune, leur tempérament et leur histoire ; ce tempérament et cette histoire peuvent être en harmonie avec le catholicisme ou lui opposer, parfois, des forces antagonistes.

Nous avons vu comment, par son action sociale, faisant face à des problèmes qui se posent à peu près de même dans toutes les grandes nations, l’Église d’Espagne, tout en utilisant les opportunités qu’elle doit à sa magnifique liistoire, corrige aussi ce qu’elle avait conservé de particularisme comme Église nationale et comme Église d’État. Encore le problème social, pour universel qu’il soit, l’intéresse-t-il en tant qu’il se pose en Espagne. Il nous reste donc à voir l’Église d’Espagne dans ses relations avec la grande communion catholique.

C’est par l’éducation chrétienne que s’affirme l’universalité qui doit dominer les contingences du temps et du lieu ; et nous devons examiner successivement l’instruction religieuse du clergé et celle des fidèles.

Instruction du clergé.

 Les séminaires, dont

un certain nombre étaient très anciens en Espagne, avaient été réglementés par les IP, IV" et VI’^ conciles de Tolède, et c’est conformément au concile de Trente, sess. xxiii, c. xviii, que le concordat de

1851 prévoit l’érection d’un séminaire par diocèse. Séminaires et universités ensemlile donnaient aux

études ecclésiastiques un niveau élevé. La révolution de 1868 alla jusqu’à supprimer la théologie des universités que la théologie avait fondées, comme l’observe justement Mgr l’évêque de Jaca (décret du 19 octobre 1868). Le décret du 20 octobre 1868 déclara les ordinaires libres d’organiser comme ils l’entendraient les études théologiques dans les séminaires.

A la suite du concordat, le gouvernement, d’accord avec le Saint-Siège, avait par décret royal du 21 mai

1852 laissé aux évêques la nomination des recteurs et professeurs de séminaires ; le 31 août, il avait autorisé les séminaires à recevoir autant d’externes qu’ils voudraient, et le 28 septembre, une Cédule roij(de donnait le Plan d’études pour les séminaires conciliaires. « Le clergé espagnol, écrit Léon XIII dans la Lettre apostolique Non mediocri, 25 octobre 1893, a brillé longtemps d’une vive lumière dans les sciences divines et dans les belles lettres ; grâce à ses talents il a contribué grandement à la r/randcur de la foi chrétienne et au renom de su patrie… »

Il n’est pas étonnant, d’ailleurs, que l’Espagne ait vu naître tant de si grands hommes ; en effet, sans parler de la vigueur naturelle des esprits, on y trouvait des secours et des instruments de toute sorte, excellemment disposés pour amener les études à la perfection. Il sudit de rappeler les grandes universités d’Alcala et de Salamaïupie qui, sous la vigilante direction de l’Église, furent les magnifiques asiles de la sagesse chrétienne. A ce souvenir se joint tout naturellement celui des collèges qui reçurent en fouie des ecclésiastiques distingués par leur talent et par leur amour de la science. Mais est venue la tempête révolutionnaire « Ainsi disparurent les universités catholiques et leurs collèges ; ainsi disjjarurent aussi les séminaires eux-mêmes… Le Saint-Siège