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EPIGRAPIIIE CmiETIENNE


castilatls, siiininæ, egrci/uv caslilalis, tolius piidiciliæ, inlœsi genialis tori femi/ui, clc. Pclka, op. cit., p. 27, 30, 31. D’une épouse clircHiciinc de lîome on (Hl : …|| QUIEUS (=c((/uO FIDELITATEM ET CASTITA-TE (m) ET BONITATE(/ ; (), OMNES VICINALES EXPERTI SUNT. QU/E || ANNIS N{umcro) XIII. AB-SENTIA VIRGINI(/) SUI SUAM CAS TITATEM CUS-TODIVIT. De Rossi, J{uma sollcr., t. iii, ])1. xxiv-XXV, n. 4 ; Mon. lit., t. i, n. 296C. Ailleurs on relève d’autres vertus. Ainsi des marbres nous attestent que, malgré les dangers sans nombre, les femmes ont suivi leurs maris jusqu’au bout de leurs pérégrinations ; plusieurs n’ont pas reculé devant les distances très considérables pour honorer la mémoire du mari décédé à l’étranger. Telle une Gauloise ! Iartina, dont il est dit : VENIT DE GALLIA PER MANSIONES L, UT COMMEMORARET MEMORIAM DUL(cm ;) Mi MARITI. Pelka, op. cit., p. 43. Les épitaphesfont aussi mention du bonheuret de la paix qui régnaient entre les époux et de la subordination de l’épouse : bene meciim vixit, sine iilla lœsionc animi, sine alla qiierela, sine ulla bilæ (sic), macula, culpa, discoidia, controversia, etc. ; N., QU>E BENE VIVENDO IVIARITALI CONSECUTA EST DISCIPLINA. Pelka, op. cil., p. 42 ; Leclercq, Diciionn. cl’ach. ckiél., t. i, col. 1022. La vrai." épouse nous est admirablement peinte dans les lignes suivantes gravées sur une tombe gauloise antérieure au V siècle : CASTITAS, FIDES, CARITAS, || PIETAS, OBSEQUIUM, || ET QU/ECUMQUE DEUS || F/EMINIS INESSE |1 PR/E-CEPIT HIS ORNATA 1| BONIS SOFRONI || OLA IN PACE QUIESCIT, etc. Le Blant, Inscripl. cliirl.. t. II, p. 111, n. 438 ; Pelka, op. cit., p. 42.

L’eschalologie.

1. La vie humaine ; la morl. —

La vie a un caractère essentiellement passager. Elle est comparée à un navire qu’il faut conduire au port de l’éternité : sur deux monuments du Latran, p. xiv, 49 ; XVI, 63, sur l’épigraphe de la vierge africaine Castula, sur un marbre publié par Passionei, où le navire porte le nom du défunt, qui parfois y figure sous le symbole de l’orante ou de la colombe. Wilpert, Jungfrauen, p. 48, 49 ; Passionei, Iscriz. anl., p. 125, n. 88 ; Perret, op. cit., pl. 32, n. 80 bis ; 69, n. 7. On la compare encore à une course, par exemple, dans le dernier vers du bel éloge métrique de la martyre Zosime († 275) : nam fide scrvala cursum cum pace peregil. De Rossi, Bullel., 1867, édit. franc., p. 82. L’Écriture aura probablement fourni l’idée de cette image. Ps. cxviii, 32 ; I Cor., ix, 24 ; II Tim., iv, 7. Le cheval, qui figure sur certaines épitaphes du iixe siècle et qui, dans plusieurs cas, a une signification certainement symbolique, exprime la même pensée. De Rossi, Bullel., 1873, pl. xi ; Armcllini, // cimilero di Sanl’Agnese, pl. xiv, n. 1 ; Kôm. Quaiialschrifl, t. XV (1898), p. 399 sq. ; Cahrol, Diclionnaire d’arch. chrét., t. I, col. 936, 937. Aussi vivre sur la terre, c’est vivre à l’étranger. Corp. insc. græc-, n. 9683 ; Mon. lit., n. 3278. La terre n’est qu’un lieu de passage ; le ciel est notre patrie. Le Blant, op. cit., 1. 1, p. 7.

La mort, le chrétien l’envisage tout autrement que le païen. Pour lui, mourir, c’est dehilnm nalumlem solvere, reddere debilum vitse suæ. Domino rerwn debitum commune omnibus reddere, De Rossi, Bullel., 1882, édit. franc., p. 57 ; 1873, édit. franc., p. 174 ; Inscripl. christ., t. i, p. 392, n. 882 ; c’est esse substractum rébus humants, esse Iranslalum de sœculo, De Rossi, Bullel., 1881, édit. franc., p. 169 ; Ronia soller., t. iii, p. 45-48 ; c’est encore decedere, exire de cor porc, reddere Dca animam, terne corpus, ire ad Deum, nçtonyM-jtX-t 7 : pôç rbv xjp-.ov, migrare ad Dominum, ad aslra, acceplum esse apud Deum, receptum esse ad Deum, cœlestia régna peiere, etc. Wilpert, Jungfrauen, p. 95, 96 ; De Rossi,

Bullel., 1873, édit. frac., p. 162 sq. ; Inscriplchrist. , t. I, p. 80, n. 140 ; Fûhrer, Sicilia sotterranea, p. 163, n. 6 ; Le Blant, op. cit., t. ii, p. 487, 493 ; De Rossi, Inscripl. christ., t. i, p. 9, n. 5 ; Ilim, op. cit., p. 10, n. 7. Tous mourront : ncmo immorlalis, ov&s’i ; à’JàvaToç, du moins, dans ce monde, èv -y /.6’j]].t, t tojtw, comme l’expliquent quelques inscriptions trouvées en Orient. Mais la mort, la durée du séjour au tombeau, l’admission au ciel dépendront de la volonté de Dieu : Dei voluntatc, quando Dcus voluerit, cum Deus pcrmiscrit, etc. l.eclcrcq, Diclionnaire d’arch. chrét., 1. i, col. 3115 ; Perret, op. cit., pl. 39, n. 131 1er ; 21, n. 5. Aussi, sauf des cas particuliers justifiés par des circonstances spéciales, les chrétiens évitent les manifestations de douleur inconsolable, violente même des païens. On n’est pas insensible, mais on envisage la mort d’une autre manière. IS C(/ !)RISTO DATUS, écrit-on sur la chaux fraîche d’un tombeau d’enfant mort en 348. De Rossi, Bu//e/., 1879, édit. franc., p. 139. OR-BATI NON SUNT, dit-on encore de parents Ij^onnais, à la mort de deux jumeaux, DONA DEDERE DEO. De Rossi, loc. cit. Comme conclusion pratique, les monuments présentent les exhortations suivantes : aux parents : COMPREMATUR PECTORUM || GE-MITUS. STRUATUR FLETUS OCULORUM, Le Blant. op. cit., 1. 1, p. 93 ; au mari et aux enfants ; PARCITE VOS LACRIMIS, DULCES CUM CONIUGE NAT/E. VIVENTEMQUE DEO CREDITE FLERE NEFAS, De Rossi, Inscripl. christ., t. i, p. 371, n. 843 ; ou bien : ÔavoOcja yàp (= la mère) oj Ôivi, (j.o-Jvi, 1| o-jijï t.’Ji-.i Trpo/i>, o17t£v -/.XI t’O.iiivt vûv É’tt [xàXÀov 1| oupâvoôiv (j.iv ôpâ xx’i TÉpïtïTat r15k (fjyÔKTuzi. Bayet, op. cit., n. 118. La vraie raison nous est fournie par une épitaidie gauloise : MORS NIHIL EST ; VITAM RESPICE PER-PETUAM. Le Blant, op. c ; 7., t. i, p. 31, n. 12, pl. 3.

2. Le tombeau est la demeure transitoire du corps. Il est parfois appelé domus, oTxo ;. Boldetti, op. cit., p. 463 ; Dumont, Mélanges, p. 337. Quelques épitaphes de la fin du m" et du ive siècle présentent l’expression CELLA /ETERNA et surtout DOMUS /ETERNA, ot/.o ; àià)vio ;, par exemple, au Latran, p. viii, 16 ; XVII, 36, en Afrique, en Orient. Cette formule, d’origine égyptienne, a passé aux Juifs qui l’ont modiliée d’après leurs idées religieuses. Perles, dans Monalsschrijt fUrGeschichle und’Wissenscha/l des.ludenlhums deFrankel, t.x(186l), p.318, 349. L’Écriture la connaît. Sip., XII, 5 ; II Cor., v, 1. Inoffensive comme le D.M., elle ne renferme nullement un argument contre la foi à la résurrection, ce que nous indique souvent le contexte. Sur un marbre romain on dit que cette domus œtcrna n’est que temporaire : IN FINEM S.C-CULI FELICITAS SIBI DOMUM /ETERNAM… PARA-VIT, De Rossi, /o ;  ; i(( coller., t. iii, p. 456 ; et un marbre

de Catane commence ainsi : o ; /.o ; aliivio ; âv y^tx>. Leclercq, Dictionnaire d’arch. chrét., t. ii, col. 2525.

Assez souvent on rencontre l’appellation y.oiur|Tr, piov, surtout en Macédoine, où, dès le iii’e siècle, on ajoute volontiers les mots eu ; àva^Tâo-sw ;. Corp. insc. græc., n. 9305-9314 ; De Rossi, Bh/W., 1890, p. 58 ; Nuovo bullel., 1900, p. 76, 77 ; Mélanges d’archéologie cl d’histoire, t. xx (1900), p. 229 sq. Le séjour au tombeau est un sommeil. Joa., xi, 11 ; I Thess., xv, 13-15. De là l’expression sj꣒.v, dormire (reposer dans le tombeau) sur de nombreux monuments du iii’e siècle, en Bithynie, à Autun et ailleurs. Mon. lit., n. 2785. 2826, 4278. De là les formules : Èv £Îpr, vïi ïi y.oî’ijir, ^ :  ; a.j-o~j, Nuovo bullel., 1901, p. 244 ; /.o’.ar^’j :  ; iio ; àvaczàaitt ) :, fréquente également en IMacédoine, De Rossi, Bullel., 1890, p. 54, 57 ; Nuouo bullel., 1900, p. 76, 77 ; in pace dormit, in pace Domini dornnas, etc. Nuovo bullel., 1901, p. 244 ; De Rossi, Bullet., 1881r édit. franc., p. 72. T"ne épitaphe romaine, duiipsiècle.