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ÉPIGRAPHIE CHRETIENNE

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franc., p. 9. Occuper ce siège, c’est, comme le dit l’inscription du pape Célestin sur la mosaïque de Sainte-Sabine, être le premier évêque du monde : CULMEN APOSTOLICUWl CUM CŒLESTINUS HA-BERET, ] PRIMUS ET IN TOTO FULGERET EPIS-COPUS ORBE.De Rossi, Inscripl. christ., .. ii « , p. 24, n. 27. Saint Damase est nommé le vicaire du Christ, anlisles Christi ; Siricius est appelé magnus saccrdos, un autre pape, pas/o/- s ! (m/nus, le pape Libère, Aumm » s saccrdos. Ihm, op. cit., p. 9, n. 5 ; p. 96, n. 93 ; p. 77, n. 73. Sur leurs épitaplies encore visibles aujourd’hui, les papes du in’e siècle, enterrés à Saint-Calixte, portent le simple titre de âTtiTxoTto ;, episcopiis. De Rossi, Romasottcr., t.ii, pl. iii, etc. ; Nuovo bullet., 1909, p. 35 ; Analecta bollandiana, 1910, p. 184 sq. C’est à tort qu’on a voulu attribuer à ce titre le sens d’évêque par excellence. Le nom de papa, réservé plus tard à l’évêque de Rome, se rencontre de bonne heure. A la fin du in<’siècle, le diacre romain Severus déclare qu’il a fait : CUBICULUM DUPLEX…, lUSSU P(a) P(a’) SUI MARCELLINL De Rossi, Inscript, clirist., t. I, p. cxv ; Mon. lit., t. i, n. 2877. Une femme de Spolète est confirmée A LIBERIO PAPA ; le calligraphe Philocalus de saint Damase se dit DAMASI PAPAE CULTOR ATQUE AMATOR. De Rossi, Bull., 1869, édit. franc., p. 24 ; 1873, pl. xii ; Ihm, op. cit., p. 25, n. 18. Une épitaphe mutilée, trouvée à Rome en 1903, porte la mention : SUB JULIO A (ntistite). La formule a une double importance : elle prouve qu’avant le milieu du iv'e siècle on avait commencé à dater d’après le gouvernement des papes ; en outre, elle montre qu’on a eu tort de voir une protestation contre le schisme de Félix et d’L^rsicinus dans les trois formules connues jusqu’ici : SUB LIBE(r/o papa), SEDENTE PAPA LIBERIO, SUB DAMASO EPIS-CO (po) qui n’ont d’autre signification que celle d’une simple date chronologique. Il en est de même de la mention : SALVO SIRICIO PAPA et SALVO SIRICIO EPISCOPO ECCLESIAE SANCTAE. Nuovo bullet., 1903, p. 316 ; 1904, p. 252, 28.

b) Quant aux autres membres de la hiérarchie, l’épigraphie nous atteste l’existence des différents degrés tels que nous les avons encore aujourd’hui. Beaucoup de clercs restaient leur vie durant dans tel ou tel ordre inférieur, d’autres avançaient par degrés. L’épitaphe de l’évêque Latinus de Brescia, qui vivait au in<e siècle, indique même les années passées dans chaque ordre. De Rossi, Ballet., 1876, édit. franc., p. 104. Celle que saint Damase fit placer à l’entrée des archives commence ainsi : Hinc puer, exccptor (notaire), lector, levita, saccrdos. Ihm, op. cit., p. 58, n. 57. L’éloge métrique de son prédécesseur Libère fournit les mêmes renseignements. Par contre, on trouverait, selon Armcllini, Archeol. crist., 1898, p. 539, dans un marbre de Fiésole, du we siècle, un exemple d’ordinations faites per saltum. Plusieurs fois les textes épigraphiques mentionnent des clercs mariés, Pelka, Altchristliche Ehedenkmdler, p. 76-94 ; mais ils ne nous disent pas très clairement quand le mariage a été conclu. Parmi les évêques mariés qu’on connaît, aucun n’appartient à la liste de Rome. Sur l’épitaphe du prêtre Valens de Villeneuve-lezvvignon, de 586, on lit : IVRA SACERDOTII SERVANS NO-MENQUE lUGALIS. Est-ce un indice de la continence pratiquée par le titulaire, comme 1I. Le Blant l’a cru, ou bien une opposition peu cachée contre le célibat, conmie l’admet Leclercq ? Le Blant, Inscript, chrét., t. II, p. [418, n. 597 ; Nouveau recueil, n. 298 ; LeceTcq, Dictionnaire d’arch. chrétienne, t. ii, col. 28232827.

c) Évcques. — En dehors d’une épitaphe portant le simple nom de LINUS, dans lequel M. De Rossi, Bullet., 1864, édit. ital., p. 50 ; 1870, édit. franc., p. 99,

a voulu voir le nom du premier successeur de Pierre, et d’un marbre phrygien portant l’inscription Mr, T || poÔ61pi, ÈTTiCTxÔTi I ! (.) que les Mon. lit., 1. 1, n. 2789. font remonter jusque vers l’an 200, les plus anciens monuments qui donnent les noms d’évêques se trouvent au cimetière de Saint-Calixte : ANTêPCûC eni (o-y.oTio :) ; (DABIANOC eni (crx.ouoç) ; AOYKIC (Lucius) ; GYTY-XIANOC eniC Uotkjz) ; OYPBANOC ( ?) ; nONTIA-NOC ERIC UoTi’jc) ; r(a ; ojY EHI (txotiou) ; COR-NELIUS MARTYR EP(iscopus). Mon. lit., p. cix, note 5. Dom Leclercq, Dictionnaire d’arch. chrét., t. i, col. 1097, place à la fin du iiie siècle une épitaphe de Saint-Alexandre, sur la voie Nomentane : PETRUS EPISCOPUS IN PAGE… ; de même, De Rossi, B(///f/., 1876, édit. franc., p. 101. FI. Latinus, de Brescia, a vécu au iii<’siècle ; de même, Julien, évêque d’Aieta, en Calabre. L. Petronius Dexter meurt évêque de (>hiusi en 322. A la même époque vécut Eugenius de Laodicée, d’abord officier, puis confessor sous Maximin Daja, ensuite évêque pendant un quart de siècle. Expositor, 1908, p. 389 sq., 546 sq. ; 1909, p. 307 sq. ; 1910, p. 51 sq. Un monument de Tipasa fait un bel éloge de l’évêque Alexandre : ALEXAN-DER EPISCOPU (s /) EGIBUS IPSIS ET ALTARI-BUS NATUS, Il ^TATIBUS HONORIBUSQUE IN /ECLESIA CATHOLICA FUNCTUS, |1 CASTITATIS CUSTOS, KARITATI PACIQUE DICATUS, || CUIUS DOCTRINA FLORET INNUMERA PLEBS TIPA-SENSIS II PAUPERUM AMATOR, /ELEMOSIN/E DEDITUS OMNIS, |1 GUI NUNQUAM FUERE, UNDE OPUSC/tLESTE FECISSET, etc. Une autre épitaphe africaine, du ive siècle, est ainsi libellée : …NOBILIS ANTISTES PERPETUU(s) || QUE PATER ! | NAVI-GIUS POSUIT CRISTI LE || GISQUE MINISTER. De Rossi, Bullet.. 1876, édit. franc., p. 97-121 ; 1894, p. 90, 91 ; 1886, p. 26 sq. ; Xystus, op. cit., t. ii((, p. 180-185. Plusieurs de ces évêques étaient mariés ; mais nous n’ajjprenons point l’époque de leur mariage. Pelka, Ehedenkmaler, p. 77, 78. Un monument de 491 ou 526, trouvé à Terni dans l’Ombrie, mentionne une femme qui reçoit le titre d’episcopa. Diehl, op. cit., p. 15, n. 65 ; Corp. insc. lat., t. xi, n. 4339.

d) Prêtres. — Les inscriptions mentionnant des prêtres sont anciennes. La suivante, de Sainte-Domitille, est probablement du ii"e siècle : (DATTTO AGMAIOC rÎP (71p£(T|3JTr, ;) KAI || OYAni(a) KONKOR-DIA CYMB(toc).

De Rossi, Bullet., 1871, édit. franc., p. 31, fait remonter à peu près à la même époque une autre, découverte à Sainte-Agnès : AVR. HELIODORVS. PRT (presbyter ?). Un prêtre-médecin fut enterré au iii’siècle au plus tard dans la crypte dite de Saint-Corneille : AIONYCIOY i| lATPOY II nPeCBYTEPOY ; musée du Latran, p. x, n. 10 (calque). De Rossi, i ?o/71a sotter., t. I, pl. XXI, n. 9 ; Mon. lit., n. 2986.

En Phrygie, au iiie siècle, Aurélius Dionysius, 7rps<jêjtepoç, établit de son vivant un cimetière réservé à tous ses frères. Mon. lit., n. 2795. Dans l’escalier qui descend à la basilique de Sainte-Agnès, on lit sur un marbre du iV-V siècle : LOCUS VALENTINI PR/ESB. Le modèle du prêtre nous est peint par quelques coups de pinceau dans l’inscription suivante attribuée à saint Damase : Presbyter hic volait Sisinnius ponere menibra, Onjnibas acceptas populis dignusque sacerdos. Qui scirel sanctsc servare fœdera matris, Blandas amore Dei semper qui vivere nossei Contentusque sao nesciret principis aulam. Ihm, op. cit., p. 33, n. 28. Plusieurs fois les monuments font mention de prêtres mariés. Nuovo ballet., 1902, p. 237, 238. Plus rarement on rencontre le nom de presbytera ou presbyterissa. Armellini, Arch. crist., p. 396 ; Corp. insc. lot, t. x. n. 8079 ; Diehl, op. cit., p. 12, n. 45. Le litre de prêtre-économe, otxov6[JLoç, qui était