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ÉPIGRAPHIE CHRETIENNE


des traits, par exemple, sur l’épitaphe de l’évêque Flavius de Verceil. Gazzera, op. cit., p. 106.

2. Pour un certain nombre d’inscriptions les lettres sont écrites au minium, appliqué à l’aide du pinceau soit sur la brique, ce qui est généralement le cas, De Rossi, Biillcl., 1881, pl. vii, viii, soit sur des plaques de marbre, soit sur l’enduit des murs. On les appelle du nom italien dipinti. Citons comme plus connues l’inscription de Philoméne à Sainte-Priscille, celle de la vierge Adcodate à Syracuse et l’épitaphe de Severa, illustrée par le P. Lupi et conservée aujourd’hui au Latran. Niiovo bullel., 1906, p. 258 ; Fuhrer, Forschiingen, p. 116. Au même musée on voit d’autres monuments dont le texte est tracé au charbon ou à l’aide d’une autre substance noire ; de même à Sainte-Priscille. Rom. Quuilalschrifl, t. xx (1906), p. 15 sq., pl. v-vi ; De Rossi. Bullel., 1892, pl. iv.

A Sainte-Agnès on a trouvé une matière blanche sur une brique rouge ; il en est de même d’une pierre du Latran. Marchi, Moniimenli délie cuti eiistinnc, p. 112 ; Rcim. Qnartalsclirijl, t. xix(1905), p. 142. n. 1.

3. Les inscriptions en mosaïque sont composées de petits cubes de pierre ou de verre comme les autres parties de cette peinture monumentale. Elles sont rares dans les catacombes de Rome, plus fréquentes dans les églises et aussi sur les monuments funéraires d’Afrique. Boldetti, Osservazioni, p. 547 ; Lcclercq, dans Dictionnaire d’archéologie chrétienne, 1. 1, col. 71.5723 ; Revue archéologique, 4<’série, t. iv (1904), p. 352 ; Hùbner, Inscr. llisp. Supplem., p. 83, n. 410 (du ive-ve siècle).

4. Les graffiti sont des inscriptions tracées à la pointe sur la chaux fraîche des loculi, sur l’enduit sec des parois ou encore, quoique plus rarement, sur la pierre. Les premiers, qu’on pourrait appeler graffiti sépulcraux, datent du moment de la sépulture, les autres proviennent de pèlerins qui ont visité les cimetières et les sanctuaires chrétiens et sont faciles à distinguer des premiers, même au sinqjle iioint de vue paléographique. Quelques-uns portent une indication chronologique, par exemple, celui de 374, découvert à Sainte-Priscille. De Rossi, Bullel., 1888-1889, pi. vi-vii ; 1890, p. 72-80. A cause de rcnchcvctrement des mots la lecture n’en est pas toujours facile. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un coup d’œil soit sur les graffiti de la chapelle des papes, publiés par De Rossi, Borna sotter., t. ii, p. 17 sq., pl. 161, et reproduits avec la transcription dans les manuels de.Marucchi, p. 246, 247, de Kaufmann. p. 254, 255, du P. Xystus, t. II o, p. 3.36, 337, soit sur les graffiti de la crypte des Saints-Pierre-et-Marcellin que nous donne le uovo bulleltino. 1898. pl. xiii-xvi. Disons dès maintenant, pour ne pas y revenir plus loin, que les graffiti ont une importance considérable, non seulement au point de vue arcliéologiquc et topographique, par exemple, pour la détermination des cryptes historiques, mais encore au point de vue dogmatique. Ils nous attestent l’usage de visiter les tombeaux et de prierpour les morts. Plusieurs d’entre eux renferment des invocations analogues h celles que nous trouvons sur les marbres épigrajjliiques : invocations adressées soit à f^ieu et aux saints pour les défunts, soit aux défunts pour les survivants. En outre, ils prouvent que dès la plus haute antiquité on venait de bien loin en pèlerinage visiter les tombeaux des saints, se recommander à leur intercession puissante, invoquer leurs recours pour la vie et pour la mort. Voir Communion des saints, t. m col. 454 sq., et Saints (Culte des). C’est à tort qu’on a associé aux graffiti les petites inscriptions qu’on trouve parfois sur des médailles, des vases, des sceaux, des verres à fond d’or. Pour ces petits objets on s’est servi très souvent d’une technique spéciale

qui intéresse plus particulièrement l’archéologie.

2° Les inscriptions opislographes sont des pierres qui sont écrites sur les deux côtés. Pour gagner du temps, ou surtout par économie, les chrétiens se servaient parfois de marbres portant déjà un texte soit chrétien, soit païen, soit profane, et gravaient sur le revers la nouvelle inscription en tournant vers l’intérieur de la tombe le texte primitif. De Rossi, Inscript, christ., t. I, p. 44, n. 122 ; p. 117, n. 238 ; p. 172, n. 391 (a. 391) ; p. 176, n. 403 (a. 392), etc.

3° Notons enfin pour la forme des épitaphes que les dalles plus minces ont servi à la fermeture des loculi ; celles de Rome sont généralement antérieures à l’an 410. Celles qui sont plus épaisses couvraient des tombeaux à ciel ouvert ou du moins placés horizontalement. Les pierres en forme de cippe ou de stèle sont moins rares en Orient qu’en Occident et attestent toujours une haute antiquité. Tels sont les monuments d’Abercius, d’Alexandre et d’autres.

V. D/r LA P.iLÉOGRAPHlE PnOI’IIE MR.r DITE. — Lcs^

monuments chrétiens présentent à peu près la même paléographie que les ijaïens, sauf que ces derniers se distinguent généralement par plus de régularité et d’art. La capitale est l’écriture usuelle. Mais, dès la fm du m’e siècle en Afrique, au iv « à Rome, au v<^ dans les Gaules, on constate divers changements qui annoncent l’écriture onciale. Les lettres A, D, 12, M commencent à s’arrondir, d’autres, comme I>, F. I, R. deviennent plus longues. Xuoro bullel., 1901, p. 240 ; De Rossi, Inscript, christ., t. i, p. 173, n. 395. La cursive paraît sur un marbre de l’an 296. De Rossi, Inscript, christ., t. i, p. 25, n. 18. C’est surtout d’elle qu’on se sert dans les graffiti.

Pour l’exécution, on peut dire qu’en général, aux ! ’' et II*’siècles, les lettres sont très bien formées ; elles le sont moins bien au ni’" ; elles deviennent difformes aux iv^ et V. l^es tables ajoutées aux grandes publications de MM. De Rossi, Le Riant, Hùbner, RoUer, . Perret permettent facilement de suivre cette décadence de l’écriture. Naturellement cette règle souffre plus d’une exception. L’uniformité n’existe pas toujours. Ainsi, dans les inscriptions les plus anciennes. De Rossi a pu distinguer ileiix types paléographiques particuliers : le type priscillien et le type ostrien. Une autre exception bien connue des archéologues concerne les caractères tout à fait typiques inventés pour les inscriptions du pape Damase par son secrétaire Furius Dionysius Philocalus. Perret, op. cit., . t. V, pl. 39 ; De Rossi, Ronia sotter., t. ii, pl. ii ; Inscript, christ., t. I, p. 145, n. 329 ; Bullel., 1884-1885, p. 7 sq. ; Carini, Epigraffa c paleographiii del papa Damaso, Rome, 1887 ; Le Blant, Paléographie des inscriptions latines du ni’siècle à la ffn du vii’, dans hi Revue archéologique, lll’^ série, t. xxix-xxxi (1896, 1897).

(7. DE I.A LAXOUE ET DE l.’onTIIOCnAPII E DES /.v.sr ; i/pï70vs. — l^Lestextes épigraphiques en langue latine sont les plus nombreux. Les textes grecs prédominent en Orient, l^n outre, l’i'^gypte en a produit en langue copte. Pendant les trois premiers siècles, le grec a été fréquenuneut employé ; Rome, par exemple, pour presejue toutes les épitaphes des papes du m'e siècle, parfois même dans les (iaules..Sur queUpies monuments on rencontre les deux langues à la fois. Perret. op. cit.. pl. Kt. n.23 ; 38, n. 127 ; Corp. in.sr. lai., t. v, n. 6195. Ailleurs, le texte latin est écrit en lettres grecques, par exemple, les graffiti cités par De Rossi. Ilultet., édit. ilal.. 1863, p. 2, 3, répitaphe d’une certaine Severa. de l’année 269, De PiossI, Inscript, christ., t. i. p. 18. n. Il ; ou encore le texte suivant, publié par Vj|()ert. Malereicn, ]). 185 : AeOYC XPICTOYC OMNinOTe(N)C CniPIT(OYM) TOY(OYM) PE0PirEPE(T). L’inverse est plus rare.