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ÉPICLÈSE EUCHARISTIQUE

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bonté, que ton Esprit-Saint vienne sur nous et sur ces oblations, qu’il les bénisse, les sanctifie, et fasse [de] ce pain le corps précieux de notre Seigneur, Dieu et Sauveur, Jésus-Christ, et [de] ce calice le sang précieux de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui a été répandu pour la vie et le salut du monde.

T()nvcG[j. ! i (Tou To riavâviov âç' T|jj.â( ; xa étt’i 'o. Trpoxîi(lEva ôiopa TaÛTa xal eùÀciyriffai aÛTa xai âyiàaai xa’i àvaSôUat TÔv |j.£v aptov toOtov aùrb tô Ti(j.tov aù>j.(x ToO Kupîou y.a 0eoû xal ! S(i)Tr, po ; r||xœv 'IritToûXpia-ToO, tÔ 8è TtOTïjptov toOto ay-ô TÔ Tt’fjiiov alfi.a toO Kupt’ou xal 08OÛ xai SwTr, poç r|[X(ôv 'I-/]iTOÛ XptdToO TÔ èxy^uôàv ûuèp Tri ; '^O’J xôaixou ÇiDÎ] ; Koù (TWT-opiaç. Le diacre : 'Ajvrjv, àfxriv,

Le prêtre : 'Hjjiâi ; Sa uâvTa ; Touç èx toO évbç apio’j xal Toû TtOTTipiou [jieTcj ; ovTaç èvâxraiç à).).r, >.oti : si ; êvô ; nv£j|j.aTo ; àyi’ou xotV(i)v ; av xal (j/i^Séva r, |j.â)v eî ; xpî[ji.a v) et ; xaTâxpt[j.a Trotr, o-atç (XETacTxeïv toû âyiou iTtop.aToç xa « "(jiaToç to-j

XpKJTO’J TOU, à), X* î'va £'J pto[xev à'Xeov xal x^^P'^ P-£'^ «  ^râvTwv Tôiv àyt’tov…

Brightman, Easlern Liturgies, Oxford, 1896, p. 405-406.

Au sujet de cette oraison, notons, dés maintenant, afin de prévenir une objection, qu’il n’y a pas à épiloguer sur le mot àva8eî^ai pour éluder ici la difiiculté créée par la demande de consécration que contient la formule, et pour ne voir dans l’intervention sollicitée du Saint-Esprit qu’une sorte d’ostension ou de manifestation. Il est désormais bien prouvé, en effet, que le verbe àvaSeï^at, comme son équivalent ÔTito ; à710çf|Vr, des Constitutions apostoliques, correspond pour le sens aux expressions uoir|(7at, Ttoeetv, Tzolrr o-ov, iva7toiT|iTri des autres formules d'épiclèse. Vasquez reconnaît déjà, contre Bellarmin, cette identité de signification que Casaubon, Renaudot, Du Perron, Le Brun, etc., ont depuis longtemps démontrée. Voir Le Brun, Explication de la messe, diss. X, a. 17, Liège, 1778, t. v, p. 278-282. Voici, du reste, l'épiclèse de la liturgie de saint Jean Chrysostome, où il n’y a place pour aucune ambiguité :

Le diacre : Amen, amen, amen.

Le prêtre : Quant à nous, qui participons à un seul pain et au calice, unis-nous les uns aux autres dans la communion d’un seul Esprit-Saint et fais qu’aucun de nous ne communie pour son jugement ou sa condamnation au corps sacré et au sang deton Christ, mais que nous trouvions miséricorde et grâce avec tous les saints…

MejAVTifiEvoi Toivjv Tr, Ç « TtOTTipéou Taûrr, ; èvro), -?, ? xai TcâvTuv tûv inzïp -?i[j.ô)v y£y£Vï)[/.éva)v, tov axa>ç>o>,

TOÛ TaÇOU, Tïjç Tpi-/)[X£pOU

avaoTâ(T£to{, tyjç eΠ; o-jpavoùç àvaêâdetoç, Tr, ; èx Ô£^.û)v xaÔÉSpaç, Tf|Ç SeuTÉpa ; xai £v8ô?ou TtàXiv TrapoudtaçTa trà ex twv tûv 7rpoc7çÉpofxev…, ïzi Tpoo-çépo[Asv CTot TYjV).oyixr|V Ta-JTï]v xai avat'|j.axTov XaipEiav xoà 7ïapaxa).o01J.£v as. xa ds6[J.£9a xai IxeteÛoij.ev, xaxti TE(JH|/OV TÔ lIv£Cl[Aâ '70 TÔ

"Ayiov £9'Y)(/, âi ; xai ÈTui Ta 7rpoxEi| ;.Eva ôtîipa Ta’jTa, xai

TI0Î-(1<70V TÔv (J.£V apTOV ToO Tov Ti’tJ-'Ov crù)[Aa toO XpccToO <70u. Le diacre : 'A[jir|V.

Le prêtre continue ; to 5è

Nous souvenant donc de ce commandement salutaire (c’est-à-dire de l’ordre donné par Jésus-Christ de renouveler la cène en mémoire de lui) et de tous les événements accompl i s pour nous, de la croix, de la sépulture, de la résurrection au troisième jour, de l’ascension dans les ci eux, de l’intronisation (du Christ) à ta droite, du second et glorieux avènement, nous t’offrons encore ce sacrifice raisonnable et non sanglant, nous te prions, te supplions et te conjurons, envoie ton Esprit-Saint sur nous et sur ces oblations, et fais (7 : o ; v, ar, v)[de]ce pain le corps précieux de ton Christ. Le diacre : Amen.

Le prêtre : Et [de] ce qu

ÈV TÔ » TTOT'^pÛi) TO’JTO) Tt’jJ.triV

a'|j.a TO’j Xp'.TTO’j iJOM. Le diacre : 'A ; j.r, v.

Le prêtre continue : jj.ETa êa).ùjV TO) Ilvc’jiJ.aTi TOI) T( ;)

'Ayt(i). Le diacre : 'Aij.t, v,

à(j.ïiv, à ! J.r|'/.

Le prêtre continue : wute yEvÉdOac toc ; j.e- : ix.'/.<xxë6.voj<T[v ei ; vri^/iv l/)yT)( ;, e’i : acpcTtv à|j.apTià)V, si ; xotvuvi’av ToO 'Ayîou tou IIvev|/aTo ;, si ; pa(n), £i’a ; o-jpavcôv 7t), r, p(i)pLa, Et ; Trappr|<TÎav Tr|V Tipô ; ul, (J-ï ; Et ; xptaa f' Et ; xaTâxpip.a.

Brightman, op. cit., p. 386 est dans ce calice, le précieux sang de ton Christ. Lediacre : Amen. Le prêtre : le transformant par ton Esprit-Saint.Lediacre : Amen, amen, amen.

Le prêtre : De manière qu’ils soient pour les communiants purification de l'âme, rémission des péchés, accomplissement du royaume de Dieu, gage de confiance devant toi, et non pas un jugement ou unfr condamnation. 387.

Notons, ici encore, une observation utile au sujet du participe aoriste ij.£Taoa/, (ôv. Certains auteurs, par exemple, Arcudius, Allatius, de Lugo, Vasquez, Maffei, etc., se sont basés sur cet aoriste pour nier tout simplement la difiiculté de l'épiclèse et adopter une traduction du texte grec, d’après laquelle le sens de cette prière serait celui-ci : « Fais que ce pain, , corps précieux de ton Christ, et ce qui est dans ce calice, sang précieux de ton Christ, que tu as changés par ton Saint-Esprit, deviennent pour les communiants purification de l'âme…, etc. » La construction grammaticale de la phrase grecque, non moins que la comparaison de la formule ci-dessus avec la précédente et avec celles des autres liturgies orientales, interdisent absolument une pareille traduction. Quant au participe aoriste, on sait que les Grecs l’emploient fréquemment avec un sens présent ; ici, ce sens est d’autant plus fondé, que le participe [jiETaoaXtôv est évidemment en concordance avec l’impératif aoriste 7rotv)(Tov ; or, on sait que l’impératif aoriste n’a jamais le sens du passé. Cucuel et Riemann, Règles fondamentales de la syntaxe grecque, p. 124, 125. Aussi Renaudot a-t-il pu écrire à bon droit : Quod nonnulli (j.ETaêaXwv ad prseterili significationem referunt, inaniter prorsus et absque probabili aactoritate ; nullius ad coplicas liturgias momenti est, iit neque ad syras, jacobilicas aul melchiticas. Liturgiarum orientalinm colleciio, Paris, 1716 ; 2^ édit., Francfort, 1847, t. i, p. 231. Cf. Hoppe, Die Epiklesis der griechischen und orienlalischen Liluigien und der rœmische Consekrationskanon, Schafïhouse, 1864, p. 213-214. Qu’on ne dise pas, d’ailleurs, que cette incise : « les changeant par ton Saint-Esprit » est une addition récente attribuable à l’opinion théologique qui prévaut aujourd’hui dans l'Église orientale, car le contraire est démontré par l’existence de cette même incise dans la liturgie arménienne et dans celle de Nestorius, l’une et l’autre directement apparentées dès leur origine à la liturgie byzantine. Ces deux liturgies ont même l’avantage de confirmer la signification de l’aoriste grec (ji.£Toêa)a)v en le traduisant par le participe présent : permutons Spiritu tuo Sanclo (liturgie arménienne), transmutante ea te et ea sanctiflcante per operationem Spiritus Sancli (liturgie de Nestorius). Hoppe, op. cit., p. 57, 66-67, avec références aux recueils de Renaudot et Daniel. Cf. Brightman, op. cit., p. 439.

L’exemple des deux liturgies byzantines de saint Basile et de saint Jean Chrysostome met sufiisamment en évidence la difiiculté suggérée par de telles formules au sujet des paroles qui opèrent la consécration, en d’autres termes, au sujet de la forme de l’eucharistie. A considérer le teneur de l'épiclèse et sa place dans le canon de la messe, il semblerait, à première vue, que la transsubstantiation n’a pas été accomplie par les paroles : « Ceci est mon corps ; ceci est