Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 5.2.djvu/90

Cette page n’a pas encore été corrigée
1479
1480
EUDES


sa brièveté, ce petit livre est un traité complet sur l’adininistration du sacrement de pénitence dans les missions. Dispositions des confesseurs, règles à suivre pour accueillir, encourager, examiner, interroger, absoudre ou renvoyer à plus tard les pénitents, remèdes propres à assurer leur persévérance, satisfactions à leur imposer, rien n’est oublié. Il n’est pas jusqu’aux cas réservés au souverain pontife et aux empêchements invalidant le mariage qui n’y soient sufTîsamment exposés. Il est vraiment ditficile d’amasser, sous un aussi petit volume, tant de sages conseils et de précieux enseignements. — 5° La dévotion au T. S. Cœur et au T. S. Nom de la Bienheureuse Vierge, in-16, Autun, 1648 ; Cæn, 1650, 1663. La première édition de ce livre ne contenait guère que les deux offices du S. Cœur et du S. Nom de Marie avec les messes correspondantes. Dans les éditions suivantes, le P. Eudes y ajouta un excellent discours sur la dévotion au Cœur de Marie, dont il fait l’histoire et dont il indique avec beaucoup de précision l’objet et la pratique. Si petit qu’il soit, ce livre est encore un des meilleurs qui aient été écrits sur ce sujet. Le Bienheureux en publia un résumé en 1666, sous ce titre : La dévotion au très saint Cœur de la très précieuse Vierge Marie, Mère de Dieu, in-16. — 6° Offices dressés en l’honneur de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de la très sainte Vierge, de saint Joseph, de saint Gabriel et de tous les saints prêtres et lévites, etc., in-12, Cæn, 1652, 1668, 1672. La dernière édition seule contient, dans leur intégrité et sous leur forme définitive, les ofïices du Bienheureux en l’honneur du saint Cœur de Marie, du divin Cœur de Jésus, du Sacerdoce de Notre-Seigneur et des saints prêtres et lévites. On y trouve en outre une quinzaine d’offices composés en tout ou en partie par le P. Eudes, ceux du saint Nom de Jésus, du saint Nom de Marie, de la sainte Enfance de Notre-Seigneur et de la très sainte Vierge, des Joies de Marie, de Notre-Dame de la Pitié, de Notre-Dame de la Victoire, etc. Le Bienheureux publia, dans un format différent, les messes correspondant à ces offices. Ces offices et ces messes sont remarquables par leur exquise piété. L’office du saint Cœur de Marie est, au dire de M. Boudon, « l’un des plus dévots que nous ayons, et il semble que la sainte Vierge en ait inspiré la douceur. » Dans une étude sur la Mère de Saumaise, le P. de Curley, jésuite, a fait un bel éloge de la messe du Bienheureux en l’honneur du Sacré-Cœur de Jésus, dont par erreur il attribuait la composition à la Mère Joly. « Si nous avions, dit-il, un nom à lui donner, nous l’appellerions la Messe de feu. C’est l'éternel amour éclatant en notes suppliantes et attendries. » Approuvés d’abord par un grand nombre fl'évêques, les messes et offices du P. Eudes en l’honneur des Sacrés Cœurs ont également reçu l’approbation de Pie IX en 1861. Ils sont encore en usage dans les instituts fondés par le Bienheureux et dans quelques autres sociétés religieuses. Les éloges donnés à ces offices conviennent à tous ceux que composa le P. Eudes, et spécialement à son office du Sacerdoce, consacré tout entier à chanter, avec les accents de l’admiration et de l’enthousiasme, les grandeurs, les vertus et les gloires du sacerdoce catholique. — 7° Le contrat de l’homme avec Dieu par le saint baptême, in-32, Cæn, 1654. Souvent réédité du vivant du P. Eudes, cet ouvrage fut réimprimé au xviiie siècle par M. Daon, supérieur du séminaire de Cæn, ce qui lui valut à cette époque un regain de popularité. On en a signalé une cinquantaine d'éditions, mais il est probable que le nombre en fut beaucoup plus considérable. Au commencement du xix<e siècle, les libraires catholiques le réimprimaient encore, tant à Paris qu’en province. Ce petit livre est digne du succès qu’il a obtenu. Le P. Eudes, en effet, a su y condenser

avec sa précision et sa piété ordinaires les enseignements de l'Écriture et de la tradition sur le sacrement de baptême, sur les avantages qu’il procure au chrétien, les obligations qu’il impose et les cérémonies qui en accompagnent l’administration. « J’ai eu le temps de goûter la céleste doctrine contenue dans ce livre, écrivait, en 1660, le P. Ignace de Jésus-Maria, carme déchaussé. Je l’ai lu deux fois tout entier, à genoux, en esprit d’oraison ; et je vous avoue sincèrement que c’est le livre le plus rempli de l’onction du Saint-Esprit qu’aucun autre de notre siècle… Le troisième chapitre me semble tout étincelant de feux et de flammes qui pénètrent l’intime du cœur pour l’animer à aimer Dieu de toutes nos forces. » — 8° La manière de bien servir la messe, Cæn, 1600. Ce petit livre, qui est lui aussi d’une piété remarquable, fut plus tard réuni au Catéchisme de la mission. — 9° Méditations sur l’humilité, el entretiens intérieurs de l'àme avec son Dieu, Cæn, 1663. Imprimés d’abord à part, les Méditations et les Entretiens furent dans la suite ajoutés au Royaume de Jésus, dont ils formèrent la Vllfi^ partie. Les Méditations sont l’explication de la profession d’humilité, en usage dans la congrégation de Jésus et Marie et dans plusieurs autres communautés. Elles sont très solides et très pratiques. Les Entreliens, qui ne sont en somme que des méditations, roulent sur la création et la fin de l’homme, et sur la grâce du baptême. Ils sont, comme les Méditations, très solides et très pieux. On ne peut guère trouver de meilleures méditations de retraite. — 10 » Le bon confesseur, in-18, Paris, 1666. Les Averlissements aux confesseurs n'étaient qu’un essai. Quand le Bienheureux voulut les compléter en y ajoutant les fruits d’une longue expérience, il s’aperçut qu’il n’y avait pas d’autre moyen à prendre que de remanier entièrement son premier travail et d’en faire un livre nouveau qu’il appela le Bon confesseur. Cet ouvrage est un de ceux qui ont fait le plus d’honneur au P. Eudes. Réédité une dizaine de fois de son vivant, il fut dans la suite réimprimé très souvent. On dit même qu’il fut traduit en plusieurs langues. C’est, en effet, un livre excellent, rempli d’onction, et tenant un juste milieu entre les deux excès qui se rencontraient alors dans l’administration du sacrement de pénitence, l’indulgence excessive et la sévérité outrée. Dans l’un des premiers chapitres, l’auteur traite longuement du zèle, et les pages qu’il y consacre peuvent figurer avec honneur à côté des plus belles qui aient jamais été écrites sur cette question. — 11° Manuel de prières pour une communauté d’ecclésiastiques, in-16. Cæn, 1668. C’est le manuel en usage dans la congrégation de Jésus et Marie. Il contient un grand nombre de prières, de litanies et d’exercices qui sont pour la plus grande partie l'œuvre du P. Eudes, et dans lesquels on retrouve ses pensées élevées, sa mâle énergie et son admirable piété. — 12" Règle de saint Augustin et Constitutions pour les religieuses de Notre-Dame de Charité, in-32, Cæn, 1670. Nous avons parlé plus haut de ces Constitutions, et nous avons dit que, bien qu’elles soient empruntées en partie à la Visitation, elles forment cependant une œuvre originale où l’on reconnaît à chaque page la marque du Bienheureux. La première constitution qui est la base de tout l'édifice, n’est guère que le résumé de ce que l’auteur avait écrit sur le zèle dans le Bon confesseur. — 13° L’enfance admirable de la très sainte Mère de Dieu, in-12, Paris, 1676, réédité en 1834, à Clermont-Ferrand, par Thibaud-Landriot, dans la Bibliothèque du séminariste. Ce livre fut suggéré au P. Eudes par le désir qu’il avait de faire rendre à l’enfance de Marie des honneurs analogues à ceux que, de son temps, tout le monde rendait à la divine enfance de Jésus. Le pieux auteur y traite des mystères, des excellences, des vertus de