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FIN DU MONDE


11. 3, 4, P. G., t. XXXIII, col. 873, 876. Le monde entier doit passer et toute maison doit être détruite. Comment Job reviendra-t-il dans sa maison ? Job, vii, 9, 10. lui-même l’explique par l’exemple de l’arbre qui renaîtra. Job, xiv, 7, 10. Cal., xviii, n. 15, col. 1033.

Après avoir cité Rom., viii, 22, 23 ; Is., lxvi, 22 ; XLv, 8, saint Épiphane ajoute que ce n’est pas une chose vaine, soutenue par des hommes ineptes que de dire que Dieu a créé l’univers entier pour qu’il soit habité et qu’il subsiste toujours. D’où il est nécessaire que la terre et le ciel existent encore après la conflagration universelle. L’explication de cette doctrine demanderait de longs développements. Toutes les choses ne seront pas changées en une matière en repos et sans mouvement, ni en une matière semblable à celle qui existait auparavant ni au néant absolu et à la destruction. L'évêque de Salamine se pose alors cette objection : Si l’univers entier ne périra pas, comment le Seigneur a-t-il dit que le ciel et la terre passeront, Matth., xxiv, 35, et le prophète que le ciel se dissipera comme la fumée et que la terre vieillira comme un vêtement, Ps. ci, 27? Il y répond, en disant que c’est la coutume de l'Écriture d’appeler àirwXecav Tr.v SIC To y.pS'.TTOv xal âvSoÇÔTSpov àitoxaTiTTao-iv TaÙTr, ? Toû xo<T|j.ov 5J.cTaêo), r|V, ofov toO upôaŒv nyjiiJ.cnzo^ àucjÀ>.-JHivo’j y.aTa t ; ^v aiç tÔ çaiSpôrarov àjiâvTwv è^aÀ/.ayriv. Il n’y a rien de contradictoire ni d’absurde dans les saintes Lettres. Or, I Cor., vii, 31, saint Paul ne dit pas : Le monde passe, mais : La figure de ce monde. L'Écriture a l’habitude d’appeler mort le changement d’une figure antérieure en quelque chose de mieux et de plus beau : ainsi, le passage de l’enfance à l'âge mûr. I Cor., XIII, 1. La créature sera troublée comme si elle devait périr dans cette conflagration pour être créée de nouveau, mais elle ne sera pas détruite, pour que nous habitions dans un monde restauré, étant xousmêmes restaurés et exempts de douleur. Ps. ciii, 30. Enfin Dieu fera un air plus tempéré. Comme la terre persévérera après la fin du siècle présent, il faut qu’elle soit habitée par des hommes immortels, qui n’engendreront plus, mais seront comme des anges. Ce serait donc une foUe de se demander comment des hommes vivraient s’il n’y avait ni air ni terre, ni rien du tout. Hær., lxiv, n. 31, 32, P. G., t. xli, col. 1120-1121.

Selon saint Jean Chrysostome, quand Jésus a dit : Le ciel et la terre passeront, Matth., xxiv, 35, il l’entendait de la fin des choses et il parlait des éléments, pour montrer que l'Église est plus grande que le ciel et la terre. In Matth., homil. lxxvii, n. 1, P. G., t. Lviii, col. 702. Voir au.ssi l’auteur de VOpus imperfectiim in Mallli., homil. xlix, P. G., t. lvi, col. 921. La créature est sujette à la vanité. Qu’est-ce à dire ? Elle est devenue corruptible. Pourquoi ? A cause de l’homme pécheur. La terre a été maudite. Le ciel lui-même, vieillissant avec la terre, sera ramené enfin à un meilleur sort, selon le prophète. Ps. CI, 26, 27 ; Is., li, 6. Il n’est pas destiné à une perte absolue, puisque les hommes ne subissent qu’une mort temporaire, par laquelle ils passeront à l’immortalité ; il en sera de même de la créature. Elle ne sera plus corruptible, mais elle suivra la beauté du corps de l’homme ressuscité. Devenue corruptible à cause de l’homme, elle sera incorruptible, quand il le redeviendra lui-même. In Epist. ad Rom., homil. XIV, n. 5, P. G., t. Lx, col. 530.

Théodore de Mopsueste déclare que les sages de la Grèce, qui enseignent Tr, v vatz-'j çwrjvi xoO xdtrjj.o-j, admettent facilement ce qui est dit du soleil et de la lune, mais ils refusent d’admettre ce qui est dit de la chute des étoiles du ciel, parce qu’ils ignorent la puissance de Dieu, aux ordres et à la volonté de

qui toutes choses obéissent. In Ev. Malili., xxiv, 29, P. G., t. Lxviii, col. 712-713.

Théodoret dit que le ciel et la terre, qui ont été créés, sont changeants et que le créateur seul est immuable. Tout ce qu’on voit vieillit et imite la vétusté des vêtements. Dieu changera le ciel et la terre et les renouvellera, en les rendant incorruptibles de corruptibles qu’ils étaient. In ps. cl, 26, P. G., l. Lxxx, col. 1684. Saint Paul a annoncé le changement de l'état présent du monde. In I Cor., vii, 31, P. G., t. Lxxxiii, col. 281. Il a enseigné que la créature corruptible deviendra incorruptible après la résurrection des élus. In Epist. ad Rom., viii, P. G., t. lxxxii, . col. 136-137.

Saint Cyrille d’Alexandrie se déclare incapable de parler exactement de la rénovation des éléments du ciel et de la terre, qui aura lieu selon la volonté de Dieu. Le soleil et la lune s’obscurciront, les étoiles tomberont comme des fleurs, le créateur les changeant comme il voudra. Les éléments eux-mêmes seront troublés. Le genre humain étant renouvelé, àvay.EçaXatoOtai v.a ijuvavaxTi'îsTai yal T| £cà tov àvDptoTrov Sy][j, ioupvY]6et(7a I. : l(7KComment, in Matth., xxiv, 29, P. G., t. Lxxii, col. 441.

Saint Isidore de Péluse fait craindre le jour terrible, dans lequel le ciel sera roulé comme un livre, les astres tomberont, Orion, la terre et tout ce qu’elle embrasse seront brûlés et tout sera à nu devant Dieu. Epist., 1. I, epist. clxxxviii, P. G., t. lxxviii, col. 304. Le monde tend à sa fin dernière, et la Vérité ne trompe pas, qui annonce la quvTÉXsta. Epist., 1. V, epist. cccxxix, col. 1525.

2. Pères latins.

Pour saint Hilaire de Poitiers, le jugement suivra la consommation du siècle. Tract, in cxviii ps., lit. xi, P. L., t. ix, col. 573. Le « jour qui persévère » , c’est le temps des biens futurs, dans lecruel il y aura un nouveau ciel et une nouvelle terre et la gloire heureuse des corps transformés. Cependant, toutes les créatures de ce monde, dans l’immuable constitution de leurs offices, attesteront la magnificence de Dieu, puisque tout est ainsi établi, , fondé et réglé de telle sorte qu’elles persévéreront perpétuellement dans leurs cours dans lesquels elles ont été constituées à l’origine des temps. //)((/., lit. xii, n. 9, col. 580-581.

Saint Zenon de Vérone a vu dans la colonne de nuée et de feu l’image de deux jugements : l’un d’eau qui a déjà eu lieu, l’autre de feu qui est à venir. Traclatus, . 1. II, tr. LIV, P. L., t. XI, col. 510.

Saint Ambroise cite les paroles du ps. ci, 26 sq., et de Notre-Seigneur, Matth., xxiv, 35, qui annoncent la ruine du ciel et de la terre contre ceux qui soutiennent la perpétuité du ciel éthéré. In Hexæmeron, 1. 1, c. VI, n. 23, 24, P.L., t. xiv, col. 135. Il dit encore : Cseliim incorniptibile pulatur et dépérit. Epist., xliii, n. 9, t. XVI, col. 1131.

Pour expliquer Is., li, 6, saint Jérôme cite Matth., XXIV, 35 ; Ps. CI, 26, et il en conclut : Ex que ostenditiir perditionem cœlorum non interitum sonore, sed miitationem in melius. Apoc, xxi, 2. Cela n’est pas vrai seulement des corps ressuscites. Cum autem cœliim velerascat et terra, eonsequenter et eu qiiæ cseli circulo coniinenliir et Iwmines qui suni liabitatores terne, sicut hœc morienliir : non in inieriliim sui, sed in abolitionem vilitatis anliquie et innovalionem futuræ gloriæ ; quando fiilycbnnt fusti siciit sol (Matth., ^ XIII, 43), et abeiinlibus prirteritis alqiie antiqiiis, facta fiterint omnia noua. Quidam perire et velerascere pro abolit ione et morte accipiunt. Ils s’appuient sur II Pet., III, 17. C’est l’opinion des philosophes du monde que tout ce que nous voyons doit périr par le feu. I Cor., VII, 31 ; I Joa., ii, 7. Après avoir discuté les diverses leçons de ce passage d’Isaïe, le saint docteur