Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 5.2.djvu/526

Cette page n’a pas encore été corrigée

2 ; iryi

FILLASTRE — FILLTUCCl

2352

le récit qui précède. De plus, il a publié lui-même une partie de ce manuscrit dans la Rômische Quarialschrifl. Il résulte de cette publication que les assertions de Lenz et de Caro, à propos du conclave et du rôle de Sigisniond, ont besoin d’être contrôlées et ne sont point tout à fait conformes à la vérité. Ce journal est une des principales sources historiques pour le concile de Constance.

Le cardinal s’est aussi occupé de sciences et surtout de cosmographie.il donna à la bibliothèque du chapitre de Reims qu’il avait fondée les œuvres de Ptolémée et de Pomponius Mêla, qu’il avait fait copier à Constance en 1417 et 1418. Bibliothèque de Reims, 1320 et 1321. Il possédait aussi le livre de P. d’Ailly intitulé : Imago mundi. Ibid., 1322.

Nous espérons qu’un jour un historien français réunira toutes ces œuvres dispersées, les publiera, et nous donnera d’après les sources une bibliographie complète de Guillaume Fillastre, dont le rôle a été si considérable dans l’histoire religieuse du commencement du xv<î siècle.

Albanès, Gallia christiana novissima, 1809, t. i, p. 96-98 ; X. Barbier de Montault, dans le Bulletin de la Société d’tigvicidtwe de la Saillie, 1807-1868, t. xi, p. 526 ; Calmet, Biblioibéqiic lorraine, Nancy, 1751, p. 368 ; H. Finke, dans ROmische Quarialschrifl, 1887, t. i, p. 58-79 ; Forschungen und Qucllen zur Geschichle der Konslanzer Kouzils, Paderborn, 1889 ; B. Hauiéau, UiRloire lilléraire du M(nne, 1872, t. iv, p. 219-244 ; KeppIcr.Die Polilik des Kardincds-Kollegiums in Konstanz, Munster, Doctor-Dissertation, Hciligensladl, 1899 ; Piolin, Hisloire de l’Êç/lise du Mans, t. v, p. 124 ; Port, Dictionnaire biographique de Maine-elLoire, 1876, t. ii, p. 151 ; Revue des Sociétés savanles, 1869, t. x, p. 266-267 ; Rest, Kardinal Fillastre bis zur Absctzung Johanns XXIII au{ dem Konslanzer Konzil, Fribinirg, 1908 ;  !.. Salembier, Petrus de Alliaco, tliése de doctorat. Lille, p. 67-89, 101 ; Le grand schisme d’Occident, 4e édit., Paris, 1902, p. 216, 297, 334 ; R. ïliomassy. De Guilluunw Fillastre considéré comme géographe…, dans lo Bulletin de la Société géographique, Paris, 1812, t. XVII, p. 141 ; ci. Bibliothèque de l’École des Charles, t. iii, p. 515-516 ; N. Valois, l.a France et le grand schisme, 1902, t. iii, iv ; Von dcr Hardt, Rerum concilii cecumenici Conslantiensis, Francfort et Leipzig, 1097-1700, t. II, col. 208, 226. Index par Bohnstedt.

L. Salembier.

    1. FILLASTRE Guillaume##


2. FILLASTRE Guillaume, évêque de Verdun, de Tout et de Tournai. Un certain nombre d’historiens, entre autres les auteurs du Gallia christiana, le donnent comme filleul et neveu du cardinal de Saint-Marc. Il naquit comme lui dans le Maine, et, dès sa jeunesse, il entra k l’abbaye de Saint-Pierre de Châlons-sur-]Iarne. Il fut ensuite prieur de Saumaise, et enfin abbé de Saint-Thierry, en Champagne. Ses devoirs de religieux ne l’empêchèrent pas de suivre les cours de l’université de Louvain où il conquit le doctorat en janvier 143C. H entra bientôt au service de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, qui lui fit obtenir une prébende sacerdotale à Cambrai. Le puissant duc . l’envoya ensuite vers le pape Eugène IV, puis au concile de Bâle. Fillastre fut élevé bientôt à la dignité d’évêque de Verdun. Il rencontra dans ce diocèse beaucoup de difficultés et échangea rapidement son évêché avec celui de Tout qu’il ne trouva guère disposé à plus d’obéissance. Il devint à cette époque abbé du riche monastère de Saint-Bertin, à Saint-Omer, qu’il tint en commende, non sans opposition de la part des moines. ( ;  ; omme l’évêque de Tournai, Jean Chevrot, ne pouvait plus assister aux séances du conseil de Philippe le Bon, ce prince chargea en 1556 l’évêque Fillastre de le remplacer. En 1461, il succéda à Jean Chevrot sur son siège épiscopal. Il devint chancelier de l’ordre de la Toison d’or et assista, en 1462, au dixième chapitre de l’ordre qui se tint à Saint-Bertin. Il suivit le duc de Bourgogne dans son voyage à Reims et à Paris, lorsque Louis XI monta sur le trône de I-Yance, puis il

alla à Rome, ainsi que Simon de Lalaing, pour s’entendre avec le souverain pontife au sujet de la croisade projetée. C’est là qu’il prononça en consistoire public devant le pape Pie II un discours qu’a retrouvé récemment le docteur Sauerland (8 octobre 1463). Il ne réussit pas dans ce projet d’expédition d’outre-mer, auquel d’ailleurs le puissant duc semblait tenir de moins en moins.

Le prélat était non seulement diiilomatc, mais encore littérateur. C’est à lui que l’on doit le volume intitulé : La Toison d’or, auquel soubs les peitns de magnanimité et de justice, sonl contenus les liants, vertueux cl magncmimes faits tant des très chrétiennes maisons de France, Bourgogne et de Flandre, que d’autres rois et princes de l’Ancien et du Nouveau Testament, in-4, Paris, 1517 ; in-fol., Troyes, 1530. Il a écrit encore, dit-on, une Chronique de l’histoire de France et un recueil resté manuscrit de Trotjennes istoires qu’il avait traduit du latin. Bibliotiièque nationale, 7135. Fillastre, qui était très riche, donna des preuves éclatantes de son goût pour les arts, à Verdun, à Tournai et surtout à l’abbaye de Saint-Bertin. Il mourut à Gand, le 21 août 1473, et fut enseveli dans l’église abbatiale de Saint-Bertin.

A. Benoît, dans le Journal de la Société d’archéologie lorraine, 1872, t. xxi, p. 52 ; Briincl, Manuel du libraire. 1801, t. II, p. 1258-1259 ; Calmet, Bibliotliéqae lorraine, Nancy, 1751, p..367-368 ; L. Delisle, dans la Revue des Sociétés savantes, 1869, t. ix, p. 53-51, 153-157 ; Foppens, Bibliotheca belgica, 1739, t. i, p. 402 ; Grœsse, Trésor des bibliothèques. 1801, t. ii, p. 580 ; La Croix du Maine et du Vcrdier, Bibliographie française, 1772-1773, t. i, p. 354 ; t. IV, p. 133-134 ; Lelong, Bibliothèque française, 1769, t. ii, p. 26965 ; t. iri, p. 36098, 40410 ; t. iv. S ; C. O.idin, Script, eccl, 1722, t. iii, p. 2574-2575 ; P. Paris, Les manuscrits français, 1836, t. i, p. 269-277 ; Pastor, Geschichle der Pdpsle, t. II, p. 221 ; Souvenirs de la Flandre wallonne. n. 1880, t. XX, p. 65 ; A. Wauters, dans Biographie nationale belge, 1883, t. vii, p. 61-70 ; Sauerland, Rede des biirgundische : i gesandten und Bischofs von Toiirnag n’ilhelmFilastre in Sachen eines Kreuzziiges gegen die Tiirken, gehallen zu Romam S 0kl. 1-163 im ôffentlichen Konsistoriiim vor Papst Plus II, dans Riimische Quarialschrifl. 1891, t. v, p. 352363 ; d’après un manuscrit de la bibliotliéque du séminaire de Trêves, R. II, n.ll, duxve siècle, ꝟ. 180-185 ; Roussel, Histoire ecclésiastique et civile de ^’crdun, Paris, 1735, t. i, p. 385-391 : Guillaume, Histoire du diocèse île Toul et de celui de Maneg, 1860, t.ii, p. 221-236 ; E Maran, Histoire des diocèses de Toul, de Kancij et de Saint-Dié.l^iancy, 1900, t. I, p. 408-417.

L. Salembier.

F1LL1UCC9 Vincent, théologien moraliste, né à Sienne en 1506, entré dans la ompagnie de Jésus en 1584. Après avoir enseigné la philosophie et les mathématiques, il devint recteur du collège de Sienne et professa dix ans la théologie morale au Collège romain. Il mourut à Rome le 5 avril 1622. Le P. Filliucci a laissé deux ouvrages de morale qui ont eu de nombreuses éditions : 1° Moraliiun quæstionum de christianis ofpciis et casibus conscicntiæ ad formam eursus, Rome, 1622 ; 2° Compendiiun qusestionum moralium, Rome, 1626. Ce dernier ouvrage a été réimprimé sous des titres différents : Synopsis theotogiæ moralis, etc., sans que le texte lui-même eût subi le moindre cliangement. C’est donc par erreur qu’on a distingué parfois deux ouvrages distincts, là où il n’y avait que deux éditions différentes. Les jansénistes ont pris prétexte de quelques passages des Morcdium quæstionum, isolés du contexte et arbitrairement interprétés, pour incriminer les doctrines relâchées des jésuites. Les Provinciales contiennent huit ou neuf citations de ces écrits, complètement défigurées.

Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. iii, col. 735 ; Hurter, Nomenclator, 1907, t. iii, col. 887.

P. Bernard.