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FILIOOUE — FILLASTRE


vue de la dnctrine, cette dissertation est remplie de digressions inutiles ; K. A., Dialriha llwoloriica de voi-c Filioqiie adjecUi symbolo constanlinoitoUlano, Naples, 1782 ; Costanzi, Opusciila ad revocandos ad S. Malrein catholicam apostolicani Bcclesiam dissidentes gra’cos et rutlieiws, Rome, 1807, t. i, p. 70-78, 81-103 ; P. Martin, La jxirliciile Filioqiie et le concile de Ctésiphon, en 410, dans la Revue des questions historiques, 186 !), t. VI, p. 518-523 ; Vincenzi, De processione Spiritus Sancti ex Pâtre Filioque adversus (jrœcos. Home, 1878, p. 75-254 ; Aslachkov (Jerebtzov), O zakonnosti pribavleniia tchastitzij Filioque, dans Iskliojdenie sviatogo Dukha, Fribourg-cn-Brisgau, 1886, p. 59-72 ; Franzelin, Examen doctrinæ Makarii Bulijakoiii, Prato, 1894, p. 173211 ; Id., De professione processionis Spiritus Sancti etiam ex Filio inserta in stjmboluni fidci, dans Tractatns de Deo trino, Rome, 1895, p. 546-565 ; Lépicier, De Spiritus Sancti Il Filio processione : historica disquisitio, Rome, 1898 ; P. de Rcgnon, Études sur la sainte Trinité, t. iii, p. 203-240 ; Palmicri. Il progressa dommatico nel concctlo catlolico, Florence, 1910, p. 248-253 ; Id., Tlieologia dogituitica ortliodoxa, Florence. 1911, p. 335-351 ; De Mecster, Études sur la théologie orthodoxe, Maredsous, 1911, t. i, p. 33-43.

La question du Filioque a été aussi discutée dans les nombreux ouvrages qui traitent de la procession du Saint-Esprit du Fils. Voir la bibliographie de l’art. Esprit-Saint, à laquelle il faut ajouter la lisle suivante d’ouvrages de polémique rédigés en arabe. Cette liste a été dressée par le P. Cyrille Charon. Les ouvrages non catholiques y s^nt indiqués par une astérisque : " Kitâb sakhraC ach-cliak (Livre de la pierre de scandale), trad. arabe de la n=Tç.cr. TivAùMM d’Élie Miniatis, faite par le patriarche inelkite d’Antiocho Athanase IV Dabbâs et imprimée par lui.’l Alep en 1721 ; ’Hasâlat niou’allanat qabæli’al-Lalinfin (Lettre manifestant les abomiiiations des latins), donnée comme « composée par Eugène Bulgaris, » traduite en arabe et imprimée à Beyrout en 1850, du temps du métropolite orthodoxe Hiérothée ; ’Tanawar’al-monchattâq fi baht’al-’inbithûq( ?) (Illumination des dissidents au sujet de la pureté de la procession ( ?), Jérusalem, imprimerie du Saint-Sépulcre, 1859 ; Al barûhli af-falihat’alâ’an’al liuqUiat fi’al Kanîyit’al-orthodoksijgat (Preuves excellentes montrant que la vérité se trouve dans l’Église orthodoxe), Jérusalem, ibid., 1860 ; ’' Al-jawâher’al-fakhryyat’an’al’allât’al inbithâqyyat, (les perles [assemblées par] F(d ; hr an sujet de la cause processionnelle), par Basile Fakhr, de Damielte, Jérusalem,

()((/., 1861 ; Maqâlat fl’azâlat’ach-chiqâq’alâ

qadgyal’al’inbitliâq (Dissertation sur l’erreur du schisme au sujet de la question de la procession), par Joseph Totungi, évêque melkite catholique de Tripoli, in-12, Beyrout, 1861 ; ’Al-ma’in’ar-rd’eq fi khalàsat’al haqâ’eq (Le fleuve d’eau courante de la somme des vérités), in-8°, Beyrout, 1889 : recueil de mandements du patriarche melkite catholique Maxime III Mazloûm († 1855), où la question de la procession est touchée ; ’l’iâm mous unu à sidq haqt’jal’ar inbithâq iva dohd’al mous’trr’alà’al-’inchiqâq (Avertissement intitulé : Justification de la vérité de li procession et réfutation de l’entêté cia ; is le schisme), par Maxime III Mazloùm, in-8° Jérusalem, 1848 ; î^’ahdat mad’.iûid maillât’acii-chaq wa’al’arlfib fi’inbithâq’ar-Roûli’al qedos (Notice intitulée : ’Écartement du scandale et redressement au sujet de la procession du SuintEsprit). par leprctoprê ; remelkiteca ! liolique Basile’Abd), in-8°, Beyrout. 1859 ; Kitâb’ad-dalnlat al lâm’at bef qotbat’al-Kanî ; at’al-jâm’at (Livre du signe brilltmt entre les deux pôles de l’Église universelle), par Euthyme S^ifî, métropolite melkite catholique de Tyr et Sidon, in-4°, Rome, imprimerie de la Pi-opagande, 1710 ; 2 édit., .lérusalem, 1803.

A. Palmieri.

I. FILLASTRE (ou PHiLASTRE) Guillaume,

doyen de Reims et cardinal. — I. Vie. II. Œuvres. I. Vie.

Il était originaire du Maine et non point de l’Anjou, comme on l’a parfois dit, et il naquit probablement à La Suze, en 1347 ou 1348. Il étudia le droit

'i l’université d’Angers et conquit le grade de docteur

in iilfoque. Il devint bientôt chanoine de cette ville ; puis chanoine capitulant en l’église du Mans. En 1389, il était ofric’.al de Reims et doyen de Saint-Symphorien en la même église. Il fut exécuteur testamentaire (le l’archevêque Richard Picque, mort le décembre de celle année, et en avril 1391 il publia le compte rendu de tout ce qu’il fit pour répondre aux iiUcnlions

du testateur. Cf. Varin, Arclùves adminislialives de licims, t. III, p. 731.

Nomme doyen de Reims, il fut confirmé dans cette charge par le Saint-Siège le 8 mars 1392. Deux ans après, le roi Charles VI convoqua à Paris une nombreuse assemblée de princes, de seigneurs et d’évêques, qu’il désirait consulter sur les périls communs de l’Église et de l’État. Le doyen y fut envoyé par son archevêque Guy de Roye. Son rôle au sein de ce concile ne fut point très remarque. En décembre 139.S, Flllastre fut appelé à faire partie de l’escorte de Louis d’Orléans qui voulait se rendre en Avignon auprès de Benoît XIII assiégé, mais ce voyage fut contremandé. 1° Synode de Paris.

Dans un nouveau synode

(le IV « ), tenu à Paris à la fin de 140(3, Guillaume joua un rôle beaucoup plus important. Il avait été choisi par le pape Benoît XIII pour défendre sa cause contre les orateurs royaux et universitaires, Pierre aux Bœufs, maître Jean Petit, le patriarche d’Alexandrie, Simond de Cramaud, Pierre Le Roy, abbé du Monl-Saint-iMichel, et le Liégeois Pierre Plaoul. Bourgeois du Chastenet nous a conservé le discours (ms. de Saint-Victor, 827, p. 94-234 ; acluellement, Bibholhèque nationale, 23428) qu’il prononça le 3 décembre, premier dimanche de l’Avent. « Les délégués du pape sont, dil-il, venus le trouver, et, ne sachant pas s’exprimer… en français, ils l’ont prié de parler à leur place. Ils ont donc remis entre ses mains un mémoire qu’il traduira. » Mais cet exorde achevé, l’orateur commence l’exposition des faits et son langage devient plus vif. Quel est le principal accusateur du pape ? C’est l’université de Paris. Cette puissante compagnie mérite assurément qu’on tienne compte de ses avis sur les affaires de l’Église ; son autorité n’est pas toutefois souveraine, et elle se persuade trop facilement qu’elle n’a qu’à commander. Elle accuse donc avec véhémence, et, à défaut de meilleurs arguments, elle use de la calomnie. Depuis l’avènement de Benoît XIII, on espère la fin des troubles qui désolent l’Église ; mais la responsabilité de ces troubles et l’insuccès de tous les eflorts employés pour les apaiser, est-ce au pape d’Avignon qu’on doit les imputer ? Il a tout fait pour condescendre aux moindres désirs du roi ; mais, l’université le conseillant, le roi ne s’est jamais tenu pour satisfait et les choses ont été de mal en pis. On fait entendre aujourd’hui de grosses menaces ; on déclare un pape hérétique, schismatiquc, sans avoir qualité pour prononcer une telle sentence, et l’on en vient à déclarer qu’un roi peut, de sa propre autorité, destituerun pape pour cause d’iiérésîe. Qu’on y prenne bien garde ! Les souverains ont de grandes obligations envers les papes ; les papes ne leur doivent presque rien, et quand des rois, enflés d’orgueil, ont eu la témérité de toucher aux choses spirituelles, qui ne les concernent pas, ils ont commis une faute qui ne leur a guère profité. On se rappelle sans doute la fâcheuse aventure d’Ozias écartant les prêtres pour sacrifier à leur place. Dieu le punit de ce sacrilège en lui donnant la lèpre. Encore une fois, l’université de Paris conseille mal le roi. Que parle-t-on, d’ailleiu’s, de destituer un pape ? Cela ne se peut, et si les princes sont sans puissance contre les pontifes, les papes même destitués auront toujours une suffisanle puissance contre les rois. On peut déclarer sans doute qu’on ne reconnaît pas un pape ; mais cette déclaration ne le prive pas de ses clés, et il continuera de s’en servir. Supposons les gens de Paris très mal portés à l’égard de leur prévôt, l’accusant de mauvaises mœurs, de mauvaises pratiques, et déclarant qu’ils lui refusent désormais toute obéissance. Eh bien ! cette déclaration n’empêchera pas ledit prévôt de les faire saisir et de les faire pendre, tant qu’il lui restera des archers dociles à ses commandements. De même, toujours possesseur des clés que nul ne peut