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FEU DU PURGATOIRE


Jorsitan venim est. De civitaie Dei, 1. XXI, c. xxvi, n. 4, P. L., t. xLi, col. 745. Coninientanl le texte de saint Paul, il dit encore : 7°rt/c aliquid cliani post hanc vilain fieii incredibile non est… nonniillos pdcles

PER IG.XEM QUE.VDAM PVRGATOnWM… tlinlius cithisquc

scdimii. Enchiridion, c. lxix, P. L., t. xl, col. 265. Cf. De Genesi contra manichœos, 1. II, c. xx, n. 30, P. L., t. XXXIV, col. 212 ; De odo Dulcilii quivslionibns, n. 13, P. L., t. XL, col. 156.

La voie est désormais tracée : la tradition latine semblera identifier le purgatoire et le feu du purgatoire, rexistencc de la peine et la nature de la peine. Aussi, pour ne point diviser inutilement l’argument de la tradition qui se présente chez presque tous les

uiteurs sous le même aspect, voir Pi-rcatoiue, nous

nous contentons d’indiquer ici la longue liste des principaux textes où, du V^ au xiu'e siècle, le feu du purgatoire est explicitement alfirmé : S. Grégoire le Grand, Dùd., 1. IV, c. xxxix, lv, P. L., t. lxxvii, col. 397-400, 521 ; cf. In I Reg., c. iii, 26 ; In ps. pœnit., I, 1, 2, P. L., t. lxxix, col. 123, 553 ; Taïo, évêque de Saragosse, Sent., 1. V, c. xxi, P. L., t. lxxx, col. 975 ; S. Isidore de Séville, De ordinc creaturanim, c. XIV, P. L., t. Lxxxiii, col. 947 ; S. Boniface, évêque de -Mayence, Episi., xx, P. L., t. lxxxix, col. 716-717 ; S..Julien de Tolède, Prognostieon, 1. II, c. xx sq., P. L., t. xcvi, col. 483 ; Alcuin, Dogmatica, De fuie S. Trinitatis, 1. III, c. xxi, P. L., t. ci, col. 53 ; Rabaa Maur, In Mallli., 1. I, c. iii, P. L., t. cvii, col. 773 ; In Episl. I ad Cor., P.L., t. cxii, col. 36-37 ; Haymond d’Halberstadt, De variclale librornm, 1. III, c. i, ii, P. L., t. cxviii, col. 933, 934 ; cf. In Is., 1. III, c. Lxvi. /'. L., t. cxvi, col. 1081 ; S. Paschase Radbert, In Mallli., I. II, c. iii, P. L., t. cxx, col. 165 ; Rémi d’Auxerre, Enurr. in ps. jxxvii, P. L., t. cxxxi, col. 341 ; Hatliier, Serm., ii, de Quadragesima, n. 22, P. L., t. cxxxvi, col. 702 ; Burchard de Worms, Décret., I. XX, c. lxviii, P. L., t. cxl, col. 1042 ; Gérard, évêque de Cambrai, Acta synodi Atrebat., IX, P. L., t. cxiii, col. 1299 ; S. Pierre Damien, Serm., lviii, lix, P. L., t. lxhv, col. 831-832, 837838 ; Othlon, Visio, xiv, xx, P. L., t. cxlvi, col. 368, 380 ; S. Bruno, In Epist. I ad Cor., c. iii, P. L., t. CLni, col. 138-140 ; cf. In ps. xi.ix, cxviii, P. L., t. CLii, col. 854, 1307 ; S. Bruno de Segni, In Mallti., part. III, c. XII, P. L., t. clxv, col. 180 ; Rupert de Deutz, In Apoe., 1. XII, c. xxi, P. L., t. clxix, col. 1201 ; Hildebert du Mans, Serm., lxxxv, P. L., t. ci.xxi, col. 741 ; Honorius d’Autun, Elucidarinm, 1. III, n. 3, P. L., t. CLxxii, col. 1158 ; Hugues de Saint-Victor, De sacram., 1. II, part. XVI, c. iv, v, P. L., t. cLxxvi, col. 586-593 ; le curieux traité du purgatoire de saint Patrice, voir surtout c. vi, vii, P. L., t. CLxxx, col. 978 sq. ; S. Bernard, Sc/m., xlii. De quinque rcgionibus, n. 5, P. L., t. clxxxiii, col. 663 ; cf. Serm., lxvi, // ! Canlica, n. 11, ibid., col. 1100 ; Robert Pullcyn, Sent., 1. IV, c. xxi, xxii, P. L., t. CLxxxvi, col. 826 ; Richard de Saint-Victor, De potestate ligandi alquc solvendi, c. xxv, P. L., t. cxcvi, col. 1177-1178 ; Pierre le (Chantre, évêque de Tournai, Vcrbum abbrcviulum, c. cxLvi, P. L., t. ccv, col. 351 ; Alain de Lille, Summa de arle prxdicatoria, c. xxxii, P. L., t. ccx, col. 174.

Avec Pierre Lombard, .S>/i/., 1. IV, dist. XXI, l'étude du purgatoire et du feu du purgatoire commence à trouver sa place logique marquée après l'étude des indulgences. C’est donc dans leur commentaire sur la dist. XXI que la plupart des grands tliéologiens du xiii'e siècle alTirmeront leur croyance au feu réel du purgatoire, voir S. Bonavenlure, part. I, a. 2, q. II, qui conclut ; l’existence d’un feu matériel ;.lbert le (irand, a. 4, 5, qui explique d’une façon curieuse comment le nom tie « feu iiurificateur »

appartient en propre aux peines temporelles de l’autre vie : diccndnm quod infernus non est nisi ad puniendum, et ideo omnia quir puniunt ibi congrcguntur sicut calidum, jrigidum et liujusmodi. Sed puryaloriiis est ad emend(mdiim et pnryundum ci idco non potest nominari nisi lali nominc piinienlis, quod liabel l’im pnrgativam et consumpliram ; et Iwe est calidum ignis, et idco lantum nominatur nominc illius ; jrigidum cnint etsi punit, lumen non purgal, quia non habet vint consumpliram ; S. 4110mas d’Aquin, q. i, a. 1 ; cf. Sum. llieol., III*.Suppi, in appendice (quelques éditions donnent les articles du purgatoire innnédialement après la q. lxx) ; Durand de Saint-Pourçain, cf. dist. XLV, q. i ; Richard de Middletown, q. i ; Scot, q. i ; cf. dist. XLVII, q. ii ; dist. XLIV, q. ii. Voir Alexandre de Halès, Sum. llicolog., part. IV, q. xv, m. III, a. 4, où la question du feu matériel est nettement résolue et résolue par l’aflirmative, comme pour le feu de l’enfer.

Tous ces auteurs identifient tellement le feu du purgatoire et le jiurgatoire lui-même, cjue, lorsque le concile de Florence arrivera, il faudra toute l’opposition des grecs pour empêcher la définition du purgatoire par le feu ; chez les latins, purgalorius ignis équivaut à purgatoire. Depuis le concile de Florence, les latins ont toujours persévéré dans leur doctrine, et les grands théologiens parlent couramment du feu du luirgatoire comme d’une chose indubitable. Voir Grégoire de Valence, In III'"' Sum. S. Tliomæ, Venise, 1608, disp. XI, q. i, p. i, ii ; Vasqucz, In /"" // » > Sum. S. Tlwmæ, Venise, 1608, disp. CXLVI I, c. i ; Lessius, De pcrjeelionibus divinis, 1. XIII, c. XVII ; Suarez, In III^' » parlem Sum. S. Tlwmæ, De sacranienlis, part. II, disp. XLVI, secl. i : Bellarmin, Conlroversiæ, III, De puryalorio, 1. ii, c. xi ; Festins, loc. cil. Mais on se gardera désormais, à cause de l’autorité du concile de Florence, de condamner théologiquement l’opinion des grecs.

III. Conclusion.

Notre conclusion sera celle de Suarez et de Bellarmin. Bellarmin, loc. cil., conclut que l’opinion qui admet un feu réel au purgatoire doit être qualiflée scnicnlia probabilissima, et ce pour cinq principales raisons : 1° consentement des scolastiques en la matière ; 2° autorité de saint Grégoire ; 3° autorité de saint Augustin ; 4° similitude des peines de l’enfer ; 5° vraisemblance de l’existence d’un feu intra-terrestre (volcans, etc.). On regrette que ce c. xi du 1. II soit peu développé et pour ainsi dire jeté en passant. Suarez a mieux approfondi la question. Après avoir noté que la réalité du feu infernal, sans être définie, s’impose cependant à la croyance catholique, au point que l’opinion contraire doive être considérée comme téméraire et proche de l’erreur, ce grand théologien ajoute que tous les auteurs, parlant du feu du purgatoire, emploient le même langage que pour décrire le feu de l’enfer. C’est donc, à leur avis, un feu corporel et véritable. Mais, s’empresse d’ajouter Suarez, il faut se garder d'établir une parité dans la certitude des deux doctrines, et cela pour deux raisons : 1° l’Hcriture parle souvent, et en termes qui ne supportent pas l’interprétation inétaphoric}ue, du feu de l’enfer, tandis qu’il n’y a qu’un texte, I Cor., iii, 13-15, qu’on puisse rapporter au feu du purgatoire, et encore l’interprétation de ce texte n’est pas absolument certaine ; 2° le concile de Florence a constaté la divergence d’opinion qui existe entre les latins el les grecs, et il n’a pas réprouvé l’avis de ceux-ci. Aussi ces motifs nous convainquent pleinement que la réalité du feu du purgatoire n’est pas un dogme de foi, ni même une vérité aussi certaine que la réalité du feu de l’enfer. Donc on ne peut dire cjue l’opinion qui nie cette réalité du feu du purgatoire soit digne