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FEU DU PURGATOIRE

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eero pœnam parf/alionemqiie PER jCrXE.f. Mansi, ConciL, t. XXXI, col. 888. Les mêmes déclarations furent faites par le diacre Jean Eugenicus, frère de Marc Eugenicus d'Éphèse, dans son écrit contradictoire lancé contre le sjmode. Le texte grec de l'écrit de Jean se trouve à Munich, bibliothèque royale, Cod. grsec, n. 258, fol. 360-402. On en trouvera les passages importants, dans le texte original, dans Valentin Loch, Das Dogma der (jriechischen Kirclie vom Pnrgulorium, Ratisbonno, 1842, p. 113-115 ; en latin, dans Allatius, Consensio ulriusqiic Ecdesiæ occidvntalis cl ciicnlalis circa dogma de pnrgatorio, dans Migne, Theologiæ cursus complclus, t. xviii, col. 427.

L’opinion des grecs ne fut pas condamnée à Florence : elle n'était d’ailleurs que l'écho de l’enseignement de leurs plus célèbres auteurs d’alors, par exemple, du patriarche Nicéphore Calliste, qui nie toute réalité, même en enfer, après la résurrection, des peines corporelles (les erreurs de Nicéphore Calliste ont été insérées dans le Triodi, au synaxairc du samedi de la Septuagésime), de Siméon deThessalonique c|ui, admettant au contraire la réalité du feu de l’enfer après la résurrection, ne conçoit, avant le dernier jour, qu’un feu métaphorique : …'^j-^kç âv ç), oy ; TiiJiwpeïdÛai, vo/|Tù)ç toCto pviCi, -/.ai to sivai toç 6e<J(J.t’o"j ; Ta ; 'hv/k^ èv TÔitu t'.v (oç /.aTaScîizauiJ.fva ; 6), i ?0[j.iva ;, xal Toi TC-jp Tr, ? (T’jvscSrj’jetû ; çXÉysaôai. Responsa ad Gabriclem Penlapolclamim, q. iv, P. G., t. CLV, col. 844-845.

Aussi les professions de foi des s’ccles suivants pourront parler des peines temporelles dont les âmes seront délivrées, avant le jour du jugement, par le secours de nos prières ; mais le feu du purgatoire sera ou passé sous silence, ou exclu positivement.

Aux temps où les protestants essayèrent d’amener à eux les grecs schismatiqucs (1573) et où des théologiens comme Chytrée afhrmaient à Wittemberg que la liturgie grecque ne comportait pas la croyance à la purification des âmes après la mort, le cardinal Claude Guisano interrogea par écrit, sur douze points de leur doctrine, des grecs pieux et instruits habitant Venise. Voici la ciuestion ix*", avec sa réponse, lesquelles nous apprennent en quel sens métaphorique on peut entendre le feu du purgatoire dans l'Église orientale. Q. ix. Creduntne Grœci purgedorium queindam ignem esse, quo prius animæ paigentur, quum in cœhim venianl ? R. BievUcr ad hoc eliam libi respondemas… Xequaquain post morlem et ex hac vila dicessum resture purgalorhim quemdum ignem credimus. Nam psulmorum auctor ait : Quis apud inferos confilebitur tibi ? quasi dical : nemo. teatatioses quidem

IIJ.AS QUAS IN live VITA EXPERIMVS QUASI PUnOATO rtiUM QUEMDAM IGXEM csse statuimus.

Et, dans la réponse à la question s.', reprenant la même distinction que Marc d'Éphèse au concile de Florence, les correspondants du cardinal affirment que, si certaines âmes, après leur séparation d’avec le corps, doivent encore être purifiées avant d’entrer au c’el, à coup sûr elles ne souffrent pas du feu : Eorum animée, quorum quasi média quædam conditio est, qui scilieet mortiferis in peccatis diem extremum non clauserunt ; horum, inquam, animæ creduntur a nostris ejusmodi delietorum ratione purgari, N0.' PEU purgaronivii QUEMDAM icxEM… ; noniudla^ in ipso diremptu a corpore per sohim melum, ul Gregorius ille cognomenlo Theologus pronuntiut (cf. Oral., xl, n. 36, P. G., t. xxxvi, col. 409) ; nonnulhe post diremptnm a corpore, fortassis eliam apud orcum detenltv, ao.v quod in IGNE SUPPLICIOVE siNT, scd velul in curccre et vinculis coerccantur. Siglsmond de Herberstein, dans Commentarius rcrum Moscovilarum, Bâlc, 1583. Cf. Loch, op. cit., p. 86-87. La même doctr-ne est reprise par Manuel le Uhcteur (ylôôl), dans sa Rcfulalio dccem capilam.

Bibliothèque du Vatican, Cod. græc, 1447, p. 277. Cf. Loch, op. cit., p. 117-118.

Métrophane Critopoulos, patriarche d’Alexandrie († 1639), dans sa profession de foi intitulée : 'Oixc), oyia Tr ; ivïTO/ty.'-ç 'Ey.z/r.Tia ; tt, ; y.aOo>, r/.r, ç -/.ai â7to(TToXtKr, ç, édit. et trad. latine de.Jean Horneck, Helmstadt, 1661,. voir Legrand, Bibliographie hellénique du.xvii<e siècle, Paris, 1894, t. ii, p. 136, exclut des peines temporelles de l’autre vie la peine du feu. Il ne conçoit qu’une peine spirituelle : Asys’Toivjv T, iy.y.l-ri} : a Tr, v àxsc’vuv Tcoivf|V [xï) iXty.-r|V eîvat, eit' o’jv ôpyavty.7|V, jjiv) 81à Ttjpbç. Loch, op. cit., p. 96. Sur l’autorité à accorder à la confession de foi de Critopoulos, voir A. Palmieri, Theologia dogmalica orthodoxa, Florence, 1911, p. 568 sq.

Pierre Moghila (1596-l(146) ou plutôt le catéchisme ou profession de foi qui porte son nom, 'OpQoooEo ; ô}j.o>OYc’a Tr, ç TTiGTôa) ; Tr, ç xa60).iy.ri ; xai àTtrj17ro>, '.y.r, s 'E/.y.) (^aîa ; T ?, ; àvxTo) ix-r, ç, Amsterdam, 1662, part. I, q. XLVi, voir Legrand, op. cit., Paris, 1895, t. iii, p. 38-40, ne parle du feu du purgatoire que pour le nier :

D. riùiç npÉnEi va ypoixoOy.sv oià To TiOp y.aOapTTiptov ;

R. 0jZzi.i.a. Ppaçr) oia).a[j.êivEi TiEpI aÙTOû va eupiTXîTai £-/]), a)ri xïv [J, 15 TTpÔTxaipi’j ; xôÀadi ; y.aOcrpTiXT) Tcôv 'jiu/_à)V, 'jdrspa etTrô TÔv ÔâvaTov j.â.lia-a. r, YV(î)[r/i ToO 'Opii'Évciu ; Sià toOto xaTexptOv) ûttô t-^j ; È/.xÀ-^aia ; Eiç T-r|V Se’JTs’pav

C’JVOSOV TY)V Èv KoJVdTaVTt vouTtôXet.

Que faut-il penser du feu du purgatoire ?

Aucun passage de l'Écriture n’enseigne qu’il y a, après la mort, un châtiment corporel destiné à purifier les âmes ; c’est surtout pour avoir soutenu une doctrine semblable qu’Origène fut condamné par l'Église au II" conciie de Constantinople.

Voir Kimmel, Libri stjmbolici Ecdesiæ orientalis, Icna, 1848, p. 136.

Au début du xviii<e siècle, même note dans la profession de foi de Chrysanthe, patriarche de Jérusalem, profession de foi solennellement approuvée par le synode de Constantinople (février 1727). L’art. 7 est ainsi conçu, voir Mansi-Petit, Concil., t. xxxvii, col. 899, 901 :

KaTapT'.X’T) 8à oXo) ; Tiupi TupoiTOij.iXEÏv Ta ; Toiv àirot/ojjivwv 'l/jyà ; xa £i' aîxi<j[j.ù)v xa jîauàvtov xaôaî'psdOat, (i')pt'71J.£voi ; T£xaipoï ; xa’t wptffisvai ; Ejndiîai ; xara [iouX-Àiv àvOpw-o-J xsxaÔapixÉva ; o’jtio toO Tfjpô ; à71a/.), aTT£(j9ai toî ; eù(jio(i) ; cDÇiV/o’jrjvi O’JôôÀw ;

/pr| TTiaTcVEdOat.

Ce qu’un esprit crth)doxe ne doit croire en aucune façon, c’est que les âmes des défunts soient soumises â un feu purificateur, et que, à une date déterminée et par des bonnes œuvres déterminées, de par la volonté d’un homme, ces âmes soient délivrées du feu.

On retrouve la même négation au cours des pourparlers engagés entre anglicans et orthodoxes pour la fusion de leurs Églises. Voir Mansi-Petit, Concil., t. xxxvii, col. 389, 390, 432.

C’est sur cette divergence très réelle, et avouée, et dans laquelle la foi n’est pas engagée — la liberté laissée aux grecs par le concile de Florence en est la preuve — que se rejettent de nos jours les Orientaux pour trouver, dans la doctrine du purgatoire, un nouveau motif de séparation d’avec l'Église romaine. L’arclievêque Platon, de Moscou (1812), dans son 'OpO’jOOÏ'/ ; SiôaixaXi’a, Viyo’jv ry’jo

xr, ; yptTTiavcxr.ç

0 : o').OYca :, Munich, 1834, § 28, p. 120, appelle le feu du purgatoire « un produit de l’imagination papiste : » A-jToi (', 1 lIa71'.7T0'-) TrtTTeJo’jdi zaGapT/ipcov TtOp YÉvvT|pia