Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 5.2.djvu/438

Cette page n’a pas encore été corrigée
2175
2176
FERRAND FULGENCE — FERRÉ


miane, dans son Apologie des Trois Chapitres, iv, 3, P. L., t. Lxvii, col. 624, parle, dès 510, de Fulgence Ferraiid, comme n'étant déjà plus.

Il nous est resté de Ferrand une V ; > de saint Fulgence, une Breriatio canonum, et douze lettres. La Vie de saint Fulgence, P. L., t. lxv, col. 117-150, paraît avoir été composée vers 535, presque aussitôt après la mort du héros. L’authenticité de l’ouvrage prête le flanc sans doute aux objections ; mais ou n’en saurait méconnaître l’importance historique. La Brevialio canonum, P. L., t. lxvii, col. 949-962, la première collection systématique de canons qu’ait vue l’Afrique, un peu avant 546, donne, sous 232 numéros, des extraits des conciles grecs selon la versio hispana et des conciles d’Afrique, dont quelques-uns ne nous sont pas autrement connus. Ces extraits sont rangés méthodiquement sous les divisions suivantes : l'évêque, le prêtre, le diacre, les clercs, la pénitence, la procédure, le service divin. Des lettres de Ferrand, P. L., t. LXV, col. 887-950, nulle n’offre plus d’intérêt que la longue et savante lettre adressée aux diacres romains Pelage et Anatole. P. L., t. lxviii, col. 921928. Ces deux diacres avaient demandé à Ferrand son avis sur l'édit de l’empereur Justinien contre les Trois Chapitres. Ferrand répond que l'édit de l’empereur est un attentat à l’autorité du concile de Chalcédoine (451), lequel n’a point censuré les ouvrages de Théodore de Mopsueste, mais a reçu formellement Théodoret de Cyr et Ibas d'Édesse dans la communion de l'Église ; sinon, c’en serait fait de l’autorité de toutes les décisions des conciles. Six autres lettres de Ferrand parlent également théologie. L’une d’elles est adressée à l’abbé Eugippius touchant le mystère de la Trinité, contre les ariens. Il n’en a paru pendant longtemps qu’un extrait, P. L., t. lxvii, col. 907-908 ; mais le cardinal Mai en a retrouvé le texte intégral dans le codex Casinos, du xie siècle. Scriplorum veteruni nova collectio, t. iii, 2, p. 169-184. C’est du même codex que Reifïerscheid a exhumé cinq nouvelles lettres inédites de Fulgence Ferrand, lettres courtes et sans intérêt général comme sans grande valeur. Index scljnlarum in univers, lilterarum Vratislaviensi per bienninm ann. 1871-1872 hahendarum.

Fr. Maassen, Geschichte der Qtiellen imd der Litleratur des I.anonischen Rechis im Ahendlumle, Gratz, 1870, t. i, p. 799802 ; A. Tardif, Histoire des sources du droit canonique, Paris, 1887, p. 114 ; Fesslcr-Jungmann, Institutiones patrologiæ Inspruck, 1896, t. ii b, p. 423 ; Bardenhewer, Les Pères de l'Église, nouv. édit. franc., Paris, 1905, t. iii, p. 152-153.

P. Godet.

    1. FERRARE##


FERRARE. Voir Flore.nce (Concile de).

    1. FERRARI Zacharie##


FERRARI Zacharie, religieux augustin de la congrégation de Lombardie, au s.vi'e siècle, fut élu provincial et travailla à enrichir la bibliothèque du couvent de Saint-Marc à Milan. Il édita l’ouvrage suivant de Gilles de Rome : Traclatus de kmdibus divinx sapientiie nostri ^Egidii romani biluriccnsis archiepiscopi, Padoue, 1553. On lui attribue un Traclatus de sacramento pœnitentiæ inédit. C’est à tort que OssingeT lui assigne la Vie de saint Casimir, roi de Pologne, composée par le nonce Zacharie Ferreri et insérée dans les Acta sanctorum, 1. 1 martii, p. 347-351.

Argelati, Bibliotheca scriplorum mediolanensium. Milan, 1745, t. I, col. 606, G07 ; Ossinger, Bibliotlteca augustiniana, Ingolstadt, 1768, p. 334, 335.

A. Palmieri.

    1. FERRARIS Lucius##


FERRARIS Lucius, des mineurs de la stricte observance, naquit à Solero, près d’Alexandrie (Italie), fut provincial de son ordre, et passa une partie considérable de sa vie dans la Ville éternelle, comme consullcur d’un grand nomljre de Congréga tions romaines, principalement de celle du SaintOfTice. Sa célébrité lui vient cependant surtout d’un ouvrage qu’il composa sous forme de dictionnaire, très utile et très connu des théologiens et des canonistes. Le titre, un peu long, indique parfaitement l’objet, la manière et le but : Prompta hihliotlieca canonica, juridica, moralis, llieologica, necnou ascetica, polemica, rubristica, hisiorica, de principalioribus et fcre omnibus quæ in dics occurrunt, nec pencs omnes facile ac prompte reperiri possunt, ex ulroque jure, pontificiis ronstitutionibus, conciliis, sacrarum Congregationum dccretis, S. R. Rolee decisionibus, ac probatissimis et scleelissimis aucioribus, accuratc collecta, et ordine alpluibetico congesta, adjecto indice materiarum absolutissimo. Les éditions en furent fort nombreuses, preuve incontestable de la valeur du travail, qui parut, pour la première fois, en 3 in-fol., à Bologne, 1746. Nous citerons ici les principales qui ont suivi : 10 in-fol., Rome, 1760-1766 ; 8 in-fol., 1767 ; Bologne, 1763 ; 9 in-4<>, 1766 ; Il in-4°, Venise, 1782, avec un supplément ; 9 in-l", Rome, 1784-1790, bien meilleure que les précédentes. Les moines du Mont-Cassin en ont donné, en 1844, une excellente édition en 7 in-fol., qu’ils ont enrichie de notes contenant les décrets de toutes les Congrégations romaines qui manquent dans les éditions antérieures, ou qui furent portés depuis. L’abbé Migne en publia aussi une édition en 8 in-8°, Paris 1860, renfermant une foule de notes et une sextuple table des matières des auteurs cités, des nominations pontificales, des décrets des conciles et de ceux des Congrégations, 8 in-8°, 1884. Plus récemment, la typographie polyglotte de la Propagande a publié une nouvelle édition soigneusement revue, 9 in-fol., Rome, 1885-1898, à laquelle le P. Bucceroni, professeur à l’université grégorienne, a ajouté un volume entier intitulé : Supplementum promplæ bibliothecse Liicii Ferraris continens recentiora acta Sanctæ Sedis et recentiores resolutiones ac décréta SS. romanarum Congregationum.

Dans sa Prompta bibliotheca, Ferraris a cité plus de sept cents auteurs, mais, dans le conflit d’opinions, il a pris soin, comme il l’a dit lui-même dans sa préface, d'éviter les extrêmes et de s’en tenir à la voie moyenne : In omnibus decisionibus mets, quantum in me fuit, semper curcwi, ut nec rigidiorcs seclarcr opiniones, ncc cdicmi in oppositam deflecterem Inxilutem. Aussi est-il rangé communément parmi les auteurs graves et probabilistes. Cf. Ballerini, Compendium tlieologiæ moralis, 2 in-8°, Rome, 1880-1882, t. i, p. XVII ; Palmieri, Opus Iheologicum morale in Busembuum medullcun, 7 in-8°, Prato, 1890-1893, t. vii, p. 428 ; Lehmkuhl, Theologia moralis, 2 in-8<', Fribourg-en-Brisgau, 1902, t. ii, p. 831. Il s'était montré fidèle, en cela, à suivre le conseil de son maître, le docteur séraphique, qu’il avait pris pour guide et dont il avait perpétuellement sous les yeux la formule rappelant cjue trop de rigueur sœpe damnât salvandum, tandis que plus de douceur sœpe salved dammmdum. S. Bonaventure, Compendium theologiæ,

1. II, C. XII.

Hurter, onienclator, t. iv, col. 1020-1621 ; Kircbentexikon, t. IV, col. 1380 sq.

T. Ortolan.

    1. FERRÉ Vincent##


FERRÉ Vincent, dominicain espagnol, fut un des théologiens les plus en renom de son temps. Né à Valence, il entra dans l’ordre au couvent de Sant' Esteban de Salamanque. Il enseigna la théologie dans les principaux sludia generulia de sa province, en particulier à Burgos où il conquit le grade de maître en théologie. Vers 1654, il fut appelé à Rome, en qualité drégent du collège Saint-Tli mas de la Minerve ; il occup 1 cette ciiirge jusqu’en l(172. A cotte époque, il