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FENELON — FERCHIO


fidélité à l'Église était au moyen âge la preaiière clirase du contrat qui liait les sujets à leurs princes, et l’essentielle condition de la légitimité de ceux-ci ; nul n’avait comme le pape autorité pour décider s’il y avait i en certains cas infraction au contrat, pour prononcer sur une culpaljilité qui entraînait la déposition. Ecclesia, dit Fénelon, ncquc destitiiebat, neqiie inslitiicbat laicos principes, scd taniiim consulentihiis genlibas respondebal quid, rations contractas et særamenti, conscientiam altineret. Hxc non juridica et civilis, scd dircctiva tantiun et ordinaliva potestas, quam approbat Gcrsonitis, c. xxxix. Cette théorie, quoique vraie, est incomplètement explicative.

On trouvera aussi que l’archevêque de Cambrai a jugé avec les préventions du xyiiie siècle la conduite de certains papes (Hœe eadem potestas qiiæ in Leone, aut Agalhone, aut Gregorio Magno, blanda et cluira fuit, in Gregorio VII et Bonijacio VIII exlcrrait gentes, c. xl) ; mais il est clair comme le jour que le traité De summi poniificis anctoritale a été inspiré par le plus pur amour de l'Église et du Saint-Siège. Fénelon condamne fortement les fréquentes intrusions des magistrats séculiers dans le domaine spirituel ; il appelle de tous ses vœux une plus étroite union des Églises particulières — notamment de l'Église de France — avec le centre de l’unité.

Fénelon, Œiwres complètes. 10 in-12, Paris, 1810 ; 23 in-8°, Versailles, 1820 ; 3 in-4°, Paris, 1835 ; 10 ia-i", Paris, 1851 ; 8 in-8°, Paris, 1854 ; Albert Chérel, Nouvelle édition du livre des Maximes des saints, revu, corrigé et augmenté par l’auteur même, Paris, 1911 ; Correspondance, Il in-8°, Paris, 1821 ; Barbier de Montault, Lettres inédites de Féncton, Paris, in-12, 1863 ; M. Cagnac, Lettres inédiles à la dnchesse de Clievreuse et an dnc de Clievrense, in-S", Paris, 1894 ; Id., Lettres de direction, in-12, Paris, 1902 ; Sermons, dans les Orateurs sacrés de Migne, 1847, t. xxvin.

Bossuet, Œuvres complètes, voir t. ii, col. 1089 ; Ramsay. Histoire de ta vie et des ouvrages de Messire François de Salignac de ta Motlte-Féneton, in-12, Amsterdam, 1727 ; L.-F. de Bausset, Histoire de Fénelon, arclwvèque de Cambrai, 3 in-8°, Paris, 1808 ; 2e édit., 1809 ; in-4°, Versailles, 1817 ; 4e édit., Paris, 1823 ; Phélipcaux, Relation de l’origine, du progrès et de la condaninidion du quiélisme répandu en France, 2 in-12, 17.33 ; Gosselin, Histoire lilléraire de Fénelon, in-8, Lyon et Paris, 1843 ; A. Bonne !, La controverse de Bossuet et de Fénelon sur le quiélisme, Mâccn, 1850 ; Griveau, Élude de la condamnation du livre des Alaximes des saints, 2 in-12, 1878 ; L. Crouslé, Bossuet et Fénelon, 2 in-S", I-'aris, 1894 ; Matter, Le mijslicisme en l’rance au temps de Fénelon, in-12, Paris, 1806 ; Guerrier, M"' Gijyo/i..Sa vie et sa doctrine, Paris, 1881 ; Paul Janet, Fénelon, Paris, 1892 ; Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 1850, t. ii ; 1854, t. x ; L. Boutié, Fénelon, in-8°, Paris, 1900 ; H. Druon, Fénelon, archevêque de Cambrai, 2 toni., Paris, s. d. ; Brunctière, Études critiques sur Tliistoire de la littérature française, 2' série ; Alanuel de la littérature française, Paris, 1898 ; Emmanuel de Broglic, Fénelon à Candtrai, Paris, 1884 ; H. Sackebant, Fénelon et le séminaire de Cambrai, Cambrai, 1902 ; Maurice Massjn, Fénelon et Af°= Gugon, 1907 ; Albert Delplanque, Fénelon et ses amis, 1910 ; Brémond, Apologie pour I-'énelon, Paris, 1910 ; M. Cagnac, Études critiques sur Fénelon, in-12, Paris, 1910 ; L-'inaître, Fénelon, Paris, 1910 ; E.GriscUe, Fénelon, Études liistoriques, Paris, 1911 ; Huvelin, Bossue/, Fénelon, le quiélisme, 2 in-12, Paris, 1912. Voir aussi la Revue Fénelon, fondée par M. Griselle en 1911.

A. Largen’T.

    1. FENIS (Jean-Léonard de)##


FENIS (Jean-Léonard de), controversiste renommé, né à Tulle vers 1626, admis dans la Compagnie de Jésus en 1642. Ses talents d’orateur et d'écrivain lui acquirent une grande célébrité dans la prédication et dans la controverse avec les protestants. Il mourut à Bordeaux, le 27 janvier 1688. Ses ouvrages plusieurs fois réimprimés, d’une haute valeur doctrinale, gardent encore un intérêt historique : 1° Controverses familières où les erreurs de la religion prétendue réformée sont réfutées par l'Écriture, tes conciles et les Pères, Paris, 1683 ; trad. flamande, Bruges, 1698 ; 2 « Xonvclle méthode pour instruire les nouveaux converUs et pour

convertir ceux qui sont encore dans le schisme, Paris, 1682 ; 3° Traité de la présence réelle du corps de JésusChrist dans l’eucharistie : pour réponse au nouvel écrit de Monsieur Claude, ministre de Cluirenlon, Paris, 1683 ; 4° Traité de la foij, où l’on établit la divinité de Jésus-Christ et la vérité de l'Église romaine. Tulle, 1683 ; 5° Instruction familière pour les noiwcaux convertis, Bordeaux, 1686.

.Sommervogcl, Bibliotliéque de la C'= de Jésus, t. iii, col. 636 ; Acta erudit. l.ips, 1683, p. 530 sq.

P. Bernard.

    1. FENNACCIOLI Thomas##


FENNACCIOLI Thomas, théologien italien de la seconde moitié du xviii<'siècle, a publié : Summæ theologicæ S. Thomæ Aquinatis, quinti Ecclesiæ doctoris, catena argentca, ipsiiis angelici præceptoris vcrbis coniexta, ordine alphabctico disposita, marginalibus notis illustrcda, ad iisum studiosæ juventulis in Taurinensi gymnasio, ccterisque univcrsilatibus, viginti annorum spatio, opéra et studio Thomæ Fennacioli, Asculani, absoluta, in-fol., Fano, 1761. L’ouvrage devait avoir trois volumes : le i" seul a été imprime.

Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée, 1823, t. xi, p. 29.

B. Heurtebize.

    1. FERCHIO Mathieu##


FERCHIO Mathieu, né dans l'île de Veglia sur la côte de l’Istrie, le 24 janvier 1583, entra encore enfant chez les mineurs conventuels et fit sa profession religieuse en juillet 1599. Après avoir étudié à Bergame, à Padoue et au collège de Saint Bonaventure à Rome, il fut à son tour chargé d’enseigner et presque toute sa vie se passa dans la chaire de professeur. On le trouve régent des études chez ses confrères ; ' » Rimini en 1611, à Venise en 1617. L’année suivante, comme il accompagnait le ministre général dons sa visite en France, il fut élu ministre de la province de Lyon, ou de Saint-Bon ?venture, fonction d’ailleurs qu’il exerça très peu de temps. En 1623, il était nomme assistant du ministre général, puis le temps de sa charge expiré, on renvoy£.it à Padoue, où l’université le réclamait comme professeur de théologie. Le P. Ferchio y passa les quarante dernières années de son existence qui s’achevait le 8 septembre 1669.

Un de ses biographes l’appelle emphatiquement un " minotaure scientifique » ; son érudition était vaste et servie par une conversation agréable et des mœurs polies. On en trouve la preuve dans le ? nombreux travaux qu’il donna au public et dont voici une liste probablement incomplète. Après avoir été bonaventuriste dans sa jeunesse, il s’attacha plutôt aux doctrines scotistes dan.^ son enseignement et ses premiers travr.ux furent pour défendre le docteur subtil. Passant par Cologne, il avait visité son tombeau et il publia contre un chanoine de cette ville une Apologia pro Joanne Dans Scoto in Joannem Fridcricum Matenesium, in-So, Cologne, 1619. Rentré dans la province de Lyon, il fit paraître contre Bzovius la Corrcptio scotica J. D. Scoti doct. subi, vilam et mortem cxplicans, Chambéry, 1620. De retour en Italie, il donna une troisième apologie in Paulum Jovium Novocomenscm, Bologne, 1620, avec laquelle il rééditait les deux premières. La Vita]beati Joannis Dunsii Scoti franciscani doctoris sublilis, Bologne, 1622, 1623, fut la suite naturelle de ses premiers travaux, et on les trouve réunis avec la date de Bologne et Naples, 1629..

Une fois installé dans sa chaire à l’université de Padoue, le P. Ferchio reprit la plume et ne la déposa plus avant la fin de sa carrière. Il commença par publier deux discours, Orcdiones metaphysica et theologica, prononcés tous deux le 12 mars en 1629 et 1631 à l’université, Padoue, 1631. Au cours des années suivantes, il publia dans la même ville : Islri seu Danubii ortus cdiorumqiie fluminum ab Aristotele in primo Meteoro inductonun. Accessit Lacus