Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 5.2.djvu/418

Cette page n’a pas encore été corrigée
2135
2136
FELLE — FELLER


Brerissinium fidci propugnaculum, etc., 111-4", Ferrare, 1681 ; La ravina del quieiismoe deU’arnor piiro, Genève, 1702. Cet ouvrage fut condamne par le Saint-OfTice, le Il octobre 1703, à cause de sa violence.

Echard, Scriplores ord. preed., édit. Coulon, sæc. xviii, Pars, 1910, p. 131-134 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., Inspruck, 1910, t. iv. col. 761.

R. Coulon.

    1. FELLER (François-Xavier de)##


FELLER (François-Xavier de), né à Bruxelles le 18 août 1735, fut élève des jésuites dans les collèges de Luxembourg et de Reims et entra dans la Compagnie de Jésus, le 28 septembre 1754. Après avoir fait son noviciat à Tournai, il enseigna brillamment les humanités et la rhétoriciue à Luxembourg et : Liège ; puis, appliqué à l’étude de la théologie, il fut chargé en même temps de prêcher en latin aux étudiants. En 1763, par contre-coup de la suppression des jésuites en France, qui affectait en partie la province de Gallo-Belgique, à laquelle il appartenait, Feller, avec d’autres de ses condisciples, dut aller terminer sa théologie à Tyrnau, en Hongrie. Il passa à l’étranger cinq années, et il en profita, avec l’autorisation de ses supérieurs, pour augmenter son instruction par des voyages. En Hongrie, en Boliême, en Pologne, en Autriche, en Italie, il recueillit de nombreuses observations sur les hommes et les choses, qu’il sut très bien utiliser dans sa carrière de publiciste ; il les a d’ailleurs réunies et coordonnées avec d’autres observations ramassées plus tard, dans un ouvrage qui parut après sa mort sous ce titre : Itinéraire ou voyages de M. Vabbé de Feller en diverses parties de l’Europe…, 2 in-80, Liège, 1820 ; 2e édit., 1823. Rentré dans les Pays-Bas en 1770, il se livrait avec succès à la prédication, à Liège, quand il eut la douleur de voir son ordre supprimé par Clément XIV (1773). Depuis lors on le trouve appliqué tout entier à la défense de la religion et de l’Église par la plume. Obligé, en 1794, par l’invasion des armées de la Révolution française de quitter la Belgique, il se réfugia d’abord auprès de l’évêque de Paderborn en Wcstphalie, puis il suivit une invitation du prince de Ilohenlolie, à Bartenstein ; enhn, il se fixa à Ratisbonne, dont l’évêque lit de lui son ami et son conseiller. C’est à Ratisbonne cju’il mourut le 21 mai 1802. Feller a beaucoup écrit et publié ; le zèle pour la vérité religieuse s’affirme dans tout ce qu’il a écrit, et est heureusement servi par une vaste érudition, un raisonnement vigoureux et un style nerveux et incisif. Ces cpialités se font remarquer spécialement dans le Catéchisme pliilosophique on reeueil d’observations propres à défendre ta religion chrétienne contre ses ennemis, publié sous le nom de Flexier de Revat, anagranunc de Xavier de Feller, in-S", Liège, 1772. Considérablement augmenté dans les éditions subséquentes par l’auteur, cet ouvrage eut un succès mérité, qu’attestent les nombreuses réimpressions jusqu’au milieu du xix «  siècle, et les traductions en allemand, espagnol, néerlandais, italien, polonais. F’eller a aussi exercé une grande innuence comme journaliste. Il commença en 1769 à collaborer, par des articles littéraires et theologlques, au Journid historique, autrement dit Journal da Verdun et Clef du cabinet des princes de l’Europe. En 1773, il prit la direction de ce recueil périodique, en lui donnant le titre de Journal historique et littéraire. Imprimé successivement à Luxembourg, Liège, Macstriciit, ce journal parut deux fois par mois de 1774 à 1794 et eut beaucoup de vogue. Un certain nombre des articles que Feller y a insérés en ont été extraits et réédités en plusieurs volumes sous les titres de Mélanges de politique, de morale el de Ultcrcdure, et de Cours de morale chrétienne et de littérature religieuse. Beaucoup renfermaient la juste et courageuse critique des innovations que l’empereur

Joseph II voulut imposer à ses sujets catholiques des Pays-Bas, dans l’ordre religieux et politique. Feller eut aussi la principale part à la publication, en 1787 1788, des 18 o. de Réclamations èc/^/^acs, « Recueils des représentations, protestations et réclamations faites à S. M. I. par les représentans et États des dix provinces des Pays-Bas autricliiens assemblés et des réclamations de tous les ordres de citoyens, au sujet des infractions faites à la constitution, les privilèges, coutumes et usages de la nation et des provinces respectives. »

Les affaires religieuses d’Allemagne ne fixèrent pas moins son attention. Dès 1770, il écrivit, sous le nom d’un auteur protestant, contre le fameux livre de Justin Fèbronius. Lors du conflit entre le nonce du pape et les trois archevêques électeurs de l’empire, il défendit l’autorité du saint-siège dans plusieurs brochures : Véritable élat du différent élevé entre le nonce apostolique résiden{ à Cologne et les trois électeurs ecclésiastiques. .., in-S", Dusseldorꝟ. 1787 ; Mandement ou lettre pastorale de S. A. R. i archevêque-électeur de Cologne… avec des notes historiques, Ihéologiques et critiques, s. 1. n. d. ; Supplément cm Véritable état du différent…, s. 1. n. d. ; Coup d’œil sur le congrès d’Ems, précédé d’un second supplément au Véritable état…, s. 1. n. d. ; Réflexions sur les 73 articles du Pro memoria, présenté à la diète de l’empire touchant les nonciatures, de la part de V archevêque-électeur de Cologne, in-8°, Ratisbonne, 1788 ; traduit en itahen par ordre de Pie VI par Mgr A. dj a Genga ; Défense des Réflexions sur le Pro memoria de Cologne, suivie de l’e.ramen du Pro memoria de Scdzbourg, in-S", Ratisbonne,

1789. Le cardinal Pacca, qui était le nonce d’alors à Cologne, a raconté comment il avait demandé le concours de plusieurs écrivains dévoués à l’Église, presque tous anciens jésuites, et parmi eux de Feller, « auteur, dit-il, de tant d’ouvrages justement estimés et reçus avec applaudissement en France ; avec ce vaillant écrivain, ajoute-t-il, j’ai entretenu pendant plusieurs années un commerce de lettres journalier. » Et, constatant le « très grand bien produit en Allemagne » par les publications qu’il avait provoquées, Pacca signale « spécialement » l’effet de « celles de Feller qui furent traduites eu allemand et répandues à travers tout l’empire. « Memorie storiclie di Mgr B. Pacca… sut di lui soggiorno in Germania dalV anno MDCCLXXXVI (d MDCCXCIV…, Rome, 1832, p. 119-121. La prodigieuse activité de Feller se montra encore dans les rééditions de diver, ouvrages qu’il a données avec ses additions et ses corrections, en particulier dans le Dictionnair géographique, refonte de celui du chanoine vosgien (Ladvocat), et surtout dans le Dictionnaire historique on hi toire abrégée de tous les hommes qui se sont fait un nom pur le génie, les tedents, les vertus, les erreurs, etc. Tout le monde sait que ce dernier ouvrage, publié d’abord en li in-8°, à Augsbourg, 1781, a été réimprimé nombre de fois, mais modifu’par les éditeurs successifs au point de changer essentiellement son caractère primitif. Avec tout ce qu’il devait à d’autres, dans cette œuvre considérable, Feller y avait mis beaucoup de sa vaste érudition ; et il avait, là également, servi la cause de la religion, tant par les rectifications que par les compléments apportés aux notices de ses devanciers. Cet infatigable défenseur de l’Église et du saint-siège eut cependant le tort, par je ne sais quel égarement, de formuler un blâme sur quelques points de la bulle de Pie VI, Auctorem fidci, contre le synode de Pistoic, spécialement en ce qui concernait la dévotion au Sacré-Cœur.

Notice sur la vie et les ouvrages de M. Fabbé de Feller (par l’abbé de Saive), in-S", Li-ge, 1802 ; Caballero, Bibliolhecæ scriptonim Socielatis Jesu supplementa, Suppl. I, p. 131-