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EXTRÊME ONCTION DU I" AU IX » SIÈCLE

1976

Un des témoignages les plus précis sur le caractère et les effets du rite émane du concile de Pavie (850) : lUud quoqiie sahilare sacramentum qiiod commendal Jacobus apostoliis dicens : Inf^rnuUur… solerli pnvdicotionc populis innotescendiim csl : magnum sanc cl valde appelendum mijslerium, per qiiod si fidcliter posci(ur et [peccala] remittunliir et consequentcr corporalis salus restiluitiir. Sed quia fréquenter conlingil ut œyrolus aliquis aut sacramenti virn nesciat aut minus periculosam reputans infirmitatem. salateni suan-i operari dissimulet, aut cerle morbi violentia obliviscatur, débet eum loci presbijtcr congruenter admonere, quulenus ad hanc spirilualem curam secundun propriæ possibilitatis vires vicinos quosque presbyteros invitet. Hoc tamen sciendum quod si is qui inftrmatur publicx pœnitentiæ mancipatus est, non potest hujus mysterii consequi medicinam nisi prius reconciliatione pcrcepta communionem corporis et sanguinis Christi mcrueril. Et le concile ajoute que si l'évêque, « à qui il appartient de consacrer le chrême, « juge à propos d’oindre un malade de qualité, il le peut, c. viii. Hardouin, op. cit., t. V, p. 27.

Rodulphe, évêque de Bourges, ordonne aux prêtres qui n’habitent pas la cité épiscopale de venir euxmêmes, si leur domicile est dans la banlieue, de déléguer l’un d’eux, s’ils sont trop éloignés, pour aller chercher les huiles consacrées le jeudi saint. Ils porteront trois ampoules, l’une pour le chrême, l’autre pour l’huile des catéchumènes, la troisième pour la matière de l’extrême onction. Et Rodulphe cite le 48*^ canon du concile de Clialon. P. L.. t. cxix, col. 710.

Hincmar se préoccupe davantage encore du devoir de ses prêtres.. Dans ses ordonnances de 852, il leur indique ce qu’ils doivent retenir de mémoire ; le rituel de l’extrême onction est nommé : Ordinem reconciliandi… atque ungendi infirmas, orationcs quoquc eidem neeessitati compétentes memoriter discat. Capitula presbyteris data, c. iv, P. L., t. cxxv, col. 773. Dans le questionnaire qu’Hincmar édicté pour l’enquête annuelle que doivent faire les maîtres et doyens, il n’oublie pas d’interroger sur la collation de l’extrême onction : Ut chrisma et oleum conseeratum sub sera recondantUT… Si ipse presbyler visitet infirmas et inungat oleo sancto et communicet per se et non per quemlibet. Capitula quibus de rébus magistri et deeani per singulas ecclesias inquirere et episcopo renunliare debeant, c. ix, X, op. cit., col. 779. Obligé d’excommunier deux fidèles coupables d’inceste, Hincmar fait connaître les conditions de la réconciliation : contrition, promesse publique de mettre fin aux scandales. Moyennant ces actes, les derniers sacrements et parmi eux l’onction pourront être accordés : Si vel lune ex corde pœniluerit… cum aliis peccalis suis de hoc inccitu puram confessioncm facial et a saccrdote reconcilietur et sancto oleo ungatur et communia corporis et sanguinis Christi ei largiatur. Episl., xxvi, ad omncs fidèles, P. L., t. cxxvi, col. 258. A Hildebold, évêque de Soissons malade, qui lui a demandé les secours de son ministère, Hincmar, soufîrant lui-même, députe un prêtre qui porte l’huile sainte et par elle le pardon : Mittens manu mea, secutus maforum exempta, in manu islius presbyteri oleum sanctificatum, ut etiam obsequio meo, per efus mentionem, Spiritiis Sancti gratia, qui est remissio omnium peccalorum, indulgenliam percipias omnium delictorum et consortium sanctorum episcoporum. Episl., XXVI, ad Hildeboldum episcopum Suenonensem, op. cit., col. 173. Ailleurs, Hincmar gémit à la pensée qu’en raison de l’excommunication portée contre Odacre, beaucoup de malades seront privés de l’extrême onction : Quanti viri, qucmlæ feminæ, sine reconciliatione et sacri olei iinctione algue sancta communionc et sine coriim animarum per oruliones solemnes commendalionc de isto sœculo cxicrunl. Episl., xxxiii.

ad episcopum Rliemensis diœccsis et omnes ecclesics redores et fidèles, op. cit., col. 246. Hincmar parle encore de l’un de ses diocésains Bernold qui, malade, « parvint aux portes de la mort, après avoir été confessé, réconcilié, oint de l’huile sainte et après avoir reçu la communion du corps et du sang du Christ. » Launoy, Œuvres, t. i b, p. 596.

Hérard, archevêque de Tours, ordonne, lui aussi, à ses prêtres (858) d’avoir toujours de l’huile sainte et de s’en servir sur les malades : Ut in infirmilatc positi absque dilalione reconcilicntur et viaticum vivenles accipiant et benedictione sacrcdi olei non carcant. — Ut presbyteri chrisma, oleum et eiicharistiam semper habcant ut paraît inveniantur. Capitula Herardi, n. 21, 56, P. L., t. cxxi, col. 765-766, 768.

C’est ici qu’il faut placer, si elle est authentique, une parole de Prudence, évêque de Troyes (-|- 861). Dans un discours sur sainte Maure, il raconte qu’avant de mourir cette vierge lui demanda les derniers sacrements, …a te peto, Prudenti, …ut de manu tua eucharisliæ et unclionis exlremæ recipicmi sacramenta. Sermo de vila et morte gloriosæ virginis Mauræ, P.L., t. cxv, col. 1374. L’emploi du terme extrême onction a fait croire, il est vrai, à Martène et à Mabillon, op. cit., Theologiæ cursus complelus de Migne, t. xxvi, col. 132133, que ce texte est interpolé, cette locution n’apparaissant dans les documents que beaucoup plus tard.

Le concile de Worms (868), pour exprimer sa pensée, reproduit la lettre d’Innocent I*", can. 72. Mansi, t. V, cel. 881. Isaac, évêque de Langres (859-880), ordonne que le malade ne meure pas sans la communion et l’onction, nec unctionc sacrait olei careal. Canones, tit. I, c. '23, P.L., t. cxxiv, col. 1082. Eigil, Vila sanctse Hcdhumodæ, c. viii, P. L., t. cxxxvii, col. 1181, raconte que sainte Hathumode reçut, entre autres rites nécessaires au mourant, l’application d’huile sainte que lui fit l'évêque : Aderat… cum clcricis Marcwardus episcopiis et oninia quse egressuris necessaria videbantur, in sacri olei inunctionc, in ultima reconciliatione, in sacrificii communicatione solemni more adimplevit. Le pénitentiel du pseudo-Théodore observe que chez les grecs un prêtre peut, si c’est nécessaire, bénir le chrême des malades, infirmis chrisma, P. L., t. xcix, col. 929, et reproduit le ca ion 26, c. i, cité plus haut, du concile de Mayence (847), col. 978-979. Le pénitentiel du pseudo-Egbert exalte plus qu’on ne l’a jamais fait les effets de l’extrême onction : Hic notai sanctus.Jacobus quod si quis infirmatus sil, ut invitet ad se sacerdotem suum et cdios Dei minislros, ut eum admoneant et infirmus nccessitalem siiam ipsi indicet cl illum iingant in Dei nomine sancto oleo et per fidelium prcces ac per unclionem conservari potest et Dominiis ipsum erigil ; et si plenus peccalorum est, illa ipsi remittentur. Hanc unclionem quilibet fidelis, si possit, acquirere sibi debcl, et steduta qiiæ ad eam pertinent ; quoniam scriptum est quod quicumque hanc disciplinam habuerit, anima ejus leqiie pura sil posl obilum ac infanlis qui statim posl baptisma moritur. Pœnitenliale, 1. I, part. II, c. XV, P. L., t. lxxxix, col. 416. Et un autre texte du pseudo-Egbert, /îx-f erp//oncs, 21, prescrit aux prêtres d’oindre les malades : Ut secundum definitionem sanctorum Pcdrum, si quis infirmatur a sacerdolibus oleo sancti ficato cum orationibus diligenter ungatur. P. L., t. lxxxix, col. 382. Même ordonnance est publiée par Riculphe, évêque de Soissons, Statuta. n. 10 : Item oportet ut presbyler infirmas siios posl confessionem et reconcilialioncm oleo sancto perungant et tune eos communircnl. P. L., t. cxxxi, col. 18. Le De visilalione infirmorum. 1. II, c. iv, faussement attribué à saint Augustin et qui, au jugement de plusieurs érudits, fut composé à la même époque, invite à ne pas négliger le conseil de saint Jacques et conclut : Ergo sic roges de te et pro te fieri sicut dixit apostolus