Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 5.2.djvu/299

Cette page n’a pas encore été corrigée

1807

EXTRAVAGANTES

EXTREME OiNCTION

vag. Exsecrahilis, De præbendis ; ceiles de la seconde série, en remplaçant le nom de Jean XXII par l’indication inter communes, par exemple : Extrav. Vices illius. De Ireuga et pace, inter communes.

Toutes les Extravagantes de Jean XXII ont été glosées ; des communes, quelques-unes seulement, celles de Boniface VIII et de Benoît XI, par Jean Le Moyne (Joannes Monachus), un Picard, et par Joanncs Franciscus de Pavinis, de Padoue.

Les deux recueils n’ont comme tels aucune valeur oflicielle ; mais les constitutions elles-mêmes gardent, en tant que leur discipline n’a pas été modifiée, toute leur valeur originelle.

Phillips, Du droit ecclésiastique diuis ses sources, 1852 ; A. Tardif. Histoire des sources du droit canonique, 1887 ; Pli. Schneider, Die Letirc von den Kircltenreclilsquellen, 1892 ; Scluilte, Die Gescliiclile der Quellen und Literatur des eanonisclien Redits, 1877, t. ii.

A. ViLLIEN.

    1. EXTRÊME ONCTION##


EXTRÊME ONCTION. — Nous étudierons successivement l’extrénic onction : 1° dans l'Écriture ; 2° d’après les Pères et les écrivains ecclésiastiques des neuf premiers siècles ; 3° chez les scolastiques ; 4° d’après le concile de Trente et ! es théologiens postérieurs ; 5° on traitera enfin les questions morales et pratiques.

.EXTRÊME ONCTION DANS L'ÉCRITURE. -I. L’attestation de Jacques, v, 14-18. II. Les origines du rite.

I. L’attest.tion de Jacques, v, 14-18. — 1° Analijse du texte.

14. 'A<76£V£Ï Ti ; âv jij.îv : 14 Quelqu’un parmi vous

T : p05-/.a), cÇ7âa-6(D -o-j ? irpeffest il malade : qu’il appelle

r/jTspo’jî T ?, ; èy.7.>, r, (7 ; 'aç, y.aî 'es prêtres de l'Église et que

i : f.0Tîu^ïu8(i)(rxv =7r' aùiôv. ceux-ci prient sur lui, l’oi àXsi’iavTS : a-jrôv è'/, acw È/ gnant d’i uile au nom du

TM ôvôfiaTt To-j Kjpio-j. Seigneur. 15 Et la prière de

15. Kal T, e-j/ï) t-?, ; T.iaxew ; '^ foi sauvera le mal.de et

(jw7ct TÔv y.à(j.vov-a, xai le Seigneur le relèvera, et

èyspEt a-jTÔv 6 KOpioç- xav s'"' « commis des péc’iés,

àu-aptia ; T, Trî7 : 'jtr, y.'o ;, àf Erémission lui sera accordé.-.

6r, TeTxt a’JT(T). 16. 'E^o| ;.oIG Confessez donc vos péchés

).oy£" ; 76ê o-jv àXÀTiXoiç rà ; les uns aux autres et priez

àu.apTiai ; xa’t £'j-/e179£ ûitèp les uns pour les autres afin

à).>, rj), tov, OTTO) ; ta67|TEtio) j que vous soyez guéris ; car la

i^y-jct 5éT, 71 ; Sizatou Èv£ppriée fervente du juste peut

YOv ; j.£vi, . beaucoup.

'AiTÔEvE'. -.- £v j(j.rv ; Quelqu’un est-il malade parmi vous ? Saint Jacques vient de dire : Quelqu’un parmi vous est-il malheureux, qu’il prie ; est-il joyeux, qu’il cliante des cantiques. De la soufïrance en général il passe à une douleur spéciale très commune. Le mot employé par lui convient pour désigner la maladie physique, c’est la signification qu’il a d’ordinaire dans le Nouveau Testament, par exemple, Matth., X, 8 ; XXV, 3C ; Marc, vi, 56 ; Luc, iv, 40 ; vii, 10 ; Joa., IV, 40 ; xi, 2, 3, 4 ; AcL, ix, 37 ; II Tim., iv, 20. Il est opposé à {/ytaiveiv. Sans doute, il s’entend parfois au sens figuré ; mais alors le contexte avertit le lecteur. Ici, au contraire, les expressions employées montrent qu’il s’agit d’une maladie proprement dite et surtout d’une maladie grave. Le rite dont l’apôtre recommande l’emploi ne s’applique donc ni aux morts ni aux fidèles bien portants, fussent-ils sur le point de mourir. Seuls peuvent en user les chrétiens : « Quelqu’un est-il malade parmi mus, » c’est-à-dire parmi les fidèles, nieinbres de l'Église, dont il sera question bientôt.

llpoTza/.îdKTOd) ; qu’il fasse venir, qu’il appelle. Le malade dont il s’agit ne peut donc pas quitter la maison ou le lit, il est graveuient atteint, incapable de se rendre à l’assemblée ou dans la demeure des

prêtres. Pas n’est besoin qu’il ait perdu connaissance.

L’expression employée suppose au contraire qu’il

appelle lui-même les dispensateurs du rite ; elle laisse

ainsi entendre que de la part du malade est requis

un certain désir de l’onction et des prières joint à

la foi en leur elTicacité. S’il n’avait pas ces dispositions,

il n’appellerait pas les presbytres. Le mode employé :

, qu’j7 fasse venir ne désigne pas nécessairement un

précepte. Un peu plus haut, saint Jacques a écrit :

Quelqu’un est-il dans le malheur, qu’il prie ; dans le

boiilienr, qu’il chante des cantiques. Il ne faisait pas

I une obligation proprement dite à ceux qui sont gais

de psalmodier. De même, il a écrit précédemment :

Riches, pleurez, v, 1 ; Prenez patience, mes frères. Saint

Jacques recommande une pratique, mais sans préciser

s’il donne un conseil ou un ordre, s’il impose un prj i cepte grave ou léger.

Tfj-jç ~p£(TÔuripo’j ; Tr, ; ÈxvcÀyirjiaç. Que le malade chrétien appelle les presbytres de l'Église. Ces personnages ne sont ni les vie'.Uards, ni les plus anciens membres de la communauté. Le Nouveau Testament appelle de ce nom certains chefs des premières communautés chrétiennes, supérieurs aux laïques et aux diacres, inférieurs aux apôtres et à leurs disciples principaux par lesquels ils ont été établis. Cf. Act., XI, 30 ; XIV, 22 ; xx, 17 ; I Tim., v, 17, 19 ; Tit., i, 5 ; I Pet., V, 1 sq. Cf. Michiels, Origine de l'épiscopat, Louvain, 1900 ; Batifîol, Études d’histoire et de théologie positive, Paris, 1904, t. i. Voir Évêques, col. 1659 sq. Si l’onction devait être donnée par des laïques, pourquoi serait-elle réservée aux plus cmciensl Ils ne sont pas nécessairement tous les plus innocents, les plus pieux, les plus fervents. On pourrait admettre l’hypothèse de l’intervention des vieillards les plus parfaits ou de ceux qui auraient reçu le don de guérir les malades. Mais rien n’atteste que ce charisme soit réservé aux seuls chrétiens âgés et qu’ils l’aient tous re ; ii, que les anciens mènent tous une vie exemplaire, prient avec une foi plus vive. Dire qu’ils sont les me ; nbres de l'Église les plus en vue et auxquels d’instinct on est porté à attribuer surtout des pouvoirs miraculeux ou la force de la foi, B. Weiss, Lehrbuch der biblischen Tlieologic des neuen Testaments, Stuttgart et Berlin, 1903, p. 193, note 4, c’est faire une supposition gratuite et contraire à l’expérience de tous les siècles : dans une communauté chrétienne les laïques les plus remarqués et à la prière desquels on attribue le plus d’eflicacitè ne sont pas nécessairement les vieillards, tous les vieillards.

Si un doute pouvait subsister, le mot qui complète le substantif « presbytre » suffirait à le dissiper. Ce sont les anciens de l'Église qu’il faut appeler. Pourquoi ajouter ce mot, s’il s’agissait de vieillards ; évidemment saint Jacques sait d’avance que ses lecteurs ne seront pas tentés d’appeler des païens. Et pourquoi le malade ne pourrait-il pas faire appel à un membre âgé d’une communauté voisine qui aurait une réputation extraordinaire de sainteté ou lorsque l’expérience aurait démontré qu'à sa prière Dieu soulage et guérit plus volontiers ? Il est impossible de donner à ces questions une réponse satisfaisante. Au contraire, ' si l’apôtre parle de l’intervention de la hiérarchie, il ' est tout naturel qu’il dise : faites venir les chefs de la conwiunauté, les presbytres de l'Église. C’est bien cette locution toÙ ; i : p£170UTspo-j ; Tr.ç è/.y.XyjT ; » ; par laquelle les Actes, xx, 17, 28, désignent ceux que l’Esprit-Saint a établis « épiscopes pour paître l'Église du Seigneur. »

L’apôtre empLie le pluriel. Le malade peut donc recevoir l’onction et obtenir la prière de plusieurs presbytres : le rite sera valide et l’intercession e ! Vicace. Saint Jacques exige-t-i que l’acte soit accompli par plus d’un prêtre ? Il ne le dit nullement.