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EUCHARISTIE DU XVP AU XX^ SIÈCLE


ut illa ad infimios honorisitôt après la consécration ; fice deferatur, anathema ou qu’il n’est pas permis de sit. DenzingerBannwart, la porter avec honneur aux n. 889- malades, qu’il soit ana thême.

a. Légilimilé de la sainte réserve. — On en a vu les raisons dogmatiques ; le c. vi ajoute une raison d’ordre historique ; il fait appel à l’antiquité de cette pratique dans l'Église : on la trouve déjà, dit-il, au temps du concile de Nicée, consuetudo… adeo anliqua ' est, ut eam sseculiim etiam Nicœni concilii agnoveril. ' Il ne peut y avoir le moindre doute sur le sens de cette I allusion historique ; elle vise le canon 13 du concile de Nicée, Denzinger-Bannwart, n. 57, qui ordonne d’accorder à ceux qui vont mourir la grâce de la communion, afin de ne pas les priver du dernier et du plus nécessaire des viatiques. Ce canon était bien connu des Pères du concile, car il avait été inséré au Corpus juris, caus. XXVI, q. i, c. 9, et, dans les discussions sur l’eucharistie, les théologiens du concile l’avaient plusieurs fois invoqué. Theiner, t. i, p. 418, 496. C'était d’ailleurs avec raison, puisque le mot employé par le concile de Nicée, èçôSiov, viatique, est entendu par tous les critiques au sens de communion eucliaristique. Voir Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, Paris, 1907, t. i, p. 593 sq.

b. Port de l’eucharistie aux malades. — Le concile en définit la licéité. Il faut remarquer que, soit d’après l’ordre logique des idées, soit d’après le c. vi, la définition porte surtout sur les mots ut ad inflrmos deferatur, plus que sur l’adverbe modal honorifice : ce dernier reste comme un témoignage du travail qui aboutit à la rédaction présente ; les projets primitifs, en effet, réunissaient dans un même article relatif au culte et les processions solennelles qui ont pour but direct l’honneur du saint sacrement et les processions moins solennelles dans lesquelles on portait la communion aux malades ; le texte a gardé quelque chose de cette nuance primitive. De cette licéité, le concile donne dans le chapitre trois preuves : une raison d’utilité pour les malades, la très ancienne coutume de l'Église et les nombreuses prescriptions conciliaires antérieures ; il les renouvelle en son propre nom : « C’est pourquoi ce saint concile ordonne de garder cette pratique très salutaire et nécessaire. »

Povules Actes et l’histoire du concile de Trente : Theiner, Acta genuina SS. œcumenici concilii Iridentini, Agram, 1874, t. I, p. 406-530 ; t. ii, p. 7-57 ; Raynaldi, continuation des Annales ecclesiaslici de Baronius, édit. Mansi, Lucques, 1755-1756, t. xrv-xv ; Le Plat, Monumenlonim ad historiam concilii iridentini… amplissinia collectio, Louvain, 17831785, t. iii-v ; Merkle, Concilii Iridenlini diariorum pars prima, Fribourg-en-Brisgau, 1901, t. i du Concilium Iridentinum, édité par la Gœrresgesellscliaft ; pars secunda, ibid., 1911, t. 71 ; S. Ehses, Aclorum pars altéra, ibid-, 1911, t. v ; Pallavicini, Histoire du concile de Trente, 1. IX-XVn, édit. Migne, Paris, 1844, t. ii ; Sarpi, Histoire du concite de Trente, trad. et ann. par Le Courrayer, 1. IVVL Amsterdam, 1751, t. ii.

Pour l’interprétation et la doctrine du concile : Catechismus concilii Iridentini, part. II, De eucharisties sacramento ; Bellarmin, De controversiis cliristianæ fidei, cont. X, De sacramento eucharistiie, Paris, 1872, t. iv ; Franzelin, De SS. eucharistiæ sacramento et sacrificio, Rome, 1887 ; Billot, De Ecclesiæ sacramentis, i' édit-, Rome, 1906, t. i ; Gihr, Les sacrements de l'Église catholique, trad. Iranç., Paris, s. d., t. II ; Lebreton, art. iîiic/iaripie, dans le Dictionnaire apologétique de la foi catholique, de d’Alès, t. i, col. 15481585.

Pour les doctrines des premiers réformateurs sur l’eucharislic : Bossuet, Histoire des variations des Églises protestantes, surtout 1. II-IV ; Mœhler, Symbolique, trad. franc., Paris, 1852 ; Tittmann, Libri sijmbotici Ecclesiae evangelicæ, 1827 ; Loofs, art. Abendmahl, Kirchenlehre, dans Bealencyclopddie fUr protestantische Théologie und Kirche, t. i, p. 38-68 ; Lichtenberger, art. Cène, dans

Encyclopédie des sciences religieuses, t. ir, p. 775-794 ; K. G. Goetz, Die heulige Abendmahlsfrage in ihrer geschiclitlichen Eiitwicklung, Leipzig, 1907, p. 35-100 ; R. IM. Adanison, Tlie Christian doctrine of the Lord’s suppert c. VI, Edimbourg, 1905, p. 55-05.

L. GoDEFROY. VII !. EUCHARISTIE OU XVI< ! AU XX*" SIÈCLE. —

I. Principaux ouvrages. II. Doctrine.

I. Principaux ouvrages.

Il n’est pas nécessaire de dresser une bibliographie complète des nombreux ouvrages qui ont paru durant cette période sur l’eucharistie. Nous excluons d’abord les livres d’enseignement ordinaire, d'édification et de piété, qui sont légion et dont la multiplicité s’explique par le fait que l’eucharistie est le centre du culte et de la piété catholiques. Ceux que nous signalerons sont de nature difïérente ; il y a : l" des écrits contre les protestants ; 2° des traités theologiques et historiques.

Écrits de controverse.

Il était naturel qu’en

face des sacramentaires qui niaient la présence réelle et des autres protestants qui rejetaient la transsubstantiation, l’effort des catholiques se portât à défendre ces deux dogmes de leur foi. Aussi les œuvres de polémique eucharistique se multiplièrent-elles, isolées ou jointes aux controverses générales. Non seulement cette polémique changea plusieurs fois de terrain et de tactique, mais elle s’assoupit progressivement, notamment quand les théologiens protestants versèrent plus ou moins dans le rationalisme.

1. Au.wj'e siècle. — C. Benetus, De sac. eucharistiæ sacramento et de efus ministro (contre Luther), s. 1. n. d. (vers 1521) ; J. Cliclitove, Antilutherus, 1524 ; De sacramento euih(uistiæ contra Œcolampadium, 1527, voir t. iii, col. 242 ; Arnold de Usingen, De veritate corporis et sanguinis Christi in eucharistia l. III, Fribourg, 1530 ; De sanctissimo eucharistiæ sacramento (controverse avec Luther à Erlurth en 1530), publié par D. Duynstee, Wurzbourg, 1903 ; J. Cochlée, De missa et transsubstantiatione, 1533 ; Jérôme de Hangest. Livre de lumière évangélique pour la sainte eucharistie contre tes ténébrions, Paris, 1534 ; J. Eck, Homiliarium adversus sectas. De eucharistia (contre Luther), Ingolstadt, 1536, p. 41 sq. ; Encliiridion locorum communium, c. xxix, sect. m (contre Mélanchthon), voir t. iv, col. 2057 ; Henri VIII, roi d’Angleterre, encore catholique, défendit les sept sacrements ; J. Eck, J. Fisher et Th. Morus firent l’apologie du traité royal ; J. Fisher, De veritate corporis et sanguinis Christi, dans Opéra, Wurzbourg, 1597, p. 746 sq. ; Gardiner, Cavillationum de eucharistia confutatio, Paris, 1535 ; J. Faber, Sermones de eucharistia ; Opuscula, XI et XIII, Leipzig, 1537 ; Allard d’Amsterdam, De eucharistiæ sacramento, Louvain, 1537 ; J. Gropper, Von warer, wescntlicher und pteibender Gegenwertigkeit des Leybs und Bluls Christi nach beschener Consécration, Cologne, 1548, 1556 ; trad. latine par Surius, 1560 ; Pierre Doré, L’arche de l’alliance nouvelle et testament de N.-S. J.-C. contenant ta manne de son précieux sang contre tous sacramentaires hérétiques, Paris, 1549 ; Le nouveau testament d’amour de N.-S. J.-C. signé de son sang, Paris, 1550, 1557 ; Anticalvin contenant deux défenses catholiques de la vérité du saint sacrement et digne sacrifice de l’autel contre certains faux écrits, Paris, 1551, 1568 ; G. Sacconay, Du sang du vrai corps de N.-S. J.-C ; Cl. d’Espence, voir col. 605 ; Cuthbert Tunstall. De veritate corporis et sanguinis Domini in eucharistia t. II, Paris, 1554 ; Alban Langdale, Catholica confutatio impiæ cujusdam determinationis D. Nie. Ridlei… post disputationeni de eucharistia in academia cantabrigiensi habitam, Paris, 1556 ; Latomus (Masson), De SS. euchcu-istia deque sacrificio missæ adversas Jacobum Andreæ, Cologne, 1557 ; N. Durand de Villegaignon, Ad articulos calvinianæ de eucharistia traditionis in Francia antarclica (Amérique du Sud) evulgatos responsiones, Paris, 1560 ; Venise, 1502 ; i-ééditée avec deux autres opuscules sous ce titre : Adversus Calvini, Melanchthonis atque id genus sectariorum dogma de eucliaristia opuscula tria, Cologne, 1563 ; J. Garet, Omnium œtatum et nalionum in veritatem corporis Christi in eucharistiaper.vi secula consensus. An vers, 1561, 1569, 1575 ; Albert Sperhng, De mafestate et præsenlia corporis Christi Domini, Ingolstadt, 1565 ; J.Hessel, Pro6a<io corporis et sanguinis dominici l’nenc/ianstia.Cologne, 1563 ; Louvain, 1564 ;