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1701 ÉVÈQUES. QUESTIONS THÉOLOGIQUES ET CANONIQUES 1702

L’organisation des Églises chrétiennes jusqu’au milieu du 111e siècle, Paris, 1891 (deux mémoires lus au Congrès scientifique international des catholiques, à Paris, le 10 avril 1888, et le 3 avril 1891 et publiés dans la Revue des questions historiques, 1888, t. XLiv, p. 329 sq. ; 1891, t. i„ p. 397 sq. ;

  • Dobschùtz (E. von). Die urchristl. Gemeinden, Leipzig,

1902 ; DôIIinger, Clu-islenthum und Kirçhe in der Zeit der Grundlegung, Ratisbonne, 1860 ; Douais, Les origines de l'épiscopat, dans Mélanges de littérature et d’histoire religieuse publiés à l’occasion du jubilé épiscopal de Mgr de Cabrières, Paris, 1899, t. i, p. 1-48 ; Dunln-Borkowski (von). Die neueren Forschungen iiber die Anfànge des Episkopats {Ergànzungshefte zu den Stimmen mis Maria-Laach, n. 77), Fribourg-en-Brisgau, 1900 ; Melhodologische Vorjragen zur urchristl. Verfassungsgeschichte, dans Zeitschrijt fiir kathol. Théologie, 1904, t. xxviir, p. 217-249 ; 1905, t. xxix, p. 2852 ; Ermoni, Les origines de l'épiscopat, Paris, 1903 ; Genouillac (de), L'Église chrétienne au temps de saint Ignace d’Antioche, Paris, 1907 ; Gobet, De l’origine divine de l'épiscopat (thèse), Fribourg, 1898 ; * Gore, The ministry of the Christian Church, Londres, 1889 ; cf. The origin of the Christian ministry, dans The expositor, 3= série, 1887, t. v, p. 411425 ; Grisar, Der Ursprung der bischô flichen Gavait, dans Zeitsclirift fiir kathol. Théologie, 1888 ; * Hackenschmitd, ZJi’c Anfànge des kathol. Kirchenbegriffs (I" partie), 1874 ; * Harnack. Die Gesellshaftsverfassung der christl. Kirchen im Alterthum (trad. de Hatch avec Excursus), Giessen, 1883 ;

  • Hatch, The organizaiion of the early clu-istian Churches

(Bampton Lectures), Londres, 1880 ; * Jacoby, Die konstitutiven Factoren des aposlol. Gottesdiensles, dans Jahrbiicher jiir deutsche Théologie, 1873, t. xviii, p. 539-583 ; Kellner, Die l’erfassung der Kirche und ihr Lehramt nacli den dltesJen Kirchenvdtern, dans Der Katliolik, 1872, p. 699 sq. ;

  • Kùhl, Gemeindeordnung in den Pastoralbriefen, Berlin,

1885 ; Kurz, Der Episkopat der hôchste vom Presbyteral verschiedene Ordo, 1877 ; Lecler, De Romano S. Pétri episcopatu dissert, histor. (thèse), Louvain, 1888 ; Lesquoy, £)e regimine ecclesiastico juxta Patrum apostolic. doctrinam (thèse), Louvain, 1881 ; * Lightfoot, The Christian ministry {appendice à Saint Paul’s Epistle to the Philippians, 11e édit., 1891, p. 183-209 [1e édit., 1868]) ; The synonymes bishop and presbyter, ibid., p. 95-99 ; Lôning, Die Gemeindeverfassung des Urchristenlhums, Halle, 1889 ; * Mac Giffert, dans Studien und Kriliken, 1890, p. 633-645 ; Michiels. L’origine de l'épiscopat. Étude sur la fondation de l'Église, l'œuvre des apôtres et le développement de l'épiscopat aux deux premiers siècles (thèse), Louvain, 1900 ; Palis, L'évêque dans les livres du Nouveau Testament (extrait de la Science catholique, t. xiii, p. 215-238, 306-326), Arras, 1899 ; Petau, Dissertationes ecclesiasticæ, 1. I, De episcoporum dignitate ac potestate ; De ecclesiaslica hierarchia, 1. I et II, Paris, 1870, t. viii ; * J. RéviUe, Les origines de l'épiscopat, étude sur la formation du gouvernement ecclésiastique au sein de l'Église chrétienne dans l’empire romain (l" partie), Paris, 1894 ; * Bitschl, Entstehung der altkathol. Kirche, 2e édit., Bonn, 1857 ; Rothe, Die Anfdnge der clwistl. Kirche und ihrcr 'erfassung, Wittenberg, 1837 ; * Salmon, 771e Christian ministry, dans The expositor, 3° série, 1887, t. VI, p. 2-27 ; * Sanday, The origin of the Christian ministry, ibid., t. V, p. 1-22, 97-114 ; * Simcox, The origin bf the christian ministry, ibid., t. vi, p. 198-215 ; Segna, De Ecclesiæ Cliristi constitutione et regimine, Rome, 1900 ; * Seyerlen, Entstehung des Episkopats, dans Zeitschrift fiir prakt. Théologie, 1887 ; Sobkowski, Episkopat und Presbyteral in den erslen christl. J cûvhunderten, Wurzbourg, 1893 : * Sohm, Kirchenrecht (t. i : Die geschichtl. Grundlagen), Leipzig, 1892 (dans Systemat, Handbucli der deutschen Rechtswissenschaft, VIU « partie, t. i) ; Wesen und Ursprung des Katholizismus, Leipzig, 1909 (Académie des sciences de Saxe, t. XXVII, n. 10) ; * Vmcent, Epistle to the Philippians, 2e édit., Edimbourg, 1902, p. 36-51 ; Wernz, Von dem Ursprung der bischôfl. Gewalt, dans Zeitschrift fiir kathol. Théologie, 1877 ; * Winterstein, Der Episkopat in den drei crsten christl. Jahrhunderten, Leipzig, 1886.

F. Prat.

II. EVEQUES. Questions théologiques et canoniques.

— I. Notion et différentes espèces. IL Pouvoirs. III. Obligations. IV. Vacation de la juridiction épiscopale. I. Notion et différentes espèces.

1° Notion. —

L'évêque (du grec âTtiixoTto ;  : ini, sur, o-zoïiâo, je surveille), inspecteur, surintendant, par excellence, du peuple qu’il est chargé de gouverner et de défendre.

reçoit, dans le droit, divers autres noms. Ainsi les anciens canons désignent les évêques sous les noms de summi sacerdoles, c. 6, caus. III, q. i, ponlifices, c. 4, caus. VII, q. i, parce qu’ils possèdent la plénitude du sacerdoce ; antisliles, præsiiles, præjccli, pastores, c. 11, tit. XI, 1. I ; c. 56, tit. v, 1. I ; ordinarii, c. 11, tit. xxxi, 1. I, parce que leur juridiction est ordinaire et leur appartient en propre ; diœcesanz, c. un., tit. xii, l. III des Clémentines, du nom même de « diocèse » appliqué à l'Église particulière qu’ils gouvernent ; sufjraganei, c. 3, tit. v, 1. I, par rapport aux archevêques métropolitains desquels les simples évêques dépendent dans certains cas spécifiés par le droit, etc. Cf. Mamachi, De originibus et anliquilaiibus clirislianis, 1. IV, part. 1, c. iv ; Ferraris, Bibliothera canonica, Rome, 1759, t. I I, Y° Episcopus, n. 1-15. Tous ces noms tendent à exprimer, d’une manière plus ou moins complète, la nature des fonctions de l'évêque.

Les évêques peuvent se définir : des clercs, successeurs des apôtres et supérieurs aux simples prêtres, qui sont chargés, de droit divin, du soin de gouverner, en leur nom propre, une portion de l'Église universelle qu’on appelle « diocèse » .

Les évêques sont institués de droit divin. C’est un dogme de foi défini par le concile de Trente, sess. XXIII, can. 6 : Si guis dixeril in Ecclesia calliolica non esse bicrarchiam divina ordinalionc instilutam quæ constat ex episcopis, firesbyieris et ministris, anatfiema sil. Mais s’il est hors de doute que le pouvoir d’ordre est conféré immédiatement par Dieu aux évêques, de manière que l'Église ne saurait y rien modifier, la chose n’apparaît pas aussi certaine s’il s’agit du pouvoir de juridiction. En effet, l’origine divine de la juridiction épiscopale est-elle immédiate, ou seulement médiate, de sorte que, s’appuyant sur le droit divin, elle découle immédiatement du souverain pontife ? La question est controversée entre catholiques, comme on peut le voir dans Bellarmin, De romano ponliflce, 1. IV, c. XXII sq. Les uns soutiennent que la juridiction est conférée immédiatement par le Christ aux évêques dans l’acte même de la consécration épiscopale, quoique cette juridiction reste liée, quant à son exercice, jusqu'à ce que le souverain pontife ait assigné au nouvel évêque un territoire et des sujets. Parmi les théologiens qui défendent cette opinion, il faut citer, d’après Bouix, De episcopo, Paris, 1873, part. I, p. 61, François de Victoria, Alphonse de Castro, Vasquez, Tournely. D’autres pensent plus communément, avec saint Thomas, Sum. Ifteol., IL' II*, q. xxxix, a. 3 ; Cont. génies, 1. IV, c. vu ; Suarez, De legibus, 1. I, n. 12 sq. ; Defensio fldei, 1. IV, c. ix ; Benoît XIV, De synodo diœcesana, 1. I, c. iv, n. 2, que la juridiction des évêques se rattache immédiatement à celle du vicaire du Christ, auquel a été confiée non seulement une portion, mais la plénitude du pouvoir ecclésiastique. Cf. const. Pastor selermis du concile du Vatican, c. III. D’où il faut conclure avec saint Thomas, Conlra génies, loc. cil., qu'à Pierre seul ont été promises les clefs du royaume des cieux, afin de montrer que, pour conserver l’unité de l'Église, le pouvoir des clefs doit être distribué aux autres par son intermédiaire : Pelro soli promisit : Tibi dabo claves regni caslorum, ul oslenderetur potestas clavium per eum ad alios derivanda, ad conservandam Ecclesiæ unitalem. Reiffenstuel, Jus canonicum universiim, Paris, 1889, 1. I, tit. xxxi, n. 69 sq., précise d’une manière très juste la thèse en question : la juridiction épiscopale, considérée en elle-même et en général, a été instituée immédiatement par le Christ, en sorte que le pouvoir des évêques revêt un caractère qui n’est pas purement temporel, mais spirituel et divin ; cf. Matth., xxviii, 19 ; Marc, xvi, 15 ; toutefois, si cette juridiction est examinée d’une manière concrète, par rapport à tels