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ÉVÊQUES. ORIGINE DE L’ÉPISGOPAT


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y^êipoôeuixv toO yE’poToveïv ;

teur de pères (car il engendre

des pères à l’Église) ; le pou voir sacerdotal ne peut pas

engendrer des pères ou des

maîtres à l’Église, mais seulement des fils par le baptême

de régénération. Et comment

le prêtre occuperait-il le siège de la présidence, lui qui ne

peut pas imposer les mains

pour ordonner ?

Le saint docteur dégage admirablement le point précis de la controverse et ne laisse rien subsister des sopliismes d’Aérius. L’évêque, dit-il, engendre des pères à l’Église, par l’ordination ; le prêtre engendre seulement des enfants, par le baptême. L’évêque fait des prêtres ; le prêtre ne le peut point, parce qu’il « n’a pas le pouvoir d’imposer les mains pour ordonner. » Telle est la distinction essentielle des deux ordres et la supériorité inaliénable de l’évêque.

.Saint Chrysostome passe pour réduire au minimum la différence entre l’évêque et le prêtre et cette tendance se constate plus encore chez saint Jérôme. Voyons donc ce qu’ils pensent l’un et l’autre sur cette question. D’abord saint Chrysostome, à propos de I Tim., iii, 8 :

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[npîdouTépwv] xa èTiidxô

i(ov. Kai yàp xal au70

2tôa<jxa), ; av eitiv àvaîeoîy"

tiÉvoi xal TtpoaraTt’av tti ;

èxy.Xr|(7t’a ;, xa’: a 7rîp èTii(rx(171a)v sÎTtJTa-jray.al TcpsuêuTspoi ; àp[j.ôrTîi’t^ yàp

)(EtpoTov ; 7. jxôv^ ÙTtepôsêr, -y. aTt xa’i to-jto p.évov 60 XoOjt Tt), =’VV£XT£ : V TO’j ; TIpî 76’JT£pOU ;.

La distance entre les prê tres et les évoques n’est pas

grande. Les prêtres eux aussi

sont chargés de l’instruction

et président les assemblées et

ce que Paul dit des évêques

peut leur être appliqué ; ils

l’emportent seulement par le

pouvoir de l’ordination et

c’est en cela seul qu’ils pa raissent supérieurs aux prê tres.

Qu’on rapproche tant qu’on voudra le prêtre de l’évêque, il y a toujours entre eux une barrière infranchissabl’: l’un a le pouvoir de l’ordre, l’autre ne l’a point. Saint Chrysostome conclut que Timo-Ihée était évêque puisqu’il pouvait ordonner des prêtres (à propos de Phil., i, 1) ; il conclut aussi, avec moins de rigueur, que le collège presbytéral (TipeaguTÉpiov) qui imposa les mains à Timothée était un collège d’évêques parce que des prêtres n’auraient pas eu ce pouvoir (à propos de I Tim., iv, 14). Cette conclusion n’est pas rigoureuse, parce que Paul était le seul consécrateur, H Tim., i, 6, et que l’imposition des mains du clergé, en union avec l’apôtre, n’était que concomitante et honorifique ; mais le principe invoqué est incontestable.

Si l’on excepte vérius, traité de fou par saint Epiphane, personne dans l’antiquité n’a soutenu l’égalité des prêtres et des évoques. Les deux textes de saint Jérôme, dont se réclament volontiers les presbytériens, doivent être examinés à part, tant le point de vue est dissemblable. Le premier est tiré de sa lettre à Évangélus. Certains diacres romains, par une fatuité presque inconcevable, se disaient les égaux des prêtres. C’est la prétention extravagante que combat l’Ambrosiaster dans les Qiiœstiones Veleris et Noi’i Testamenti, q. cr. De jactanlia romanoium leviUmim. Saint Jérôme ayant eu connaissance de Ce curieux opuscule, soit directement, soit sur le rapport de ses amis, eut l’idée de traiter le même sujet. Son but manifeste est de rabattre l’orgueil des diacres en re evant le plus possible la dignité des prêtres ; de là aussi sa tendance à dissimuler ou à atténuer la distance qui sépare le prêtre de l’évêque :

Cum apostolus perspicue doceal eosdem esse presbyteros quos episcopos, quid patitur mensarum et viduarum minisler ut supra eos se tumidus efferat, ad quorum precesChristi corpus sanguisque conflcitur ? [Citation de Phil., I, 1 ; Act„ XX, 18 ; TiL, i, 5-7 ; I Tim., iv, 14 ; I Pet., V, 1 ; II Joa., 1 ; III Joa., L] Quod autem postea unus electus est qui ceteris preeponeretur, in schismatis remedium fadum est, ne unusquisque ad se trahens Ciirisli Ecdesiam. ruinperel… Quid enim facit excepta ordinatione episcopus quod presbyter non faciat ?… Presbyteretepiscopus aliudseledis aliuddignitatis est nomen, Epist., cxLvi, ad Evemgelum, P.L., t. xxii, col. 11931194. — L’autre texte est tiré du commentaire sur l’Épître à Tite, i, 5, P. L., t. xxvi, col. 562-563. Idem est ergo presbyter qui et episcopus et antequam, diaboli instinctu, studia in religione fièrent… communi presbyterorum consilio Ecclesiæ gubernabantur. Postquam vero unusquisque eos quos baptizaverat suos putabat esse non Christi, in loto orbe decrelum est ut unus de presbyleris electus superponeretur ceteris, ad quem omnis Ecclesise cura pertineret et schismatum semina tollerentnr. [On le prouve par Phil., i, 1.]… Philippi una est urbs Macedoniae et certe in una civitale plures, ut nuncupantur [variante : ut nunc putantur], episcopi esse non poterant. Sed quia eosdem episcopos illo tempore quos et presbyteros appellabant, propterea indifferenter de episcopis quasi de presbyleris est locutus… Hœc propterea ut ostenderemus apud veteres eosdem fuisse presbyteros quos et episcopos : paulalim vero, ut disscnsionum planlaria evellerentur, ad unum omnem solliciludinem esse delalam. Sicul ergo presbyteri sciunt se ex Ecclesige consuetudine ei qui sibi prseposilus fueril esse subjectos, ita episcopi noverint se magis consuetudine quam dispositionis dominical veritate presbyleris esse majores et in commune debere Ecdesiam regere. On voit que le saint docteur est surtout frappé ici de la synonymie qu’établit l’apôtre entre les noms de upsiSÛTEpo ; et ènfuxoTro ;. Ces deux textes appellent quelques remarques.

1. Il est faux d’avancer que saint Jérôme soutient l’égalité des prêtres et des évêques. Les évêques ont seuls le pouvoir d’ordonner des prêtres (excepta ordinatione ) et de les placer selon les besoins dans les villes de leur ressort (episcopi habent constituendi presbyteros per singulas civilates potestatem). Le grand docteur parle bien de l’épiscopat unitaire (in una civitale plures episcopi esse non poterant — ne quis conlenliose in una Ecclesia plures episcopos fuisse conlendat ) et de l’épiscopat monarchique (ad quem omnis Ecclesiæ cura pertineret — ad unum omnem solliciludinem esse delalam). Ainsi, en droit, l’évêque est supérieur au prêtre par la plénitude de l’ordre ; en fait, par la plénitude de la juridiction. — 2. Saint Jérôme admet comme tout le monde que des évêques ont été institués par les apôtres : Quod fecerunt et apostoli, per singulas provincias presbyteros et episcopos ordinanles. Comment, in Matlh., xxv, 26-28. Voilà pourquoi tous les évêques, directement ou indirectement, sont successeurs des apôtres (omnes apostolorum successores sunt). In TH., 1, 5. En particulier, Jacques fut établi par les apôtres premier évêque de Jérusalem, De viris Ht., 2 ; de même Clément de Rome, ibid., 15, et Polycarpe, ibid., 17, furent établis évêques par les apôtres ; et saint Jean est représenté au milieu de ses évêques (rogatus ab Asiæ episcopis). Ibid., 9. Nous laissons de côté la Chronique d’Eusèbe traduite par saint Jérôme. — 3. Cependant il y eut un temps où la distinction entre prêtres et évêques n’existait pas encore. Les mots episcopi et presbyteri étaient synonymes, comme ils le sont dans saint Paul et en général dans le Nouveau Testament (quia eosdem episcopos illo tempore quos et presbyteros appellabant, propterea indiff irenler de episcopis quasi de