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ÉVÊQUES. ORIGINE DE L'ÉPISCOPAT


il est plus probable qu’il s’agit également ici de simples prêtres, à moins qu’on ne préfère admettre que le mot s7t ; 17v.oTioi est un terme générique embrassant à la fois l'évêque et les prêtres : ce qui expliquerait pourquoi il est au pluriel et pourquoi les prifjxoTtoi et les diacres forment toute la hiérarchie. Mais cette dernière hypothèse, nous le répétons, est moins vraisemblable, parce que l’existence de l'épiscopat sédentaire n’est pas constatée à cette époque en Syrie et en Palestine, en dehors d’Antioche et de Jérusalem. — 3. La raison d'élire des iTiîay.o-Koi et des diacres est indiquée clairement ; c’est la célébration de l’eucharistie. L’auteur vient de dire : « Rassemblés, le dimanche, rompez le pain et rendez grâces après avoir confessé vos péchés, afin que votre sacrifice soit pur, » xiv, 1 ; puis, ayant ajouté quelque chose sur la sainteté et l’universalité de ce sacrifice, il poursuit en ces termes : « Élisez-vous donc(o-jv) des éuiVxoTtot et des diacres, » etc. Le lien des deux pensées est manifeste et, en bonne logique, aucun autre sens n’est admissible. On remarquera que les qualités exigées de ces candidats rappellent les prescriptions de Paul relativement à ses £71117'/co7toi-7rpE<joijrspot. Cf. I Tim., iii, 3, 6, 8, 10 ; Tit., i, 7. — 4. D’après cela, il semblerait qu'à défaut des é7ri<7xo7rot et des diacres, c'étaient les prophètes qui étaient chargés de célébrer l’eucharistie. L’auteur ne le dit pas expressément, mais il le laisse entendre : a) « Permettez aux prophètes de rentlre grâces autant qu’ils le veulent » (x, 7 : toï ; ce kooçr|-atî ÈTiiTpéTiETE £J-/api(7rsïv o^ra ÔiXo’jitv). Toutefois, il ne s’agit pas ici du sacrifice eucharistique, mais des prières, calquées sur les formules juives des Berachùlh, que les fidèles doivent réciter avant et après la communion (x, 1 : |j, eTà To j(171), ï)50r, vaOLes prophètes seuls, ayant le charisme de l’inspiration, ne sont pas astreints à ces formules. — b) Il faut offrir les prémices aux prophètes, « car ce sont vos grands prêtres » (xiii, 3 : a-JToi yip eiuiv oi h.a-/_i.t^iii jjj.ûv) ; c’est-à-dire ils sont à votre égard ce que les grands prêtres étaient pour les Juifs de l’Ancien Testament, vos supérieurs religieux. Mais il n’y a point allusion au sacrifice eucharistique et le sacrificateur chrétien ne s’appelle jamais tEpeû ;. — c) Les âTC’iry.ouoi et les diacres « remplissent eux aussi pour vous le ministère des prophètes et des docteurs » (xv, 1 : -jjxrv yàp ÀJiTo-jpyoOiri /.al aùtol Tr|V).£tToupYtav xtiiv 7tpo ?r)Tàiv -/ai StSaaxdt/wv). Bien que), EtToupyc’a puisse s’entendre de toute fonction sacrée, par exemple, de la prédication qui revenait en propre aux prophètes, bien que la mention spéciale des docteurs recommande cette explication, le sens naturel de la phrase est que les ÈitiuxoTroi et les diacres peuvent remplacer dans tout le saint ministère les prophètes et les docteurs. — 5. La solution la plus simple est d’admettre que les apôtres et leurs successeurs immédiats établirent dans les Églises comme ministres du culte — au moyen de quel rite extérieur nous l’ignorons — ceux qu’ils voyaient en possession des charismes de prophétie et de doctrine. Et cette hypothèse n’est pas gratuite ; elle est confirmée par l’histoire de saint Paul et par tout le Nouveau Testament. Les prophètes et les docteurs cumulaient donc en quelque sorte le ministère ordinaire et le ministère extraordinaire. Mais, lorsque les charismes se firent rares et menacèrent de manquer, on eut recours, pour les remplacer, à l'élection des membres les plus dignes de l'Église. Les ÈTiidzoTroi et les diacres succédèrent aux prophètes et aux docteurs et ils en remplirent les fonctions, au charisme près, dont la délégation ecclésiastique tenait lieu. 2° Saint Clément de Rome, I Cor. :

XLll, 4. Ivaxà yâ)pa ; ovv Les [apôtresjprêchant dans

/.a"'. zo"/£t ; /./)pJ'î170VTî ; [oi les campagnes et dans les

aii(5<jTo), oi] y.aÔi’dTavov Ta ; ànap)(à ; aÙTÙv, 30x[|xi(Tavreç 7ù> Trvs’jjjiaTi, eïç èTriay.ÔTTow ; xa’i Siaxôvo-j ;

TÔiv IJLeX), 6vT(0V TtllTTEÛetV.

5. Kaï toOto oy xaivfîi ; ' £x yàp or) itoXXiov /povwv

Èl'ÉYpaTTTO TTEpl ÈTTtdXOTTtOV

xa". ôcaxovwV o-jtw ; yâp KO-j Xsyet r) ypaçri' Kaxa <7T7'|(7W TOÙç ÈTTtdxÔltOVIÇ

aÙTûv ev oixaco(TÛv(i xai Touç Siaxôvo’jç a-JT(ôv èv

TTIlTTEl.

villes, établirent leurs prémices, après les avoir éprouvées par l’Esprit, étti’ixo-oi et diacres de ceux qui devaient embrasser la foi.

En cela rien de nouveau ; car depuis longtemps il était écrit au sujet des î-i’txo-oi et des diacres. L'Écriture dit en effet : J'établirai leurs i-l’j-Kar.at dans la justice et leurs diacres dans la foi.

Saint Clément raconte ensuite d’après l'Écriture, Num., XVII, et les traditions juives, cf. Josèphe, Ant. jud., IV, IV, 2 ; Philon, Vita Mosis, iii, 21, comment la famille d’Aaron fut appelée au sacerdoce et il poursuit en ces termes :

XLIV, 1. Ka’i oi oiTiorjzoNos apôtres savaient par

>, oi r, | ;.wv ëyvoxrav ôtà toj [révélation de] Notre-Sei Kuptou f)jj.oiiv 'IrjdO’j Xpt(Tgneur Jésus-Christ que des

To-j, ôzi É'pt ; è'(TTat inl xoO disputes s'élèveraient au su ôvôjvaToç TÎjç in<.<7y.orziç. jet de la charge d'èriV/oro ;.

2. Aià Ta-JTr|V o-jv tï-jv C’est pourquoi, dans cette a’cn’av, Trpoyvtofftv £t), Y)çoT£ ; prévision assurée, ils établiTïXsiav, xaTÉ(TT » ]7av Toùç rent ceux dont nous avons 7tpo£iprj|j.£voj ; xai [j.ixa.ij parlé et ordonnèrent en à7rtvo[X.riv 5s.èwy. ! x.a’w ÔTiwç, même temps qu’après leur Èàv xot[xr|6cii>(Ttv, SiaSÉÇfovmort d’autres hommes éprourac £T£pot ÔEÔo/.iixaffjiÉvot vés leur succéderaient dans ôîvSpEç Tï)v XsiToupyc’av a-jleur oflice.

Tà)V.

3. Toùç O’jv xarao-TaOÉvCeux donc qui ont été étara ; Ou' èxec’vwv -q (xera^ù blis par les apôtres ou depuis ùç' éiÉptov ÈXXoy : (A(j)v àvpar d’autres personnages 8p(îiv (T’jvEuSoxriaaîT/iç Tr, ? autorisés, avec l’assentiment ÈxxX/ia-t’aç iiâCT ?) ; … toutouç de l'Église entière…, nous o’j 61xattoç vop.lJ^op.vi àizocroyons qu’il est injuste de êdtXXECTÔai Tïjç ÀEiToupyca ;. les éloigner de leur oflice.

1. Saint Clément afiirme de la manière la plus expresse que les apôtres établirent les prémices de leur prédication — c’est-à-dire leurs premiers convertis — ÈTii’iTxoiioi et diacres, après les avoir éprouvés et reconnus dignes, à cause de l’Esprit-Saint qui était en eux. Partout ailleurs, il désigne les dignitaires ecclésiastiques sous le nom de TipEuSÛTEpot, xxi, 6 ; XLIV, 5 ; xlvii, 6 ; liv, 2 ; lvii, 1. Le mot Èirc^rxoTtoc lui seraitil suggéré ici par le texte d’Isaïe, lx, 17 : xai Sojijw -où ; a.pyO'/zi ; doy èv Etprivr), xa Toy ; ÈTiiiTxÔTroyç <70y âv oixatouLir/], qu’il cite du reste très librement ? Peut-être ; et, dans ce cas, la synonymie de TupsagyrEpoi et imaxo-Koi serait admissible, sans qu’il fût encore possible de préciser le sens de ces termes. — 2. Dans le texte qui nous occupe, le mot inî'y-n.o’Koi doit s’entendre soit des évoques exclusivement, soit des évêques et des prêtres à la fois. En elïet, ces èTrt’ixoTtoc sont établis par les apôtres pour assurer la succession de la hiérarchie ; ils sont donc investis — au moins plusieurs d’entre eux — de la plénitude de l’ordre et ce ne sont pas de simples prêtres. — 3. Les apôtres, en établissant ces dignitaires, « ordonnèrent qu’après leur mort d’autres hommes éprouvés leur succéderaient dans cette fonction sacrée. » Grammaticalement, « après leur mort » peut s’entendre de la mort des apôtres ou de celle des dignitaires établis par eux. Mais notre thèse est indépendante de cette amphibologie. En tout état de cause, les apôtres ont pourvu à la perpétuité de la hiérarchie ecclésiastique ; ils ont décide qu’après leur mort, ou après la mort de leurs succès-