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EUTYCHIUS

ÉVAGRE LE SCHOLASTTQUE

1(31

(arabe écrit en caractères syriaques) de Paris, syr. |

230 et 231, qui sont tout désignés pour servir de base 1

à une nouvelle édition. Il resterait aussi à classer les i

manuscrits arabes de Paris, n. 288-293 et 304. En j

attendant, on devra encore utiliser la traduction de I

Pocockc, rééditée par Migne. i

J. Selden, Eutychii, .Egyp/i’i patriwchae orlhodoxorum [ alexandrini…, Ecclesiæ suæ origines, in-4°, Londres, 1642 ; j Abraham Ecchellensis, Eiitijchiiis, palriarcha alexandrinus vindicatus, et suis restituUis orientalibus sive responsio ad | Joannis Seldeni origines in duas tribiita paries quorum prima est de alexandrinse Ecdesia : originibus, altéra de origine nominis papæ, quitus accedit censura in hisloriam orienlalem Johannis Henrici Hottengeri, in-4°, Rome, 1661 ; Ed. Pcj cocVie, ContextiogemmarumsiveEutychiivlexandriniannales, 2 in-4°, Oxford, 1659, t. i ; 1658, t. ii ; L. Cheikho, Eutychii, I patriarchæ Alexandrini, annales, in-8°, Paiis, 1906, 1909 ; R. Chebli, Sévère ibn al-Moqaffa’, Réfutation de Sa’id ibn Bairiq (Eutychius), texte arabe, avec trad. franc., dans Patrologia orientalis, grand in-8°, Paris, 1905, t. ni ; C.Brockelmann. Die syrische und die christlich-arabische Litteratur, 2e édit., Leipzig, 1909, p. 71.

F. Nau.

    1. ÉVAGRE##


1. ÉVAGRE, écrivain ecclésiastique mort dans les premières années du ye siècle. Disciple de saint Martin, il se retira près de Sulpice Sévère après la mort du | célèbre évêque de Tours. On lui attribue un ouvrage | intitulé : Allcrcatio Simonis judœi et Theophili chrij stiani, publié par dom Martène, Thésaurus novus ; anecdotorum, in-fol., Paris 1717, t. v, p. 1, et P. L., j t. XX, col. 1155. D’après les recherches de M. Harnack, j Texte und Unlersuchungen, Leipzig, 1883, t. i, fasc. 3, p. 1-136, cet ouvrage ne serait autre que la traducj tion du dialogue entre le judéo-chrétien Jason et le juif alexandrin Papiscus, publié en grec de 135 à 165 par Ariston de Pella. Voir t. i, col. 1867-1869. Du même Évagre seraient encore Consullaiionum Zachœi chrisiiani et Apollonii philosophi libri 1res, édité par dom d’Achery, Spicilegium, in-40, Paris, 1671, t. X, p. 1 sq., et P. L., t. xx, col. 1061 sq.

Histoire littéraire de la France, in-4°, Paris, 1735, t. ii, p. 119 ; domCeillier, Histoire générale des auteurs ecclésias ! igues, 1747, t. xiii, p. 507 ; Fabricius, Bibliolheca latina mediæ eetatis, in-8°, 1858, t. ii, p. 523.

B. Heurtebize.

    1. ÉVAGRE##


2. ÉVAGRE, surnommé le Pontique, du nom de la province où il était né, vers l’an 345, dans la bourgade d’Ibora, compte parmi les grands maîtres de l’ascétisme chrétien au iVe siècle. Ordonné lecteur par saint Basile de Césarée, il reçut le diaconat des mains de saint Grégoire de Nysse vers 380, et accompagna son évêque, l’année suivante, à Constantinople lors du II" concile œcuménique ; puis il y demeura quelque temps en qualité d’archidiacre du patriarche Nectaire. Les dangers qui, à Constantinople, menaçaient sa vertu, le décidèrent à tuir cette ville, et, après un court séjour à Jérusalem, il se rendit en Egypte, pour s’y faire moine, vers 383, dans le désert de Nitrie, ce foyer si fameux de la vie monastique au iv'e siècle, sous la conduite de saint Macaire le jeune ; il passera de là dans le désert des cellules, où il terminera ses jours. Évagre aurait refusé, paraît-il, obstinément un siège épiscopal que lui offrait Théophile d’Alexandrie. Il mourut dans le désert, en 399, à l’âge de cinquante-quatre ans, renommé au loin pour sa sainteté personnelle comme pour ses talents d’écrivain. Palladius, Hist. Laus., c. lxxxvi, P. G., t. xxxiv, col. 1188-1197. Toutefois, saint-Jérôme, P. i., t. XXII, col. 1151 ; t. XXIII, col. 496 ; t. xxiv, col. 794, le taxe d’origénisme et le dénonce comme un précurseur de Pelage. Évagre sera, deux siècles après sa mort, anathématisé du chef d’origénisme, aussi bien que Didyme l’Aveugle, non par le V « concile œcuménique, mais par le président du concile, Eutycliius de Constantinople,

en notifianl les décrets conciliaires aux prêtres et aux fidèles de son ressort ; le VI" concile, de l’an 680, et leVIISde l’an 787, s’appuieront sur l’acte d’Eutychius, qu’ils confondront avec une sentence du concile même, pour renouveler à leur tour cette condamnation.

Les ouvrages d’Évagre ont été traduits en latin, les uns par Rufm, P. L.. t. xxii, col. 1151, les autres par Gennade, P. L., t. lxiii, col. 1067 ; peut-être y en a-t-il eu dès le même temps une version syriaque. Le P. Basile Sarghiseau a publié de nos jours, Venise, 1907, avec une ancienne vie d’Évagre en arménien, une version de ses œuvres, en arménien pareillement, qui date aussi du Ve siècle. Des heiligen Vaters Eim(jrius Pontikus Leben und Wirken, in-8°, Venise, 1907. De l’héritage littéraire du fécond et habile moraliste, nous n’avons plus que de faibles fragments, la plupart en très mauvais état. On les retrouve dans P. G., t. XL. L’édition s’ouvre par deux écrits, que J.-B. Cotelier a exhumés le premier en 1686, l’un, Monachiisseu vila activa (liber), col. 1219-1252, qui contient les règles de la perfection chrétienne, l’autre, Rerum monachalium raliones carumque juxta quielem adpos (710, col. 1251-1264, où sont retracés à grands traits, en Il chapitres, les devoirs de la vie monastique. Un opuscule, qui faisait peut-être pendant au Monachus, le Giiosticus sive de iis qui eognilionis rnunere donati sunt, a péri. Suivent, col. 1263-1280, diverses séries de sentences, d’aphorismes, de règles de conduite, dont plusieurs en latin seulement ; ce qui a survécu en grec porte aussi, quoique sans droit, le nom de saint Nil. L’opuscule De oclo viliosis cogilationibus, col. 1271-1278, n’est peut-être que le débris d’un recueil de textes scripturaires, propres à repousser les principales tentations, au nombre de huit. Nouv. édition par A. Elter, Gnomica, I, Sexli Pythagorici, Clitarchi, Evagrii Pontici sententiæ, Leipzig, 1892. Un écrit plus étendu, Sur les huit pensées mauvaises, existe

mutilé dans une version syriaque, et Fr. Bœthgen l’a’traduit en allemand dans un appendice du livre de

Zôckler, Evagrius Pontikus, Munich, 1893. Évagre est le premier nom connu auquel se rattache la théorie des huit vices, avant-courrière de celle des sept péchés capitaux. L’authenticité de la scolie Eî ; to -ir.i, où il est traité des dix noms divins, chez les Juifs, col. 1278-1286, paraît être fort contestable. Nouv. édit. par P. de Lagarde, Onomaslica sacra, Gœttingue, 1870, t. I, p. 205-206. Il semble bien que la disposition stichométrique des Actes des apôtres, attribuée communément à un certainEuthalius, diacred’Alexandrie, soit l’œuvre de l’Évagre qui nous occupe. A. Ehrhard, dans Cenlralblalt fiir Bibliolheksivescn, 1891, p. 385-411. Cf. E. Nestlé, Einfiihiung in das Griechische Neue Testament, 3e édit., Gœttingue, 1909, p. 210, 212. On trouve, en outre, çà et là, dans les vies des Pères, dans les Chaînes, nombre de fragments d’ouvrages, aujourd’hui perdus, d’Évagre.

Tillemont, Mémoires, t. x, p. 368-386 ; Fessler-Jungmann, Instituliones patrologise, Inspruck, 1890, t. i, p. 628-631 ; Bardenhewer, Les Pères de l’Église, nouv. édit. franc., Paris, 1905, t. il, p. 128-129 ; O. ZocUler, Evagrius Pontikus, Munich, 1893 ; Drâseke. Zu Evagrios Pontikos, dans Zcitschrill fur wisscnschafl. Tlieol, 1894, p. 125-137.

P. Godet.

    1. ÉVAGRE LE SCHOLASTIQUE##


3. ÉVAGRE LE SCHOLASTIQUE, historien ecclésiastique, naquit, vers 536, à Epiphanie de Syrie (Hamah), devint avocat et vécut surtout à Antioche. En 588, il accompagna son ami, le patriarche Grégoire d’Antioche, à Constaiitinople et le défendit devant le concile où Jean le Jeûneur prit le titre d’œcumémque contre diverses accusations. Il avait obtenu de l’empereur Tibère la charge de questeur, puis de l’empereur Maurice le titre de préfet d’honneur, ex prxfectis.

On croit qu’il vivait, encore à la fin du vi'e siècle. On