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EUSÈBE DE CÉSARÉE — EUSÈBE DE DORYLÉE

dans la même langue par Molzberger, ibid., 1880. Une version anglaise des deux écrits sur Constantin par Richardson a vu le jour à New-York, en 1890.

2. Ouvrages exégétiques. — Le commentaire des Psaumes a été édité par dom de Montfaucon, Paris, 1706, complété par Mai, Nova Patrum bibliotheca, Rome, 1847, t. iv a, p. 65-107, par Pitra, Analecta sacra, Paris, 1883, t. iii, p. 365-320, et par Mercati, Milan, 1898. Pitra, loc. cit., p. 529-537, a donné un proœmium du commentaire d’Eusèbe sur le Cantique, qui n’est pas dans Migne. Mai, op. cit., a publié un commentaire sur saint Luc, des fragments sur l’Épître aux Hébreux, sur Daniel et sur les Proverbes, enfin des résumés des Questions évangéliques. L’Onomasticon a été publié en grec et en latin par F. Larsow et G. Parthey, Berlin, 1862 ; par P. de Lagarde, Gœttingue, 1870 ; 2e édit., 1887. Des fragments du De solemnitate paschali se trouvent dans Mai, op. cit. p. 208-216.

3. Ouvrages apologétiques. — La Préparation et la Démonstration évangélique ont été éditées par Viger, Paris, 1628 ; réédition, Cologne, 1688, et par Dindorf. 4 in-12, Leipzig, 1867-1871. La Préparation l’a été seule par Heinichen, 2 in-8o, Leipzig, 1842, 1843 ; par Gaisford, Oxford, 1843. La Démonstration, qui avait été publiée par Robert Estienne, Paris, 1544, a été publiée de nouveau par Gaisford, 2 in-8o, Oxford, 1852. Un petit fragment du l. XV se trouve dans Mai, op. cit., p. 313-314. Une version syriaque de la Théophanie a été éditée par S. Lee d’après un manuscrit de 411, Londres, 1842, et traduite en anglais, Cambridge, 1843.

4. Ouvrages théologiques. — L’Adversus Hieroclem est joint au Contra Marcellum et au De ecclesiastica theologia, par Gaisford, in-8o, Oxford, 1852. Le premier de ces écrits se trouve encore dans l’édition de Philostrate, donnée par Kayser, Leipzig, 1870, t. i, p. 369-413. Les deux ouvrages théologiques avaient été publiés par Montacucius, Paris, 1628.

II. Travaux. — Fabricius, Bibliotheca græca, édit. Harles, t. vii, p. 335-518 ; P. G., t. xix, col. 9-54 ; Tillemont, Mémoires, t. vii, p. 39 sq. ; V. Hély, Eusèbe de Césarée, premier historien de l’Église, Paris, 1877 ; Stein, Eusebius, Bischof von Cæsarea, nach seinem Leben, seinen Schriften und seinem dogmatischen Charakter, Wurzbourg, 1859 ; A dictionary of Christian biography. Londres, 1880, l. ii, col. 308-355 ; G. Bardenhewer, Patrologie, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1901, p. 214-220 ; L. Duchesne, Histoire ancienne de l’Église, 2e édit., Paris, 1907, t. ii, p. 158-160, 186-187 ; Realencyclopädie für protestantische Theologie, t. v, p. 605-618 ; The catholic encyclopedia, t. v, p. 617-622 ; Chevalier, Répertoire Bio-bibliographie, t. i, col. 690 sq. Sur l’Onomasticon, voir Bardenhewer, Die litterarische Rundschau, 1906, col. 532-533. Sur la Théophanie, ibid. col. 533. L’original grec existait encore vers la fin du xie siècle ; Nicétas d’Héraclée en a inséré dix-sept passages, quelques-uns considérables, dans ses chaînes de saint Luc et de l’Épître aux Hébreux. La version syriaque doit remonter presque à la date de l’original, car la copie du British Museum est du mois de février 411. Sur le Contra Marcellum et la Théologie de l’Église, au fond deux parties d’un même ouvrage, voir ibid., col. 535. Le texte repose en définitive sur un seul manuscrit de la bibliothèque de Saint-Marc de Venise, de date assez incertaine (xe-xiie siècle). L’édition de Nolte, dans P. G., t. XXIV, ne vaut rien. Sur la tradition du texte, voir Preuschen, dans Harnack, Geschichte der altchristlichen Litteratur, t. i, p. 551-586. Voir encore P. Meyer, De Vita Constantini eusebiana (progr.), Bonn, 1882 ; A. Crivellucci, Della fede storica di Eusebio nella vita di Costantino, Livourne, 1888 ; V. Schultze, Quellenuntersuchungen zur Vita Constantini des Eusebius, dans Zeitschrift für Kirchengeschichte, 1893-1894, t. xiv, p. 503-555 ; O. Seeck, ibid., 1898, t. xviii, p. 327-345 ; A. Crivellucci, dans Studi storici, 1898, t. vii, p. 411-429, 453-459 ; J. Viteau, De Eusebii Cæsariensis duplici opusculo περὶ τῶν ἐν Παλαιστίνη μορτυρησαντῶν, Paris, 1893 ; B. Violet, Die Palästinischen Martyrer des Eusebius von Cæsarea, ihre ausführlichere Fassung und deren Verhältnis zur kürzeren, dans Texte und Untersuchungen, Leipzig, 1896, t. xxv, fasc. 3 ; A. Halmel, Die palastinischen Märtyrer des Eusebius von Cäsarea in ihrer zweifachen Form, Essen, 1898.

Sur la théologie d’Eusèbe, voir S. Deylong (J. A. Wentzel), Eusebianum doctrinæ salvificæ systema, Leipzig, 1732 ; D. A. Martin, Eusebii Cæsariensis de divinitate Christi sententia, Rostock, 1795 ; J. Ritter, Eusebii Cæsariensis de divinitate Christi placita, Bonn, 1828 ; C. G. Hänell, Comment. de Eusebio Cæsariensi christianæ religionis defensore, Gœttingue, 1854 ; M. Faulhaber, Die griechische Apologeten der klass. Vorzeit, Wurzbourg, 1896. t. I.

C. Verschaffel.

4. EUSÈBE DE DORYLÉE. — I. Débuts. II. Action contre Nestorius. III. Contre Eutychès. IV. Contre Dioscore.

I. Ses débuts. — À la fête de Noël de l’année 428, quand Nestorius, nouvellement élu évêque de Constantinople, formula son opinion contre le titre de Mère de Dieu, θεοτόκος, qu’on donnait habituellement à la sainte Vierge, du sein de l’auditoire un assistant s’écria : « C’est le Verbe éternel lui-même qui est né une seconde fois, selon la chair, et d’une Vierge. » Peu après, Anastase, syncelle du patriarche, ayant dit dans un sermon : « Que personne n’appelle Marie Mère de Dieu ; c’était une femme, et il est impossible que Dieu naisse d’une femme, » une nouvelle et retentissante protestation se fit entendre. Dans les deux circonstances, le protestataire était le même personnage, un simple laïque, il est vrai, nommé Eusèbe, mais fort connu déjà pour sa vertu et très recommandable par son érudition, οὐκ ἀθαύμαστος παίδευσις, selon l’expression de saint Cyrille d’Alexandrie. Adv. Nestor., i, 5, P. G., t. lxxvi, col. 41. Son zèle pour l’orthodoxie éclatait ainsi et le posait d’emblée comme le défenseur courageux de la foi, au risque de s’attirer les coups de la vengeance épiscopale. Marius Mercator, part. II, l. I, P. L., t. XLVIII, col. 769 ; Evagrius, H. E., I, 9, P. G., t. Lxxxvi, col. 2445 ; Théophane, Chvon., an. 5923, P. G., t. cviii, col. 236. Eusèbe, du reste, n’était pas le premier venu : il devait avoir quelque emploi à la cour. Léonce de Byzance, Cont. nestor. et eutych., iii, 43, P. G., t. lxxxvi, col. 1389. Nestorius le nomme Eusèbe d’Alexandrie. Le Livre d’Héraclide, trad. Nau, Paris. 1910, p. 296. Evagrius, loc. cit., l’appelle un rhéteur et le dit très versé dans les questions de jurisprudence ; et Théophane, loc. cit., le qualifie de σχολαστικὸς τῆς βαλιστίσσῆς Κονσταντινοπόλεως. Officier de la cour, professeur d’éloquence ou avocat, quelle qu’ait été sa vraie profession à ce moment-là, Eusèbe, n’étant que laïque, s’engageait, par son intervention publique dans une question de doctrine, dans une voie périlleuse ; mais il ne manquait ni de savoir ni de courage et, sans faiblir, pendant plus de vingt ans, il allait soutenir la cause de l’orthodoxie contre Nestorius d’abord, contre Eutychès ensuite, et finalement contre Dioscore. Mais quand il s’en prit à ces deux derniers, il était déjà évêque de Dorylée, dans la Phrygie salutaire, et mourut à une date inconnue, après s’être montré l’appui intrépide et constant de la foi catholique contre les erreurs du nestorianisme et du monophysisme, qui devaient exciter tant de troubles en Orient.

II. Son action contre Nestorius. — Relativement au mystère de l’incarnation, une formule circulait déjà, celle-ci : μία φύσις τοῦ Θεοῦ Λόγου σεσαρκωμένη, unique est la nature incarnée du Verbe de Dieu. Elle était d’origine suspecte, puisqu’elle appartenait aux apollinaristes, et allait devenir célèbre avec les monophysites. Bien qu’elle manquât de clarté et prêtât facilement à des équivoques, elle pouvait cependant servir, à la condition, pour être correcte et acceptable, d’être bien entendue. Malheureusement, au moment où Nestorius monta sur le siège de Constantinople, les termes de nature et d’hypostase n’avaient pas encore la précision suffisante qu’ils acquirent plus tard dans la langue théologique ; on les employait facilement l’un pour l’autre, et il arriva que, pour expliquer ce qu’était le Verbe incarné, on ne tenait pas à Antioche le même langage qu’à Alexandrie, chose qui ne devait pas aller sans des difficultés sérieuses, connue on devait s’en apercevoir dans la première moitié du Ve siècle. La notion latine de personne, utilisée déjà