Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.2.djvu/45

Cette page n’a pas encore été corrigée
1357
1358
DIMITRI — DIMŒRITES


Dimitrii Rostovskii, v ego jitiiakh sviatykh, Tchcti Mineiakh {La saùit évêque Dimitri de Rostov, étudié dans ses vies des Saints, les Grandes Menées), col. 1398-1402, 1429-1434 ; peremienii groba sviat. Dimitriia Mitropolita rostovskago v 1752 goda (Le transfert du tombeau de S. Dimitri de Rostov ( n 1752), dans Pravoslavny Sobesiednik, 1909, t. ii, p. 519-526 ; Titov, Sv. Dimitrii. mitropolit Rostovskii, byvcliii utchenik Akademii (Saint Dimitri de Roslw, ancien élève de l’Académie de Kiev), dans Troudy de l’Académie ecclésiastique de Kiev, 1909, t. ii, p. 173-239 ; Tikhomirov, Sviattlcl Dimitrii, mitropolit llvstovskii, Jaroslav, 1909 ; Ouchakov, Sv. Dimitrii. mitr. Rostovskii, ego jizn i tvoreniia (S. Dimitri, métropolite de Rostov, sa vie et ses œuvres), Vladimir, 1909 ; Dmitriev, Rossiiskii Zlutoust, sv. Dimitrii. mitr. Rostovskii (Le Chrgsostome russe, S. Dimitri, métr. de Rostov), Serghiévo, 1909 : Proslavloiie pamiati i mochtchei sv. Dimitriia Rostovskago (La glorification de la mémoire et des reliques de saint Dimitri de livst iv), Pétersbourg, 1910 ; I. L., Jitie sv. Dimitriia, milropolita Rostovskago (Vie de S. Dimitri, métropolite de Rostov), Pétersbourg, 1910 ; Popov, Sv. Dimitrii Rostovskii. i ego trudij (S. Dimitri de Rostov et ses travaux), Pétersbourg, 1910.

À. Palmieri.

S. DIMITRI Ivanovitch Sambikine, savant théologien, historien et hagiographe russe, né le 3 octobre 1839, au village de Karaïachnik, gouvernement de Voronèje. Ses études achevées à l’Académie ecclésiastique de Saint-Pétersbourg en 1865, il fut nommé maître d’histoire biblique et ecclésiastique au séminaire ecclésiastique de Voronèje, ordonné prêtre en 1866, et élu recteur du séminaire de Tainbov en 1872. Après avoir embrassé la vie monastique en 1877, il fut nommé recteur du séminaire du Voronèje en 1881, évêque de Balakhna en 1886, de Balta en 1887, de Kaménetz-Podolsk en 1890, de Tver en 1896, et enlin archevêque de Kazan et Sviajsk en 1905. Sa mort est survenue le 17/30 mars 1908. Mb » Dimitri est l’auteur d’un grand nombre d’ouvrages très estimés sur l’hagiographie et l’histoire ecclésiastique russes. Citons parmi les principaux : 1° Aperçu comparé sur la doctrine du péclié originel suivant les différentes cor, fessions chrétiennes, Tambov, 1878 ; il y critique aussi l’enseignement de la théologie catholique ; 2° Miesiatzestov sviatykh vseiu russkoiu Izerkoviu ili mies t no tchtimykh [Calendrier des saints vénérés liar l'Église russe d’un culte général ou local), 4 vol., Tambov et Voronèje, 1878-1883 ; 2e édit., 12 vol., Kaménetz-Podolsk et Tver, 1893-1903 ; on y trouve les biographies des saints russes, avec des indications sur leurs reliques, leur culte, fêtes, offices, iconographie et bibliographie. Cet ouvrage est très apprécié en Russie, et considéré comme une des sources les plus autorisées de l’hagiographie russe ; 3° Sobor sviatykh sernidesiati <(/ ostolov, 3 vol., Tver, 1900-1902 ; à propos de la fête des 70 apôtres qui est célébrée dans l’Eglise orthodoxe le 4 janvier, l’auteur y réunit des matériaux considérables sur l’hagiographie de l'Église apostolique. La liste complète de ses écrits qui ont trait à l’histoire ecclésiastique et à l’hagiographie russe et grecque a été dressée par A. Rodossky.

Dimitri (Sambikine), Les recteurs du séminaire ecclésiastique de Voronèje, Voronèje, 1885, p. 64-66 ; Encyclopédie théologique orthodoxe, Saint-Pétersbourg, 1903, t. IV, col. 10561058 ; t. vii, col. 723 ; Rodossky, Dictionnaire biographique des étudiants de l’Académie ecclésiastique de Saint-Pétersbourg, ibid., 1907, p, 130-138 ; Bronzov, Dimitri, archevêque de Kazan, Tzerkovnyia Viedomosti, 1908, n. 12, p. 605-607 ; S. Pokrovsky, M Dimitri (Sambikin), archevêque de Kazun et Sviajsk, essai biographique et aperçu sur son œuvre littéraire, dans Pravoslavny Sobesiednik, Kazan, 1908, 1. 1, p. 609-658 ; Tzarevsky, Vysokopreosv. Dimitri, arkhiepiskop Kazanskii i Sviajskii, Kazan, 1908.

A. Palmieri.

DiMŒRITES. — 1° Partisans d’Apollinaire de Laodicée. — Avant la défection publique et avérée d’Apollinaire le jeune, en 375, c’est-à-dire à partir de l’année 360 environ, des admirateurs enthousiastes de

l'évêque de Laodicée prétendaient tenir de leur maître que le Verbe, en s’incarnant, avait pris un corps humain et une àme sensible, mais non une âme raisonnable. C'était bien là, en effet, la doctrine encore inconnue d’Apollinaire ; car, pour sauvegarder la nature divine du Christ, il avait cru devoir mutiler sa nature humaine et pouvoir enseigner que le Verbe avait tout pris de la nature humaine, sauf le voyç ou le 71vî0u.a, parce que sa nature divine en tenait lieu. Celte erreur, qui ouvrait la porte au futur eutychianisme, fut énergiquement combattue et condamnée, dès qu’elle fut connue. Voir t. i, col. 1505-1507. Mais avant d'être ouvertement professée par Apollinaire lui-même, quelques-uns de ses disciples ne se faisaient pas faute de la lui attribuer et de la propager. Or, telle était la réputation de savoir de l'évêque de Laodicée que, au moment où saint Épiphane composait son ouvrage contre les hérésies, entre 374 et 377, l'évêque de Salamine se refusait à croire ce qu’on attribuait à Apollinaire, d’autant plus que ses disciples ne s’accordaient guère entre eux, les uns prétendant que le Verbe avait apporté son corps du ciel, les autres qu’il avait un corps consubstanliel à la divinité. Il prit donc des renseignements : mieux informé, Épiphane dut se rendre à l'évidence, « C’est pourtant, disait-il, cet illustre et vénérable vieillard, Apollinaire de Laodicée, qui nous a été toujours cher ainsi qu'à Athanase de bienheureuse mémoire et à tous les orthodoxes, c’est lui qui a été l’auteur et le propagateur de cet enseignement ! » User., lxxvii, 2, P. G., t. xi. il, col. 641-643. C’est pourquoi il consacre un chapitre de son ouvrage à ceux qu’il n’appelle pas des apollinaristes, mais simplement des dimœrites, parce que, des trois parties constitutives de l’homme, selon la trichotomie platonicienne, le imi>.x, la i|/i>x^ et le vf/j ; , ils prétendaient que le Verbe n’avait pris, en s’incarnant, que les deux premières, Siiiotpîa, d’où 81aotsûot, dimœrites, ainsi qu’il les appelle.

Combat lus à Corinthe et à Alexandrie.

C’est en Grèce que se manifeste pour la première fois l’erreur des dimœrites. Une dispute avait éclaté entre partisans de la foi de Nicée : deux partis étaient en présence et soutenaient deux thèses opposées, également dangereuses pour la foi. D’après les uns, le corps de JésusChrist devait être consubstantiel à la divinité, sans quoi il faudrait admettre en Dieu une quaternité au lieu de la Trinité. D’où cette alternative : ou le corps du Christ n’a pas été tiré de Marie, puisqu’il est éternel comme la divinité, ou la divinité du Verbe a changé de nature, en devenant chair, et par suite a souffert. D’après les autres, le Verbe, Fils de Dieu, n'était pas le même que le Christ mort sur la croix, mais était simplement descendu en lui comme jadis sur les prophètes. Et ainsi le Christ n'était qu’un homme adopté. Un synode condamna les uns et les autres. L'évêque de Corinthe, Epictète, envoya les actes de ce synode à saint Athanase, en le priant de lui dire comment on devait réfuter de pareilles erreurs. De là la célèbre réponse de l'évêque d’Alexandrie, Epis t. ad Epict., P. G., t. xxvi. col. 1049-1069, insérée par saint Épiphane, Hser., lxxvii, 4, P. G., t. xlii, col. 645 sq.

Aux premiers, saint Athanase oppose la doctrine de Nicée. u Ce n’est pas du corps de Jésus-Christ, dit-il, mais du Fils de Dieu lui-même que le concile a déclaré qu’il est consubstantiel au Père ; il a dit que son corps est tiré de Marie. Si le Verbe est consubstantiel au corps, tiré de la terre, et en même temps au Père, le Père doit être consubstantiel au corps. Mais si vous faites ainsi le Père consubstantiel aux créatures, comment reprocherez-vous aux ariens de faire du Fils une créature ? Si le corps du Christ est, avant Marie, de toute éternité, comme le Verbe, à quoi sert l’avènement du Verbe ? Voulait-il se revélir de ce qui lui était