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DIMITRI


Loiitchinska, gouvernement de RiaLan. D’abord élève, puis professeur et recteur de l’Académie ecclésiastique de Kiev, il fut nommé en 1850 évêque de Toula, et en 1857 archevêque de Jaroslav et Odessa. Il mourut le 14 novembre 1883. Ses œuvres ont été éditées en 6 vol. par l’Académie ecclésiastique de Moscou. Les 5 premiers : Slova, besiedyirietchi, 1888-1898, contiennentsesœuvres oratoires, qui le mettent au premier rang parmi les orateurs sacrés russes. Le t. vi, Moscou, 1899, contient ses écrits théologiques : 1° putiakh promysla Bujia v obrachtcheniigriechnikov, i o putiakh pokaianiia dlia obrachtchæmykh (Les voies de la providence divine dans la conversion des pécheurs, et les voies de la pénitence pour les convertis), Moscou, 1890 ; Polnoe sobranie Tvoreitii, .. vi, p. 1-46 ; 2° Vvedenie vdogmatiku (Introduction à la dogmatique), ibid., p. 79-125 ; 3° Prigotovlenie roda tchelovietcheskago k prichestviu Spasiteliia (La préparation du genre humain à la venue duSauveur), ibid., p. 126-147 ; 4° Olcherk istorii Izerkovnago zakonodatelstva (Essai d’histoire sur la législation ecclésiastique), ibid., p. 148-174.

Florinsky, Vospominaniia o preosv. Dimitrie, arliliiepiskopie Khersonskiem, Duchepoleznoe Tchtenie, 1886, t. il, p. 410-V25 ; IastrebzoV, Pamiati V. Dimitriia Muretova, Troudy de l’Académie ecclésiastique de Kiev, 1887, t. il, p. 231-241 ; Boulachev, Kbiographil V. Dimitriia Muretova, arkh. Khersonskago i Odesskago, ibid., 1887, t. iii, p. 146-155 ; Pievnitzky, Obzur propoviedei Dimitriia, arkh. Khers. i Odesskago, ibid., 1890, t. III, p. 364-438 ; IastrebzoV, Preosv. Dimitrii Mouretov, kak professor dogmat.tcheskago bogosloviia. Œuvres, t. VI, p. 4970 ; Smirnov, Biographiia arkhiepiskopa Dimitriia Mouretova, Moscou, 1898 (t. vu des œuvres de Dimitri) ; Troudy de l’Académie ecclésiastique de Kiev, 1899, t. il, p. 85-112 ; Russkii biographitcheskii Slovar, litt. ii, Saint-Pétersbourg, 1905, p. 397398 ; Prav. Bog. Entziktopediia, t. IV, col. 1054-1055.

A. Palmieri.

    1. DIMITRI Daniel##


2. DIMITRI Daniel, métropolite de Rostov, le plus illustre écrivain et théologien de la Petite Russie dans ! a seconde moitié du xviie siècle. — I. Vie. II. Œuvres.

I. Vie.

Il naquit dans la petite ville de Makarovo, à quarante verstes environ de Kiev, au mois de décembre 1651. Son père, Sabbas Grégorovitch Touptalo, était chef d’une compagnie de cosaques (sotnik) ; sa mère se nommait Marie Mikhaïlovna. Dimitri reçut au baptême le nom de Daniel. Ses parents se rendirent à Kiev, lorsqu’il était encore en bas âge, et le placèrent à l'école de la confrérie orthodoxe de Kiev, dirigée par l’archimandrite Joannikios Galatowski, orateur et polémiste fameux († 1688). L’influence latine et polonaise y était prépondérante, comme dans toutes les écoles de la Petite Russie. On y étudiait la théologie dans les œuvres de saint Thomas d’Aquin, et la langue latine y était parlée couramment dans les disputes théologiques. Les théologiens orthodoxes iqui enseignaient dans les écoles de Kiev, adoptaient parfois les doctrines latines ; aussi leur orthodoxie était-elle suspecte à leurs coreligionnaires de Moscou. Le jeune Daniel ne put se soustraire à cette infiltration de la théologie latine, et ses œuvres montrèrent dans la suite combien il en avait ressenti l’influence.

Sa famille, disent ses biographes, était très pieuse. Trois de ses sœurs embrassèrent la vie monastique. Lui-même renonça de bonne heure au monde et, au mois de juin 1668, il revêtit l’habit religieux au monastère de Saint-Cyrille, à trois verstes de Kiev. Sa faible santé, et les troubles qui affligeaient son pays contribuèrent à sa décision. Le monastère de SaintCyrille était alors gouverné par Mélèce Dzik, moine très instruit et patriote ardent. Daniel, qui avait pris le nom de Dimitri, fut entraîné par son supérieur dans la cause des ecclésiastiques petits-russiens, qui soutenaient l’autonomie de leur Église contre les revendications des patriarches de Moscou. Ce parti avait

alors à sa tête le métropolite de Kiev, Joseph Nieloubovitch Toukalsky (1664-1676), qui, le 25 mai 1669, à Kanev, conféra à Dimitri le diaconat, et Lazare Baranovitch, archevêque de Tchernigov, qui, en 1675, au monastère Goustynsky, près de Prilouk, l’ordonna prêtre (hiéromoine), et le nomma prédicateur de sa cathédrale. En 1667, Dimitri se rendit au monastère Novodvorsky (Novyi Dvorelz) qui était soumis à la juridiction du métropolite de Kiev. Peu après, il séjourna au monastère du Saint-Esprit de Vilna, où il se lia d’amitié avec l'évêque Théodore Vasilévitch, champion de l'Église orthodoxe dans la Petite Russie. Ses talents oratoires le rendirent bientôt célèbre. De Vilna il passa au monastère de Sloutzk, et en 1679 retourna à Tchernigov. En 1681, l'évêque de cette ville le nomma higoumène du monastère de Maksakov, mais en 1682 il eut le même titre au monastère de Batourine. L’année suivante, il renonça à sa charge, et sur les instances de l’archimandrite Barlaam Jasynski, higoumène de la laure Pétcherskaïa de Kiev, il se rendit dans ce célèbre monastère. Barlaam l’engagea à écrire les Grandes Menées slaves. Mais ses pérégrinations ne cessèrent point. En 1686, il dut accepter de nouveau le gouvernement du monastère de Batourine, et il y resta jusqu'à l’an 1692. De retour à la laure de Kiev, il reprit ses travaux hagiographiques. De nouvelles instances l’obligèrent à se rendre en qualité d’higoumène au monastère de Gloukhov (It19't). En 1697, Barlaam Jasynski, élevé au siège métropolitain de Kiev, l’envoya au monastère de Saint-Cyrille, et la même année il s'établit au monastère d'Életz, à Tchernigov. Nommé arebimandrite de ce monastère, en Î669, il émigra au monastère Spassky de Novgorod Siéversk} (du nord). En 1700, il se rendit à Moscou, où Pierre I « le nomma métropolite de Sibérie (Tobolsk) ; il reçut la consécration épiscopale le 23 mars 1701. Cependant, à cause de sa faible santé, il fut autorisé par le tzar à ne pas se rendre à son siège. Il resta à Moscou, et l’année suivante Pierre le Grand le nomma au siège métropolitain de Rostov. En 1703, arrivé dans sa ville épiscopale, il trouva son éparchie dans un état déplorable. Son clergé était plongé dans l’ignorance, ne se souciait pas du culte ni de l’accomplissement de ses devoirs, et ne' se faisait pas même scrupule de violer le secret de la confession. Le peuple se livrait sans frein à tous les vices. Le nouvel évêque s’appliqua avec zèle à la réforme de son diocèse. Il prêchait continuellement. Pour relever le niveau intellectuel du clergé, il fonda des écoles et lui-même y expliquait l’Ecriture sainte aux élèves. Les maîtres qu’il avait appelés de la Petite Russie, enseignaient le grec et le latin. Dimitri s’efforçait d’introduire dans les écoles de son éparchie les méthodes suivies dans les collèges des jésuites. Dans le gouvernement de son diocèse, il imitait le zèle des évêques catholiques de la Petite Russie. Il mourut le 28 octobre 1709. Sa riche bibliothèque alla enrichir la bibliothèque patriarcale de Moscou. En 1752, on retrouva son corps intact. Sur une relation de cet événement par Arsène Matziévitch, métropolite de Rostov, et d’après les travaux d’une commission, chargée de vérifier les prodiges qu’on lui attribuait, le saint-synode le canonisa en 1757 et fixa le 21 septembre comme jour de sa fête. Dimitri de Rostov est le premier saint canonise - ' par le synode de Saint-Pétersbourg'.

II. Œuvres. - 1° La première a pour titre : Tchéti Minéi (Vies de saftits). La Petite Russie n’avait pas eu encore son hagiographe. Le célèbre métropolite Pierre Moghilas avait recueilli de nombreux matériaux, et rapporté du Mont Athos plusieurs manuscrits grecs. Mais il ne put achever son travail. Dimitri le reprit et y travailla pendant une vingtaine d’années, à partir du mois de mai 1684. Chliapkine, p. 38. La première partie (septembre-novembre) parut à Kiev en 1689 sans l’ap-